inter 18
Après une belle gorgée dans sa bouteille radioactive, Aurore me demande une confirmation :
« Sur… votre œuvre… celle que vous m’avez offerte. L’homme faisant subir ces choses immondes à cette enfant, si vous l’avez vu en personne c’est que vous avez assisté à la scène de vos propres yeux, si je comprends bien ? »
— Exact.
— Comment s’appelle cet homme Charel ?
— Je ne sais pas si je peux vous le dire, j’ai peur que vous fassiez des bêtises.
Elle se penche vers moi et parle d’un ton lent, résolument grave.
— Non, Charel. Je ne vais faire aucune bêtise, je vous en donne ma parole.
Silence.
— D’accord. Je vous fais confiance.
Je m’éclaircis la voix avant de balancer la bombe.
— Cet homme s’appelle Eugène Mercier.
Soudain, Aurore fouille dans son sac.
— Que faites-vous ? questionné-je.
Elle sort son téléphone alors que je me lève brutalement jusqu’à être retenu par mes satanées menottes. Un bruit de chaîne résonne dans la cave.
— Qu’êtes-vous en train de faire sacrilège ? demande-je en grinçant les dents.
— Détendez-vous, Charel. Je fais juste une rapide recherche sur internet, m’annonce-t-elle déjà concentrée sur son écran.
Soudain, elle devient écarlate.
— Qu’y-a-t-il, Aurore ? Vous n’avez plus de batterie ?
— Eugène Mercier est un homme porté disparu depuis plus de six ans, découvre-t-elle, en posant sur moi un regard ombrageux.
Ma psychologue me considère à présent comme si elle avait affaire à moi pour la première fois.
— Que lui avez-vous fait, Monsieur Martinez ?
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