22 - Lucy/Logan

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Lucy

Depuis que Deb m'a annoncé que nous devions nous préparer pour aller à une soirée, c'est la panique totale dans ma tête ! La moitié des fringues que j'ai emportées sont étalées sur mon lit. Je ne sais pas du tout quoi mettre. Enfin, si, j'en ai bien une petite idée, mais je ne suis pas certaine que ça ferait plaisir à ma meilleure amie. Puis, bon, je ne suis pas stupide, je suis déjà sortie, même si j'ai du mal à me souvenir de la dernière fois et je ne crois pas que ce pull à col roulé fasse son affaire. Il aurait au moins l'avantage de couvrir mon corps.

— Tu n'es pas encore habillée ? s'étonne Deb en entrant dans ma chambre.

Je lâche mes affaires du regard pour me tourner dans sa direction. Elle, par contre, est prête. Habillée du jeans qu'elle affectionne tout particulièrement et d'un caraco prune en satin, elle est magnifique. D'autant plus qu'elle a bouclé ses cheveux. J'ai toujours adoré la voir ainsi. Ça lui va tellement bien.

— Je crois que je devrais rester ici. Je suis encore fatiguée.

Ce n'est pas totalement un mensonge, mais pas non plus la vérité. J'ai eu le temps de rattraper un peu de sommeil alors que nous faisions le trajet jusqu'ici, mais vu mes nuits très agitées, je ne suis pas certaine de pouvoir rattraper un jour. Il n'y en a pas une seule où je ne rêve pas de ce salopard. Toujours le même scénario. Ce monstre tente encore et toujours de me violer et à chaque fois, je hurle le même prénom afin qu'il vienne me sauver. Logan.

— Dormir dans les bras de mon frère ne t'a pas suffi ?

À l'évocation de cette scène, une très forte chaleur se met à irradier mes joues. Gênée, je tourne la tête pour cacher mon trouble à ma meilleure amie. Je n'arrive pas à comprendre ce que je ressens pour lui. Mes réactions ne sont pas normales. Je voudrais le détester, mais chaque fois que je me trouve proche de lui, mon cœur se met à battre beaucoup trop vite et depuis son premier baiser, je rêve qu'il recommence encore et encore. Pourtant, en même temps, je le repousse. Je crois que je ne suis pas prête à me laisser totalement aller. J'ai trop peur d'un retour en arrière. Je ne pourrais pas le supporter. Pas maintenant, je suis encore trop faible.

— Lu, tu m'écoutes ou quoi ?

Surprise, je ramène mon attention vers elle. J'ai dû partir très loin dans mes pensées, puisque, désormais, elle est en train de me tendre un jeans skinny gris et un top à sequins alors que juste avant elle évoquait son aîné.

— C'est mon frère qui te met dans cet état ?

— De quel état tu parles ?

— T'es complètement à l'ouest, tu ne m'écoutes même pas quand je te parle.

Je n'ai pas envie qu'elle me pose un milliard de questions, alors j'essaie de trouver quelque chose à lui répondre, mais comme rien ne me vient en tête, je lui balance :

— Je pensais juste à un truc sans importance.

— Et ce truc sans importance ne commencerait pas par un L pour finir par un N ?

Non, mais elle n'est pas croyable !

— C'est ce que tu veux que je porte ? lui demandé-je en désignant les vêtements d'un signe de tête, afin de détourner son attention.

— Ouais, je trouve que ça t'irait super bien, confirme-t-elle en me les tendant.

Je les regarde d'un œil un peu sceptique, avant de les prendre. Ce que je croyais être un top se relève au final un dos-nu qui s'attache autour du cou par un simple lien. Si quelqu'un s'amuse à tirer dessus, je me retrouverais seins nus devant je ne sais combien de personnes. Un frisson de dégoût me traverse le corps en imaginant cette scène.

— Tu n'aurais pas un truc un peu plus couvert ? Comme ça, par exemple, fais-je en désignant le fameux pull

Elle lève les yeux au ciel, comme si ma question la désespérait.

— On va à une soirée entre jeunes, Lu ! Pas à un rassemblement du club du troisième âge.

Bon, au moins, j'aurais essayé, même si je connaissais d'avance sa réponse.

— Et je suis sûre que Logan ne verra que toi si tu le mets.

Et la revoilà partie avec son frangin. Je me demande bien ce qu'elle cherche pour m'en parler sans arrêt. Est-ce à cause de ma réponse avant qu'on parte ou bien parce que je me suis endormie sur lui ?

Cette fois, je tente de contenir mon trouble, même si je sens mes joues chauffer à nouveau. Prions pour qu'elle ne le remarque pas.

— Pourquoi tu n'arrêtes pas de me parler de lui ?

— Hmmm, comme ça !

Pour mettre fin à cette discussion qui tourne beaucoup trop autour de son frère, je lui demande de quitter la chambre afin de pouvoir me changer. Après les événements du week-end dernier, je suis très mal avec mon corps et ne parviens même plus à me déshabiller devant ma meilleure amie. Afin qu'elle accepte, je lui promets d'enfiler ce haut sur lequel elle a jeté son dévolu.

Quand elle revient quelques minutes plus tard, je ne me sens pas du tout à l'aise dans ce dos-nu. J'ai l'impression de ne rien porter et c'est atroce comme sensation.

— Je n'aime pas du tout, informé-je Deb, à l'instant où elle referme la porte.

— Laisse-moi te maquiller et te coiffer et ensuite on ira demander l'avis de mon frère.

Exaspérée, je souffle bruyamment. J'aimerais bien comprendre quel genre de mouche l'a piquée. Je commence à en avoir plus que marre. Si elle m'a toujours dit de me méfier de lui, là, elle me donne carrément l'impression de me pousser dans ses bras. C'en est presque insupportable, même si je l'adore.

— Viens avec moi dans ma chambre !

Elle m'attrape la main pour m'entraîner derrière elle. Elle est si pressée que je suis obligée de trottiner derrière elle.

Dès que nous franchissons la piste, je constate que sa chambre est beaucoup plus personnalisée que celle dans laquelle je vais dormir. Divers posters d'acteurs et de films sont accrochés au mur. Le lit et l'armoire sont identiques à ceux qui se trouvent dans la mienne, toutefois une coiffeuse et un bureau viennent compléter ce mobilier sommaire.

— Va t'asseoir ! me lance-t-elle en désignant le tabouret de la coiffeuse.

Durant tout le temps où elle me chouchoute, je ferme les yeux. C'est vraiment agréable que quelqu'un s'occupe de moi. Jamais ma mère n'a pris soin de moi ainsi. Si petite, j'avais, de temps à autre, de belles coiffures, c'était grâce à la mère de Deb. Je me souviens des jours où je me rendais à l'école les cheveux emmêlés, parce que je ne parvenais pas à me coiffer seule. Heureusement que Karol était là pour me démêler tout ça.

— Voilà, c'est fini. Tu peux ouvrir les yeux.

Dès que mes paupières s'ouvrent, je porte instinctivement mon regard au miroir. Wouah ! Je me reconnais à peine.

Deb a relevé mes cheveux dans un chignon flou, dont elle a laissé quelques mèches retombées autour de mon visage. Elle les a bouclées pour leur donner un effet plus que bluffant. Quant au maquillage, c'est juste sublime. Du gloss fait briller mes lèvres. Mes paupières sont habillées d'un fard rose poudré. Mes cils sont entourés d'un trait d'eye-liner noir et sublimées par du mascara de la même couleur. Une touche de crayon violet, en-dessous de mes yeux, finissent de magnifier mon regard. On ne voit plus que lui. Depuis quand ne me suis-je pas sentie aussi belle ?

— Viens, on va aller demander à Logan ce qu'il en pense !

Et si lui ne me trouvait pas belle ? Si ce maquillage lui rappelait un peu trop celui outrancier que l'autre monstre me condamnait à porter ? Ai-je envie de revenir en arrière ? Je hausse les épaules, pas très certaine d'avoir envie de connaître son avis.

— Je ne te laisse pas le choix, Lucy. Alors, debout et suis-moi.

Que puis-je faire ? De toute façon sa réaction me viendra tôt ou tard ? Si ce n'est pas maintenant, ce sera au cours de la soirée, alors autant me jeter à l'eau tout de suite.

Je suis ma meilleure amie jusque dans le salon où se trouve Logan. Lui et son père disputent une partie de combat virtuel sur leur console. Sa mère lit tranquillement, assise sur une chaise. Quand elle nous entend arriver, elle redresse aussitôt la tête.

— Vous êtes superbes, les filles ! nous complimente-t-elle. Les garçons vont vous manger dans la main.

Logan lâche aussitôt son jeu des yeux pour venir les porter sur nous. La bouche entrouverte, il me dévore d'un regard qui m'enflamme aussitôt. Je ne suis peut-être que vêtue d'un simple dos-nu, mais à cet instant, j'ai l'impression qu'il est déjà de trop tant j'ai chaud.

— Je crois que t'as ta réponse, vient me murmurer sa sœur à l'oreille, puis elle ajoute à l'intention de son aîné, tu devrais faire gaffe, tu commences à baver.

Leurs parents les regardent tour à tour, surpris.

— Ta pote est sublime. J'ai bien le droit de me rincer l'œil, ce n'est pas pour autant que j'ai envie de me la taper.

— Logan, surveille ton langage ! s'insurge sa mère.

— Désolé, maman. En tout cas, les filles, ne comptez pas sur moi pour vous chaperonner ce soir. Si un type vous emmerde, vous vous démerdez.

Sur ce, il range la manette sur la table basse et se lève.

— Je vais me mettre du gel et j'arrive, nous informe-t-il.

Alors qu'il avance vers la porte, il porte sur moi un regard lourd de sous-entendu. Mes joues me brûlent à nouveau et je ne peux m'empêcher de me mordiller la lèvre, en le fixant. Fichu cerveau qui vient de se déconnecter pour laisser l'entièreté de la place à mes émotions !

— Je t'ai déjà dit, arrête de faire ça, me glisse-t-il à l'oreille, sauf, si, bien sûr, tu rêves que je te galoche comme cette nuit.

Sa voix est si douce qu'elle m'en donne des frissons. Ça n'a rien à voir avec la façon dont l'autre me parlait quand il souhaitait des choses que je refusais.

Au souvenir du baiser, mes joues deviennent pires qu'un brasier tant elle me brûle.

— Au passage, j'adore cette couleur, ajoute-t-il en laissant glisser un doigt sur ma joue.

Troublée, je ne sais plus où me mettre. Si la terre pouvait s'ouvrir sous mes pieds à cet instant, ça m'arrangerait bien.

Alors qu'il passe à côté de moi pour sortir de la pièce, sa main frôle mon avant-bras. Ma peau s'électrise à ce simple contact. Je me tourne vers lui et le découvre en train de sourire comme un idiot. Je rêve ou il l'a fait exprès ? J'ai l'impression que depuis l'heure du dîner, il n'arrête pas de me faire du rentre dedans. Je fronce les sourcils, il hausse les épaules comme s'il n'était pas coupable de ses gestes. Puis, il continue d'avancer en direction de la salle de bain comme si de rien était.

Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons au local dans lequel se déroule la soirée. Une vingtaine de personnes s'y trouvent déjà. Moi qui pensais que ce serait un comité assez restreint, genre dix personnes maximum, je suis servie. La musique est beaucoup trop forte et les regards qui convergent vers moi me mettent mal à l'aise. Non, pire, ils me fichent une trouille bleue. J'ai l'impression qu'on me jauge, qu'on juge ma tenue et chacun de mes gestes. Paniquée, je recule d'un pas, mais Deb me retient par la main. Puis, sans que je n'aie le temps de protester, elle m'emmène aux vestiaires où nous laissons nos doudounes, avant de m'entraîner sur la piste de danse improvisée. Au milieu de toutes ces personnes, je suis incapable de me détendre. Je croise les bras sur ma poitrine, dans une position de repli. Même si j'adorais danser, là j'ai juste envie de m'enfuir aussi loin que mes jambes me porteront.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? finit par me demander Deb.

— Depuis que je suis là, ils n'arrêtent pas de me regarder.

— Normal. Ils ne te connaissent pas et, en même temps, tu es sublime.

Elle m'attrape la main et me fait tourner sur moi-même, avant d'ajouter :

— Maintenant, tu vas me faire plaisir et t'éclater un peu.

Il me faut encore plusieurs secondes pour relâcher la pression dans un long souffle de résignation. Si mon corps se balance, d'abord, timidement, ce n'est plus le cas quelques minutes plus tard. Je me déhanche maintenant en suivant le tempo. Ça m'avait tellement manqué de danser avec ma meilleure amie, que je m'amuse très vite comme une petite folle.

Des mecs nous rejoignent peu de temps après et l'un d'entre eux se colle à mon dos pour suivre mes mouvements. Je me décale afin de mettre de la distance entre nous, mais il me suit. Je réitère mon geste, il en fait autant. Il n'y a rien à faire, ce gars est pire que de la glue. Une boule d'angoisse me serre l'estomac. Cette proximité m'effraie. Je me tourne vers lui et tente de lui faire capter d'un simple regard que je n'apprécie pas du tout la situation.

— Ça te branche de danser avec moi d'une toute autre façon ?

Sa question me prend par surprise. Au moins, ses intentions sont claires. Paniquée face à ce qu'il envisage avec moi, je quitte la piste de danse. Je pars me chercher un verre, en espérant qu'il ne me suive pas. Manque de bol, il a bel et bien l'intention de me tenir la grappe. La boule remonte dans ma gorge, me rendant incapable de parler.

Je cherche Deb du regard, mais ne la vois plus. Je ravale ma salive de travers quand le type en question me frôle le bras. Je ne veux pas qu'on me touche !

— Allez, fais pas ta Sainte-Nitouche. Je suis sûr que tu ne le regretteras pas.

Des larmes commencent à affluer, mais il est hors de question que je me mette à pleurer devant lui. Mes dents se plantent dans ma joue pour m'aider à ne pas m'écrouler devant lui.

— Laisse la tranquille, Miguel !

Cette voix, je ne la connais pas. L'accent est bien trop prononcé pour que ce soit quelqu'un du coin. En tournant la tête, je découvre un grand blond au visage angélique. Toutefois, je ne suis pas stupide, je sais que derrière ce genre de beau gosse peut se cacher les pires connards. Du coup, je me méfie encore plus.

— Moi, c'est Carter. Je ne sais pas ce que te voulait mon pote, mais laisse tomber, c'est un p'tit con. T'as les mains vides et tu es près du bar, tu voulais boire quelque chose ?

Bien que je reste assez méfiante, je hoche la tête.

Il part, aussitôt, nous chercher deux verres en carton.

— Il n'y a que ce genre de boisson ce soir. C'est pour fêter nos vacances.

Perplexe, je porte mon nez vers le liquide de couleur rouge. Ça empeste l'alcool. Je ne sais pas si je devrais vraiment y toucher.

— Tu devrais goûter, ce n'est pas si dégueu que ça.

Je n'ai pas peur du mauvais goût, mais plutôt de ne pas pouvoir supporter la quantité d'alcool qu'ils y ont mis. Je n'ai jamais bu.

La première gorgée que j'avale me tire une grimace. Wouah, c'est vraiment fort ! Par contre, il y a un léger goût de reviens-y. Je ramène le verre à mes lèvres pour voir si l'impression reste la même.

— C'est quoi ? demandé-je, curieuse.

— Bloody Mary, me répond Carter avec un large sourire.

— Repose ce verre, Lu ! Je ne te le dirai pas deux fois ! entends-je Logan m'ordonner.

Mais pour qui il se prend ? C'est bon, je ne fais rien de mal !

Choquée par sa façon de me parler, je me tourne vers lui en laissant apparaître mon mécontentement sur les traits de mon visage.

— Et pour quelles raisons ? lui demandé-je, d'un ton cassant.

Sa façon de me regarder ne me plaît pas du tout. J'ai l'impression de revenir quelques jours en arrière, alors qu'il me découvrait dans les bras de Killian. Je suis terrorisée à l'idée qu'il puisse se mettre à m'humilier devant tous ces inconnus.

— Parce que les gars ont forcé sur la dose.

Sa réponse est très loin de ce à quoi je m'attendais. Mais, en quoi ça le dérange si je veux me torcher la gueule ? Lui l'était bien cette nuit et je ne le lui ai pas reproché !

— Et ?

— Pourquoi tu ne lui fous pas la paix, Baldwin ? La copine de ta sœur ne semble pas avoir besoin de tes conseils, intervient Carter.

Logan s'approche de moi pour venir me parler à l'oreille.

— Ce gars veut juste te sauter, Lu.

Outrée par ses paroles, je perds contenance. Je plonge mes yeux dans les siens afin d'y déceler un quelconque mensonge. Cependant, tout ce que j'y trouve, c'est une profonde colère. On dirait qu'il me hait à nouveau.

Furieuse qu'il puisse m'en tenir rigueur, j'avale une nouvelle gorgée histoire de le narguer. Puis, afin qu'il me foute la paix, je lui lance ;

— Dans ce cas, tu n'auras qu'à protéger mes arrières ! En attendant, je vais boire autant que je veux !

Et pour lui faire comprendre que c'est bel et bien mon intention, j'avale mon verre cul sec, avant de lui prendre le sien des mains et de le boire de la même manière. Dans un mouvement brusque, je lui rends son bien. Puis, je pars poser le mien sur la table. Lorsque je reviens, il est en train de se prendre la tête avec le blond. Sans prêter attention aux traits tendus de Logan, j'attrape la main de Carter et l'entraîne sur la piste de danse.

— Putain, Lu, arrête tes conneries ! Merde ! tonne-t-il dans mon dos.

Logan

Putain, mais ce n'est pas possible ! Elle le fait exprès ou quoi ? Déjà qu'elle m'a pas mal chauffé en se frottant à Miguel pendant quelques minutes, là je vais carrément exploser ! Wallas n'a qu'une putain de sale idée en tête, je le sais, je l'ai capté à l'instant où j'ai dit aux gars qu'on ne s'approchait pas de la copine de ma frangine. Il a l'intention de me rendre la monnaie de ma pièce. Lui et moi, on a un différent qui date de l'été dernier. Il m'a trouvé en très sale posture, le pantalon aux chevilles, sa copine en train de me sucer. Pas ma faute si cette salope se tape tous les mecs qu'elle croise !

— T'as l'air furax ?

Je jette un coup d'oeil rapide à ma soeur avant de reporter mon regard sur Lucy.

— Elle ne fait rien de mal, laisse-la s'amuser un peu, ajoute-t-elle.

Perspicace la frangine, elle a capté la source de ma nervosité.

— Ferme-la, Deb ! Tu ne sais pas ce que lui a en tête !

— Si jamais, ça vient à déraper, on la sortira d'ici. En attendant, relax, même si ça te fait chier de la voir danser avec un autre.

Chier ? Non, c'est pire que ça. La jalousie qui s'infiltre dans mes veines est un poison qui me ronge de toute part. Je crève d'envie d'exploser ce connard, un peu trop proche de la fille de mes rêves. Toutefois, Deb n'a pas tort, si je tente quelque chose maintenant, Lu m'en voudra à mort. Elle est déjà bien assez furax après moi. Si je veux mettre toutes les chances de mon côté, je dois lui laisser de l'espace.

En attendant, je vais me chercher un autre verre. Ce soir, hors de question que je me bourre la gueule. Je suis encore sur le contrecoup d'hier, mais un de plus ne me fera pas de mal.

Je pars poser mon cul sur une des tables disponibles. Plusieurs nanas passent devant moi et tentent de m'aguicher. Elles peuvent aller se rhabiller direct, je ne suis pas en mode chasseur ce soir.

Pendant un quart d'heure, Lu se contente de bouger son joli petit cul sur la piste. C'est donc plus que surpris que je la vois se diriger vers une des tables à l'opposé de la mienne, suivie de Wallas. Il pose ses mains sur sa taille et l'aide à se hisser dessus. C'est quoi cette putain de connerie ?

Un attroupement se fait très vite autour d'elle alors qu'elle se met à se déhancher de manière provocante. Je bondis sur mes pieds et file dans sa direction. Les gars la sifflent au moment où elle attrape le bas de son top et le remonte lentement avec sensualité.

Putain de bordel de merde ! Je vais les défoncer !

D'un coup d'épaule par-ci, par-là, je me fraie un chemin jusqu'à elle. Hors de question qu'elle se retrouve à poil devant tous ces connards. Je l'attrape par les hanches et la fait descendre illico-presto.

— Mais ! grogne-t-elle.

À son intonation, il ne me faut pas deux plombes pour capter que l'alcool a fait son petit effet. Elle est bourrée. Super !

— La fête est terminée, Lu. On rentre.

Mécontente, elle tente de s'échapper. Je la rattrape par le poignet et l'entraîne vers la sortie. Deb nous file nos manteaux dès que nous arrivons aux vestiaires.

— J'veux pas partir, moi ! M'amuse…

Ni moi, ni Deb ne prêtons gaffe à ses protestations. Ma frangine m'aide à lui foutre sa doudoune. Une sacrée paire de manche, comme Lu n'a aucune envie de se laisser faire. On dirait presque une gamine du jardin d'enfant.

Même si je suis prêt à jouer au docteur avec elle durant toutes les vacances, je n'ai pas forcément envie qu'elle se chope la crève.

Une fois prêts, on dégage. Enfin… ça, c'est dans le monde des Bisounours. Je suis certain que dans les bouquins que lis Lucy, dès que le mec dit, on s'arrache, la fille le suit sans le faire chier. Parce que, là, elle ne me facilite pas du tout la tâche. Elle trépigne, grogne, s'arrête. Elle m'emmerde quoi ! Soûlé par son attitude capricieuse, je l'attrape dans mes bras et la hisse sur mon épaule. Je ne suis pas con, je me doutais bien qu'elle n'allait pas se laisser faire, néanmoins je ne pensais pas qu'elle allait se débattre avec autant de rage. Surtout que même si elle n'est pas grosse, elle pèse son poids. En serrant les dents, j'encaisse les coups, sans la relâcher pour autant. Merci, Coach, pour ses séances d'entraînement digne des commandos !

Ce n'est qu'une fois dans sa chambre que je la repose au sol.

— Tu devrais dormir, maintenant, Lu.

Lorsqu'elle me fixe de ses grands yeux verts, j'ai l'impression qu'elle se livre une bataille intense. Mais, bordel, que j'aime la façon dont elle me regarde !

— Reste avec moi cette nuit, Logan.

Putain !

Cette demande me ferait sauter au plafond, si je n'avais pas la frousse que demain elle me déteste d'avoir accepté. Elle a bien trop bu pour être consciente de ce qu'elle me propose.

— Je suis désolé, mais pas cette nuit.

— Pourquoi ? Je ne suis pas assez bien pour toi ?

Mais qu'est-ce qu'elle fout ? Pourquoi elle se déshabille ainsi devant moi ?

Son top vient de tomber sur ses hanches et elle retire son jeans maintenant.

Putain de bordel de merde !

Je n'arrive plus à détacher mes prunelles de son corps parfait. Ses seins nus me donnent envie de les prendre en bouche pour en titiller les tétons. Et j'adorerais arracher sa culotte pour découvrir ce qui se camoufle en-dessous.

Ma queue vient de gonfler comme pas permis. Mais, je ne peux pas. Je ne dois pas. Ce serait bien trop simple de profiter de la situation.

Complètement subjugué, je ne la vois même pas s'approcher. Ce n'est lorsque son corps se colle au mien que je réalise sa présence, bien trop proche. Mon rythme cardiaque frôle l'indécence. Mes neurones crament les unes après les autres.

Je lève la tête et déglutis difficilement pour ne pas me laisser tenter.

Putain, dès que je sortirai d'ici, je suis bon pour une bonne branlette.

— Toi, je t'aime.

Mon cœur bondit à ses mots. Je suis censé faire comment à présent ?

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