Fraki

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Accompagnement musical :

Danheim – « Munarvágr » https://youtu.be/7253rya1t-4

Fraki, pauvre Fraki. Tu ne m’entends plus, je sais. Tu ne me crois plus, je sais.

Mais souviens-toi, Fraki, calme-toi, mon pauvre chéri, car tu vois, ces ombres-là ? Ces choses qui veulent te mettre à bas ? Elles existent pas. Rassure-toi, Fraki.

Il le faut, ou tu partiras.

Les ombres, tu les as toujours vues, souviens-toi. Et elles t’ont jamais blessé, n’est-ce pas ? Parce qu’elles existent pas.

Alors respire, Fraki, respire. Personne n’en a après toi. Sauf si tu te débats.

Ça fait mal, je sais, mais c’est comme ça. Tu m’as mordue, Fraki, alors tant pis pour toi.

Respire un coup, voilà. Respire et souviens-toi. Tu nous reconnais, nous, hein ? Mon pauvre Fraki, qu’est-ce qu’on va faire de toi.

Déjà tout petit, t’étais comme ça. On aurait dû te tuer pour te sauver, mais tu sais… Tu nous as pas prévenus quand t’étais bébé. Et après, t’étais déjà trop âgé. T’aurais compris, t’aurais refusé. Alors on t’a épargné.

C’est tant mieux, Fraki, c’est tant mieux. Tu m’aurais manqué.

Et puis tu sais, mon petit Fraki, on risque pas d’essayer. Après tout, si on te frappait, t’aurais eu raison tout du long, t’aurais flippé pour une bonne raison.

Tu te souviens, Fraki ? On t’avait dit : tu nous écoutes, et nous on te dit ce qu'est réel ou inventé. Et ça, Fraki, là, ce que tu vois, c’est dans ta tête, alors t’inquiète.

Des fois, tu sais, y’en a de vrais. Des vrais dangers. Mais dans ces cas-là, rappelle-toi : on se bat à tes côtés. T’es pas tout seul, mon petit casse-gueule.

D’autres fois, bon, c’est pas ta faute. Tu te souviens des hôtes ? De nouvelles têtes, des inconnus, alors t’as cru que c’étaient des ombres, p’têt. Tu leur as sauté dessus !

Tu nous ferais chialer des fois, Fraki. Le répète pas, mais parfois tu me files vraiment du souci. Tu colles la larmiche à mon cœur d’artiche.

Ferme les yeux et oublie ces masques affreux. Nous, on est là. On est là avec toi et pour toi. Tu nous connais, tu sais qu’on te mentirait jamais !

Mon pauvre Fraki, je te vois essayer. Tu te débats avec ton crâne mythomane. Tu voudrais qu’il arrête les chicanes, qu’il arrête les faux mânes.

T’as pas d’ennemis, mon petit Fraki. Que des amis. Alors vas-y, rouvre les yeux. On est tous là, tu nous vois mieux ? Et si tu vois les ombres, eh ben tant pis. Elles peuvent rien te faire, Fraki.

Tu nous rends tristes, j’te l’ai dit ? Mais quand tu souris, t’es le soleil de nos vies.

Mon pauvre Fraki, t’es tout cassé. Mais t’es notre tout-cassé, alors les spectres meurtriers : pas toucher !

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