17 - Logan

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Depuis que Deb m'a tout balancé au sujet de Lucy, rien ne me calme. Je suis une boule de nerf, prêt à fracasser le premier qui osera m'adresser la parole. Mes potes l'ont bien compris. Même s'ils crèvent d'envie de l'ouvrir, ils se contentent de m'observer lancer le ballon avec toute la rage qui coule dans mes veines. Comment ai-je pu être aussi con et ne rien voir ? J'ai laissé tomber la fille que j'aime par pur égoïsme. Elle avait besoin de moi et moi comme un connard de première, je lui ai tourné le dos. Putain d'enfoiré que je suis !

Alors que j'arme mon bras pour un énième lancé, les beaux yeux de Lucy, marqués par sa détresse, s'invitent dans mes souvenirs. Mon jugement semble la hanter depuis le début, c'est sûrement pour ça qu'elle ne m'a rien dit. Mais, merde, elle était ma meilleure amie ! J'aurais compris, je l'aurais protégé de ce salopard. Comment ? Je n'en sais rien, mais je ne l'aurais pas laissée seule face à son enfer. Il aurait été le mien également. Nous aurions traversé ensemble ces ténèbres, main dans la main, soudés comme nous l'étions depuis notre enfance.

Furax, je lance le ballon avec hargne, avant de tirer sur mes cheveux. Je vais devenir barge si je ne trouve pas une putain de solution. Plus jamais ce fils de pute ne doit poser ne serait-ce qu'un doigt sur elle. Mais que puis-je faire ? Je ne suis qu'un gamin. Du haut de mes dix-sept balais, je n'ai que très peu de moyens d'action face à un adulte. Le seul qui pourrait agir, c'est mon père. Je dois l'appeler. Hors de question qu'elle retourne chez elle.

Fort de cette idée, je vais récupérer ma veste dans laquelle se trouve mon smartphone. Mes potes discutent entre eux, je ne sais pas de quoi. Aucune importance de toute façon. Il n'y a qu'elle qui revêt un quelconque intérêt pour moi ce matin.

Lorsqu'ils me voient arriver, tous quatre me lancent un regard inquiet.

— T'es sûr que tout va bien ? m'interroge Chris.

Je lui jette un regard noir, qui n'admet aucune réplique. Je n'ai pas envie d'en causer, j'ai autre chose à foutre. Tellement plus important.

Sans un mot, j'enfile ma veste, avant de me saisir de mon téléphone dans la poche intérieure. En déverrouillant l'écran, je remarque que la frangine a tenté de me joindre à plusieurs reprises. Elle a laissé plusieurs messages sur mon répondeur. Même si mon but initial était de contacter mon père, je prends quelques secondes pour consulter mon répondeur. On sait jamais, ça pourrait être important. Surtout qu'elle n'est pas du genre à m'appeler pour que dalle.

— Lucy est partie. Je ne sais pas où elle est allée… J'ai la trouille, Logan. Vraiment.

Son message est interrompu par un sanglot étranglé, qui me confirme qu'elle a vraiment la frousse pour sa meilleure pote.

— Elle va faire une connerie. On doit la retrouver. Rentre, s'il te plaît.

Les pleurs qui s'ensuivent me plongent en plein cauchemar. Si Lucy venait à disparaître, je ne m'en relèverai pas. La culpabilité me boufferait jusqu'à me tuer à mon tour. Quant au fichu organe qui se trouve sous ma cage thoracique, il se serre déjà douloureusement à l'idée d'un monde sans elle. Fébrile, je me masse la nuque, tout en m'éloignant de mon groupe d'amis. Dès que la distance entre eux et moi me paraît suffisante, je compose le numéro de Deb.

Une tonalité. Deux. Trois…

Putain, décroche !

Au bout de dix, je dois me rendre à l'évidence, elle n'en fera rien. Méchamment soûlé par ce silence, je lève ma main prêt à jeter mon smartphone loin de moi. À la dernière seconde, je me ravise. Mes vieux me tueraient si je l'éclatais. Ma mère est bien assez en colère après moi pour tout ce que j'ai fait endurer à la fille de mes rêves. Pas la peine d'en rajouter. Pour éviter qu'un tel drame arrive, je le range sagement dans ma poche. Au moins là, je suis certain qu'il sera en sécurité tant que je ne me serais pas calmé. Il me reste qu'une chose à faire, rentrer chez moi, en priant pour que ce ne soit pas trop tard.

— J'me casse ! lancé-je à ma bande en passant devant eux.

Des pas pressés se font entendre dans mon dos alors que je longe l'allée principale. Chris ou Reed doivent être en train de me suivre. Peu importe, je n'ai pas le temps de vérifier. Plus j'avance et plus des idées sombres me traversent le crâne, cependant toutes ont la même finalité, la mort de Lucy. Une boule de feu grossit de plus en plus au fond de mes entrailles.

Où que tu sois, Lu, je vais te retrouver. Laisse-moi juste un peu de temps.

Si elle n'est pas rentrée, j'irai vérifier près de notre arbre. Si je tenais à en finir avec la vie, après avoir été brisée comme elle, je crois que c'est ici que je me rendrais. Là où nos plus beaux souvenirs ont été gravés à jamais.

— Putain, Logan, tu pourrais ralentir un peu ! entends-je Chris, tout essoufflé dans mon dos.

Pour un sportif, il lui en faut peu pour perdre son souffle. Je me retourne vers lui, lèvres pincées, dans l'espoir de lui faire comprendre que je n'ai aucune envie qu'il me tienne la grappe.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Depuis hier soir, t'as pas l'air dans ton assiette.

C'est peu de le dire !

— J'ai un truc important à faire. Je t'expliquerai plus tard.

Il fronce les sourcils, sans aucun doute mon attitude doit lui paraître des plus louche. Encore une fois, je m'en tape. La vie de Lucy est en jeu et c'est tout ce que je retiens.

Il m'observe en silence durant plusieurs secondes, avant qu'il ne lache l'affaire dans un :

— Ok, mais t'as plutôt intérêt de tout me raconter demain.

Tu peux toujours rêver ! Jamais je ne te parlerai de Lucy et de ce que je ressens pour elle depuis que j'ai à nouveau ouvert les yeux.

Il a beau être mon meilleur pote, il y a des choses que je préfère garder pour moi. Néanmoins, afin qu'il se barre très vite, j'opine du chef. Visiblement satisfait, il me tend son poing afin que j'y cogne le mien, puis retourne vers nos autres potes. Je me rue alors vers ma caisse, j'ai déjà perdu bien trop de minutes. Dans ce genre de cas, chaque seconde qui s'écoule peut en être une de trop.

Quinze minutes plus tard, j'arrive devant chez moi. La première chose qui me saute aux yeux, c'est cette bagnole dégueulasse que je reconnaîtrai entre mille. McKenzie est garé devant ma baraque et ça, ça me déplaît au plus haut point. Qu'est-ce qu'il branle ici ? J'espère qu'en franchissant la porte, je ne vais pas trouver Deb dans ses bras, sinon je lui explose la tronche. Depuis pas mal de temps, l'envie m'en démange, c'est encore plus vrai depuis que je l'ai vu, hier, galocher Lucy.

Je descends de ma caisse sans perdre de temps. Les poings serrés à m'en enfoncer les ongles dans la paume, je franchis à vive allure les quelques mètres qui me séparent de l'entrée. D'un geste vif, je pousse la porte avant de découvrir la scène d'horreur qui se déroule ici. Ma sœur, roulée en boule dans le canapé, pleure à chaudes larmes tandis que ma mère tente de l'apaiser en la câlinant avec toute la tendresse dont elle sait faire preuve. Mon père arpente le passage devant la baie vitrée, le téléphone vissé à l'oreille. De ce que j'entends, il semble donner des ordres. D'un rapide coup d'œil, je cherche la présence du chien de garde de Lucy. Visiblement je me suis gouré puisqu'il n'est pas là, mais je constate aussi qu'il n'est pas le seul à briller par son absence. Je ne vois Lucy nulle part.

— Où est Lucy ? demandé-je, la voix tremblante.

J'ai besoin que quelqu'un me rassure, qu'on me dise qu'elle se repose à l'étage. Et pourquoi pas dans mon lit ? Je n'aurai qu'à gravir les marches quatre à quatre pour aller la retrouver, lui dire que je suis là, que je ne la laisserai plus jamais. Comme cette nuit, je lui apporterai mon soutien en la prenant dans mes bras, en lui murmurant des mots apaisants. Je ferai taire ses angoisses avec de simples baisers dans son cou. Détendue, elle finira par s'endormir tout contre moi, en laissant son monstre de beau-père loin de ses pensées.

Pourtant, quand ma mère relève les yeux vers moi, je perds mes repères. Mon estomac dégringole dans mes talons. Il est arrivé quelque chose de grave. Quelque chose qui risque de me mettre K.O. si elle me l'annonce. Je ferme les yeux, pour tenter de puiser au fond de moi la force dont je vais avoir besoin.

— Logan ? m'appelle-t-elle de sa voix si maternelle que mon cœur s'en serre.

Lorsque je rouvre les yeux, elle me porte un regard plein d'amour, comme une mère sait si bien le faire avant de m'annoncer :

— Elle est en train de se reposer dans la chambre de Deb. Tu…

Sans la laisser finir, je me rue dans les escaliers. J'enjambe les marches deux à deux pour atteindre l'étage le plus vite possible. Bien que je me sente soulagé qu'il ne lui soit rien arrivé, j'ai besoin de le constater de mes propres yeux.

Je m'arrête un instant devant la porte de la chambre de Deb pour reprendre mon souffle et apaiser les battements qui me martèlent les oreilles. J'inspire profondément, puis frappe doucement contre la porte. J'attends quelques secondes, aussi impatient qu'avant le début d'un match. Comme personne ne me répond, j'entrebâille légèrement la porte.

Au moment où je l'aperçois lui, mon sang bouillonne dans mes veines. Guidé par la colère, j'envoie la porte valdinguer contre le mur avant d'en franchir le seuil. Surpris par mon intrusion, ils se redressent tous les deux comme un seul homme et s'assoient sur le lit. Les bras croisés sur la poitrine, je leur jette toute ma rancœur, toute ma haine à travers mes yeux. Lucy baisse ses prunelles vers ses mains tandis que son chien de garde de garde l'attire contre lui, un sourire machiavélique sur sa gueule à mon intention.

Je vais me le faire ! Et elle aussi par la même occasion.

— Et dire que cette nuit, tu te trouvais dans mes bras. Au final, je ne me suis pas tant gouré que ça sur ton compte, Lucy, craché-je mon venin en fixant mes yeux sur elle. Les filles de ton genre ne devraient pas venir chialer quand elles se font agresser.

— Qu'est-ce que t'entends par des filles de son genre ? me demande son toutou.

Je tourne lentement la tête dans sa direction, le coin de mes lèvres légèrement retroussé. Ses traits sont tendus et j'aperçois ses doigts se serrer, puis se desserrer sans relâche. Je viens d'enclencher une bombe à retardement, prête à exploser si j'en rajoute une couche.

Possédé par la jalousie, je laisse les mots qui se bousculent sur ma langue franchir la barrière de mes lèvres.

— Une pute !

Malgré ma très bonne capacité à analyser toutes sortes de situations, je ne l'ai pas vu débouler sur moi. Ce n'est qu'au moment où je me retrouve acculé au mur, son poing brandi au-dessus de ma tête que je capte le retournement de situation.

Qu'il le fasse, qu'il s'amuse à me donner un putain de coup, ça me donnera une bonne occasion de lui foutre ensuite une raclée. Ce n'est pas parce qu'il est tatoué de partout qu'il me fout les jetons. Jouer les gros durs est une chose, l'être vraiment en est une autre.

— Arrêtez ! nous supplie Lucy.

McKenzie tourne la tête pour la regarder par-dessus son épaule. Je profite de l'occasion pour le repousser sans ménagement. Comme il est entre moi et la porte, je m'enfonce un peu plus dans la chambre.

— Laisse-nous, Logan, s'il te plaît.

Mes yeux se portent sur la jolie brune qui me rend dingue. Une larme silencieuse roule sur sa joue. De la voir si triste par ma faute me fait un mal de chien, mais je n'y peux rien. En la voyant dans les bras de son mec, je suis redevenu un véritable connard. Au lieu de me dire qu'elle était sauvée, que j'allais me battre pour la récupérer, j'ai préféré user de ces mots que j'emploie pour la mettre plus bas que terre. Ma jalousie est un véritable poison. Si seulement je savais comment faire pour ne pas la laisser m'emporter dans ses méandres diaboliques, je parviendrais peut-être à mieux raisonner quand je la vois avec lui. Mais ce n'est pas le cas, mes neurones disjonctent à chaque fois.

J'ancre mes prunelles aux siennes tandis que mes dents se plantent douloureusement dans ma lèvre. Le goût métallique du sang se dépose sur ma langue. Le silence règne dans la pièce, lourd et pesant. Une simple étincelle suffirait à tout enflammer.

Tout comme moi, Lucy ne parvient pas à détourner le regard. À travers lui, je lis à quel point elle m'en veut, à quel point elle me déteste à cet instant. Par le biais du mien, j'essaie de la convaincre que je suis désolée, que mes mots ont dépassé ma pensée.

— Je crois que vous avez besoin de parler tous les deux. Je vais descendre voir comment va Deb. Si jamais tu as besoin de moi, je ne serai pas loin, lui annonce son chien de garde.

Je regarde McKenzie, stupéfait qu'il me laisse seul avec elle. En guise de réponse à mes interrogations muettes, il hausse les épaules. Vraiment louche le gars. A moins que ce soit moi qui ne soit pas normal. Jamais, je ne laisserai ma copine seule avec un type comme moi, surtout après ce que je lui ai fait subir. Mais, puisque lui le fait sans sourciller, alors autant en profiter.

Dès que je l'entends descendre la première marche des escaliers, je pars fermer la porte. Je veux être seul avec elle, sans que personne ne puisse nous déranger. Le silence plane à nouveau entre nous. Quand je dirige mon regard sur elle, je la découvre en train de titiller ses doigts. Ma présence la rend nerveuse, je déteste ça. Je voudrais qu'elle soit aussi libre avec moi qu'avec lui, qu'elle me confie ce qu'elle ressent comme avant.

— Regarde-moi, Lucy, lui ordonné-je sur un ton aussi doux que possible.

Mon cœur s'écorche lorsqu'au lieu de m'obéir, elle dévie son regard vers le mur. J'encaisse le coup en serrant les dents. Après tout, je l'ai bien cherché.

— Pourquoi ? je lui demande malgré tout.

Quelque part, je dois être maso, car sa réponse pourrait me blesser. Néanmoins, je ne m'attends pas à ce qu'elle me porte un regard foudroyant avant de bondir hors du lit. Les poings sur les hanches, elle se plante devant moi avant de me lancer sur un ton acerbe :

— Sors de cette chambre, Logan Alexander Baldwin !

Je secoue la tête. Son mec nous laisse l'occasion de me rattraper, alors je ne fuirai pas tant que je ne l'aurai pas fait. Elle pourra me cracher toute sa haine à la tronche, je resterai là jusqu'à ce qu'on puisse se retrouver. Je ne m'attends pas à ce qu'on redevienne les meilleurs amis du monde à cet instant. Ni même à ce qu'elle accepte d'être ma copine, bien que j'en crève d'envie. Je souhaite juste qu'on comble le fossé qui s'est creusé entre nous.

Comme si ça pouvait me faire changer d'avis, elle se met à faire les cent pas devant moi. Lorsqu'elle se rend compte que je ne bougerai pas d'un centimètre, elle me hurle de dégager.

— Pas tant que je ne me serais pas excusé, repliqué-je en me levant à mon tour.

Elle s'immobilise devant moi, des éclairs zébrant ses magnifiques prunelles.

— Bien voilà, c'est fait ! Alors maintenant dégage !

— T'as pas compris ? Je veux vraiment m'excuser de tout ce que je t'ai fait. Je veux que tu me pardonnes chacune de mes conneries.

— Et tu comptes faire quoi, hein ? Tu crois que c'est en claquant des doigts que tu vas y parvenir ? Durant plus d'un an, tu m'as fait vivre l'enfer. Cette nuit, j'ai cru un instant qu'on pourrait tout effacer, mais tu m'as encore blessée. Je te hais trop pour pouvoir te pardonner ! Alors, fous le camp ! Je ne veux plus te voir ! Jamais !

Ses mots me heurtent avec la violence d'un tsunami. Sous la douleur qui s'en réchappe, je baisse la tête. Mes erreurs n'ont pas creusé un simple fossé entre nous, c'est carrément un gouffre. Pourtant, je refuse d'admettre ma défaite, j'ai encore besoin de croire que je peux tout réparer. Toutefois, je ne trouve aucun mot pour répliquer. Je reste juste planté là devant elle, mes yeux fixant la moquette beige, mes dents plantées dans ma lèvre et mes poings serrés à m'en faire mal. Je m'en fous, cette douleur je la mérite.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris ? Je t'ai dit de foutre le camp !

Ses mains viennent s'abattre sur mon torse. Je redresse aussitôt la tête vers elle et plante mon regard dans le sien. Si elle veut me frapper pour se libérer de tout ce qui la bouffe, qu'elle le fasse, je ne ploierais pas.

— Vas-y, cogne-moi ! Défoule-toi sur moi si ça peut te faire du bien.

Un sourire sans joie s'étire sur ses lèvres en même temps qu'elle secoue la tête. Puis, elle s'éloigne de moi, visiblement dépitée.

— Laisse-moi juste tranquille, Logan. Je ne sais pas pour quelles raisons, Killian a décidé de me laisser seule avec toi, mais peu importe ce qui lui a pris, il n'aurait pas dû, me confie-t-elle, dos à moi. J'ai plus besoin de lui que de toi.

Cette dernière phrase me tue littéralement. Rien ni personne n'aurait pu me préparer à ce que ce genre de mots aient un tel impact. Pire qu'une tornade, ça ravage tout sur son passage. Je déglutis pour tenter d'encaisser ce nouveau choc, qui vient de me bousiller.

Têtu comme je suis, je n'abandonne pas pour autant. Je m'avance jusqu'à elle et pose ma main sur son épaule, dans l'espoir qu'elle veuille bien me faire face à nouveau. Quand elle tourne la tête pour me regarder par-dessus son épaule, mon cœur se retrouve pris dans un étau en remarquant les larmes qui inondent son beau visage.

— Je ne serais jamais lui, mais je peux redevenir celui avec lequel tu as grandi.

Elle se tourne à nouveau vers le mur, certainement pour ne plus avoir à affronter mon regard.

— Si tu savais à quel point, j'en ai rêvé. Chaque jour qui passait, j'espérais que tu reviennes vers moi, mais tu préférais creuser ce fossé entre nous encore et encore. J'ai eu tellement mal, Logan. Tu ne peux pas savoir combien de nuits j'ai passé à pleurer en priant pour que tu reviennes.

En entendant cette vérité, mes yeux se mettent à me brûler. Je me mords la joue pour ne pas me foutre à chialer.

Mes deux mains désormais sur ses épaules, je la force à pivoter vers moi. Je désire qu'elle voit à quel point, je m'en veux. À quel point ces mois ont aussi été un calvaire pour moi, même si je me suis voilé la face de A à Z.

— Si tu savais combien je m'en veux de t'avoir fait autant de mal. Je te jure que plus personne ne te blessera et si jamais, je le fais, alors, autorise ton mec à me foutre la raclée de ma vie.

Son regard s'arrime au mien et nous restons ainsi sans bouger, sans un mot, durant plusieurs secondes, avant qu'elle ne se jette sur moi, les bras autour de ma nuque. Je la serre fort contre mon torse alors que ses larmes se déversent sur ses joues. Les miennes ne sont pas en reste. Elles roulent en silence le long de mon visage jusqu'à venir se mêler aux siennes sur mon t-shirt.

— Je ne veux plus jamais vivre ça, sanglote-t-elle avant de nous entraîner vers le sol, sous le poids de son chagrin.

Je ne sais pas si elle pense à moi ou à cet enfoiré, néanmoins je me fais la promesse solennelle qu'à compter de ce jour elle n'aura plus à subir quoi que ce soit. Je veux qu'elle retrouve ses sourires qui me manquent cruellement.

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