11 - Logan

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— Putain, Logan, tu vas m'attendre, ouais ?

Reed m'appelle depuis trois bonnes minutes, mais je m'en fous. Je n'ai aucun compte à lui rendre. Si je veux me casser, c'est mon droit, putain ! Je ne lui ai pas demandé de venir pour me faire chier. Ce que je viens de sortir me brise déjà bien assez ! Comment ai-je pu être aussi con pour aller balancer à Lucy une telle merde ? Je voulais qu'elle me déteste, c'est gagné ! Je m'attendais à quoi ? À ce qu'elle revienne vers moi comme un bon petit toutou ?

Arrivé sur le parking, j'ouvre ma caisse à distance. En quelques pas rapide, je la rejoins et m'y engouffre. J'ai à peine le temps de refermer ma portière que Reed entre à son tour. Il ne peut pas me lâcher, bordel ?

— Tu m'expliques ?

Je n'ai rien à expliquer, j'ai juste grave foiré. Jamais, elle ne me pardonnera, je suis allé beaucoup trop loin cette fois. Mon estomac se tord en pensant que je ne partagerais plus aucun moment comme celui de cette après-midi avec elle. C'est terminé. J'ai perdu, il va falloir que je l'encaisse.

— Il n'y a rien à dire, lancé-je à mon pote avant de démarrer le moteur.

Pour bien lui faire comprendre que je n'ai pas envie d'en causer, je le défie à travers mon regard de tenter de me faire changer d'avis. Bien qu'il ne me connaisse que depuis l'an dernier, il sait que dans ce cas-là, il vaut mieux se la boucler. Ce serait dommage pour lui que je le plante ici. Je ne crois pas qu'il en ait très envie.

— Si tu dis quoi que ce soit aux autres, t'es mort, le menacé-je pour bien lui faire comprendre que, pour moi, le sujet est clos.

Je n'ai franchement pas envie que ça s'ébruite. Cette histoire doit rester entre nous, point barre. S'il a le malheur de ramener sa gueule, sa réputation en prendra un sacré coup. Je ne me gênerai pas pour le démonter auprès de nos potes et de nos coéquipiers.

Les yeux fixés sur le pare-brise, il opine du chef.

Nous gardons le silence un long moment, seulement interrompu par la musique de mon autoradio. Perdu dans mon cauchemar, je ne sais même plus où aller. Rentrer chez moi me paraît impensable pour l'heure. Je n'ai aucune envie de me trouver coincé entre quatre murs. Pour quoi faire ? Cogiter ? Rien de bon n'en sortirait de toute façon.

Coincé à un feu rouge, leur baiser me revient à l'esprit. La douleur qui s'en réchappe me terrasse. Il m'a fallu une année entière pour la voir pleurer devant moi, mais il leur a suffit de trente putains de secondes pour anéantir mon monde. Furax, j'envoie un coup rageur dans mon volant. Le klaxon retentit. Le conducteur devant moi, pensant certainement que je l'agresse, dresse son majeur par la fenêtre.

— C'est quoi ton problème, vieux ? me questionne Reed tandis que je redémarre.

Et le revoilà, avec ses putains de questions ! Je devrais peut-être le ramener chez lui, mais en vérité, je n'en ai aucune envie. Quand il ferme sa gueule, sa présence m'apaise et m'évite de partir trop loin dans mes pensées.

— Qu'est-ce qu'il y a entre Calaan et toi ?

Son insistance va finir par me faire regretter de ne pas vouloir le ramener chez lui.

— Comme t'as pu le constater, il n'y a rien.

— Ouais, mais comme je peux le constater, ça te fait chier qu'elle sorte avec MacKenzie.

Mes mâchoires se crispent en entendant cette vérité que je ne parviens pas à encaisser.

— Si t'as besoin d'en parler, tu peux me faire confiance, mec. Je n'irais pas le balancer aux autres.

Je lui lance un rapide coup d'oeil, hésitant l'espace d'un instant à me confier à lui. Je sais que je peux lui faire confiance pour tenir sa langue dans ces cas-là, bien plus qu'à Robinson. Mon meilleur pote n'hésiterai pas à me chambrer bien plus lourdement s'il était à la place de Wyatts. Tout le bahut finirait par l'apprendre même.

— T'es sympa, Reed, mais je n'ai pas envie d'en parler.

Il accepte mon silence dans un mouvement de tête. Au final, j'ai bien fait de l'emmener. Bien qu'il me pose quelques questions qui me font rugir, il ne pousse pas sa curiosité à l'extrême.

— Ça te branche d'aller au parc, échanger quelques passes ? me demande-t-il.

Abasourdi, je me tourne vite fait vers lui.

— Ce n'est pas parce que je joue en position défensive que je ne sais pas lancer un ballon. Bon, d'accord, à côté de toi, mes passes seront merdiques, mais je peux toujours tenter.

En voilà une bonne idée ! Quoi de mieux que de penser football pour me changer les idées.

Le parc se trouve à l'opposé de l'endroit où nous sommes. Comme je n'ai aucune envie de m'emmerder à attendre la prochaine intersection pour changer de direction, je pile au milieu de la rue et fais demi-tour sous les coups de klaxons ininterrompus. Reed se tient au tableau de bord. Son visage a tant blêmit que je me questionne sur son état de santé. Il ne va quand même pas me lâcher juste pour ça ?

— La prochaine fois, tu me préviens, sinon j'te jure que je gerbe dans ta caisse !

J'explose de rire.

— Cesse de te foutre de moi, on aurait pu se faire tuer ! peste-t-il.

Je hausse les épaules avec nonchalance. C'est bon, on n'est pas mort, quoi !

— Je peux faire pire si tu veux ! le chambré-je.

— Va te faire foutre, Baldwin ! Amène-nous à destination sain et sauf, c'est tout ce que je te demande.

— Bien, papa !

Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons au parc. Les arbres ont perdu leurs feuilles depuis longtemps, mais ce lieu garde toujours son charme quelque soit la saison. Je récupère dans mon coffre le ballon qui ne me quitte jamais. Les initiales de Brett Favre, gribouillées dessus par ce célèbre Quarterback des Packers, représentent un véritable grigri à mes yeux. C'est la raison pour laquelle il se trouve toujours à portée de main.

Nous passons le reste de l'après-midi à nous échanger des passes. Je dois admettre que pour un type de la défense, il est assez précis dans ses lancés. Peu à peu, pris par le jeu, je finis par oublier la raison de ma colère. Lorsque la nuit tombe, nous poursuivons un peu, seulement éclairés par les nombreux lampadaires. Il doit être aux alentours de dix-huit heures lorsque Reed m'informe qu'il ferait mieux de rentrer. J'accepte volontiers de le raccompagner, même si d'ici, il lui aurait à peine fallu dix minutes pour rejoindre son domicile à pieds.

Arrivés devant chez lui, nous restons un moment à discuter de tout et de rien, adossés à ma caisse. Pas une seule fois, il n'aborde ce qu'il s'est passé au centre et je l'en remercie au fond de moi. Je n'en parle pas non plus, je préfère même éviter d'y penser pour ne pas faire ressurgir cette foutue douleur. Aucun de nous deux ne semblent vraiment pressés de rentrer chez lui. Et pour cause. Je sais que Deb ne va pas se gêner pour balancer à mes vieux le mal que j'ai fait à Lucy. Si je peux encore sortir le week-end prochain, je serais chanceux. Pour mon pote, c'est une toute autre histoire. Ses parents n'ont visiblement pas cesser de s'entretuer, je les entends se crier dessus d'ici.

— Je vais finir par me casser, mec. Je n'en peux plus !

Je lui lance un regard navré et lui assure mon soutien en pressant son épaule. Je me comporte peut-être comme un sale enfoiré avec Lucy, mais je serais toujours présent pour mes autres potes, peu importe si parfois ils me gonflent. Après tout, l'amitié n'est pas un long fleuve tranquille non plus. Bien au contraire, et je suis bien placé pour le savoir. Si on m'avait dit qu'un jour, je ne parlerai plus à ma meilleure amie, pire que je la détesterai, je n'y aurai jamais cru. Encore moins, lorsque j'ai réalisé que mes sentiments étaient bien plus puissants pour elle. Je n'aurais jamais dû franchir cette frontière, aussi fine soit-elle. Nous affronterions encore le monde soudés comme toujours. Elle me confierait ses moindres secrets. Je la ferais rire pour l'aider à supporter sa vie avec sa mère. Elle me lancerait des boutades trop mignonnes, qui auraient le don de me faire sourire. Mon cœur se serre en pensant à tout ce que j'ai perdu. Je n'arrive même plus à comprendre pour quelles raisons je me suis mis à la haïr avec tant de force.

— Ça va, mon pote ? Tu penses à elle, n'est-ce pas ?

À quoi bon le nier ? Ce gars est bien trop perspicace, à croire qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. Je ne sais même pas pourquoi mes pensées ont dérivé vers elle.

Pourquoi je pense à toi, Lu ? Que m'as-tu fait durant cette heure ?

— Ouais, soufflé-je.

— Je ne te connais pas assez pour savoir ce qu'il y a eu entre vous, mais…

Je préfère l'interrompre plutôt que de l'entendre me sortir une connerie qui me foutrait encore plus bas que terre.

— Je vais y aller, ok ?

Dans un signe de tête, il accepte. Je checke le poing qu'il me tend, avant de remonter dans ma caisse.

Je rentre chez moi sur les coups de dix-huit heures quarante. Lorsque j'en franchis la porte, mes yeux se portent aussitôt sur cette jolie brune, attablée à la table du salon avec ma mère et ma sœur, trois tasses fumantes disposées devant elle. Mon arrivée semble avoir interrompu leur conversation. Les sourires aperçus au moment où je suis entré ont disparu de leurs visages. Toutes trois me regardent comme si j'étais un parfait inconnu qui faisait intrusion dans leur vie. J'ai grave merdé !

— Dès que Lucy sera partie, il faudra qu'on parle toi et moi. En attendant, monte dans ta chambre ! m'ordonne ma mère.

Cette fois, ma frangine n'a pas tenu sa langue dans sa poche. Ma mère sait tout. Jusqu'où m'a-t-elle dénoncé ? Lui a-t-elle juste dit ce qu'il s'est passé tout à l'heure ou bien lui a-t-elle également parlé ce que je fais subir à sa meilleure pote au bahut ? Furax, j'y vais pour lui faire comprendre, à travers mon regard, que je déteste son sale coup, mais c'est sur Lucy qu'il s'accroche. Son expression me transperce. Elle me hait.

C'est ce que tu voulais, ducon, non ?

Ouais, peut-être. Je n'en sais rien. Pour l'heure, je me sens juste comme un chiot abandonné par ses maîtres sur le bord de la route, totalement abattu. Je n'ai envie de rien et encore moins d'obéir à ma mère. De toute façon si je monte dans ma chambre, je sais que je vais encore péter un câble et ce ne sera pas beau à voir. Quitte à me faire tuer, autant jouer l'insolent jusqu'au bout.

Au moment où j'allume la télé, ma mère m'interpelle.

— À quoi tu joues, Logan Alexander Baldwin ?

Quand elle m'appelle par mon nom complet, je sais que j'ai vraiment dépassé les bornes. Je devrais me faire tout petit et me montrer docile, mais au lieu de ça, je hausse les épaules, avant d'aller poser mon cul sur le canapé. Je viens de signer mon arrêt de mort ou plutôt une interdiction de sortie pour une année entière. Ma mère ne laissera jamais passer, même si pour le moment, elle n'ajoute rien de plus.

Quelques secondes supplémentaires s'écoulent, avant qu'elles reprennent leur conversation. J'écoute d'une oreille distraite. À vrai dire, je me fous pas mal de savoir que Deb va couvrir le prochain match de basket pour le journal.

— Debbie m'a dit que tu travaillais ?

Cette question attise mon intérêt. Je jette un coup d'oeil sur Lucy en toute discrétion. Ses joues prennent cette teinte qui me rendait fou et elle triture ses doigts. Pas besoin de plus pour savoir qu'elle a honte de ce qu'elle fait. Mon cœur se serre et ma conscience jubile en imaginant que je n'avais peut-être pas si tort que ça.

— Oui, je suis serveuse au Devil's.

Putain de bordel de merde ! Comment peut-elle bosser dans un tel endroit ? Il y a des centaines de bar dans Albuquerque et il faut qu'elle soit serveuse dans le plus mal fréquenté de la ville. Tout le monde connait la réputation de cette endroit, c'est une plaque tournante pour les dealers en tout genre.

J'aperçois du coin de l'oeil l'incrédulité de ma mère. Sa bouche grande ouverte me laisse comprendre qu'elle est sous le choc de cette révélation. Deb n'est pas mieux, elle est aussi blanche qu'un linge. Sa pote ne lui avait visiblement pas tout révélé.

— Tu ne peux pas continuer à y bosser. Tu sais que seuls les majeurs peuvent y entrer. Si Mike l'apprend, il va réquisitionner une descente.

Ouais, mon père va péter un câble s'il sait qu'une mineur y bosse.

— Ne lui dites pas, s'il vous plaît.

Sa voix suppliante me fait l'effet d'un électrochoc. Qui te force à y bosser, Lu ?

— J'ai vraiment besoin de ce travail, ajoute-t-elle pour convaincre ma mère. De toute façon, tout va bien. Depuis que j'ai rencontré Killian, il m'y accompagne tous les week-ends.

Le revoilà celui-là ! Frustré, mes poings se serrent à en faire blanchir mes phalanges.

Ma mère laisse passer un ange, avant d'en demander plus sur ce gars que je déteste. Deb et Lucy en font une telle éloge, que ça me fout les boules. Ce type n'a rien à voir avec leur vision des choses. Putain, ça se voit qu'il n'est pas fréquentable ! Il n'y a que moi qui le remarque ou quoi ?

— Tu le connais, Logan ? me questionne ma vieille.

C'est quoi cette foutue question ? C'est un piège ou quoi ?

— Qui ? demandé-je pour ne pas me faire capter en pleine écoute indiscrète.

— Killian.

Ma sœur me lance un sourire narquois. Elle doit sûrement s'attendre à ce que je m'enfonce un peu plus en donnant un avis tranché sur ce mec.

Désolée, p'tite sœur, je ne te ferai pas ce plaisir.

— Killian ?

Comme l'enfoiré que je suis, je me gratte la tête comme si je ne voyais pas de qui elle me parle.

— Le nouveau copain de Lucy, me répond Deb, en me toisant.

Vas-y, enfonce bien le clou tant que t'y es !

Ma paupière tressaute. Foutu tic nerveux ! J'espère que personne ne va le remarquer. Avec toutes les difficultés du monde, je prends sur moi pour ne pas leur montrer que ça me touche bien plus que ça ne devrait.

Non, c'est un nouveau. Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler.

— Men-teur ! articule Deb sans laisser le moindre son franchir ses lèvres.

Ma mère hoche juste la tête, dubitative. Je ne sais pas ce qui passe sous son crâne, mais je préfère l'ignorer car je suis certain que ça me concerne.

J'ai à peine le temps de replonger dans la télé que j'entends les chaises racler le sol. D'après ce que j'entends, Lucy est sur le point de partir. J'aurais bien aimé qu'elle reste pour le dîner… comme avant. Je la suis des yeux tandis qu'elle se dirige vers les escaliers.

— Il faudra vraiment que tu m'expliques comment tu peux supporter de remettre ces fringues ! grogne ma sœur.

Au moment où elle hausse les épaules, j'aperçois une drôle de lueur dans son regard. La détresse qui y règne m'afflige.

— Je n'ai pas le choix, tu le sais !

Qu'est-ce qu'elle raconte ? on a tous le choix dans la vie !

Porté par un élan protecteur, oubliant l'enfer que je lui ai fait vivre, je la rejoins, avant qu'elle ne pose son pied sur la première marche. Ma main se pose sur son épaule. Ce simple contact me fait vibrer de toute part comme tout à l'heure, lorsque nous nous sommes frôlés sans le vouloir. Quand Deb remarque que je retiens sa meilleure amie, elle me lance un sale regard.

— S'il te plaît, articulé-je sans laisser le moindre son s'échapper.

Elle me jauge un instant, avant d'abdiquer.

— Me mettre plus bas que terre devant mes amis ne t'a pas suffit, Baldwin ! vocifère Lucy en constatant que je n'ai aucune envie de la lâcher.

— Parle-moi, Lu !

Elle émet un rire froid, sans âme, qui me frigorifie aussi sec. La température de la pièce vient de fortement chuter. À côté le pôle Nord me paraît presque plus supportable.

— De quoi ? De la manière dont tu t'amuses à me traiter ? La vie n'est pas un jeu, Logan.

Fautif, je baisse le regard.

— Je sais. Je suis désolé pour tout le mal que je t'ai fait.

— Et ça changera quoi, hein ?

Rien, elle a sûrement raison. Mes excuses ne valent pas un cent face à tout l'enfer que je lui ai fait vivre.

— À présent, si tu veux bien me foutre la paix, je pourrais aller me changer. La moindre minute de retard et il...

Elle plaque les mains devant sa bouche, réalisant qu'elle est en train de m'en dire trop. Puis, elle grimpe les escaliers quatre à quatre, afin de me fuir au plus vite. Je me sens totalement perdu face à ses réactions. Que tient-elle tant à me cacher ? Pourquoi est-elle si triste ? Qui est ce "il" ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête. Je ressens un besoin viscéral de comprendre ce qui l'effraie tant. Aurais-je pu le savoir plus tôt si je ne lui avais pas tourné le dos ? Avait-elle besoin de moi à la rentrée l'an dernier et tous les autres jours qui se sont écoulés depuis ?

Plus rapide qu'elle, je la rattrape avant qu'elle ne s'enferme dans la chambre de Deb. Je la saisis par le coude pour la forcer à faire volte-face. Mon mouvement un peu trop brusque la plaque contre mon torse. À moins que ce ne soit sa façon de se retourner un peu trop vite. Je n'en sais rien, toutefois le résultat est le même. Elle est là, tout contre moi. Son doux parfum réveille les vieux souvenirs que j'ai tenté d'enfouir durant une année. Je frémis de toute part, et bon Dieu, que j'aime ça ! Quelques secondes s'écoulent sans qu'aucun de nous n'osent le moindre geste. Son regard d'une infinie tristesse s'accroche au mien, comme s'il était son unique point d'ancrage. J'ai si mal de la voir ainsi. Avec une infinie douceur, j'effleure son visage. Ses yeux s'illuminent d'une petite étincelle. Ma caresse semble apaiser légèrement ses tourments et son cœur, tout contre le mien, paraît vouloir revenir à la vie tant il se met à battre rapidement.

— Pourquoi tu dois te changer ? Tu es bien plus belle comme ça.

Mes mots semblent être le court-circuit nécessaire à la reconnection de ses neurones. Elle secoue la tête, puis recule d'un pas. Ses yeux s'assombrissent de colère.

— Ne me touche plus jamais, Baldwin ! Toi et moi, on n'est plus rien l'un pour l'autre !

Sur ce, elle entre dans la chambre de Deb et claque la porte pour mettre un terme définitif à cette conversation. J'aurais tellement voulu la poursuivre, pour en apprendre plus sur ce qui la ronge.

Dévasté, je me laisse glisser le long du mur. Les larmes qui menacent de s'échapper me brûlent les yeux.

Elle ne reviendra pas. Je suis allé bien trop loin. Comment ai-je pu la laisser partir, alors qu'elle avait besoin de moi ? Je me hais. De toutes mes forces, je me hais !

— Logan !

À l'appel de mon nom, je redresse lentement la tête. Ma mère me regarde avec tristesse et compassion.

— J'ai vraiment merdé, maman.

Ma voix est à peine audible, toutefois c'est suffisant pour qu'elle m'entende et hoche la tete.

— Je sais, mon chéri. Viens, on va dans ta chambre, tu vas tout me raconter.

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