Bio-Weapon X-One, le cerveau de l'affaire

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Lorsque Sharks ouvrit ses yeux noirs, il se trouvait au calme, à l'infirmerie du Black-Bird, où l'officier médical s'étonnait de son réveil.

– Je ne m'attendait pas à vous voir vous réveiller de mon vivant. Avait déclaré le vieux médecin avec amusement.

Sharks s'étira comme s'il avait passé la journée de la veille sur son rameur.

– Allons bon, doc Helt. Je sais que vous êtes assez âgé, mais un simple évanouissement ne va pas m'amener à me réveiller après que vous ayez sucré les fraises. Dit-il avec amusement.

Helt comprit que le capitaine n'était pas conscient de ce qu'il s'était passé. Il prit un miroir pour montrer à Sharks la jeune barbe qui couvrait son visage.

– Capitaine ! Vous êtes resté dans un coma profond durant sept jours ! Dit le docteur en essayant de ne pas être alarmiste. Le tout avec des constantes super basses. Ce genre de coma, on en ressort que pour aller au cimetière.

Sharks regardait Helt s'emporter et trouvait cela amusant. Il lisait parfaitement dans le visage du docteur que cet emportement tentait de cacher sa réelle inquiétude pour lui. Le soldat trouvait cela touchant, et choisit d'en jouer encore un peu.

– Bon, je m'en tire bien, alors. Dit-il en massant son épaule. Je suis presque à cent pour cent, à part ce fichu poumon qui s'est encore abimé. Décidément...

Helt commença à grommeler puis vit le large sourire du capitaine. Ce jeunot d'à peine 24 ans se moquait ouvertement de lui. Le sexagénaire bougon lissa sa moustache pour se donner une contenance et entreprit de scanner son patient.

– Puisque vous êtes en forme, vous allez pouvoir entendre les remerciements de votre seul compagnon de convalescence. Tous les autres sont déjà guéris et au travail. Dit-il en tirant le rideau séparateur.

Sharks tourna la tête vers la droite et vit Rangers allongé dans le lit d'à côté, torse nu mais le ventre intégralement couvert de bandage. Il semblait dormir avec difficulté.

– Vous êtes arrivés tous les deux dans un flash de lumière bleue. Commenta Helt en passant son appareil portable sur le corps du capitaine. L'instant d'avant, j'étais seul, et pouf ! Vous me posiez Rangers sur la table d'opération avant de perdre connaissance. Je ne vous raconte pas la trouille que j'ai eu. Enfin... Je ne sais pas comment vous l'avez amené ici mais ça a été salvateur. Deux minutes de plus à perdre son sang et il était mort.

Ouvrant un œil, d'une voix à peine audible, Rangers parla.

– C'est le capitaine qui m'a sauvé. Dit-il avec un large sourire.

– Il peut pas rester éveiller sans le glisser dans la conversation. Bougonna encore le doc. Faudrait que je scanne son cerveau, il m'a l'air endommagé.

Sharks se laissait aller à rire à la blague de Helt lorsqu'il percuta que dans ses derniers souvenirs, Apokalyps était encore en vie. Il commença à s'agiter, voulant savoir ce qu'il s'était passé. Le vieux docteur tenta de le calmer en lui répétant que leur adversaire était bel et bien mort, que Mantys le confirmait, et que Fifty viendrait lui faire un rapport détaillée d'ici à quinze minute, maintenant qu'il était réveillé.

Fifty n'attendit pas un quart d'heure pour descendre à l'infirmerie. Dès l'annonce du réveil de Sharks, il avait suggéré à Sixth que les hommes soient affairés comme en n'importe quelles circonstances. Ce serait le meilleur moyen de montrer leur loyauté et leur soutien au capitaine. Le pilote fit d'abord un rapport complet sur le combat. Sharks n'eut pas l'air de s'émouvoir plus que ça en entendant Fifty parler de Fury et de la défaite d'Apokalyps. S'il n'en gardait que des souvenirs vagues, il ne doutait absolument pas que ça ce soit passé comme le disait l'Aquanaute.

– Par contre, je veux savoir pourquoi vous êtes tous persuadés qu'Apokalyps est mort. Insista-t-il avec inquiétude. Il me semble que dans le mot immortel, il y a comme une notion de "je ne peux pas mourir".

Fifty avait légèrement bloqué derrière ses lunettes noires. Certes, les propos du capitaine étaient plus que sensés, mais c'était surtout la liberté émotionnelle avec laquelle il les exprimait qui choquait le lieutenant. Il avait passé presque quatre ans et demi avec Sharks et celui-ci n'avait jamais laissé transparaitre autant ses émotions dans ses paroles.

– Et bien, pour commencer, il semblerait que tu ais anéantis l'intégralité de chaque atome qui le constituait. Commença Fifty d'un air assuré. C'est en tout cas ce que tu semblais dire quand tu as déclenché ta dernière attaque.

– Mmoui. Concéda Sharks. C'est ce qui paraissait le plus logique, compte tenu de ce qu'on sait des immortels jusqu'à présent.

– Ensuite, juste après ton attaque, la rapière de ton adversaire s'est mise à se détériorer pour prendre l'apparence qu'aurait une épée de presque mille ans : un vieux tas informe de fer rouillé.

– L'épée qui partageait son immortalité... Ca, c'est déjà plus convaincant.

– Pour finir, Sigma a déclaré qu'il ne sentait plus de trace psychique d'Apokalyps dans les 18 unités astronomiques environnantes. Mantys a déclaré qu'il fallait voir un peu plus loin. Apparemment, il y avait des endroits où notre adversaire était susceptible de réapparaitre, s'il nous avait concocté une mise en scène.

– J'ai comme la vague impression que tu vas me dire que les immortels sont partis pour vérifier ça. Dit Sharks avec un faux sourire, sans desserrer les dents.

– Lasty est resté avec son père mais les quatre premiers immortels sont partis via des tunnels spatiaux qu'ils ont ouvert, pour aller vérifier de visu si leur cinquième copain était réellement mort. Avoua Fifty avec appréhension. MAIS ! S'empressa-t-il d'ajouter. Pas avant que Sixth ne leur ait alloué quelques hommes valides. Officiellement, pour les seconder. Officieusement, pour les surveiller et tenter de détecter une quelconque traitrise.

Sharks avala des pilules que lui tendait le médecin sans y faire attention.

– Parfait. Déclara-t-il, jovial. Je vois qu'il a su faire fonctionner ses neurones. On va pouvoir passer à la suite.

– La suite est plutôt classique. Après ta victoire sur le monstre immortel, ses lieutenants nous ont aidés, à contrecœur, à mater les derniers coins de résistance sur la comète. Grâce à cela et aux survivants Aquanautes et du Commando, on a pu faire un bon turn-over vers l'infirmerie tout en gardant le contrôle du terrain.

– J'imagine que Sessenta a ordonné l'extermination de tous les aliens présents. Demanda Sharks en fronçant les sourcils par anticipation de la réponse.

– Alors, détrompes-toi. Le contredit Fifty. L'amiral a ses défauts mais il est contre la politique d'extermination systématique. Lui, il était pour que l'on cristallise un maximum.

Le regard de Sharks transperça Fifty tant il était redevenu tranchant. C'était marqué sur son visage qu'il devinait déjà la suite. Malgré les protestations officielles de l'amiral généralissime Sessenta et des derniers généraux Commando Requin, le Sommet avait ordonné l'extermination de tous les aliens d'Apokalyps ainsi que l'exécution de tous les humains qui l'avaient suivi. Vilian avait encore agi de façon sournoise en ayant d'abord demandé le nombre (ridiculement faible) de cristallisés avant d'ordonner que ceux qui ne l'étaient pas devaient être tués le plus vite possible.

– Judicieux de sa part. Admit amèrement Sharks. Il fait taire ceux qui pourraient avoir des preuves de sa trahison envers le Fédérateur Fauless. Il nous empêche de renforcer nos rangs en intégrant les forces d'Apokalyps. Et en plus, il nous faire faire le travail d'abatage. J'imagine que l'ordre suivant a été de faire se retirer les Aquanautes et le Commando Requin ?

– Absolument. Lui répondit joyeusement Fifty. Malheureusement, l'Amiral Sessenta a du lui répondre que c'était impossible d'obtempérer car il n'y a plus un seul vaisseau en état de marche sur la comète. Ca prend du temps à les réparer, parce que le seul chef mécano sur ce rocher, Scindaï, est actuellement blessé et ne peut pas travailler à 100%.

Sharks sauta sur ses pieds en un seul bond.

– Sérieusement ? Le Black-Bird est en panne ?! S'étonna-t-il en fronçant les sourcils. Personne n'est capable de se passer de Scindaï pour réparer un seul véhicule ?

Fifty sourit mystérieusement. Il était fier de ce que les hommes avaient accompli durant la semaine de coma du capitaine, et il allait pouvoir lui faire un bilan rempli de bonnes décisions.

– Capitaine. Dit-il d'un ton moqueur. T'imagines-tu un seul instant que j'aurais pu laisser mon vaisseau s'abimer au point d'être inutilisable ? Officiellement, l'appareil est en panne sèche après que le Beam Flash d'Apokalyps ait perforé la salle des générateurs et endommagé les bobines... Officieusement cependant, si l'attaque a bien touché la salle, seuls les processeurs des IA ont été réellement abimés. Nek nous a réparé ça en trois heures à peine, mais nous avons jugés plus utile de les laisser hors ligne pour le moment. Sans IA pour nous contredire, Vilian et les autres sont obligés de nous croire sur parole.

Sharks n'eut pas l'occasion de féliciter Fifty des bonnes décisions qu'il avait prises. L'alarme de branle-bas de combat retentit et le pilote ainsi que son capitaine se précipitèrent vers la passerelle de commandement en dépit des protestations du docteur Helt qui clamait que Sharks devait garder le lit.

– Je prend note de vos recommandations, docteur. Avait lancé un Sharks désinvolte sans se retourner. Je ne manquerai pas de me reposer quand j'en aurai le temps !

Bien qu'encore fébrile, Sharks retrouvait son énergie dans l'effervescence de l'alerte. Il suivit Fifty jusqu'au cockpit du Black-Bird en enjambant les marches quatre à quatre. En un rien de temps, les deux soldats furent rendus sur place. Le capitaine arborait un large sourire satisfait en voyant ses hommes affairés. Tous, sans exception, portaient des strappings ou des pansements, résultat de l'épouvantable attaque Beam Flash d'Apokalyps. Pourtant, ils étaient à leurs postes, parés à la manœuvre. Sixth assurait l'intérim du commandement sans faillir. Sa grande taille lui donnait juste ce qu'il fallait d'autorité pour que sa gentillesse naturelle ne soit pas contre-productive. Fier d'eux mais obligé de reprendre son rôle de commandant, Sharks effaça à contrecœur son sourire et demanda un rapport sur la situation à son second.

– Bio-Weapons, mon capitaine. Répondit succinctement Sixth avant de développer. Un nombre indécent de ces monstres entourent la comète.

Chaque bataille contre un Bio-Weapon avait été d'une rudesse sans égale. Sharks était conscient que les Air-Lines n'auraient pas vaincus tous ces géants s'ils avaient travaillé en équipe. C'est pourquoi l'utilisation du terme "indécent" par Sixth le fit frissonner. Tentant de contrôler sa voix pour ne pas montrer son anxiété, il demanda une évaluation plus précise de ce nombre.

– ... Environ 6000, capitaine. Répondit le Fire Warrior après avoir pris un temps de pose.

– 6000 !? Mais c'est du délire ! S'exclama Fifty. On ne les a jamais combattu que un par un ! On n'a aucune chance de gagner contre ça !

Le capitaine ne dit rien et se dirigea vers les moniteurs qui montraient la situation à l'extérieur du Black-Bird. Sixth n'avait pas tort, la masse de ces monstres humanoïdes avait quelque chose d'indécent. Une vague forme humaine, hérissée de cornes et de petites tentacules, une peau d'un bleu douteux et des yeux qui semblaient vide. Effectivement, c'étaient bien des Bio-Weapons qui étaient en train de cerner la comète en se déployant sur les trois dimensions. Sharks avait toujours trouvé fascinant la façon dont ces créatures se déplaçaient dans l'espace, comme s'ils y nageaient...

– Minute ! S'exclama Sharks. Leurs mouvements ! Ils sont moins fluides que ceux des nôtres. Ca a l'air moins naturel.

– Tu veux pas dire que... ? Commença Fifty.

– Nek ! Vous pouvez me dire combien ils mesurent, s'il vous plait.

– A votre ordre, mon capitaine. Acquiesça l'Explorien's, malgré la surprise due à la formule de politesse. Leur taille varie entre... quinze et seize mètre.

– Ca parait bizarre de dire ça, mais... Ils sont plutôt court sur pattes pour des Bio-Weapons. S'étonna Sixth.

Les yeux du capitaine s'allumèrent de malice. Un large sourire lui fendait le visage sur la largeur.

– Ils sont pas fini ! Pérora-t-il avec une joie qui faisait peur à ses hommes. L'abruti qui nous envoie ces monstres a paniqué parce qu'on a démoli Apokalyps, alors il vidé son stock sans prendre le temps de les laisser arriver à maturité... On attaque en force !

Hélas pour Sharks et les Air-Lines, les Bio-Weapons n'étaient pas aussi immatures qu'ils l'avaient espérés. Elles étaient certes moins puissantes, moins rapide et moins intelligentes que celles qu'ils avaient cristallisées, néanmoins, elles leur étaient supérieures sur deux points. D'une, elles œuvraient en groupe, chose dont étaient incapables les Bio-Weapons des Air-Lines. De deux, elles se régénéraient d'une façon qui n'était pas sans rappeler les Immortels. A ceci près que c'était loin d'égaler la régénération ultra rapide dont Mantys et ses semblables étaient capables.

Les Air-Lines firent une sortie héroïque et nombreux furent les Bio-Weapons qui éclatèrent comme une bulle dès la première charge, au-dessus du palais d'Apokalyps. Cependant, encore blessés de la bataille récente, les soldats d'élites n'étaient pas aussi incisif qu'à l'accoutumée. L'effet de surprise de l'attaque passé, les capacités de régénération de leurs adversaires obligèrent Sharks à ordonner un repli temporaire dans le Black-Bird après seulement un quart d'heure de bataille. Les Air-Lines constatèrent très vite que l'armée immature ne poursuivait pas son attaque, mais repositionnait ses forces de manière à ceinturer les 16 km de la comète d'un filet de surveillance.

Les médias appelèrent les quatre mois qui suivirent la "Bataille de Haley" et les Air-Lines s'approchait lentement de leur cinquième anniversaire. Chaque jour, ils tentaient une sortie, et chaque jour, ils se montraient incapables de défaire les monstres qui leur faisaient face. Même l'incroyable carapace du Black-Bird avait subit d'important dégâts lorsqu'un millier de Bio-Weapons s'acharna sur la coque avec leurs griffes acérées alors qu'il tentait de passer leurs lignes. Le reste du temps, elles restaient immobiles dans l'espace à surveiller les faits et gestes de l'armée d'élite. C'était indéniable qu'il s'agissait d'un blocus. Les monstres étaient là pour les retenir plus que pour les détruire, et beaucoup d'Air-Lines commençaient à ronger leur frein.

Déterminés à trouver une solution, Sixth et Lasty explorèrent les entrailles du palais d'Apokalyps. Ils y découvrirent un stock impressionnant de missiles NN et un système de navigation de la Comète. Sans doute le cinquième immortel projetait-il de bombarder la Terre avec si ses autres plans avaient échoués.

Sharks, lui, avait un peu changé. Réticent à envoyer ses hommes à la mort dans un baroud d'honneur, il tentait, vainement, de convaincre d'autres armées de leur venir en aide. Le Fédérateur Vilian avait refuser d'envoyer les forces présentes dans le système solaire. L'excuse de la proximité de la comète avec la Terre justifiait à elle seule le déploiement le déploiement de la toile-laser, le moyen de défense ultime de la mère-patrie, et le retranchement de ses forces armées.

– Vous allez vous terrer comme des lâches derrière la toile alors que les ennemis sont à nos portes ? Avait hurlé Sharks au Fédérateur, hors de lui et oubliant toute notion de respect due à son rang. Arrêtez de vous comporter comme une lavette et attaquez-les pendant qu'ils vous tournent le dos ! Si nous tombons, vous serez les prochains !

Vilian avait alors fait ce qu'aucun des autres spectateurs de la conversation n'aurait cru. Il avait accepté l'insulte.

– Oui, c'est vrai. Nous sommes des lâches. Avait-il concédé. Mais, capitaine Sharks, c'est votre tâche de protéger la Terre et la Fédération jusqu'à l'ultime sacrifice. Tant qu'ils ont le regard tourné vers vous, ils ne regardent pas dans la direction de la Terre. Et je me contenterai de cette demi-victoire. D'autres armées travaillent en ce moment pour trouver une solution et vous sortir de là. Je ne peux que vous encourager à tenir bon. Bonne chance à tous. Nous souhaitons votre victoire.

Il avait coupé la communication juste après son monologue, laissant Sharks frustré, dans un état de fureur sans précédent. Lors de la charge suivante, il avait enfilé un scaphandre à propulseur et s'était jeté seul contre les monstres. Il en avait estropié inutilement un grand nombre avant de se résoudre à tenter son attaque Oméga Atomnium pour en désintégrer un. Attaque qui n'était même pas sorti de ses mains.

– Ah ah ah ah ah ! Ca a peut-être un rapport avec le fait que tu étais sous Fury la première et dernière fois que tu l'as utilisée ? Avait méchamment ricané Mantys sur l'écran de communication.

– Ravi que ça te fasse rire. Dit Sharks en contenant son énervement. Ils ont failli me déchiqueter le temps que je comprenne ça. Pourquoi vous n'êtes pas de retour ici ? J'ai besoin de mes hommes, de ton expérience, et de vos pouvoirs !

Mantys fut surpris du ton employé par l'humain. Sarcastique et franc. Sur l'écran, ses yeux anormaux allèrent croiser le regard de Sixth et de Fifty pour les interroger silencieusement. La réponse non-verbale des deux était on ne peut plus claire : il fallait faire avec. Le nouveau Shark exprimait ses émotions beaucoup plus librement qu'avant. Le squelette se gratta les muscles faciaux en jouant avec les tendons.

– Crois-moi, j'aimerais bien vous rejoindre en ouvrant un tunnel spatial. Bredouilla-t-il. Tu te souviens, il y a deux ans, je t'avais dis que les Bio-Weapons dégageait une aura mystique qui perturbait nos capacités ? Ben, concrètement, vous êtes dans une zone qui m'est carrément inaccessible... Mais ça ne veut pas dire que je ne fais rien ! J'ai infiltré les Techno-Titans de Mars. Dans deux jours, ils auront envoyé une flotte avec leur arme la plus puissante. J'espère que ça suffira pour vous débloquer. Et si ça marche pas, Kai et Xander ont dit qu'ils étaient prêt à se lancer à travers le vide spatial pour vous rejoindre.

A l'intérieur du Black-Bird, les soldats avaient réorganisées la vie en communauté pour intégrer les petits nouveaux. Il y avait les restes des armées Aquanautes et du Commando Requin ainsi que les survivants cristallisés de l'armée d'Apokalyps. C'étaient Narwhal Malike qui occupait la fonction de maire du vaisseau et il avait choisi de s'adjoindre les services de Christine dont l'expérience sur Crunch City lui conférait une excellente capacité à gérer de gens venus d'horizons différent. Malgré la constante menace qui planaient au-dessus de leur tête, l'ambiance restait bon enfant. Les Air-Lines prouvaient à chaque instant leur qualités d'armée d'élite en ne cédant pas à la panique. Mais lorsque la flotte rouge et chrome Techno-Titans apparut dans le ciel, il se laissèrent aller à l'espoir. Huit vaisseaux de classe Titan, les plus gros vaisseaux de combat jamais conçus avant la mise en service du Black-Bird, escortaient un vaisseau-planète tout à fait unique, l'Héraclès. Il avait la forme d'un gigantesque canon laser voguant lentement dans l'espace. Il émanait de cette arme la définition même du mot puissance.

– 18000 millimètres ! C'est le même canon humain-machine que le Black-Bird mais cinq fois plus puissant ! Jubilait Mantys sur l'écran de com. Les Aquanaute ont volé des plans Techno-Titans pour construire celui du Black-Bird... Ben les martiens ont fait pareil et ont amélioré le concept !

L'Héraclès stoppa sa progression après avoir choisi un angle propice à toucher un maximum de monstre sans effleurer la comète. Les Bio-Weapons avaient remarqué la menace mais s'étaient contentés de se protéger la tête en repliant leur bras droit devant, comme si les vaisseaux rouges n'étaient pas dignes d'intérêt. L'énergie s'accumula dans la gigantesque bouche du canon. Connaissant cette technologie, les Air-Lines n'eurent aucune difficulté à évaluer que 5500 Techno-Titans étaient connecté à des bornes et envoyaient leur énergie et leur volonté pour les sauver. L'Héraclès cracha un rayon de plasma infernal qui traversa la masse des Bio-Weapons sans même ralentir et finit sa course très loin de là, en heurtant et faisant exploser Charon, le plus grand satellite de Pluton. Les Air-Lines lancèrent des vivats d'admirations devant un tel déferlement de puissance, qui n'était pas sans leur rappeler leur capitaine face à Apokalyps. L'espace d'un instant, les monstres alentours s'étaient figés, sans doute de peur. L'énergie résiduelle du tir mis un certain temps pour se diffuser et révéler le résultat de l'attaque. Et ce fut l'horreur ! Bien que partiellement brûlé par le tir, un grand nombre de monstre bougeait encore.

– Nek. Est-ce que tu peux calculer le nombre de Bio-Weapons détruites par le tir s'il te plait ? Demanda Sixth, incrédule, les yeux écarquillés à lui faire mal.

Nek assurait les fonctions de Rangers, le temps de sa longue convalescence. Il pianota sur les touches de sa console avec une boule au ventre qui se renforça en lisant les résultats.

– ... O... Onze victimes. Finit-il par réussir à lâcher. Toutes les autres ont survécus.

Pour achever l'espoir, les Bio-Weapons ne répondirent pas à l'attaque des Techno-Titans en grand nombre. Seule dix créatures attaquèrent la flotte des spécialistes de arme lourdes. Dix monstres pour détruire dix vaisseaux. Sharks ordonna immédiatement une sortie mais le temps de se déployer, le massacre était terminé. Il ne restait dans l'espace que de débris de métal rouge et des cadavres flottant qui vinrent s'écraser sur la comète durant de nombreux jours suivant. Le moral de Air-Lines était en berne. Chaque jour, au lieu de tenter une percée du blocus, ils se contentaient d'aller récupérer les cadavres pour les enterrer. Action que les Bio-Weapons, sadiques, permettaient. Sharks avait appelé le généralissime des Techno-Titans, Mar-C ∏R, pour s'excuser platement. Le visage du trans-humain, débordant de prothèses d'optimisations, s'était malgré tout déformé de tristesse devant la détresse qu'affichait Sharks.

– Capitaine. Avait-il dit d'une voix aux résonnances électronique. Vous n'avez pas à vous sentir coupable. Nous sommes tous deux de commandants et nous sommes conscients qu'une opération militaire comporte des risques. Je savais très bien que j'envoyais mes hommes à la mort si le 18000 était inefficace.

Sharks avait instantanément perdu son regard triste à ces mots. Il était conscient que le généralissime faisait preuve d'empathie. Mais toujours était présent ce mépris de la hiérarchie envers les hommes de moindre rang. Le capitaine désespéré serra l'accoudoir de son fauteuil de commandement jusqu'à le faire crisser sous la déformation forcée.

– Je comprend. Dit-il enfin, ravalant sa rage. Merci de votre aide général ∏R. Je vous tiendrai au courant si nous avons un plan qui nécessite votre intervention à l'avenir.

– N'hésitez pas à le transmettre à mon secrétariat personnel. Avait répondu le généralissime en coupant la transmission. Bonne chance, Sharks.

Transmettre à son secrétariat. Une façon détournée de dire que la demande resterait lettre morte sans toutefois le formuler. Encore, une fois, cela dénotait du peu de cas que faisaient les personnes haut placées du reste des humains. Sharks restait prostré dans son fauteuil tandis que la luminosité du pont de commandement baissait rapidement. Une console secondaire cracha une gerbe d'étincelle.

– Il va falloir faire réparer ça au plus vite, capitaine. Constata l'amiral Sessenta qui arrivait au même moment. L'opérateur de cette console pourrait se blesser.

Sharks se retourna pour apercevoir son interlocuteur. Ses yeux, qui avaient commencé à tourner bleu, se noircissait à nouveau. Il y a presque cinq ans, il avait méprisé le vieil amiral de la même façon qu'il détestait aujourd'hui le général ∏R. Maintenant que l'Aquanaute faisait partie de troupes dont il avait la responsabilité, il le voyait sous un autre jour. Sessenta travaillait main dans la main avec le Air-Lines, se souciait du sort des cristallisés et se servait de sa grande expérience pour conseiller Malike et Christine quant à la gestion de la communauté. Sharks se demanda si c'était le circonstances particulières de leur situation qui avait poussé l'amiral à montrer le meilleur coté de sa personnalité, ou s'il avait toujours été comme ça et que le peu de contact qu'ils avaient eu ensemble ne l'avait pas montré sous son meilleur jour.

– J'ai... Une bonne nouvelle qui devrait vous redonner le sourire. Déclara l'amiral d'un air satisfait. Parmi les débris de l'Héraclès qui sont tombé aujourd'hui sur la comète, se trouvait votre ami famélique.

– Famél... ? Le squelette ! ! Avait presque hurlé Sharks.

A la destruction de l'Héraclès, Mantys avait choisi un morceau de carlingue dans lequel il pouvait entièrement se dissimuler et l'avait simplement lancé en direction de la Comète avant de s'y cacher. La gravité avait fait le reste. Au grand dam de Lasty, Sharks avait caché sa joie de retrouver le premier immortel en le disloquant avec son attaque du requin-scie et l'engueulant généreusement pour les dix milles Techno-Titans mort dans cette attaque inutile. Après régénération, le squelette s'était excusé platement. Il avait même ajouter qu'il avait de amis parmi les victimes et qu'il aurait voulu qu'ils vivent bien plus longtemps.

– Si je pouvais émuler mon immortalité pour permettre aux gens que j'apprécie de survivre un peu plus longtemps, je le ferai avec plaisir. Avait-il lancé avec un regard perdu dan le vide, comme s'il réfléchissait à la possibilité.

Le retour de Mantys stimula Sharks comme jamais. Il y avait toujours ce doute planant sur les réelles motivations du squelette mais depuis le temps, le capitaine avait constaté que ses conseils étaient toujours efficace. Les sorties que tentèrent les Air-Lines après cela furent bien plus incisives et proche de réussir qu'avant. Et dans les derniers temps de quatre mois de la bataille de Haley, même quelques Bio-Weapons furent détruites. Pas assez cependant pour retourner la situation mais les Air-Lines, cependant, se couchait avec l'espoir et le sourire, certains de finir par sortir victorieux.

Un matin, cependant, l'espoir n'était plus là au réveil. Chaque soldat en repos se réveilla avec la certitude qu'aujourd'hui, c'était la fin pour eux. Même le capitaine se leva avec cette boule au ventre. Sur le pont de commandement, il trouva Mantys avec Nek, en train d'afficher des données avec des symboles incompréhensibles, similaire à ceux présent sur la lame de son katana. Puisque les deux n'avaient pas remarqué sa présence, il s'efforça de mémoriser ce qu'il voyait sur l'écran avant de se signaler. Loin de paraitre surpris, Mantys lui montra un endroit particulier des schémas.

– J'étais en train de méditer tranquillement, lorsque j'ai senti une puissance extraordinaire en provenance de la Terre. Avait commencé le squelette avec a voix télépathique. Alors j'ai demandé à Nek de modifier certains capteurs pour qu'on puisse la mesurer.

– Extraordinaire comment la puissance ? Avait demandé Sharks dans un froncement de sourcil pessimiste.

– Tu vois cette barre ? C'est l'enregistrement d'Apokalyps quand il t'a affronté. La barre six fois plus grande en-dessous, c'est ce qu'on perçoit d'ici de la chose qui l'émet. Si je ne me trompe pas, i la créature qui en est propriétaire se ramène ici, elle sera encore doublée.

Sharks ferma les yeux de dépit. Comment avait-il pu être aussi stupide. C'était l'évidence même. Le blocus n'était pas une tactique de siège pour les simplement les affaiblir. Les gens responsables des Bio-Weapons avaient certes paniqué mais étaient restés très cohérent dans leur stratégie. Ils avaient lâché la meute des mini Bio-Weapons pour gagner du temps pour que leur arme principale atteigne la pleine maturité. Le Commando Requin apprenait cela aux cadets en cours de stratégie dès douze ans. Sharks actionna l'alarme et lança des ordres simples au micro, ordonnant que tous le vaisseaux disponibles soit rechargés en munitions et prêt à se déployer.

L'effervescence gagna tous le monde. Les soldat couraient dans toutes les directions afin d'être prêt le plus vite possible. Jamais leur discipline ne leur avait fait défaut, aujourd'hui encore, elle devait les pousser à l'excellence. Tandis que Fifty sautait sur son siège de pilote et que Sixth sanglait Lasty dans un siège avant de prendre sa place de second, Sharks regardait intensément l'intérieur de sa main gauche.

– Serait-je capable d'utiliser Fury à nouveau ? C'et notre seule chance, je crois. Se dit-il en pensée.

Le capitaine se cala dans son siège de commandement et brancha son oreillette. Avec ça, il pouvait choisir de communiquer avec chacun des Air-Lines, individuellement, ou en groupe. Il lui suffisait d’y penser. Il choisit de parler à l’intégralité de ses troupes sans exception.

– Air-Lines. C'est votre commandant qui vous parle. Commença-t-il en s'assurant que sa voix face suffisamment sûr de lui. Une fois de plus je constate que vous avez réagi au signal d'alarme avec votre efficacité habituelle et cela me remplit de fierté. Ce n'est pas une nouveauté, vous avez toujours été ma fierté. Après les quatre mois que nous venons de vivre, n'importe qui trouverait normal que vous soyez moins efficace mais comme à votre habitude, vous déjouez systématiquement les pronostics. Je me souviens encore il y a cinq ans, lorsque je me dirigeais vers Bellanor VII à bord de mon Roller-Blade pour prendre le commandement du Black-Bird, je m'étais demandé comment les Air-Lines, soldat d'élites venant d'horizons si variés, allaient supporter les vicissitudes de la vie quotidienne. Le système militaire étant ce qu’il est, j’avais vraiment peur que nous, qui venions de planète et d’armées différentes, ne nous supportions pas les un les autres. Je ne craignais pas de vous mener au cœur des batailles, non, je craignais ce qu'il se passait entre ces batailles. Ce moment où ce ne sont pas les ordres qui comptent... mais le savoir être. L'humain derrière le soldat.

Sharks fit une pause. Une larme unique perlait à son œil droit. Dans le pont de commandement, tous les regards étaient rivés sur lui. Fifty avait même enlevé ses sempiternelles lunettes noires pour le regardait avec une tendresse presque paternelle.

– Mais les cinq années passées à vos côtés m'ont largement prouvé le contraire. Reprit-il avec énergie. Nous avons affronté ensemble les ennemis de la Fédération et ceux de l'humanité avec ferveur et camaraderie. Face à l'adversité et même dans les moments les plus calmes nous nous sommes serrés les coudes comme si nous n'étions qu'un seul. Vous avez tous adopté mon code de l'honneur qui peut se résumer simplement : On ne laisse jamais l'un des nôtres en arrière, le fort défend le faible, et essayes le plus possible d'être bon envers ton prochain mais sois impitoyable avec tes ennemis, sans jamais être sadique. Grâce à ce comportement admirable, vous êtes devenus de légendes auprès des civils et des soldats de la Fédération. Et même si je ne cautionne pas le battage médiatique autour de nos performances, vous avez le droit de vous enorgueillir de votre célébrité. Vous l'avez mérité...

Mantys faisait siffler sa cavité nasale à chaque fois qu'il tentait de renifler les larmes qui lui étaient montées à ses yeux monstrueux. Sixth lui fit un mouvement du menton qui signifiait "Arrêtes tout de suite de te faire remarquer" et Lasty lui tendit un mouchoir, qu'il utilisa pour éponger ses dernier muscles faciaux.

– Alors, je sais que pour certains ça fait déjà cinq ans de combats incessants et d'entrainements inhumains. Je sais que ça fait presque un an que nous n'avons pas eu de vrais congés. Je sais que certains rêvent de revoir leur famille. Et je sais que ça fait quatre putain de mois que nous survivons sur ce caillou bleuté dont la clarté commence sérieusement à me taper sur les nerfs ! Commença à s'énerver Sharks. Je vous promet que vous les reverrez. Mais pour l'instant, il va falloir écrire l'histoire avec un grand H ! Dehors, dans le vide interplanétaire, se trouvent nos ennemis ! Ce sont des Bio-Weapons ! Des engeances dont l'existence même corrode tout. Celle qui nous a donné le Temple avait dit qu'ils corrompaient le tissu mystique de l'univers ! L'incapacité des Immortels à nous venir en aide lors de cette bataille en était une conséquence directe ! Elles sont puissantes ! Elles sont nombreuses ! Mais nous sommes les putain d'Air-Lines ! ! !

Une clameur traversa les couloirs du Black-Bird pour arriver jusqu'à la passerelle. Tous répondait oui à l'appel de leur capitaine. Même le Black-Bird modifia sa carapace en réagissant aux influx nerveux de Fifty. Il s'était hérissé de pics qu'il avait courbé en arrière et des veines de rouge ondulantes parcouraient sa carrosserie, le rendant extrêmement menaçant.

– Nous ne sommes pas de simples soldats, nous sommes l'élite !!

– Oui !

– Nous sommes accompagnés par ce que la galaxie compte de plus dangereux ! Des Aquanautes ! Des Commandos Requin !

– Oui ! !

Sessenta étant présent sur le pont, Sharks avait volontairement flatté son ego en citant les Aquanautes avant le Commando, qui restait depuis 20 ans l'indétrônable première au classement des armées de la Fédération.

– Toutes les personnes que l'on a cristallisées et qui nous ont failli nous vaincre ! Les prisonniers de Crunch City sont avec nous ! Les forces d'Apokalyps aussi !

– Oui ! ! !

– Des Immortels à la sagesse millénaire ! Et même des Bio-Weapons nous protège !

– Ouuuuiiiii ! ! ! !

– Nous sommes plus qu'une armée ! Nous sommes une grande famille et c'est en tant que tel que je vous demande de vous battre, pour vous protéger les uns les autres ! Par delà le blocus de ces monstres se cache une menace plus grande encore qui augmente sa puissance de minute en minute et qui se prépare à nous écraser ! Je Refuse d'Attendre La Mort Sans Combattre !! AIR-LINES !! ETES-VOUS AVEC MOI ?!?!

Dans tout le vaisseau, la réponse fut unique et roula dans les coursives comme une seule voix surpuissante. Un "A vos ordres" d'une ampleur exceptionnelle. Bien qu'il fut profondément ému par l'ardeur de ses hommes, Sharks n'en montra rien et donna ses ordres.

– Préparez tous les hangars ! Tous les chasseurs sortent ! Que tous les drones de combat du Black-Bird soit prêt dans cinq minutes ! Toutes les tourelles laser sur fonctionnement automatique ! Je sors, préparez mon Roller-Blade ! Fifty, tu reste aux commandes du vaisseau et tu me le sors de ce blocus ! Sixth ! Tu prend le commandement sur le pont !

Sixth était en train de sangler sa combinaison Fire Warrior avec l'aide de Lasty. Le géant s'arrêta pour regarder son capitaine droit dans les yeux.

– Désolé Capitaine. s'excusa-t-il. Mais je serais sur le toit avec Mantys et mon fils. Exposé directement à la lumière solaire je pourrai tirer partie de l'énergie pyromantique et faire comme Kaï. C'est là que je serai le plus utile.

– D'ailleurs, j'ai contacté Sigma par notre télépathie. Ajouta Mantys. Comme ce qu'ils tentaient de faire a échoué, lui, Kaï et Xander arriveront sur place d'ici dix minutes et rejoindront le combat.

– Très bien. Accepta Sharks. Faite attention à vous quand même, vous savez qu'il existe un moyen de vous tuer.

Sharks se retourna pour se diriger vers les hangars pour éviter de s'angoisser plus. Il se retrouva nez à nez avec le petit Rangers qui trainait son cathéter derrière lui et se tenait le ventre. Il avait gardé le lit pendant quatre mois, mais à l'appel du capitaine, et malgré les sutures des greffes qui était beaucoup trop récentes, il s'était levé pour participer à la bataille.

– Soldat Ranger, responsable radar et communications, prêt au combat, capitaine. Avait-il bravement lancé malgré la douleur dans l'abdomen.

– Folie. Siffla Sharks avec agacement. Vous êtes en convalescence. Vous devez garder le lit pour l'instant. Retournez auprès du doc Helt.

Rangers fronça les sourcils et regarda Sharks de ses yeux orange. Son regard était aussi affuté que son capitaine. Il chercha toute l'ardeur dont était capable les muscles de on ventre nouvellement reconstruit.

– Les Air-Lines sont ma famille ! Lança-t-il avec le cri du cœur. Mon Tsunami Wave est peut-être ce qu'il faut pour ouvrir une brèche dans ce blocus !

Sharks resta silencieux mais sembla enfler. Les lumières clignotèrent et un éclair sorti de son coude droit pour frapper juste à côté de Rangers. Le jeune soldat ne frémit pas une seule seconde malgré sa fébrilité, le regard plein de détermination. Sharks ne put s'empêcher de remarquer la ressemblance avec son grand-père. Rangers était devenu un inflexible Fauless roux.

– Que... Helt monte à bord du Translator. Vous avez intérêt à ce que l'on ait pas besoin de lui ici.

Sharks contourna Rangers avec précaution sans le regarder et sortit du pont. Cependant, il stoppa un mètre après la porte et revint sur ses pas.

– J'aime ta détermination, Rangers. Tâches de rester en vie. J'aurai un truc à te dire après la bataille.

Rangers, le soldat qui pensait ne pas mériter sa place, venait d'entrer dans le club très fermé des gens que Sharks tutoyait...

Un essaim de chasseur sortirent du Black-Bird en vrombissant. La flotte Air-Line se dirigea vers la ligne des Bio-Weapons avec la sérénité d'une force à laquelle rien ne pouvait résister. Oubliés les quatre mois de retraites humiliantes, oubliée la rage d'être impuissant face à ces monstre. Aujourd'hui, ils vaincraient. Sur le toit du vaisseau noir, les Immortels mettaient leur incroyable énergie en commun pour créer une boule gigantesque qu'ils se préparaient à lancer sur le regroupement Bio-Weapons. Toutes le tourelles étaient déployées. Les drones de combat, sorte de lance-missiles autonomes s'éparpillaient dans l'espace en sélectionnant avec attention leurs cibles. Les Bio-Weapons des Air-Lines montraient les crocs et frottaient leurs griffes entre elles pour faire jaillir des étincelles. Tous étaient fin prêt au combat.

Les Bio-Weapons immatures, quant à elles, voyant arriver la totalité de l'armada, réagirent comme à l'accoutumée. Elle resserrèrent leurs rangs pour bloquer le groupe et faire échouer la charge désespéré des humains. Sharks n'attendait que ça pour ordonner le feu à volonté. Toutes les armes et les tous les pouvoirs disponibles crachèrent leur feu destructeur ensemble. Sous le déluge de feu, nombreuses furent les Bio-Weapons qui explosèrent comme des bulles de savon.

– A se demander pourquoi on n'a pas fait plus tôt. Ironisa Fifty en poussant sa manette des gaz.

Sur Terre, deux sentiments dominaient en observant la bataille de loin. Le plus répandu était un sentiment d'allégresse. La majorité de la population avait vécu ces quatre derniers mois avec une anxiété morbide et maintenant que le Air-Lines reprenait le dessus, l'appréhension s'envolait. Alors le peuple poussaient des vivats d'adulations envers ceux qui étaient montré comme la crème de la crème depuis 5 ans. La seconde émotion, un sentiment d'énervement et de frustration, n'était partagée que de six personnes. Ils observaient leur brillante stratégie être réduite à néant à quelques jours près. Le chef de la conspiration refusa cependant de se laisser démonter.

– Préparez le X-One. Ordonna-t-il aux ingénieurs qui avaient créés les Bio-Weapons. Je sors maintenant.

– A ce stade de maturité, il faut que je vous prévienne qu'il n'aura pas les mêmes capacités de régénération que les cobayes qu'ont a sacrifiés. Avait tenté de le prévenir le chef de projet. Cela risque de vous desservir au moment fatidique, monsieur.

– Je sais ! J'utiliserai l'absorption pour pallier le problème...

Quelque part perdu dans les forêts enneigés du Canada, les bâtiments top-secrets où étaient produit les Bio-Weapons tremblèrent lorsque l'on activa l'arme suprême. Celle-ci sorti en émettant un brouillard blanc qui la dissimula jusqu'à ce qu'elle sortit de l'atmosphère. Là, elle fonça à pleine vitesse jusqu'à la comète de Haley.

Malgré leur détermination et la puissance de leur charge initiale, les Air-Lines n'avaient pas vraiment l'avantage. L'infériorité se faisait sentir à chaque fois que les Bio-Weapons qui n'avaient pas été complètement détruite se reformait. A cette pression gigantesque, s'ajouta l'arrivée de l'ultime Bio-Weapon.

Le X-One était gigantesque. Six fois plus grand que le Black-Bird, le rapport de taille était à peu près celui d'un homme face à un chien de taille moyenne. Pourtant, ceux qui avaient affronté le Bio-Weapons II à IX, et même les immatures, le trouvèrent différent, et pas seulement pour sa taille. Directement sur son front, on pouvait voir son numéro d'identification le X qui lui barrait le visage en une grotesque cicatrice. Sur ce qui lui faisait office de poitrine, une grande paroi sphérique révélait un autre Bio-Weapon. D'une vingtaine de mètre, personne dans l'assistance ne pouvait le savoir mais c'était le prototype, le numéro I, lui aussi affichant son numéro. A l'origine du projet, le monstres devait être pilotés mais la charge d'énergie négative faisait perdre la raison aux pilotes. C'est pourquoi les suivants avaient reçu l'autonomie. Ce retour aux sources était une preuve de la panique instillée par les victoires des Air-Lines. Le Bio-Weapon X était piloté par le I, lui-même contrôlé par un être abject, qui ne sentait pas la folie le gagner petit à petit. Il se brancha sur la fréquence radio des Air-Lines.

– Bonjouuuuuuuuuur, capitaine Sharks. Jubila-t-il. Je viens pour régler nos vieux comptes.

– ... Fédérateur Vilian. Souffla Sharks, atterré. Pourquoi ne suis-je même pas étonné ?

– Tu as toujours été une épine plantée dans le pied de mes projets, mais aujourd’hui je vais tuer le Requin ! Et tous ses hommes vont y passer avec lui. Ca te fera de la compagnie dans l’au-delà, vous pourrez vous raconter vos exploits pour faire passer l’éternité. Regarde la puissance de mon X-One ! La machine de destruction suprême !

A bord de son Roller-Blade, Shark nota le ton dénotant la folie furieuse qu'employait Vilian. Calmement, il ordonna le feu à volonté sur l'énorme cible. Le X-One se mit de profil pour encaisser les tirs en repliant son bras de façon à protéger sa tête et sa poitrine. Les impacts furent de petites égratignures qui saignèrent un peu. Sixth le fit remarquer en criant que c'était leur chance mais les Bio-Weapons immatures foncèrent sur leur gargantuesque camarade qui les absorba pour s'en recouvrir d'une peau protectrice. Il ouvrit la bouche et vomit un formidable jet de plasma en direction du Black-Bird. Fifty esquiva grâce à ses réflexes hors normes mais trois chasseurs furent pris dans la tempête de feu. Il n’y eut pas d’explosions spectaculaires, le plasma les avait désintégrés instantanément.

– C'était l'escadron de Steve Hiller, salaud ! Jura Fifty en serrant le poing.

Sharks ordonna à tous les chasseurs de rentrer à bord du Black-Bird pour alimenter le 4000 mm, sans doute leur seule chance de victoire. Lui resterait dehors pour occuper le X-One.

Si le Black-Bird avait la taille d'un chien face au X-One, le Roller-Blade était un moucheron mais Sharks comptait un peu sur ça pour garder l'avantage. Il voulait surtout gagner assez de temps pour mettre ses hommes à l'abri. C'était tout ce qui comptait pour le capitaine qui ne voulait plus voir ses hommes mourir inutilement. Fort heureusement, Vilian ne se préoccupait que de lui. Plusieurs fois les bras du X-One frôlèrent dangereusement la coque du Roller-Blade. Au bout de trois minutes de tension extrême, Sharks reçut un appel de Rangers lui signifiant que tout le monde était à bord et en sécurité, prêt à tirer. Sharks tenta de donner l'ordre à Fifty de tirer mais curieusement, il ne put le joindre.

– Une des attaques du monstres a endommagé vos systèmes de communication, capitaine. Lui expliqua Rangers. Il n'y a que mon poste qui peut vous recevoir.

– Ok. Transmet donc cet ordre. Ordonna Sharks, quoiqu'un peu intrigué par la situation. Feu avec le canon humain-machine. Droit dans la poitrine de ce truc.

Le X-One prit la salve de plein fouet et en fut ébranlé. Pendant au moins trois secondes. Puis, Vilian se permit d'attendre que les réserve d'énergies des Air-Lines s'épuisent. Lorsque le tir mystique perdit de son intensité, il savoura sa victoire déjà acquise.

– Maintenant, vous n'avez plus d'armes capable de me battre. Vous allez tous mourir.

La peau formée par les mini Bio-Weapons, qui avait été déchirée par l'intensité du tir, se reformait déjà autour de l'enveloppe du X-One. Les capteurs du monstre repérèrent les Immortels. Sigma, Kai et Xander arrivaient dans une bulle dorée, tandis que Mantys, Lasty et Sixth avaient sauté du haut du Black-Bird. L'idée était simple, le X-One était tellement gigantesque qu'ils avaient des chances de pouvoir s'infiltrer dans sa carcasse et atteindre le vrai point faible de l'abomination : son pilote. Malheureusement pour eux, il les avait aperçus et cracha un nouveau jet de plasma qui, s'il n'avait aucune chance de les tuer, les dispersa dans le vide interplanétaire. Sigma, ayant la possibilité de se déplacer à son gré dans l'espace avec sa bulle n'eut pas l'occasion de les regrouper car il avait pris de plein fouet l'attaque et avait perdu connaissance. Immortel ne signifiait pas invincible.

Les Bio-Weapons cristallisées par les Air-Lines sautèrent sur le petit frère avec leur rage habituelle. Le tigre réussissant même à mordre la gorge du monstre. Il finit coupé en deux par les puissantes mains du X-One qui le brisa comme une branche. Les trois autres furent mis KO par des coups simples mais visant des points faibles dans leur structure que Vilian connaissait.

Sharks pestait dans son vaisseau personnel de l'impuissance dans laquelle il se trouvait. Il avait beau crier, rager, se concentrer, aucune puissance illimité ne jaillissait de son corps. Il était réduit à constater sa défaite inévitable. Plus aucuns moyens de riposte, pas de Fury, les Immortels dispersés, c'était affronter Apokalyps mais en pire. Shark choisit d'utiliser sa dernière arme, celle envers laquelle il avait le moins confiance, sa voix.

– Pourquoi attaquez-vous vos propres troupes, Fédérateur ? Demanda-t-il à travers la radio.

– Tu veux savoir capitaine ? Lui répondit la voix ivre de puissance de Vilian. Savoir pourquoi je m'évertue à vous détruire depuis 4 ans ?

Du tranchant de la main, X-One coupa le Roller-Blade en deux sous les yeux horrifiés de Air-Lines. Le kart de l'espace n'avait pas résisté une seule seconde à la puissance de la plus récente des machines de mort humaine. Sharks, miraculeusement indemne sorti des débris en combinaison spatiale. Il se trouvait juste à portée du bras de son adversaire. Sans perdre de temps, il lança une cristallisation en direction de la tête du X-One. Pas un instant il n'avait douté qu'il puisse se trouver un cerveau derrière le X de ce visage inhumain. Belle erreur de la part du soldat, le dixième Bio-Weapon en était bel et bien dépourvu. Lorsque la cristallisation s'éteignit, Sharks vit sa dernière heure arriver avec une main de la taille d'un vaisseau de transport.

Rangers se sentait mal. Pas seulement à cause de ses organes artificielles, trop récentes, qui lui donnaient des douleurs abominables, mai aussi parce qu'il avait osé désobéir à Sharks. Lorsque l'ordre avait été donné de se replier, il avait eu un mauvais pressentiment et choisi de rester seul pour couvrir le capitaine. Un bon coup sur la tête du doc Helt avait réglé le problème médical. Il avait mis le médecin dans une capsule de survie programmée pour retourner au Black-Bird. La dernière action de désobéissance du jeune soldat fut de pirater les communications afin que Fifty ne puisse pas avertir Sharks. La situation lui donnait raison. Sans réfléchir plus que nécessaire, il programma le Translator, poussa les réacteurs à fond et fonça vers le X-One en espérant être dans les temps.

Shark aperçut, entre les doigts du montre, le Translator foncer à pleine vitesse vers la tête et se fracasser dans l'œil droit. Le vaisseau explosa, et le Bio-Weapon porta es mains au visage comme s'il ressentait la douleur. Il ne pouvait pas savoir que Vilian était relié par des nerfs artificiels à sa créature afin de mieux la piloter. Il avait ressenti l'attaque kamikaze du petit chasseur Aquanaute avec une intense douleur. Tandis que le X-One se tordait de douleur, Sharks sentit les larmes couler sur son visage. Il pleurait la mort de son soldat préféré.

– Imbécile ! Cria-t-il dans son scaphandre. Pourquoi as-tu fait ça ? Ce n'est pas à vous de vous sacrifier pour moi !

– On ne laisse personne en arrière, vous vous souvenez, capitaine ? Lui répondit Rangers avec une voix empreinte de douceur et de bienveillance.

La main de Rangers attrapa Sharks par la ceinture de sa combinaison. L'intelligent roublard avait mis le Translator en pilote automatique avant de s'éjecter pour récupérer son capitaine grâce à son module de sortie extravéhiculaire Aquanaute.

– Tu as réussi à me bluffer. Riait jaune Sharks. Bravo, petit.

– Regardez plutôt le monstre capitaine ! Dit Ranger en tendant le doigt. Mon attaque l'a blessé. Les minis peuvent se régénérer mais il se contente de le recouvrir. En-dessous, ça peut être blessé et détruit par un impact cinétique suffisamment puissant.

– C'est noté, gamin. Impact cinétique, pas de feu. Crachota leur radio.

Le Translator étant détruit, les communications étaient rétablies. Celui qui avait répondu était Narwhal Malike qui apparaissait dans leur champs de vision à bord du Secret Keeper. Narwhal aussi avait intelligemment pris des initiatives lorsque la bataille avait débuté. Au lieu de monter à bord du Black-Bird comme les autres, il avait rassemblé une équipe de cristallisé et était resté sur la Comète pour charger autant de bombes NN d'Apokalyps que possible dans le vaisseau désarmé. Maintenant que les soutes étaient pleines, il comptait sans servir d'une seule façon.

– Je vais fracasser le Secret Keeper contre cette immondice et débarrasser la Fédération de tout un tas de psychopathes. Affirma-t-il en regardant Sharks droit dans les yeux depuis son cockpit.

– Quoi ? S'exclama Sharks incrédule.

– La bataille de Pluton, tu te souviens ? Expliqua Narwhal en positionnant son vaisseau dans la direction qu'il voulait prendre. J'ai cassé votre cristallisation à ce moment-là. Et vous n'avez jamais été capable de me la remettre correctement. Et les dix personnes présente avec moi sont dans ce cas.

Le Secret Keeper commença à s'ébranler en direction du X-One. Narwhal continua son monologue.

– Mais je dois avouer que tu m'as séduis mec. Ton idéal me plait et tu es un excellent meneur. Alors j'ai joué le jeu du gentil Air-Line tout en contrôlant les autres du mieux que je pouvais. Ils croyaient qu'on allait s'enfuir avec toutes ces bombes et faire régner la terreur sur la galaxie, t'imagines ?

– Arrêtes Narwhal ! Ejectes-toi avant ! Hurlèrent Sharks et Rangers de concert.

Le vaisseau plein à craquer de bombe avait pris assez de vitesse et allait heurter le corps du monstre en pleine poitrine.

– Si vous survivez à cette bataille, pensez à m'ériger une statue. Ironisa une dernière Malike avant le choc. Allez les Air-Lines...

Le Secret Keeper se déforma une seconde sous l'impact avant que les bombes ne se déclenchent, aveuglant tout le monde d'un éclair de lumière blanche. Rangers posa Sharks sur le toit du Black-Bird. Il était sans voix devant le sacrifice héroïque. Sharks, lui tenait le casque de son scaphandre et hurla toute sa rage et sa haine dans un déferlement d'éclair qui endommagèrent le module SEV de Rangers. Ils étaient désormais esclave de l'apesanteur et de leurs bottes magnétique. Le Black-Bird perdit ses pics et opta pour une surface semblable à l'eaux, ondulant au grés de l'aura de la Fury. Sharks se redressa, ses yeux étaient devenus bleus, une première pour le jeune Rangers.

– Rentres à bord, cette fois-ci Rangers. Je ne tolèrerai plus aucune insubordination aujourd'hui. Avait-il dit d'une voix atone.

– A... A vos ordres. s'était empressé de répondre le jeune soldat.

Tandis qu'il se déplaçait le plus vite possible en direction du sas, le X-One émergeait du nuage de feu provoqué par les bombes NN. Il avait l'œil droit crevé et la poitrine ouverte, le Bio-Weapon I avait même perdu un bras. Mais il restait alerte.

– Bon alors, Fédérateur Vilian. J'attend toujours cette explication, moi. Clama Shark d'une voix pleine de défi. Pourquoi les Bio-Weapons ? Pourquoi attaquer le Air-Lines, protecteur de la galaxie ?!

– Si tu veux, minable ! Ce sera mon cadeau d'adieu avant de tous vous détruire ! Répondit un Vilian dont la douleur et la folie avait pris le pas sur la raison. Nous, le Sommet, nous voulions la galaxie ! La conquérir et la plier à notre volonté.

– ... Mais quelle stupidité ! Vous êtes le Sommet, vous êtes déjà à la tête de la galaxie ! Hurla Sharks en sautant du Black-Bird de toutes ses forces, le faisant involontaire changer de trajectoire.

– Fauless n'était pas dans le coup ! Notre leader suprême s'entêtait à mettre plus de libertés entre les mains des citoyens. Et des garnisons rebelles n'arrêtaient pas d'éclore. Il nous fallait une puissance tellement abominable que tout le monde se serait agenouillé !

Le X-One avançait en direction de Sharks à vitesse réduite. Il semblait avoir perdu de sa vivacité. A l'intérieur du Black-Bird, on se demandait quoi faire.

– C'était mon boulot de mettre au pas les garnisons rebelles ! Pourquoi ne vous êtes vous pas servi de nous ?

Le X-One était désormais juste en face de Sharks et pouvait l'écraser à tout moment.

– Si le numéro IV vous avait vaincus, nous vous aurions intégré au projet... Des soldats de votre qualité aurait donné des Bio-Weapons d'une puissance exceptionnelle ! Mais il était évident que vous étiez trop puissant, vous vous seriez rebeller un jour ou l'autre.

– Et ce faisant, vous avez créé l'ennemi que vous craigniez. Dit Sharks à voix basse. Très bien ! Dernière question et vous pourrez me tuer.

Sharks écarta les bras, montrant qu'il était complètement sans défense. Ses yeux bleus regardait Vilian droit dans les yeux.

– Accordé. Mais dépêches-toi. J'ai encore votre gros vaisseau à détruire.

– Très bien. Commença Sharks avec un sourire sadique. Qu'est-ce qu'il se passe si je relie mon corps avec la comète de Haley avec une corde psychique et que je décide de ne plus être en mouvement par rapport à l'univers ?!

Joignant l'acte à la parole, Sharks flirta avec les limites de la Fury. Créer une corde psychique était à la portée de n'importe quel mutant télékinésiste, mais jamais personne n'avait tiré une masse aussi grande, 16 kilomètres par 8 par 7. Mais cela n'était rien par rapport à l'autre exploit. Depuis le Big Bang, tout l'univers était en mouvement par rapport à son point de départ, même ce qui nous semble immobile ne l'est que par rapport à notre référentiel. S'extirper de ce mouvement relatif, c'était aller à l'encontre de l'expansion, contrer les lois de la physique. A l'instant où il décida de faire ça, Sharks disparut de devant le X-One et du Black-Bird, mais en réalité, c'était eux qui avait continué de bouger par rapport à lui. Il sentit son corps être tiré jusqu'à l'extrême limite tandis que la comète prenait de la vitesse de façon exponentielle. S'efforçant tant bien que mal de ne pas lâcher la comète avant d'avoir atteint sa cible, il s'était transformé en fronde ou en fléau géant. L'épaule de Sharks se déboita, lui arrachant un cri de douleur. Il avait l'impression que son âme et son corps se déchirait en deux, que ses yeux allaient jaillir de son crâne tant il y avait de pression à l'intérieur de lui.

Vilian n'eut jamais l'occasion de comprendre ce qu'il s'était passé. Pour Sharks, cela avait semblé une éternité, pour l'humain fou, seulement deux secondes. Le capitaine des Air-Lines avait disparu après avoir sorti sa question improbable et la seconde d'après la comète de Haley arrivait sur le X-One à une vitesse presque égale à celle de la lumière. De quoi provoquer un impact pouvant pulvériser le monstre. Vilian et le X-One furent détruit par l'explosion de la comète. Narwhal Malike et ses acolytes ne l'avaient pas entièrement vidées de ses bombes. Par acquis de conscience, Nek conseilla à Fifty de tirer sur toutes les traces biologiques de Bio-Weapons qu'ils pouvaient détecter, au cas où un mini se régénèrerait.

La victoire était acquise. Il ne restait plus rien du projet Bio-Weapons à l'exception des cinq derniers membres du Sommet et quelques savants. Rangers avait soigneusement enregistré tout ce que disait Fauless et cela serait suffisant devant un tribunal fédéral. Les Air-Lines se congratulaient entre eux, tandis que Fifty et Rangers scrutaient le vide spatial avec inquiétude.

Personne ne le savait mais il ne restait aux Air-Lines que deux jours avant...

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