inter 14

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— Jolie allégorie, commente Aurore. Cette enfant a beaucoup d’imagination.

— Vous avez aimez ?

— J’ai trouvé ça… original. Mais pourquoi avoir choisi cette forme ?

— Parce que les fractures psychiques de Lily sont une mine d’or, précisé-je, mais elles sont avant tout très intimes. Elles ne peuvent pas être confiées à n’importe qui.

— Dois-je comprendre que je ne suis pas n’importe qui ?

— Je ne peux pas vous le dire, pas encore. Cela va dépendre si, entre les lignes, vous parvenez ou non à extraire les peurs qui habitent la princesse. Alors, allez-y je vous écoute ?

— Vous êtes sérieux ?

— Je m’assure que ce ne sont pas uniquement les considérations financières qui vous font rester, qu’ainsi j’ai votre pleine attention.

— Que voulez-vous que je fasse au juste ?

— Dite simplement ce que vous avez compris de ce rêve.

— Et si je ne le perçois pas comme vous l’espérez, ou si des choses m’échappent ?

Considérant mon silence, Aurore se réadosse lentement circonspecte, puis réfléchit avant de se lancer.

— Lily rêve du pôle nord mais craint le rechaussement climatique. Elle se sent proche des animaux au point d’en devenir une des leurs.

— Alberto ! hurlé-je. Veuillez raccompagner Madame s’il vous plaît.

— Que faites-vous, monsieur Martinez ? s’interroge Aurore, manifestement surprise.

— Vous ne me serez d’aucune utilité, finalement. J’ai besoin d’une personne capable de comprendre les pensées troubles d’enfants. Capable de déchiffrer leurs langages et non pas d’une personne faisant acte de présence et…

— Vous m’aviez indiqué qu’elle rêvait de vivre au Pôle Nord, m’interrompt-elle, mais Lily voit ses rêves se dissoudre. Ils muent en cauchemar. Que Lily soit éveillée ou endormie, elle ne semble avoir aucun répit, ne lâche jamais prise.

Revoici la femme que j’ai choisie, celle faisant preuve d’une empathie chronique.

— Je savais que vous en étiez capable, Aurore.

— D’ailleurs, j’ai une question, s’exclame-t-elle.

— Laquelle ?

— J’en déduis qu’Apocalypse est l’incarnation de Claude. Qu’Hélène ne figure pas dans ce rêve, peut-être car elle ne semble pas partager la douleur des enfants aux yeux de Lily, au contraire de son frère symbolisé lui par le petit Ourson. Du coup, qui est papa Ours, celui qui les conduit à l’exode pour les sauver ?

— Merci pour cette question, Aurore. Très pertinente, la félicité-je. Mon petit doigt me dit que d’autres auxquelles vous devrez aussi répondre par vous-même vont venir…

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