21 - Logan

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— Debout !

Je grogne, carrément mécontent que mon vieux se permette de me réveiller, surtout en allumant la lumière et en tirant comme ça sur la couette.

Putain, il ne peut pas me foutre la paix ! Merde, j'ai encore sommeil, quoi !

Sans prêter gaffe à mon humeur de dogue, il ouvre les volets. Un courant d'air glacial s'engouffre dans ma piaule et me fait frissonner. Heureusement qu'il referme aussitôt la fenêtre, sinon je me serais vite transformé en glaçon.

— On art da une mi-heure ave ou sa to, alo tu fera mie de te ma un peu !

Je ronchonne une sorte de charabia, que même moi je suis incapable de décoder, avant d'enfouir ma tête sous l'oreiller. Des marteaux-piqueurs ont décidé de se loger sous mon crâne. L'enfer ! Quelle idée aussi de boire autant hier soir !

— T'as compris ou je dois me répéter ?

S'il m'avait parlé en français, je crois que je n'aurais pas plus capté que là. Néanmoins pour le faire taire, j'émets un grognement qui se veut être un « ouais ».

Au son de ses pas, je capte qu'il quitte ma chambre. Je sors la tête de sa cachette, puis tire sur la couette et me repositionne pour dormir. Vu comme je suis crevé, ce n'est pas la lumière du jour qui va m'empêcher de pioncer encore un peu. J'ai besoin de quelques heures supplémentaires, d'autant plus que je n'ai pas trouvé le sommeil de suite après le départ de Lucy, trop obsédé par le goût de ses lèvres et son corps collé au mien.

— Papa, va te tuer si tu ne bouges pas ton cul de suite !

Surpris, je bondis dans mon lit, avant de fusiller ma frangine du regard. Putain, ils ont tous décidé de m'emmerder aujourd'hui ou quoi ?

— Laisse-moi dormir, merde !

— T'as mal choisi ton jour, frangin. Papa te laisse cinq minutes supplémentaires pour que tu te bouges le cul, sinon on se casse sans toi !

Hein ? Quoi ? Où ?

— Non, attends ! Ne me dis pas que t'as zappé qu'on partait à Taos aujourd'hui ?

Oh, putain, c'est vrai ! Quel con je suis ! Dès que je vais descendre, le daron va me tuer. J'ai complètement zappé l'une de ses règles, ne jamais boire avant qu'on se barre en vacances.

D'un signe de tête, j'ordonne à Deb de se casser de ma chambre, afin que je puisse me préparer. Dès qu'elle referme la porte, je saute hors de mon lit. Encore sous le coup du sommeil, je manque de me casser la gueule sur mon sac de cours qui traîne au milieu de ma piaule. Je me rattrape de justesse, il manquerait plus que je me pète une jambe. Puis, je saisis le premier jeans que je trouve, avant de m'emparer d'un sweat qui traîne sur la chaise du bureau. Propre ou sale, je m'en tape. Je n'ai pas une minute à perdre.

Mes baskets aux pieds, je file comme une flèche dans la salle de bain me brosser les dents. On verra plus tard pour le reste. L'haleine est la priorité, surtout si je peux espérer rouler une pelle à la plus jolie fille que je connaisse avant la fin de la journée. Je prendrai quand même une douche avant la soirée de ce soir, histoire de ne pas puer comme un putois.

Dès que je suis prêt, je dévale les escaliers au pas de course, passe prendre du paracétamol dans la cuisine, avant d'aller rejoindre ma famille à l'extérieur.

Mes vieux sont en train de mettre les derniers bagages dans leur caisse tandis que Deb et Lucy semblent se chamailler. En la voyant, mon cerveau me remémore les moindres détails de mon retour à la baraque cette nuit. D'ailleurs, je ne suis pas le seul à me souvenir, puisqu'il y en a un qui se réveille aussitôt. La haine ! Si quelqu'un le remarque, je suis dans la merde.

Je reste planté à plusieurs mètres d'elle en essayant de faire baisser la pression sous ma braguette. Le trajet risque d'être vraiment très long si je me mets à bander à la moindre occase. En même temps, j'espère qu'elle sera assise à mes côtés. J'adore ma sœur, mais je préfère largement avoir le corps de sa meilleure pote collé au mien que le sien.

— Tiens, la belle aux bois dormant daigne enfin nous rejoindre ! me surprend mon vieux.

Je tourne la tête dans sa direction et lui adresse mon regard des mauvais jours, celui qui a pour but de dire « ne me fais pas chier ! ».

— Vous ne vous êtes pas encore barrés, alors tout va bien ! lui réponds-je, acide.

Il fronce les sourcils, ma remarque n'a pas dû trop lui plaire, mais je m'en fous carrément. Puisqu'on a capté ma présence, je me rapproche d'eux. Heureusement, ma queue a dégonflé.

Trop occupées à parler entre elles, Lu et Deb ne se tournent même pas vers moi. J'en profite pour laisser traîner une oreille vers elles et capter leur discussion.

— Il en est hors de question, Deb ! grogne ma jolie brune.

— Ouais, ben moi non plus, je n'ai aucune envie de m'asseoir à côté de mon frère !

En les entendant se disputer pour ne pas s'installer à côté de moi, j'ai du mal à me retenir de rire.

— Je peux vous départager si vous voulez ? interviens-je.

Toutes deux se tournent dans ma direction. Si Deb me donne son accord d'un mouvement du chef et avec un large sourire, il en est tout autre pour Lucy, qui me regarde sévèrement, les bras croisés sur la poitrine.

— On n'a pas besoin de ton avis ! tonne-t-elle.

Sa réaction n'échappe pas à ma frangine, dont les yeux naviguent entre sa copine et moi à plus d'une reprise. Deb affiche une drôle de grimace. Je suis certain qu'elle se demande si j'ai encore été l'humilier ou un truc du genre. J'en ai vite confirmation quand elle lui demande :

— Il t'emmerde encore ?

Je plante mon regard dans celui de Lucy en attendant sa réponse. J'ai bien envie de voir comment elle va se démerder avec cette question piège. Quand ses joues se mettent à rougir, je me demande si c'est à cause de moi ou bien si elle s'apprête à sortir une connerie plus grosse qu'elle.

— C'est bon, je vais m'asseoir à côté de lui !

Si elle pense que Deb va lui foutre la paix avec ce genre de réponse, c'est qu'elle ne connaît pas assez ma frangine. D'ailleurs son froncement de sourcils ne fait que confirmer ma pensée. En tout cas, moi, je suis super content, je vais pouvoir passer les trois prochaines heures à côté d'elle et je ne vais pas me gêner pour en profiter.

— Allez, les jeunes, en voiture ! nous lance ma mère sur un ton très enthousiaste.

Elle adore se rendre à Taos et je la comprends. La station est vraiment géniale. Je ne crois pas que Lu ait eu l'occasion d'y aller. Du moins, je n'en ai pas souvenir. Si c'est toujours d'actualité, je me porte volontaire pour la lui faire découvrir. Je l'emmènerai faire de la luge et skier, je suis certain qu'elle adorera ça. Il va juste falloir que je trouve moyen de briser le mur qu'elle a érigé entre nous, sinon, même avec la meilleure volonté du monde, je peux toujours foutre mes désirs où je pense.

Je monte le premier à l'arrière de la bagnole, puis c'est au tour de Lucy, vu qu'elle a préféré abdiquer plutôt que de dire à ma frangine ce qu'il y avait entre nous. J'écarte les jambes, histoire de pouvoir les coller aux siennes. En même temps, je suis un mec, je ne vais pas les croiser non plus. Donc rien de louche dans mon comportement.

— Tu peux te décaler un peu, tu prends toute la place ! grogne Lu dès que Deb referme la portière derrière elle.

Je lui jette un coup d'œil, avant de secouer la tête.

Alors que je m'attends à ce qu'elle se résigne et reste contre moi, elle se décale en direction de ma sœur. Je pourrais en faire autant, afin de me blottir contre elle, mais je suis certain qu'elle se pousserait encore plus et la frangine finirait par se poser un nombre incalculable de questions. Pour le coup, il vaut mieux que je reste sagement à ma place.

Durant la première heure de voyage, je me tiens tranquille sans tenter aucun geste. De toute façon, toutes les deux sont bien trop occupées à parler. Conversation de gonzesse, totalement inintéressante. Plutôt que de les entendre s'extasier devant cet acteur super canon, dont je ne retiens même pas le nom tant je m'en fous, j'enfile mes Airpods et balance ma playlist. Dans une heure, j'aurais tout le loisir de faire ce que je veux. Deb s'endort toujours au bout de ce laps de temps.

Cette fois n'échappe pas à la règle. La tête posée contre la vitre, elle roupille comme une bienheureuse.

Je laisse ma main glisser vers celle de Lucy, que je me mets à caresser d'un mouvement circulaire du pouce. Sa réaction ne se fait pas attendre. Elle la retire dans un geste brusque, tout en tournant la tête pour me fusiller du regard. Rien de bien étonnant.

J'attends plusieurs secondes sagement, avant de réitérer mon geste. Même réaction. Elle pourrait très bien me gueuler dessus, me dire d'arrêter, mais je suis certain qu'elle n'osera jamais le faire en présence de mes vieux. Ça me fait marrer.

— Tu n'aimes pas ? lui demandé-je en me penchant vers son oreille afin qu'elle seule entende.

Elle ne répond rien, mais ses joues la trahissent en prenant cette couleur que j'adore chez elle.

— Alors, cesse de faire semblant de détester ça.

Sa poitrine se soulève alors qu'elle prend une profonde inspiration. J'aimerais être dans sa caboche pour savoir à quoi elle pense à cet instant.

Lorsque je retente ma chance, elle me laisse faire cette fois. Je la caresse avec douceur en imaginant tout ce que je pourrais lui offrir comme câlin si elle me donner une chance de lui prouver que je suis mieux que son mec.

— Je peux te poser une question ?

Elle hoche simplement la tête.

— T'as vraiment des sentiments pour McKenzie ?

Quand elle tourne les yeux dans ma direction, j'ai l'impression qu'elle me prend pour un demeuré.

— En quoi ça te regarde ?

En rien, mais moi j'ai été honnête avec elle hier quand je lui ai parlé de Mandy, alors j'aurais apprécié qu'elle en fasse autant avec moi. L'entendre dire oui aurait été dur à encaisser, mais j'aurais préféré cette réponse qu'à celle qu'elle vient de me fournir.

Froissé, je tourne la tête vers la vitre et laisse le paysage défiler sous mes yeux.

— Je tiens beaucoup à lui, finit-elle par me déclarer.

Alors, cette nuit, je me suis vraiment planté en imaginant qu'elle pourrait ressentir quelque chose pour moi. Je suis tellement accro que j'en deviens le roi des cons. La douleur qui me traverse est encore plus désagréable que tous les sacks* subis au cours du match hier. À cet instant, je voudrais revenir en arrière pour pouvoir la détester à nouveau.

— Si t'es heureuse avec lui, c'est cool.

— De quoi tu parles ?

J'ignore royalement sa question. Si elle n'a pas capté, je n'y suis pour rien.

— Logan ?

Je reste de marbre malgré son appel répétitif de mon prénom. Ma désillusion me laisse un goût trop amer sur la langue pour que je me retourne et lui réponde. Au moins, je sais que sa haine pour moi n'est pas feinte. J'aimerais juste comprendre pour quelles raisons elle a répondu à ma galoche. Elle aurait très bien pu me repousser, mais elle n'en a rien fait. Peut-être a-t-elle capté que j'ai des sentiment et, maintenant, elle s'en sert pour se venger de tout le mal que je lui ai fait subir ? C'est possible.

Je regarde toujours le paysage quand je sens un poids sur mon épaule. Surpris, je me retourne vers Lucy. En la voyant dormir, je ne peux m'empêcher de la trouver encore plus belle. On dirait un ange. Je pourrais la laisser comme ça jusqu'à notre arrivée à Taos, mais mon cœur me pousse à ouvrir mon bras afin que sa tête repose sur mon torse. Ce serait mentir que de dire que je ne profite pas de la situation. J'amène mon nez dans ses cheveux pour m'enivrer de sa délicate odeur, tout en les caressant avec tendresse. Bordel, ils sont aussi doux que ses lèvres.

Un coup sur mon avant-bras me fait redresser la tête. Je la tourne vers ma sœur qui, visiblement, s'est réveillée. Elle me regarde d'une étrange manière comme si elle n'appréciait pas du tout de voir sa meilleure amie se reposer sur moi. À moins qu'elle défende les intérêts de l'autre enfoiré. Je n'en sais foutrement rien. De toute façon, à ce stade, j'ai conscience qu'elle finira par me cuisiner. Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir envie de lui répondre. Si je lui dis que mes sentiments pour Lucy ne se sont jamais éteints, que je les ai juste camouflés sous ma haine, je ne suis pas sûr qu'elle me croie.

Quand nous arrivons à la station, Lucy dort toujours. Comme tout le monde est conscient que ses nuits sont très agitées, mon vieux me file la clé de sa caisse pour qu'on la laisse se reposer encore un peu.

Lorsqu'elle finit par se réveiller, elle paraît d'abord gênée de se trouver dans mes bras, puis elle me lance un sale regard, comme si j'étais le putain de fautif dans cette histoire.

— T'as toujours pas compris à ce que je vois ! me balance-t-elle, hargneuse.

Elle se redresse afin de mettre autant de distance que possible entre nous.

— Où sont les autres ?

— D'un, c'est toi qui t'es endormie sur moi. De deux, ils sont déjà au chalet.

À nouveau ce regard qui tue sur place. Si j'avais su que se montrer sympa me vaudrait autant d'hostilité, je l'aurais réveillée dès que mon vieux a garé la caisse. Au moins, je ne serais pas resté là à me geler les couilles.

Elle secoue la tête comme si elle avait du mal à croire à ce que je lui dis, puis elle sort de la bagnole sans rien dire. J'en fais autant afin de la guider, mais elle ne m'attend même pas et pars dans la mauvaise direction.

— Lucy !

Elle continue d'avancer comme si elle ne m'avait pas entendu. Fait chier ! D'autant plus que si elle ne s'arrête pas, elle risque de se retrouver avec de la neige jusqu'à mi-cuisse, voire plus. Par là-bas, la nature est totalement à l'état sauvage.

— Lucy !

Toujours autant d'ignorance.

Je devrais la laisser se démerder, cependant je n'ai pas trop envie qu'il lui arrive une merde par ma faute. Comme elle ne veut rien entendre, il ne me reste qu'une solution.

Je me déplace jusqu'au trottoir, attrape une poignée de neige et confectionne une boule, que je balance dans sa direction. Ça sert d'être QB, mon lancé super précis atteint direct sa cible.

Surprise, Lu se tourne vers moi.

— Ça t'amuse ? me demande-t-elle.

— Comme tu ne voulais pas m'écouter, je devais bien trouver un moyen d'attirer ton attention. Je tiens beaucoup à toi, Lu, mais ça m'aurait fait chier d'aller me tremper pour te tirer du merdier dans laquelle tu allais te foutre.

Visiblement sidérée, elle écarquille les yeux.

— Les chalets sont de l'autre coté, tiens-je bon d'ajouter pour lui faire capter son erreur.

Je ne sais pas trop ce qu'elle fout, cependant je la vois tourner sur elle-même avant qu'elle me lance :

— Je le savais de toute façon !

Devant tant de mauvaise foi, j'éclate de rire.

D'un pas rapide, elle rebrousse chemin, passe devant moi sans même me regarder et poursuit sa route comme si de rien était. Elle devrait faire gaffe de ne pas y aller trop vite, elle pourrait glisser sur une plaque de glace. Non pas que ça me dérangerait de la porter, mais ça me ferait chier qu'elle soit blessée. On ne pourrait rien faire tous les deux durant les vacances.

— Doucement, Lu, va pas te faire mal !

En guise de réponse, elle lève son majeur par-dessus son épaule. J'adore la voir ainsi. Si elle avait agi comme ça bien plus tôt, je crois que j'aurais laissé tomber mes conneries très vite. Ceux qui se laissent marcher sur les pieds sont des proies trop faciles pour des leaders comme moi.

Arrivée devant les chalets, elle s'arrête brusquement, si bien que je me heurte à son dos. Encore une fois, j'ai le droit à son regard plein de sympathie. Super ! Je n'y suis pour rien si elle ne m'a pas prévenu. Bon, j'admets, je laissais peut-être mes prunelles un peu trop traîner sur son joli postérieur.

— Lequel ? me questionne-t-elle, cassante

Je lui indique le nôtre en lui désignant de l'index. Elle hoche la tête, avant de s'y rendre. Bien sûr, elle ne m'attend toujours pas. Je pourrais la rattraper, mais je préfère mater ses fesses si bien moulées dans son jeans.

Quelques minutes plus tard, j'entre enfin dans ma chambre. Deb s'y trouve, assise sur mon lit. Rien qu'au regard qu'elle me lance, je capte que les emmerdes sont sur le point de commencer.

— Y a quoi entre toi et Lucy ?

Attaque directe, bien joué, sauf que je n'ai pas envie de répondre. Le lit me paraît bien plus intéressant que cette foutue question. Je pourrais pioncer encore un peu à présent. J'aurais pu le faire dans la bagnole, mais l'état dans lequel m'a mis ma voisine de route ne m'y a pas trop aidé.

— T'es dans ma piaule, frangine !

Elle lève les yeux au ciel, visiblement, elle aussi me prend pour un gros taré. J'ai un de ces bols aujourd'hui.

— Oui, et ?

— Ben dégage !

Elle pose son index sur sa bouche, faisant mine de réfléchir intensément.

— Hmmm, non. Pas tant que tu n'auras pas répondu à ma question.

— Putain, tu fais chier, Deb ! J'ai pas envie d'y répondre !

Un ange passe durant lequel elle m'observe avec une très forte attention.

— Lucy est au courant de la promesse, alors tu n'es pas obligé de continuer à faire semblant, me balance-t-elle de but en blanc.

Bordel, quand est-ce qu'on va me lâcher avec cette foutue promesse ? Avec ou sans, j'aurais agi de la même manière ! Il n'y a personne qui peut comprendre ça ?

Furax, je vais récupérer mon sac et commence à étaler mes fringues sur le lit afin de les ranger. Ce n'est pas du tout dans mes habitudes. En général, je les laisse tel quel. Là,il faut que je m'occupe les mains, sinon je vais péter un câble.

— J'espère que ce n'est pas un nouveau jeu de ta part pour...

— Je ne joue pas !

Je relève la tête, pour lui prouver d'un simple regard que je ne la baratine pas. Une drôle d'expression s'affiche sur sa tronche, comme si elle avait du mal à bien discerner mes paroles. Je ne lui ai pourtant pas parlé en Chinois, ça devrait donc être assez simple de le faire, non ?

— Tu...Tu veux dire que…

— T'as très bien compris ce que je veux dire !

— Attends, t'es en crush sur ma meilleure amie ?

Ça me soûle qu'elle fasse semblant de ne pas comprendre ! Faut pas non plus que je lui fasse un dessin, si ?

J'attrape quelques fringues et pars les foutre dans l'armoire.

— Logan, réponds ! T'es vraiment amoureux de Lucy ?

Mais merde, quelle me foute la paix !

— C'est pas ton problème !

— Oh, P.U.T.A.I.N !

En l'entendant jurer, je me retourne vers elle. À la voir, on dirait qu'apprendre que je suis accro à sa meilleure pote la rend euphorique. Super ! Elle ne veut pas non plus me donner sa bénédiction tant qu'elle y est !

— Je ne sais pas ce que t'es en train de t'imaginer, mais ça n'arrivera jamais. Non seulement, elle me déteste, mais en plus elle tient à son mec.

Elle fronce les sourcils comme si elle ne pigeait pas vraiment de quoi je parle.

— Son mec ?

Non, mais elle se fout de ma gueule, là !

— Ouais, son mec ! Tu sais le grand blond qui traîne avec vous !

Quand elle explose de rire, j'ai confirmation qu'elle se fiche vraiment de moi.

— Vas-y, marre-toi ! Mais tu sais, tu peux te barrer aussi, ça ne me dérange absolument pas !

Vexé, je ne lui prête plus aucune attention et continue mon rangement comme si elle n'était pas là. À un moment, elle va bien finir par se casser. Je prie tous les Dieux du monde pour qu'elle le fasse très vite, avant que je perde vraiment patience.

— Elle ne sort pas avec lui.

Mais, bien sûr ! Et la marmotte met le chocolat dans le papier alu ?

Je me retourne vers elle, les yeux écarquillés, tant je suis ahuri par sa connerie.

— Tu vas me faire croire qu'elle galoche ce gars juste comme ça ? Tu me prends pour un con ou quoi ?

— Si je te dis qu'ils ne sont pas ensemble, c'est qu'ils ne sont pas ensemble. C'est ma meilleure amie, non ? Donc je serais au courant si…

— Je les ai vus, putain !

Cette fois, c'est à son tour d'écarquiller les yeux. Elle joue tellement bien la comédie que j'arrive presque à croire qu'elle est vraiment surprise. Depuis quand elle prend des cours de théâtre, elle ?

— Quand ?

— Le week-end dernier au centre et tu ne peux pas nier vu que t'étais là.

D'un mouvement de tête, elle confirme mes dires.

— Et hier, juste avant le début du match.

— Hier, avant le début du match ? Désolée, grand frère, mais je ne vois pas du tout de quoi tu parles. J'étais avec eux, je l'aurais quand même remarqué.

Putain, je ne sais pas à quoi elle joue, mais ça me soule méchamment. C'est à croire qu'elle s'est liguée avec sa meilleure pote pour me rendre la monnaie de ma pièce. Sympa l'esprit de famille !

— Pendant que tu dormais, elle m'a dit qu'elle tenait beaucoup à lui.

— Tout comme je tiens beaucoup à toi. Ils ne sont pas en couple, ils se considèrent juste comme frère et sœur de cœur. En tout cas, Killian avait raison.

— Comment ça ?

— En disant que t'étais jaloux de lui.

Putain, j'enrage que ce gars ait pu me lire aussi facilement.

— Si tu avais totalement tort sur leur relation, t'as, par contre, complètement raison sur ce que ressens Lucy pour toi. Elle t'en veut énormément pour ce que tu lui as fait subir, elle ne te fais plus du tout confiance. Si tu veux être avec elle, tu vas devoir ramper méchamment. Tu devrais regagner son amitié avant de vouloir tenter autre chose.

J'ai déjà tenté autre chose, mais ça, je me garde bien de lui dire.

Au moins, désormais, je sais à quoi m'en tenir. Si Lucy me recale, ce n'est pas à cause de ce gars que je ne peux pas blairer, mais seulement à cause de mes putains d'erreurs.

*sack = terme employé pour désigner le placage du Quarterback avant même qu'il n'ait pu déclencher son lancé.

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