Chapitre 3 :

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Iris était restée sonnée un moment après sa lecture. Elle allait partir. Tout les enfants et les adolescents allaient partir. Comme cela, d’un coup. À un moment inconnu mais qui approchait. La jeune surdouée ressentit de la colère. Comment avaient-ils osé faire cela ? Tout cela lui paraissait déjà bizarre. Son intuition lui soufflait de ne pas partir. Mais elle y était obligée. Jamais elle n’aurait pensé que la décision des conseillers soit aussi radicale. Iris avait l’impression que sa vie allait être gâchée. Certes… Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait faire, mais ses études de médecine comptaient beaucoup. C’était la chose qui traçait son avenir. Et elle allait être effacée juste à cause d’une guerre. Mais la jeune fille avait aussi l’impression que ce conflit effacerait sa vie à tout jamais. Quand elle sera majeure, elle reviendra sûrement, elle se rendra compte de l’étendue des dégâts, de toutes ses pertes.

Elle espérait que Marin serait toujours en vie si elle revenait. Il était majeur, il ne pouvait pas partir avec eux. Et Cassandra allait partir un an avant elle et Kilian. C’était atroce. Des familles allaient être séparées, et le clan oublié ne sera plus jamais le même. Cela annonçait des mauvaises choses. La jeune fille fit part à Kilian de sa découverte en lui transmettant des photos de la lettre. Son meilleur ami tombait de haut lui aussi. L’auraient-ils imaginé ? Non. La jeune fille remit la lettre dans l’enveloppe bleue puis dans la pile de courriers pas encore lus. Ses parents n’y verraient que du feu, et même s’ils remarquaient, ils n’auraient plus assez de courage pour le lui faire dire après avoir lu la lettre. Comme l’avait prédit Iris, ses parents étaient abattus. Si bien qu’une semaine après, ce fut elle qui lut la lettre.

Cher citoyen,

Comme la lettre précédente. Aucun enfant et adolescent n'est autorisé à la lire. Elle y regroupera les raisons de notre entrée en guerre et la date de départ de vos enfants. Vos enfants devront partir plus tôt que prévu : le 8 du mois prochain. Les bâtiments ont été terminés, il ne manque plus qu’à les aménager. Nous devons aussi vous expliquer les raisons de notre entrer en guerre. Contrairement à ce que tout le monde peut penser, la guerre n’est pas une mauvaise chose sur le point financier. Même si nous allons perdre de l’argent, les autres clans nous font des propositions de plus en plus hautes pour bénéficier de nos armes. Nous pouvons donc augmenter considérablement l’argent de l’État, cela pourra faire augmenter les recherches, les améliorations, les réparations seront faites rapidement et bien, nous pourrons tout augmenter. Des marchés commerciaux s’ouvrent aussi à nous, à nous de répondre oui aux meilleurs offres. Ne voyez pas cette guerre comme un mauvais présage, elle ne l’est pas. Elle va nous permettre de nous ouvrir des portes. Certes il y aura des morts, mais il y a toujours le calme après la tempête.

N’oubliez pas de ramener vos enfants à la capitale le 8.

Vos conseillers.

À quoi tout cela rimait ? Iris avait l’impression que les conseillers se moquaient d’eux. Mesuraient-ils le danger de leur conséquence ? Visiblement non. La jeune fille se méfiait beaucoup, ce n’était pas normal, il y avait forcément un problème. La jeune fille avait envie d’aller à leur bureau et de leur crier dessus qu’ils étaient des imbéciles sans cerveaux et qu’ils avaient faits le mauvais choix. Bien sûr, elle ne pouvait pas. Personne ne savait où se trouvait le bâtiment de leur bureau. Il était quelque part, caché. L’endroit était strictement secret, personne à part les conseillers ne savaient où cela se trouvait, et c’était mieux pour eux.

Les vacances avaient été annoncées pendant tout le mois. Les cours reprendraient quand les enfants et les adolescents partiront au désert. Certaines familles étaient abattues. Certaines voulaient garder leurs enfants coûte que coûte. D’autres familles s’étaient résignées malgré le déchirement de la séparation. Tous en étaient conscients, ils n’allaient peut-être pas revoir leur enfant. La guerre allait sûrement faire des dégâts considérables. Tout le peuple était en colère contre les conseillers, et le vent des rébellions avait l’air de frapper le peuple. Les parents de Kilian avaient failli le garder avec lui. Mais le fait qu’Iris y aille les avait fait changer d’avis. Mais les adultes ne savaient pas comment allaient s’organiser les bâtiments. Ni comment ils allaient les répartir. Ils pouvaient très bien être séparés.

Tout le peuple était dans un état déplorable. Les conseillers s’en étaient rendu compte, mais ils ne faisaient rien. Ils multipliaient les interviews et les déplacements pour expliquer leur choix. Mais très peu de personnes étaient au rendez-vous, et la plupart des gens les insultaient. Pendant le mois, tout était devenu calme. La bande de garçons ne faisait plus rien, ils ne traînaient même plus dans le bâtiment. Iris passait beaucoup de temps avec ses amis et profitait au maximum de Marin qui était déjà majeur. Avant de rentrer chez elle, elle rendait visite à sa vieille voisine. La vieille dame n’aimait pas du tout le choix des conseillers et trouvait cela inadmissible ! Cela ne pouvait pas se faire. Mais elle ne pouvait pas les en empêcher, elle n’en avait aucun moyen et ni le droit. Plus les jours s’approchaient, plus Iris imaginait sa vie réduite dans un bâtiment isolé dans le désert, avec Kilian et Cassandra et sans voir ses parents. Certes, elle avait l’habitude de ne pas les voir souvent… Mais pendant deux ans, elle n’allait plus les voir du tout. Elle allait être coupée du monde. Coupée de sa vie. Elle n’arrivait pas à cautionner cela. Puis, la date, l’heure et le lieu du départ avaient été annoncés. Par lettre encore une fois. Apparemment, aucun enfant devait savoir. Et Iris trouvait cette idée stupide. Pour elle, cela allait juste inquiéter encore plus les petits enfants, et ce n’était pas mieux. Cela provoquerait une pagaille et une anxiété générale

Iris descendait ses dernières valises. Dans son immeuble, ce n’était pas la seule. Alors qu’elle allait descendre les escaliers, une porte s’ouvrit. Elle déposa les valises à ses pieds et se retourna.

— Madame Keys ! s’exclama la jeune fille.

Elle la prit dans ses bras. Mme. Keys allait lui manquer. Iris s’était très attachée à elle. Kilian était venu la voir hier. Il avait même versé une larme au moment des au revoir. Iris l’avait vue pleurer très peu de fois. Ce n’était pas dans ses habitudes. Mais elle le comprenait. Mme. Keys était tellement adorable avec eux. Elle s’écarta de la vieille dame qui lui fit un sourire triste. Elle posa une main sur sa joue et Iris lui fit un sourire triste.

— Vous allez me manquer madame Keys.

— N’oublie pas mon enfant. Quoi qu’il arrive, reste toujours la même et grandit en positif. N’aie peur de rien, et prends bien soin de tes amis si tu le peux.

Iris comprit qu’elle faisait référence à Kilian. Elle comptait le faire, et la jeune fille savait aussi que son meilleur ami était solide.

— Je vous le promets.

La vieille dame rentra et Iris sentie qu’on la bousculait. Essayant de garder l’équilibre, elle fit volte-face pour voir l’idiot qui voulait la faire tomber. Un garçon blond, à l’air orgueilleux s’écarta pour la toiser du regard, la jeune fille serra les poings. Fred.

— Tu ne peux pas faire attention ? C’est trop difficile pour toi de respecter les gens !

Il la regarda durement avant de prendre un air menaçant.

— Tu n’as qu’à faire attention à toi.

Iris ne put rajouter autre chose, il partit. La jeune fille se remémora leur ancienne amitié. Comment Fred avait-il pu mal tourner ? Il avait toujours été correct auparavant, et du jour au lendemain, il avait fini par se lier d’amitié avec cette bande d’ami stupide qu’il avait.

Puis la jeune fille reprit ses valises pour descendre. Après les avoir mis dans le coffre de la voiture, elle regarda un moment l’immeuble. Elle le reverrait dans deux ans, ou alors il sera détruit avant qu’elle revienne. La jeune fille aurait pu rester un long moment à contempler le bâtiment, mais son père lui rappela qu’il fallait se dépêcher sinon ils allaient être en retard. Peu importait à Iris, elle ne voulait pas aller dans ses bâtiments au désert. Elle ne voulait pas être séparée de ses parents même si elle ne les voyait pas souvent. Puis elle en était sûre, son intelligence au-dessus de la moyenne la séparerait de Kilian et de Cassandra. C’était logique, du moins pour elle. Mais Iris le savait aussi, elle n’avait pas la même logique que tout le monde.

Arriver devant l’espace, quelques personnes attendaient dehors. Ses bagages à la main, elle avançait avec ses parents dans l’espoir de trouver Kilian et Cassandra. À l’intérieur, l’espace était bondé de personne. Iris réussit à se frayer un chemin près des rails pour pouvoir rentrer facilement dans le train, et elle chercha Kilian. Sur le quai, les enfants qui ne savaient rien étaient anxieux. Elle finit par repérer Cassandra et Kilian, Marin était avec eux. Elle se rapprocha d’eux avec ses parents. Pendant que les adultes parlaient, ils ne s’échangèrent aucune parole. Ils n’étaient pas censés le savoir. Puis, les portes du train s’ouvrirent. Les parents de Cassandra ne lâchèrent pas leur fille, les parents de Kilian firent cela rapidement avant de partir, les parents d’Iris l’expédièrent aussi, mais ils restèrent quand même.

— On se reverra bientôt ma fille, déclara son père comme si de rien n’était.

—Tu verras, tu vas finir par t’y faire, ajouta sa mère en lui caressant la joue.

Iris n’arrivait pas à comprendre comme ils arrivaient à rester calme et à lui mentir droit dans les yeux. Ils le savaient tout comme elle, elle ne les reverrait que dans deux ans. Deux ans ce n’était pas bientôt, en tout cas, Iris n’appelait pas cela bientôt. Pourtant, elle les serra dans ses bras. Puis elle se tourna vers Marin. Avant qu’il puisse dire quelque chose, elle le serra dans ses bras. Même si la jeune fille avait une relation beaucoup plus forte avec Kilian que Cassandra et Marin, elle passait toute sa journée d’étude avec Marin. Elle aurait donné n’importe quoi pour qu’il ne soit pas majeur, et qu’il les accompagne. Elle sentit la main du blond lui frotter le dos. Elle ferma les yeux. Il allait lui manquer.

— Que les enfants et les adolescents montent immédiatement dans le train, annonça une voix dans le haut-parleur.

Aucun des concernés n’était encore dans le train. Les aux revoir, et sûrement adieux pour certains étaient déchirants et difficiles.

— Allez, file avec Cassandra et Kilian, murmura Marin à l’oreille d’Iris.

Les deux autres adolescents étaient déjà partis. La jeune surdouée se décrocha de Marin et le contempla.

— Surtout, fais attention à toi. Je veux te retrouver vivant à mon retour.

Marin hocha la tête. Marin allait lui manquer. Iris lui fit un sourire triste, jeta un dernier regard à ses parents et s’engouffra les valises à la main, dans le train qui commençait à se remplir. Elle localisa rapidement Kilian et Cassandra qui s’étaient installés côté gare. Kilian lui avait laissé une place entre lui et la vitre, car il savait qu’elle aimait être près de la fenêtre. Son meilleur ami l’aida à mettre ses deux valises en haut, et ils s’installèrent en face de Cassandra. Le train commença à s’en aller doucement, Iris fit un geste de la main à ses parents et Marin, ils lui répondirent par le même geste. Et le train quitta la gare. Le voyage s’annonçait long. Une dame et un homme, tous deux d’une quarantaine d’années débarquèrent.

— Bien, les enfants et les adolescents. Nous vous prions d’être calmes et de ne pas parler trop fort. Si on doit vous faire des reproches, vous serez punis dès votre arrivée ! prévenue la dame d’un ton sévère.

— Pas la peine de faire ses têtes innocentes ! Vous ne nous amadouerez pas.

Au moins… C’était dit, les règles étaient posées. Les plus petits semblaient au bord des larmes tellement que c’était soudain. Iris avait pitié d’eux, les pauvres n’avaient rien demandé. Elle regarda le paysage urbain défiler pendant que les deux adultes prirent place tout devant, loin du trio.

— Je me demande où l’on va et pourquoi, déclara subitement Cassandra.

— Ne sais-tu pas pourquoi nous partons hors de l’Opartisk ? s’étonna Iris.

Cassandra secoua la tête de gauche à droite. Kilian et Iris s’échangèrent un regard avant de se lancer à voix basse dans les explications du pourquoi du comment. Ils lui racontèrent tout. Iris montra même les lettres à son amie. Elle les avait volées à ses parents parce qu’elle voulait les garder. Cassandra était abasourdie par les révélations mais aussi en colère. Comme beaucoup d’entre eux, elle ne comprenait pas le choix des conseillers. Iris avait envie d’aller les voir dans leur bureau, lors de leur réunion pour aller leur crier dessus, les traiter d’idiots et d’incapables prenant des décisions insensées qui mettaient en danger toute la population mondiale en plus des Opartiskains qui n’avaient rien demandé et qui ne craignaient pas pour leur vie jusqu’à aujourd’hui.

Iris écoutait la discussion de ses amis, distraite. Les paysages urbains avaient laissé place à une étendue de forêts à perte de vue. Bientôt, la forêt allait finir par doucement virer vers une étendue de sable voltigeant à l’infini.

— Je me demande comment tout cela va se passer. Si j’ai bien compris, il y a plusieurs bâtiments, donc ils vont sûrement nous dispatcher dans chaque bâtiment, supposa Kilian.

Les deux filles hochèrent la tête. Iris ne parla pas de son pressentiment dans lequel elle ne serait pas dispatchée dans le même groupe que ses amis. Elle préférait garder cela pour elle, pas la peine de plomber le moral de ses deux amis ainsi que leur espoir de se retrouver ensemble. Mais pour Iris, l’espoir était mince. Elle était beaucoup trop spéciale pour avoir la chance d’atterrir avec eux. Mais Kilian et Cassandra avaient peut-être une chance eux. Après plus de quatre heures, l’environnement avait changé, le sable s’étendait à perte de vue. Les petits enfants commençaient à se dissiper. Iris ressentait de la compassion envers eux, ils étaient très jeunes, et rester assis à une place sans bouger, sans aucun repère et sans savoir ce qui les attendait n’était pas facile. Les deux adultes qui devaient les surveiller étaient cléments envers eux, et heureusement, sinon la surdouée ne se serait pas gênée de le faire remarquer et clamer le scandale.

Vers la fin du voyage, les adultes ne toléraient plus les discussions à voix hautes, le trio s’était mis à discuter à voix basse. Et les petits, sous l’ordre des deux surveillants, se taisaient. Ils prenaient leur tâche très à cœur et faisaient tout pour qu’aucun débordement n’ait lieu. L’ambiance était assez maussade. Puis, le train s’arrêta. Tout le monde regarda par la fenêtre plusieurs grands bâtiments étaient face à eux. Certains étaient plus loin que d’autres. Pour tout dire, chaque bâtiment était tellement loin qu’il y avait des bus. Sauf un. Il était juste en face d’eux.

— Ne bougez pas ! s’exclama la dame.

— Un par un, vous allez prendre vos valises et descendre sans faire de bruit et sans parler, termina l’homme.

Venu son tour, Kilian descendit les bagages des deux filles pour qu’elles ne se retrouvent pas comme des idiotes sans pouvoir les récupérer. En très peu de temps, leur wagon se vida. Les adultes emmenèrent à pied toute la troupe. Un vent très fort soufflait sur eux. Ils se prenaient du sable sur la figure et à chaque fois qu’ils avançaient. Certains gamins tombaient à cause du vent, bien sûr, l’homme les remettait toujours sur pied. Iris n’aimait pas ce changement d’environnement. Le bâtiment qui se dressait devant eux ne donnait absolument pas envie d’y rentrer. Il était large, long, grand et imposant. Ils contrastaient bien au désert puisque tous ses murs de façade et d’extérieur étaient gris foncé. Et pour l’entrée, il n’y avait visiblement aucune fenêtre.

— Nous allons rentrer, vous répartir en groupe et certains vont partir ! s’exclama la dame.

De très haute porte s’ouvrir. Le troupeau d’enfant rentra précipitamment dans la bâtisse, une grande quantité de sable avec eux. Les deux adultes firent taire tout le monde, ils avaient l’air agacé de la situation. Il faisait assez froid dans la bâtisse. Iris frissonna. Puis l’homme commença à appeler les personnes qui allaient habiter ce bâtiment.

— Dans l’aile ouest : Kilian Malow, Fiona Mean, Pascal Moneil…

Iris serra son ami dans les bras tout en espérant qu’elle soit dans un même groupe que ses amis. La dame pressa Kilian à se détacher d’Iris. Quand l’homme eut fini d’énoncer les habitants de l’aile ouest, Iris était triste de ne pas y être. Comme elle l’avait prédit, elle n’était pas dans celle de Cassandra non plus, son amie était insérée dans l’aile est. Les deux jeunes filles se serrèrent dans leurs bras, Cassandra était toute tremblante.

Puis, les deux adultes appelèrent les groupes. Alors que tout le monde était dans un groupe de sa tranche d’âge, dans le groupe d’Iris, il y avait de tout âge. De sept ans à dix-sept ans. La jeune fille n’était pas la plus vieille, pas pour l’instant. Les deux surveillants leur ordonnèrent de rester silencieux. Alors qu’Iris vit pour une dernière fois Kilian, emporter par le groupe d’enfants vers l’aile l’ouest, ses amis la virent une dernière fois, sortir du bâtiment, pour en être conduite dans un autre, plus ou moins loin d’eux. C’était douloureux pour Iris, elle aurait tant aimé se retrouver avec ses amis. À ce moment-là, elle maudissait son intelligent supérieur. Pour la surdouée, s’était à cause de cela qu’elle n’était pas avec ses amis, tout comme les autres membres de son groupe. Retourner dehors, le vent ne s’était toujours pas calmé, et le sable s’abattait sur leur figure, la jeune fille en avait plein les cheveux. Les portes de son car s’ouvrirent.

— Un par place ! aboya l’homme.

Son groupe était beaucoup plus petit que les autres. Iris regarda autour d’elle quand elle avança dans le car. Elle opta pour les places tout derrière. Elle s’installa côté droit et resta silencieuse tout en lançant des regards noirs au nouvel adulte. C’était un autre adulte qui était entré. Sûrement le surveillant de leur groupe. C’était un homme, de taille moyenne, en fin de la vingtaine, à la barbe naissance et aux yeux marron.

— Écoutez-moi ! Je m’appelle Nicolas Past. Je suis le gardien de votre groupe. C’est moi qui vous surveillerais dans votre bâtisse. Avez-vous des questions ?

Un garçon brun plus grand et plus âgé qu’Iris leva la main. M. Past lui dit un signe de la tête.

— Pourquoi nous ? Enfin… Je veux dire : Pourquoi sommes-nous tous rassemblés dans ce groupe ? Avons-nous un point commun qui fait que nous sommes tous ensemble.

— En effet oui. Vous êtes tous différent et unique à votre manière. Mais vous avez tous une intelligence au-dessus de la moyenne, ce qui répond au pourquoi vous êtes dans ce groupe.

Iris avait vu juste. La plupart des groupes étaient rassemblés par l’âge, mais là, c’était leur quotient intellectuel qui avait été le cœur du choix. Et la jeune fille trouvait cela bizarre. Elle avait l’impression qu’il y avait une sous-raison cachée. Elle avait la sensation d’être utilisée et de devenir un rat de laboratoire. La jeune fille espérait se tromper, mais elle se trompait peu souvent, et elle allait garder un œil sur les adultes, ils avaient l’air mauvais, et elle commençait à s’en méfier.

— Qui est le plus intelligent ? demanda une voix toute fluette.

C’était une petite fillette blonde aux yeux verts qui ne devait pas avoir plus de neuf ans. Elle ne laissait rien paraître et elle avait dit cela sur un ton de défi comme si elle attendait que son nom sorte de la bouche de l’adulte. Iris arrivait à desseller chez elle une peur. La petite fille avait peur, peur de ce qui allait lui arriver, et Iris ne pouvait que la comprendre. La petite fille avait l’air tout de même borné. Nicolas la regarda avec pitié, comme si elle était un être misérable, Iris réprima une envie de lui donner un coup de poing en pleine tête. Puis son regard devient plus dur et sévère. Ce qui inquiéta la petite fille. Son regard glissa vers Iris qui le regardait en fronçant les sourcils, prête à ce jeté sur lui en cas de problème. Il avait l’air louche, et elle allait se méfier.

— Une fille plus mature, en tous cas, je l’espère et plus vieille que toi, répondit-il à la jeune fille en regardant la petite fille.

La jeune fille semblait un peu déçue mais regarda autour d’elle pour deviner qui. Elles étaient trois filles à être plus vieille qu’elle. Une fille à la peau très blanche, aux yeux bleus et aux cheveux blonds, une autre fille qui semblait avoir environ douze ans, à la peau mâte et aux yeux marron puis Iris, à la peau un peu bronzée, aux yeux bleus-gris et aux cheveux auburn. Iris avait compris que s’était elle. Il l’avait regardée avant de répondre à la jeune fille. Cela voulait tout dire pour elle.

— Bien. La suite des questions se poseront pendant le repas de ce soir. Que le car démarre !

Il vint s’asseoir tout derrière mais à l’autre bout d’Iris. La jeune fille en était soulagée, pas question qu’il s’installe à côté d’elle. Le bus démarre, Iris posa sa tête sur sa main droite et regarda le bâtiment une dernière fois, pensant à Cassandra et Kilian. Ils allaient lui manquer. Elle n’avait jamais été séparée de Kilian. Puis elle regarda l’étendue de sable.

Sa nouvelle vie commençait.

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