Chapitre 16 : Retour à la vie réelle

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Quelques jours après l’enterrement, me voilà de retour au travail. Je sens les regards compatissants de chaque collègue. Non je ne cherche pas à attirer de la pitié sur moi, alors je les ignore.

Chaque jour qui passe est difficile. En effet, je sais qu’un deuil peut être très long à faire. Je travaille le matin, l’après-midi, je me mets en pyjama pour rester dans mon lit. Je fais semblant d’aller bien même si ce n’est pas évident il faut se l’avouer.

Les jours, les semaines passent et pourtant j’ai toujours l’impression que c’était hier l’enterrement de ma mère. Je suis devenue un robot, boulot le matin, après-midi chez moi en pyjama. Je n’arrive pas à relever la tête. Même si mes collègues essayent de me faire rire. Je rigole devant eux mais le cœur reste douloureux.

Je n’arrive pas à vouloir sortir, et pourtant j’ai des messages de Marina qui me propose de m'aérer, je trouve toujours une excuse pour ne pas y aller.

Je vais de temps en temps au cimetière, me recueillir sur sa tombe, lui mettre ses fleurs préférées, des lys blancs. Elle les adorait.

Je sais que les rapports avec ma mère n’étaient pas toujours bons mais c’était quand même ma mère, celle qui m’a portée pendant 9 mois dans son ventre. C’est grâce à elle que j’ai grandi et que je suis devenue celle que je suis aujourd’hui. Même si je n’ai pas suivi son chemin.

Mon père, je n’ai plus de contact avec lui, en même temps je n’en ai pas eu beaucoup lorsque ma mère était en vie. Il a tout coupé avec moi. Je l’ai vu à l’enterrement, il est resté dans son coin. J’avais l’impression qu’il avait bu juste avant. Il avait une démarche assez spéciale. On peut dire qu'il titubait.

Je me retrouve seule dès à présent, à part mon chat. Le seul être vivant qu'il reste dans ma vie. Certe ma tante m'a aidé, mais elle vit très loin de chez moi. Donc on ne se voit qu'à de rares occasions.

J’ai l’impression d’être devenu un zombie, de ne plus être moi. Je me regarde dans un miroir et ne me reconnais même pas. J’ai les yeux plein de cernes, rougis, j’ai maigri. Je comprends maintenant les regards de mes collègues au travail.

Demain, je me maquille pour cacher toute ma peine. Je vais penser aux bons moments pour essayer de sourire et rire de nouveau. Je dois absolument me relever et avancer.

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