Le Grenier (18)

2 minutes de lecture

Je la raccompagnai à la porte.

Revenant dans le salon, je commençai à ranger. Où allais-je entreposer le coffre devenu encombrant ?

Je m'approchai de la table et restai coi. Les coffres s'étaient détachés tout seuls.

Je courai à la porte, l'ouvrit à grande volée et criai dans le couloir "Édelyne !"

J'entendis des pas précipités et une Édelyne essoufflée se trouve devant moi.

- Que se passe-t-il ?

- Les coffres ! fis-je en lui montrant du doigt.

- Quoi ? dit-elle tout en se rapprochant de la table.

- Ils se sont écartés tout seuls.

- Tout seuls vraiment ?

Elle s'avança et constata qu'effectivement par un procédé inconnu, l'aimant qui les reliait les avait détachés. Par quel prodige ?

- Oh, regardez !

- Oui ?

- Les pièces !!! Elles se sont assemblées ! souffla-t-elle, incrédule.

Je glissai mon regard vers les deux objets et ne pouvais que reconnaître qu'elle disait vrai. Les pièces non seulement s'étaient collées en un seul morceau, mais leur forme et leur texture avaient également été modifiées.

Je ne savais plus où mettre mon côté rationnel sous l'avalanche de faits improbables et illogiques.

- Euh... Est-ce moi où la forme ressemblerait à un coeur ? Je sais, je suis un peu romantique, mais là... dit-elle en me jetant un regard interrogateur.

- Non, vous avez raison. Un coeur. Eh bien...

Je pris délicatement entre mes mains le coeur et l'observai. La surface un peu granuleuse cachait des inscriptions. Je m'approchai d'une source lumière pour scruter plus attentivement.

Édelyne se rapprocha elle aussi.

Je fis des mouvements de droite à gauche pour faire ressortir les nuances et aspérités. Sous la lumière nous pouvions discerner, de façon entrelacée, deux lettres distinctes.

A & L

Je levai la tête et cherchai les yeux d'Édelyne. Nous avions compris.

- Voilà la preuve que nous attendions, souffla-t-elle.

- Oui "L" pour Léopold. Et "A" pour... Euh quel était le prénom de votre grand-mère ?

- "Édelyne" comme moi, je vous l'ai déjà dit.

- Avait-elle un deuxième prénom que vous ignoriez ?

- Non, seulement Édelyne. Mais qui est "A" ?

- Je ne sais pas...

Je me passais une main sur le front, un peu lassé.

- Au lieu d'avancer, j'ai l'impression que nous reculons, en soulevant d'innombrables questions. Désolé de vous avoir rappelée pour si peu.

- Au contraire ! Il ne me reste plus qu'à chercher du côté de grand-mère...

- Merci. Au fait, votre coffre est disponible, si vous désirez l'emporter...

- Pas ce soir, je reviendrai le chercher un autre jour. Merci pour la pizza et bonne nuit !

- Hum... Si j'y arrive, grommelai-je entre les dents.

Mais elle n'entendit pas, franchissant déjà la porte.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Anneh Cerola ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0