Techniques d'écritures

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 Faites des phrases simples. Évitez les tournures de phrases sophistiquées, la fluidité est le maître mot !

 Comme toute description, celles des combats devraient s’appuyer sur le plus de sens possible. La vue, c’est évident, mais aussi l’ouïe, le toucher, l’odorat, la douleur, le goût, la chaleur, etc. Les sens ne se limitent ni à la vue, ni aux cinq traditionnels ; soyez inventifs !

  On conseille souvent de faire des phrases courtes, mais certaines personnes préfèrent les phrases longues qui peuvent essouffler les lecteurs. À vous de voir ce que vous préfèrez. Personnellement, je dirais que la longueur d’une phrase devrait suffir à indiquer la durée de l’action. Ainsi, « il lui trancha le bras » évoque plutôt un coup d’épée rapide, alors que « les adversaires se regardaient dans les yeux en même temps qu’ils faisaient tournoyer leurs épées » suggère une action de plusieurs longues secondes. Vous noterez également que les verbes ne sont pas conjugués au même temps.

 D'ailleurs, puisque cela ne peut faire que du bien, voici un rappel d'Elodie Cappon sur les temps du passé :

  → Passé simple = action brève, ponctuelle, délimitée dans le temps, voire datée
  → Imparfait = action longue, non délimitée dans le temps ou répétitive
  → S'il y a deux actions dans la même phrase, une première moins importante et une deuxième qui vient l'interrompre, alors l'action interrompue sera à l'imparfait et l'action importante au passé simple.

 Par exemple : « La foule retenait son souffle lorsque Arthur retira Excalibur du rocher. »

 Toutes les techniques que vous pouvez trouver concernant la fluidité de vos textes doivent également être de mise. Évitez les adverbes au maximum, surtout ceux qui indiquent une vitesse. La longueur de vos phrases et l’imagination des lecteurs devraient suffire.

 N’hésitez pas à vous renseigner sur le vocabulaire précis, notamment lorsque vous parlez des armes. Il faut néanmoins garder une chose en tête : vos lecteurs n’ont probablement pas fait de recherches dans ce domaine. Par exemple, il est contre-productif de parler du fort, du médian et du faible d’une épée si vous n’avez pas expliqué ces notions dans la narration. Il y a peu de chances que vos lecteurs sachent que cela désigne les zones de la lame selon la force que vous pouvez y mettre, donc respectivement la partie la plus proche du pommeau, le milieu et la pointe. Vous pouvez perdre les lecteurs avec un vocabulaire trop technique et les combats sont les pires moments pour renvoyer vers un dictionnaire ou une recherche internet.

 Encore une fois, c’est à vous de choisir et de trouver un bon équilibre. N’hésitez pas à introduire ces notions lors de temps calmes pour ensuite pouvoir les considérer comme acquises lorsqu’elles sont vraiment utiles.

 Demandez-vous également ce qu’elles apportent à votre histoire. Si votre personnage est un bretteur et maître-d’arme talentueux, alors utiliser un vocabulaire qui soit le plus précis possible ne fera qu’asseoir la crédibilité de votre œuvre. En revanche, il est inutile d’avoir un tel niveau de précision si votre personnage ne dégaine son épée qu'une fois toutes les cinq cent pages.

 Vous pouvez également jouer avec les sonorités. Par exemple si Alphonse est en train d’étrangler Louis-Philippe et que vous cherchez un synonyme, vous pouvez utiliser « presser la trachée » ou « stranguler » dont les sonorités sont, à mon avis, plus intéressantes que « étouffer ».

 Cela rejoint le conseil précédent, mais n’hésitez pas à utiliser des figures de style, en particulier les assonances et les alitérations. Cela pourrait servir à appuyer la force d'un coup. Faire des phrases simples n’empêche absolument pas de jouer avec la langue et une bonne figure de style peut avoir le même effet qu'un léger ralentit au cinéma. Faites cependant attention, votre combat doit avant tout être fluide. Évitez les métaphores dont le sens peut être obscur.

 Demandez-vous ce que vous voulez faire passer avec ce combat. Si vous voulez montrer que votre personnage est perdu au milieu de la mêlée, ne décrivez pas de coups précis mais plutôt le sang et son odeur, le bruit des lames qui s'entrechoquent, les cris, les corps à terre, etc. À l'inverse, dans le cas d'un duel à l'épée, montrer chaque mouvement peut être plus intéressant ; mais vous pouvez aussi rester vague dans la description si votre personnage point de vue est spectateur et n'a aucune compétence d'escrime.

 Enfin et surtout, show don't tell ! C'est un conseil bien connu qui se traduit en français par « ne dis pas, montre ». Dans le cadre de combat, c'est primordial. Ne dites pas qu'Alphonse domine Jacques, dites qu'il fait des moulinets menaçant avec son épée tandis que l'autre s'essoufle. Si cela peut vous aider, j'ai fais une liste des facteurs de domination dans le chapitre Les duels.

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