Lasty, Immortel sans l’être

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Six semaines après Mercure, les Air-Lines recevaient l’ordre de se rendre sur la très grande station orbitale Phalanx qui gravitait autour Uranus. Xander Frost y avait été aperçu juste avant que la station ne soit brutalement dépressurisée, tuant sur le champ les mille neuf cents quatre-vingt-quatre employés du complexe. Puisqu’il n’y avait plus d’atmosphère à bord de Phalanx, Sharks conclue que Xander allait devoir se déplacer en combinaison spatiale et qu’il allait être gêné dans ses mouvements. Encore en rémission suite à l’attaque d’Apokalyps, il décida de jouer la prudence et envoya un grand nombre d’Air-Lines sur la station et la totalité de l’escouade des Cristallisés. Tout ce petit monde serait commandé par Sixth, et coordonné par Rangers, qui commençait à prendre goût aux opérations de terrain.

Malheureusement, il joua exactement le coup qu’espérait Xander qui n’était pas du tout à son désavantage dans cet environnement. Cet immortel-ci avait en effet choisi d’étudier à fond les limites d’utilisation de leurs corps et surtout leurs capacités lorsqu’ils se trouvaient dans des environnements non viables. Il avait finit par découvrir qu’après avoir dépressurisé, une fois que le corps avait guérit les blessures liés à l’éjection brutale des atomes contenus dans les poumons, il pouvait parfaitement continuer à agir même sans oxygène. Les besoins des muscles étaient pris en charge par la même énergie qui les régénérait à chaque fois qu’un Immortel était blessé "mortellement".

A bord de Phalanx, le seul qui pouvait se mouvoir librement était Xander Frost et il traqua inlassablement les soixante-quinze Air-Lines lancés à sa poursuite. Bizarrement, il ne les tuait pas mais se contentait d’endommager leurs combinaisons spatiales pour qu’ils se retirent. Encore une fois, le plan était d’une simplicité presque enfantine. Xander avait poussé à fond la génératrice de Phalanx afin qu’elle explose, emportant avec elle le Black-Bird et ses occupants.

Voyant affluer les blessés, Sharks commença à se douter que Xander gagnait du temps. Il ordonna la retraite à Sixth.

_ Un problème, Capitaine ? Demanda le Fire Warrior un peu vexée de devoir reculer.

_ Cet enfoiré joue avec nous, je n’aime pas ça. Lui répondit la voix de son leader. On va faire sauter Phalanx avec le 4000. De toute façon, ce n’est qu’une station de sauvegarde de données bancaires. Les lanceurs de Cristallisation tireront depuis le toit du Black-Bird sur le corps de notre adversaire.

_ J’imagine qu’il sera suffisamment affaibli pour ça. Ok ! Je me replie.

Se mordant la lèvre, le commandant en second des Air-Lines ordonna cette retraite qui lui restait sur le cœur. Il fallut à l’armée d’élite, trois minutes pour s’entasser dans la navette du Secret Keeper. Sur le point de fermer le sas définitivement, Sixth jeta un dernier regard dans les couloirs du Phalanx et eut à peine le temps d’apercevoir la main de Xander qui le happa avant d’appuyer sur le bouton de fermeture des portes. Le pilote de la navette vit le signal des portes et entama ses manœuvres de désengagement.

_ Shuttle SK01 ! Ici Sixth ! Je suis encore à bord de la station mais…

…Continuez à suivre le plan tel que le Capitaine l’a ordonné. C’est ce qu’aurait voulu dire Sixth si son adversaire ne lui avait pas arraché ses tuyaux d’oxygène, provoquant une dépressurisation explosive à l’intérieur de son scaphandre. En attendant que l’Air-Line ne se régénère, Xander entreprit de mettre en panne son système de communication et les puces de repérage intégrées aux badges d’armées. Le visage de Sixth reprit vite forme humaine mais celui-ci tentait en vain d’aspirer de l’air dans une atmosphère vide.

_ Ce n’est pas la peine, le sixième. S’amusa Xander. On n’a pas besoin d’oxygène. Tu peux même parler normalement si tu veux.

Sixth arrêta de suffoquer frénétiquement en se tenant la gorge et se releva en faisant craquer ses articulations. Il semblait étrangement serein.

_ Pourquoi voulais-tu ce face-à-face ? Tu as tout fait pour que l’on en arrive à cette situation.

Xander haussa les sourcils tant son adversaire était tombé juste.

_ C’est marrant. Dit-il. Sous tes airs de grand benêt, tu carbures pas mal de la cafetière, en fait. Oui, je voulais que l’on se trouve face à face sans que tes chers camarades mortels n’interviennent. C’est absolument exact.

_ Et donc ? Demanda Sixth en farfouillant dans ses poches pour trouver son briquet. Tu as quelque chose de transcendantal à me dire ?

Son adversaire secoua la tête en signe de dénégation. Il se mit en garde bien au milieu du couloir, face au Major qui venait de trouver ce qu’il cherchait.

_ Mis à part que ton briquet sera inutile dans une atmosphère vide ? Ironisa Xander. Non. Juste que lorsque j’ai rencontré Mantis, au treizième siècle, j’étais un « hôte de marque » dans le japon féodal depuis quelques décennies. Je me suis imprégnée de cette culture jusque dans le tréfonds de mon âme.

_ Et alors ?! S’énerva Sixth. Qu’est-ce que j’en ai à foutre de ton CV ?!

_ Les ordres d’Apokalyps sont clairs. Je dois éliminer les Air-Lines et ramener le sixième parmi nous. Mais je refuse de simplement te ramener de force ! On va se battre ! Et si je gagne, tu me suivras !

_ Tu veux un duel ? Se désespéra Sixth en se frottant les yeux. Soit. Je suis ton homme.

Avant que Sixth n'ait eu le temps de se mettre en garde, Xander avait fondu sur lui et lui avait asséné un coup magistral dans la pomme d’Adam. Le Major recula sous la surprise mais fut à nouveau frappé à des endroits extrêmement douloureux. Le quatrième immortel maitrisait parfaitement le combat sous gravité zéro et virevoltait autour du géant des Air-Lines sans lui laisser le temps de pouvoir contre-attaquer. Désespéré, Sixth tenta de fuir à travers la station, talonné par Xander qui saisissait chaque ouverture pour le frapper durement.

Arrivé dans les vestiaires où étaient entreposées les combinaisons spatiales, l’Air-Line aux abois attrapa une bouteille d’oxygène et la fracassa sur l’Immortel lorsque celui-ci lui sauta dessus puis, dans l’espace d’un instant, alluma son briquet dans le jet d’air comprimé provoqué par la bouteille. L’explosion fut petite mais poussa Sixth hors de la salle. Il profita de ce répit pour aller se cacher dans un coin sombre de la station. Il se calma un peu et sa respiration inutile devint à nouveau normale. Il nota également que sa régénération s’accélérait à mesure que son esprit s’éclaircissait. Il fit la conclusion que sa capacité à guérir dépendait de son implication dans le processus de la même manière que des muscles fonctionnent mieux quand on est conscient qu’on les utilise.

_ Super info, Major. Se chuchota-t-il à lui-même. Et en quoi elle va te servir face à l’autre dingue ? A rien, bravo !

La station Phalanx fut secouée par un grand choc métallique qui la fit lentement tourner sur elle-même. Sixth leva les yeux en souriant.

_ Pas trop tôt. Dit-il dans un large sourire. Frooooost ! C’est l’heure de finir notre duel ! Amènes-toi, pauvre samouraï de mes deux !

Guidés par les insultes, Xander Frost trouva sa cible très facilement. D’autant plus que Sixth l’attendait. Pourtant, l’Archiviste se montrait plus sûr de lui dans cette seconde partie. Il ne laissait passer que quelques unes des attaques de l’Immortel et se permettait même d’attaquer dangereusement. Face à cette nouvelle vigueur, Xander utilisa ses pouvoirs. De ses mains, il lançait des souffles d’air glacés qui transformaient en glace tout ce qu’ils touchaient. La salle dans laquelle ils se trouvaient commença à ressembler à la banquise tant ses tirs étaient nombreux mais aucuns d’entre eux ne touchaient Sixth qui commençait à maitriser le combat sans gravité.

_ Mais c’est quoi ce bordel ? S’emporta Xander, frustré. Comment tu es devenu si agile en si peu de temps ?

_ Je t’expliquerais quand j’aurai gagné. Répondit Sixth en souriant de toutes ses dents.

Un déluge de laser fusa en direction de Xander depuis une porte. Ils couvraient Riptor, un télékinésiste cristallisé, qui contournait les tirs pour sauter sur leur adversaire. Il tenait une bouteille d’air comprimé surmontée d’un masque respiratoire. Lorsqu’il s’accrocha à Xander, il lui plaqua le masque de force sur la bouche et ouvrit la valve de la bouteille. Dans le même temps, toutes les portes de la salle furent fermées par des soldats, la rendant hermétique. Trop occupé à se débattre, l’Immortel ne remarqua pas que Riptor utilisait une main pour concentrer son pouvoir sur la glace qui commençait à se désagréger, remplissant la salle sans atmosphère de particules. Finalement, Xander réussi à porter sa main sur le ventre du mutant et envoya une dose massive de glace à l’intérieur de son corps, le tuant net.

_ Tu penses me battre en me remplissant les poumons d’air pour me les faire brûler ? Dit-il en se retournant vers Sixth, passablement énervé. Je ne te laisserai plus m’approcher, le sixième !

Sixth ouvrit son briquet en argent.

_ Pf ! Petit joueur ! Je n’ai pas besoin de t’approcher. Otes-moi d’un doute. H2O, c’est bien Hydrogène et Oxygène ?

Xander comprit en un instant qu’il s’était fait roulé en beauté. Depuis Mercure, Sixth avait entreprit de s’entrainer avec Kaï afin d’être prêt à affronter l’Immortel aux pouvoirs de glace. Le Pyromaniac ignorait évidemment la teneur de la mission de Xander mais il connaissait sa façon de penser, froide et logique, s’évertuant à éliminer toute trace d’émotions dans le processus de planification. Pourtant, suite à ses années de captivité au Japon, il était clair qu’il était obsédé par les duels à un tel point que c’en était devenu un point faible. Dès lors, Riptor avait dû apprendre à casser les atomes d’eau glacé et Sixth à manipuler l’énergie pyromantique pour provoquer une explosion. Ce qu’il réussit à faire en une semaine en rendant totalement inutilisable la principale salle d’entrainement du Black-Bird.

_ Désolé Rip’. Dit Sixth tristement en allumant son briquet.

L’explosion fut plus un flash très bref qu’un vrai déluge de flamme mais elle eut le mérite de carboniser l’intégralité de la salle, faisant même sauter les portes étanches sous l’effet de pression. Le corps inanimé de Riptor et celui de Xander furent réduit en un instant en un bout de charbon mais Sixth lança aussitôt une cristallisation pour achever son travail. Son entrainement intensif lui avait même permis de se protéger de l’explosion.

Lorsque le lien télépathique de la Cristallisation s’établit entre Sixth et sa cible, celui-ci tenta de toutes ses forces d’obtenir des informations sur sa femme. Tout d’abord, il ne vit que la planète où il avait rencontré Mantys lors de sa première mort. Une clairière parmi des arbres en fleurs blanches. Sans doute des amandiers. Puis il aperçut Apokalypse, de dos, s’exaltant tout seul.

_ Une fois les Air-Lines vaincus, la Terre sera à nous facilement ! Et qui contrôle la Terre, contrôle la galaxie !

La vision de Sixth se détourna d’Apokalypse. Il savait que c’était Xander qui avait détourné le regard à l’époque de ce souvenir. Sur le côté, éparpillés dans la clairière, se trouvait Mantys, Kaï et Sigma.

_ Espèce de gros crétin ! Tu n’es donc capable de réfléchir qu’à travers la violence ? Résonna une voix féminine de l’autre côté.

Le regard de Xander se tourna vers la voix et Sixth fut tellement surpris qu’il faillit lâcher sa Cristallisation. Le tout jeune enfant Lasty était de l’autre côté. Il devait avoir trois ans mais il était bercé par l’image transparente et tremblotante d’une femme. Christine ! Hurla la psychée de Sixth, car s’était bien l’image de sa femme qu’il voyait là. Ses longs cheveux blonds et bouclés tombaient merveilleusement sur ses épaules tandis que son regard se montrait courroucé.

_ Attention Christine ! Finit par dire Apokalypse. Nous te tolérons dans ce groupe parce que tu es la mère du petit ! Mais ce n’est pas pour autant que tu as ta voix au chapitre.

Christine se leva sans réveiller Lasty. Son image instable s’approcha lentement d’Apokalypse jusqu’à ce qu’elle soit juste devant lui. L’homme parfait la toisait d’une bonne tête et demie mais elle soutenait son regard. Ca, c’est ma petite tête brûlée, pensa Sixth.

_ Et qu’est-ce que tu va faire si je donne mon avis ? Tu vas encore me tuer ?

La Cristallisation s’arrêta à ce moment, laissant Sixth dans un état émotionnel déplorable. Il s’enferma dans sa chambre pendant une semaine. Le Capitaine, pourtant loin d’être à cent pour cent de ses capacités, le déclara en congés et reprit le commandement.

Ce fut durant cette semaine funeste, que les journalistes qui traquaient les actions des Air-Lines à travers la galaxie révélèrent l’existence du Secret Keeper et de l’escadron des Cristallisés à la Fédération. Bien sur, le fait que l’armée la plus élitiste de la galaxie utilisait des hors-la-loi et psychopathes notoires fit instantanément scandale. Le Fédérateur Fauless n’eut pas d’autre choix d’ordonner le rapatriement du Black-Bird sur Terre et la suspension de Via Aeris le temps d’une enquête pour savoir s’il y avait eu trahison.

Soucieux d’agir en premier lieu contre Apokalypse, Mantys proposa à Sharks de diviser leurs forces. D’un côté, les Air-Lines obéissaient et retournaient sur Terre en compagnie des Cristallisés qui avaient été identifiés par le reportage, de l’autre côté, les Immortels, les Bio-Weapons et les autres Cristallisés allait se cacher dans la ceinture d’astéroïdes proche de Mars. Sharks sonda profondément le regard bleu et surnaturel du premier Immortel. Il tentait de déterminer s’il s’agissait là d’un plan honnête ou l’opportunité pour le squelette de le trahir.

_ Tu me prépares un enfant dans le dos, tas de calcium ? Finit-il par demander.

_ Si on descend tous sur Terre, tu perdras définitivement toute possibilité d’agir et tu le sais très bien. Répondit la voix télépathique de Mantys. Les Bio-Weapons seront disséquées, les Cristallisés exécutés pour leurs crimes et les Air-Lines seront jetés en prison. Quant à nous, nous deviendront des sujets d’expériences pour percer le secret de notre Immortalité ou alors nous serons confiés aux bons soins des Fire Warriors. Et malgré toute l’affection que je porte à Hüter Der, leur Commandant Suprême, je dois avouer que cette femme me fout la trouille ! S’il y a une personne autre que toi qui pourrait mettre un terme à ce que nous sommes, c’est bien elle.

_ … Ok. Je vais prendre le risque. Se décida Sharks. Nous n’avons pas d’inventaire précis des vaisseaux se trouvant dans les hangars du Black-Bird. Montez à bord des chasseurs les plus gros pour en prendre le moins possible et direction la ceinture d’astéroïdes. Si Apokalypse lance un de ses projets de mégalomane, agissez en conséquence. Pendant ce temps, je révèlerai à la Fédération la Cristallisation en espérant que cela soit suffisamment probant pour nous disculper…

Lorsqu’ils se posèrent sur Terre, les Air-Lines durent faire face à une foule qui les avait déjà jugés coupable avant un quelconque procès. Ils traversèrent l’esplanade menant au bâtiment fédéral sous une pluie de détritus nauséabonds. Seul Sixth ne semblait pas se soucier de cette vindicte populaire tant il était déprimé. Les gardes du bâtiment les fouillèrent précautionneusement et leurs mirent des menottes. Les Air-Lines et les Cristallisés furent jetés dans les cellules individuelles du bâtiment fédéral tandis que Sharks fut menés devant le Fédérateur Fauless qui l’attendait avec un regard des plus triste.

_ J’imagine que je vous ai déçu, Fédérateur. Engagea Sharks sans laisser le temps à son supérieur d’ouvrir la bouche. Laisser en vie des hors-la-loi et des ennemis de la Fédération, utiliser les ressources du projet pour les loger et les laisser agir à leur guise, ce n’est pas là ce que l’on peut attendre du commandant de l’élite, n’est-ce pas ?

Fauless eut l’œil gauche qui tiqua. Il regarda par sa fenêtre pour apercevoir la foule compacte et hystérique qui s’était massée au pied de ce bâtiment. Aujourd’hui, le Fédérateur se sentait très vieux.

_ En effet, jeune homme, ce n’est pas ce que l’on peut attendre de vous. Répondit-il avec lassitude. Mais je suis persuadé que la situation ne se résume pas à ces quelques phrases. Mon expérience en politique me donne à penser que vous me cachez quelque chose. Expliquez-moi l’envers du décor et je pourrai peut-être vous éviter la corde.

Sharks tourna les yeux vers les gardes qui le serraient de près mais le Fédérateur le rassura en expliquant que ces hommes étaient formés à oublier ce qu’ils entendaient. Alors le capitaine des Air-Lines fit le choix de raconter à son protecteur toute la vérité sur ses activités depuis le début du projet, sans omettre aucun détail, contrairement à ses rapports officiels. Il expliqua Solar, la Cristallisation, le Temple, la vérité sur les Bio-Weapons, la création du Secret Keeper et bien sur, les Immortels. Fauless eut une réaction toute simple.

_ Et bien, vous n’avez pas eu une année très banale, Capitaine.

_ Comme vous le dîtes, Fédérateur.

_ Et vous êtes sûrs que ce Mantys ne vous manipule pas ? S’inquiéta le vieux Fédérateur habitué des manœuvres politiques. Ou la planète vivante ? Ou alors que l’un de vos Cristallisés n’a pas brisé son carcan ?

_ Nous avons eu trois cas de faille de Cristallisation et ils n’ont eu aucune conséquence. C’est tout juste s’ils ont rendus l’affrontement un peu plus difficile mais le fonctionnement de nos équipes et l’expérience acquise au cours de ces petits problèmes nous ont permis, un, d’anticiper, deux, de circonscrire, et enfin trois, d’éviter d’autres défaillances. Quant à la planète vivante, elle ne s’est pas manifestée depuis qu’elle nous a donné ces avantages et cette mission, et je doute qu’elle me donne de ses nouvelles.

_ Ne reste que le cas du squelette et de son groupe. Insista Fauless.

_ Je suis obligé de vous avouer que je suis un peu dans le flou avec celui-là. Dit Sharks, mal à l’aise. On ne peut pas le cristalliser et, pour l’avoir vu à l’œuvre, c’est un grand manipulateur. Pourtant, il me semble sincère. Apparemment, il veut vraiment retrouver ses compagnons et n’hésites pas à aider les Air-Lines sur nos autres missions. Mais ce n’est pas pour autant que je vais lui donner ma confiance absolue.

_ Que voulez-vous dire. Demanda Fauless, un peu inquiet.

_ J’attends de voir comment il va se comporter, maintenant que nous sommes immobilisés sur Terre. Il ne reste que deux Immortels à affronter et les deux vont certainement nous poser problème. Le premier est le fils de Sixth, mon second, et l’autre est celui à qui nous devons toutes ces attaques visant la Terre depuis quelques mois, Apokalyps.

Pendant que Sharks tentait de convaincre Fauless qu’il était fidèle à la Fédération, Apokalyps préparait son prochain plan avec le jeune Lasty. Comme à son habitude, la Terre était la cible, mais cette fois-ci, l’exécution en était confiée à Lasty. L’Immortel fou espérait que les Air-Lines et les traitres n’oseraient pas affronter le fils de Sixth.

_ Lasty, mon petit. Tu vas te rendre sur Pluton. Ordonna-t-il à l’enfant.

_ Bien Maitre Apokalypse. Répondit Lasty avec entrain. Et que devrais-je y faire ? Même les humains n’ont rien installé sur ce planétoïde.

Apokalypse sourit de toutes ses dents parfaitement agencées. Son plan lui semblait d’une telle perfection qu’il ne pouvait pas échouer.

_ Avant que les sauts hyperspaciaux ne permettent à ces fragiles humains de s’extraire du système solaire, ces derniers ont tenté une dernière fois de s’autodétruire en provoquant une troisième guerre mondiale. Expliqua l’homme parfait à son dernier fidèle. Elle n’a duré que quelques mois mais elle a prouvé que les humains étaient les maitres de l’industrialisation de la mort.

_ Des bombes nucléaires, Maitre ? Demanda naïvement Lasty.

_ Non ! Lui répondit-il en souriant narquoisement. L’arsenal nucléaire aurait irrémédiablement détruit la planète Terre. Les quatre ou cinq camps en présence ont chacun mis au point de leurs côtés des armées de robots tueurs extrêmement efficace.

_ Comme dans les films en 2 dimensions du vingtième siècle ? S’éclaira le jeune garçon qui s’abreuvait régulièrement de culture cinématographique. J’adore ! Et je vais jouer avec, c’est ça ?

Une barre traversa le front d’Apokalypse. Il avait beau être un grand stratège, il se laissait souvent décontenancer par l’esprit puéril de l’enfant qui pourtant visait extrêmement juste.

_ Oui, tu vas pouvoir jouer avec…

Apokalypse expliqua à Lasty que ces armées quasiment invincibles avait réduit de moitié la population mondiale en quelques semaines. Face à de tels massacres d’une précision et d’un sadisme peu commun, chaque camp eut la révélation qu’il fallait se retirer du conflit avant de causer l’extinction de l’humanité. L’armistice avait mené à la disparition des frontières et la naissance de la Fédération et de son organe exécutif : Le Sommet. Mais les robots de deux des camps avaient refusés d’arrêter le massacre. Fonctionnant sur pile nucléaire, capable de s’auto-réparer et de faire preuve d’initiative, ils représentaient un danger pour l’humanité toute entière. Fort heureusement, leurs conceptions comprenaient un point faible qui fut découvert par l’homme considéré comme le plus grand esprit du vingt-et-unième siècle, le professeur Koga. En ayant accès aux plans des robots, le génial scientifique comprit qu’ils pouvaient supporter d’agir dans tous les environnements de la Terre, même supporter un temps la lave mais leurs processeurs ne fonctionnerait plus correctement à une température inférieure à celle de l’environnement le plus froid de la planète. En clair, les robots se mettaient en veille lorsque la température descendait plus bas que – 200 degrés celsius.

_ Mais mettre en veille une machine, ce n’est pas l’éteindre. Remarqua Lasty.

_ Exactement. Répondit Apokalypse. D’autant plus qu’une fois en veille, les robots possédaient des sécurités mécaniques empêchant que l’on s’approche de leurs systèmes d’exploitations. La solution que trouvèrent les humains fut de les jeter à la surface gelée de Pluton et d’attendre patiemment que les piles nucléaires s’épuisent. Les humains ont… congelés vingt milles robots tueurs et les ont envoyés pourrir sur le petit planétoïde en le déclarant taboo. Personne ne doit s’approcher de cet endroit sous peine d’être éliminé après sommations. Ta mission est de te rendre sur Pluton, de réactiver cette armée et d’attaquer la Terre avec. En te concentrant sur le bâtiment fédéral, tu devrais obtenir la reddition du Sommet avant qu’ils ne trouvent le moyen de contrer tes robots obsolètes.

Lasty partit de la base d’Apokalypse à bord d’un vaisseau-planète volé. Seuls les vaisseaux de colonisation étaient assez gros pour accueillir l’armée mécanique. Malheureusement pour lui, une telle masse était aisément repérable. Mantys fut informé de son arrivée dans le système solaire presque instantanément. Avec sa flotte officieuse, il quitta la ceinture d’astéroïde et suivit son ancien disciple discrètement. L’impulsif Kai voulait attaquer de suite mais le squelette voulait en savoir plus avant d’agir. De tout temps, il était du genre à réfléchir avant de bouger et cela mettait l’immortel du feu dans des états proche de la crise de nerf.

Bien avant que Lasty n’atteigne l’orbite de Pluton, Mantys avait deviné sa destination mais il ne comprenait toujours pas comment Apokalyps allait contrôler l’armée des robots. Il hésita un peu trop longtemps à donner l’ordre à la flotte d’attaquer le vaisseau-planète. Lasty et son vaisseau s’approchaient dangereusement de la frontière installée par les humains plusieurs siècles auparavant. Des milliers de satellites possédant une panoplie très complète d’armes mortelles étaient disposés tout autour du planétoïde gelée et ne dispensait qu’une seule sommation avant d’ouvrir le feu. Mais l’enfant presque immortel n’avait pas l’intention de déchainer ce déluge. Tendant les mains devant lui, il ouvrit une faille dans l’espace, technique hérité de Mantys, pour faire passer son gigantesque vaisseau depuis les abords de Pluton jusqu’à sa surface sans passer par l’affrontement avec les satellites de défense.

_ Mmh ! Il a été bien formé le petit. Jugea froidement Xander en voyant cela. Si je ne me trompe pas, tu as mis quelques millénaires à faire pareil, n’est-ce pas, Mantys ?

_ Tu n’as pas idée. Répondit la voix télépathique du squelette, complètement désabusée. Ouvrez une communication vers la Fédération. Il faut qu’ils nous désactivent les satellites avant que Lasty ne prenne le contrôle des robots.

Sur Terre, le procès du Capitaine Sharks et de ses hommes avait commencé lorsque le visage de Sigma apparut sur la plupart des écrans de communications. Enchainé et menotté, Sharks faisait de son mieux pour se contrôler tandis que les procureurs fédéraux lançaient des accusations fantaisistes sur le compte des Air-Lines. Placé juste derrière lui, Rangers entendait la mélodie de son cœur devenir franchement désagréable et il faisait de son mieux pour calmer son Capitaine.

_ Patience, Capitaine. Répétait-il inlassablement. Ces accusations ne sont pas fondées. Elles ne tiendront pas.

La diatribe du procureur s’interrompit instantanément lorsque le visage parcheminé de Sigma apparut derrière le juge sur l’écran de six mètres.

_ Ici les dernières forces libres des Air-Lines. Déclara le vieil immortel. Nous faisons actuellement face à une crise majeure. Les ennemis de la Fédération ont réussi à poser le pied sur Pluton et ils ont certainement l’intention de réveiller l’armée de robots tueurs entreposés là. Ils ont passé la ligne de défense des satellites sans aucuns dégâts et ils sortiront de la même manière…

Sharks se retourna vers Fifty et lui demanda comment il était possible de réaliser un tel exploit. Fifty réfléchit intensément pour répondre à cette question en enlevant ces lunettes noires. Ces yeux presque blancs allaient de gauche à droite à toute vitesse comme s’il lisait.

_ Soit ils ont esquivé toutes les attaques. Avec un vaisseau suffisamment petit et maniable, c’est gérable. Mais s’ils veulent emporter les robots en dehors de Pluton, il leur faut au moins un vaisseau de classe Titan et ils ne sont pas assez maniables pour ça. Soit ils ont fait un saut hyperspatial juste assez court pour sauter la ligne de défense, elle est assez éloignée de la surface pour envisager ça…

_ Donc, c’est ce qu’ils ont fait. Conclue Sharks.

_ Nooon. S’insurgea Fifty. La proximité du planétoïde rend les anomalies gravitationnelles complètement aléatoires. Aucun pilote, aucune I.A ne serait capable de réaliser un saut pareil.

_ Un saut aussi court nécessiterait d’arrêter le saut à peu de chose près au moment où on le déclenche. Ajouta Sixth qui semblait enfin avoir fini de déprimer. Il y a forcément autre chose. Il ne faut pas oublier que c’est d'Apokalyps dont on parle.

_ Je suis sur que Fifty réussirait un tel saut. Assura Sharks en se retournant pour écouter Sigma.

Sigma continua en expliquant que ce qui restait de la flotte des Air-Lines allait charger dans cinq minutes pour empêcher le réveil des robots et il suppliait la Fédération de couper la ligne de défense le temps qu’ils passent afin de réduire les pertes de leurs côtés.

_ Cette fois-ci, cette merveilleuse machinerie que l’humanité a créée pour se protéger œuvre contre elle. Argumenta Sigma. Il faut absolument que nous passions. Et nous passerons, avec ou sans votre aide, dans le seul but de protéger l’humanité.

_ Il est doué, ce vieil enfoiré. Jugea Sharks. Rangers, comment réagit la cour ?

_ Ils sont indécis. Répondit le jeune soldat en se concentrant. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour convaincre le juge.

_ Nous sommes les Air-Lines et nous protégeons l’humanité. Conclu Sigma. Même désavoué par le Sommet, nous nous sacrifierons tous s’il le faut…

La liaison fut coupée. Une équipe de technicien avait enfin trouvé la faille dans les systèmes de liaison. Le procureur en chef retrouva son aplomb et sa morgue habituelle. Dans son costume gris hors de prix et avec son attitude arrogante jusqu’à l’excès, il dégouttait profondément Sharks.

_ Quel bel exemple de démagogie. Commença-t-il avec un petit sourire. « Nous sommes les Air-Lines » ! « L’ennemi vient de se poser sur Pluton et compte réactiver les robots tueurs » ! « Nous allons charger donc éteignez le système de défense » ! De belles paroles en vérité. Mais on peut voir les choses différemment. Il n’y a pas « d’ennemis » sur Pluton hormis les hommes que Sharks n’a pas jugé bon de livrer à la Fédération, et qui sont, je le rappelle pour mémoire, des criminels coupable de crime contre l'humanité ! Ces hommes veulent avoir accès à ce que nous connaissons de pire en matière de méthode d’extermination dans le seul et unique but de faire s’échapper leur leader ! L’homme qui est certainement le seul ennemi de l’humanité. J’ose l’affirmer ! Le Capitaine Shar…

Le procureur fut pris soudain d’une terreur panique. Son corps fut paralysé par l’effroi. Il avait l’impression que les couleurs perdaient de leur intensité et que la lumière baissait graduellement. Il se retourna vers le banc des accusés et aperçut le regard noir et courroucé que lui jetait Sharks. On aurait dit que l’homme enchainé pouvait le tuer rien qu’en le regardant. Le procureur sentit son estomac se nouer et il se retint pour ne pas se faire dessus. Rangers posa ses deux mains menottées sur l’épaule de son Capitaine et ressentit un intense courant électrique lui bruler les paumes.

_ Hng. Non, Capitaine. Chuchota-t-il en espérant le calmer. Battez-le sur son terrain. Ce n’est qu’un beau parleur. Vous valez mieux que ça.

Sharks se leva et toute l’assistance s’enfonça dans ses sièges. Le jeune commandant des Air-Lines semblait tous les dominer alors qu’il était au point le plus bas de l’amphithéâtre qui tenait lieu de cour de justice.

_ Quel beau discours empreint d’humanité, procureur fédéral Maxheir. Parfaitement maitrisé, jouant avec les émotions, utilisant les failles de votre adversaire. Rien à redire. A ceci près que vous êtes dans le faux d’un bout à l’autre. Premièrement, les robots tueurs ne font pas de différence depuis que leurs créateurs leur ont ordonné de s’arrêter. Si mes hommes tentaient de les réactiver, ils seraient les premiers à se faire tuer. Deuxièmement, puisqu’ils ont l’intention de passer avec ou sans le consentement de la Fédération, il serait totalement débile, voire contre-productif, de prévenir les autorités de leur intention de se rendre sur Pluton. Troisièmement, cette communication sonnait plutôt comme un appel à l’aide. Ils sont en sous-effectifs, sous-équipés, et ils vont devoir lutter à la fois contre les systèmes de défense de la Fédération et contre notre ennemi. Il est clair qu’il faut aller les aider. Si vous ne voulez pas envoyer les Last Wall basés sur Terre par peur d’un coup d’état ou autre, dépêchez au moins les Techno-Titans de Mars. Quatrièmement, vous osez imaginer que je risquerai l’extermination de l’humanité pour m’évader mais mon pauvre, je n’ai pas besoin d’une armée de robot tueur pour ça ! Fédérateur Fauless ! Puis-je le démontrer ?

Toute l’assistance se tourna vers la personne à qui s’était adressé Sharks. Le Fédérateur assistait incognito au procès. Il avait été convaincu de l’innocence de son protégé mais ils avaient tous deux conclus qu’une grâce ne ferait qu’affaiblir Fauless auprès de l’opinion publique. D’ailleurs, les Air-Lines ne seraient plus aussi efficace si cette même opinion publique soupçonnait que leur grâce ne soit qu’une corruption de plus. Sharks avait donc accepté la mission de prouver seul son innocence. Mais, inquiet, le Fédérateur n’avait pas pu s’empêcher de s’infiltrer parmi les spectateurs. Le vieil homme se décida à se lever. Il enleva sa casquette et de sa voix la plus autoritaire il demanda :

_ Expliquez-nous d’abord vos intentions, Capitaine Sharks !

Sharks attrapa Rangers par les épaules et le fit passer devant lui comme s’il ne pesait rien. Le jeune soldat observa toute l’assistance d’un air inquiet.

_ Voici le soldat Rangers. Commença Sharks sur un ton de présentation. Si quelqu’un s’est donné la peine de lire l’intégralité de nos dossiers, il sait que ce soldat est le plus faible d’entre nous. Ses capacités physiques sont en deçà du minimum que l’on demande aux Commandos Requin. Il n’a jamais fini un de mes entrainements debout !

_ Et alors ? Intervint Maxheir. Vous nous prouvez juste que ce soldat est un Air-Line pour d’autre raison que vos critères de recrutement. Vous voulez qu’on vous accuse de corruption, aussi ?

_ Non, j’affirme juste que cet homme est pourtant capable de défaire les 47 gardes de cette salle sans en tuer un seul et sans être arrêté par aucun d’entre vous. Dit Sharks en fusillant le procureur du regard.

L’assistance, qui jusqu’ici, chuchotait bruyamment, se tut. Le ton tranchant de Sharks ne laissait aucune place au doute. Il savait que son soldat pouvait le faire.

_ Une fois cet exploit réalisé, vous comprendrez peut-être que nous n’aurions aucun besoin d’utiliser des robots obsolètes pour mener un coup d’état. Ajouta Sharks d’un ton faussement désinvolte.

Le juge, qui était sensé réguler le débat, ne savait pas trop quoi faire. L’idée que sa cour se transforme en champs de bataille ne lui plaisait pas mais l’aplomb du Capitaine Sharks le décontenançait comme le reste de l’assistance. En fait, le juge avait envie de voir ça. Le plus faible des Air-Lines affrontant les gardes de la cour de justice. C’était le genre d’exploit dont parlaient les journalistes. Le genre d’exploit que l’on ne voyait habituellement qu’en photo ou à la télévision. Le juge fit le choix d’attendre.

_ MAIS NOUS SOMMES LES AIR-LINES ! Hurla soudain Sharks. NOUS PROTEGEONS L’HUMANITE ! ET CHAQUE HOMME QUE JE TROUVERAI QUI AURA CET IDEAL EN LUI SERA UN AIR-LINE A MES YEUX ! PEU M'IMPORTE SES CAPACITES PHYSIQUE ! PEU M’IMPORTE SON PASSE ! MOI-MEME, JE SUIS LOIN D’ETRE UN SAINT ! Rangers ! A vous de jouer.

Sans une seconde d’hésitation, Rangers fonça sur le garde le plus proche et l’assomma d’un coup de genoux dans le nez. Récupérant l’arme du garde avant d’être retombé au sol, le soldat à l’oreille d’or tira dans l’épaule des cinq gardes qui avait réagi le plus vite et qui avaient levé leurs armes. Réalisant qu’il était à découvert, il passa derrière le podium du juge ce qui fit hésiter les gardes qui arrivaient. Erreur fatale, chacun de ces douze hommes reçut une balle dans l’épaule. L’instant d’après, Rangers avait sauté dans la foule.

Pendant ce temps, les Air-Lines n’esquissaient pas un geste. Ils étaient tenus en joue par une vingtaine de garde qui les cernait. Dans la foule, on entendit des bruits de bagarre et d’os qui craquent. Rangers venaient de se débarrasser de cinq autres gardes et ceux qui restaient commençaient à devenir vraiment tendus. Ils ne cessaient de donner des ordres contradictoires.

Un des gardes, pris de panique, abandonna son poste et tenta de s’enfuir. Une erreur que ne lui pardonna pas son supérieur qui l’abattit dans le dos. Il n’eut pas le temps de savourer son geste, quatre balles vinrent se loger dans chacun de ses coudes et de ses genoux. L’arme de Rangers était maintenant déchargée, il la laissa tomber. Bien placé en arrière par rapport au groupe des Air-Lines, il envisagea une attaque qui impressionnerait. Rangers émergea de la foule d’un bond et lança depuis les airs un Tsunami Wave par chaque main, balayant les dix-neuf hommes qui tenaient en joue ses camarades. Ramassant une nouvelle arme, le jeune soldat Aquanaute tira dans les genoux des quatre derniers gardes puis il lâcha son arme et posa les mains sur sa tête en signe de reddition.

_ Mission accomplie. Dit-il fièrement mais un peu essoufflé. Et avec les menottes, sil vous plait.

_ Pas exactement, soldat. Lui répondit Sharks avec son ton tranchant habituel. Qu’est-ce que je vous ai appris, soldat ?

_ Quoi ? Demanda Rangers en se retournant. Oh !… « On ne se relâche que lorsque le champ de bataille est très loin derrière ». Pardon Capitaine.

L’un des premiers gardes blessés s’était relevé et tenait son couteau de combat sous la gorge de Sharks. Celui-ci n’avait esquissé aucun geste pour se défendre.

_ Votre mission est d’incapaciter chacun des gardes de cette cour sans les tuer, soldat. Vous n’avez pas encore échoué. Répondit Sharks à l’excuse de Rangers. Ce n’est pas le moment d’être désolé. Utilisez votre Jet Stream.

Jet Stream était une évolution du Tsunami Wave. Rangers s’était rendu compte qu’en compressant au maximum le courant qu’il produisait, l’eau devenait plus tranchante qu’une lame. De plus, le petit volume occupé par cette eau la rendait d’une précision extrême. Rangers lança son index et son majeur tendus vers le garde en invoquant son attaque. Un minuscule jet d’eau partit à une vitesse supersonique, tranchant le couteau puis les chairs du garde qui perdit instantanément l’usage de son bras. Blood, qui était au fond du groupe avec Angel, regarda sa montre.

_ 42 secondes. Dit-il simplement.

_ Pas mal pour « le plus faible d’entre nous ». Répondit Angel en se retenant de parler plus. Parfois, le Capitaine est démoniaque.

Aux alentours de Pluton, Mantys attendait patiemment tandis que Kaï tempêtait.

_ On perd du temps, squelette ! Disait-il, énervé. Le temps que les humains désactivent la barrière, Lasty, lui, aura activé les robots !

_ Certes mais la ligne de défense est toujours active. Lui répondit le premier Immortel. Si on tente de passer, on se fera déchiqueter. Je sais que l’on y survivrait mais certains d’entre nous ne sont pas immortels, je te rappelle.

_ Oh ! Mais il y a des fois, tu me sidère par ta bêtise ! Et pourtant tu es le gars le plus intelligent que je connaisse. Hurla Kaï en se cognant la tête. Ouvre un tunnel entre ici et la surface comme a fait ton disciple. C’est toi qui lui as appris cette techniiiiiique !!!

Les rares muscles faciaux de Mantys se tendirent à l’extrême. Comment avait-il pu omettre ce détail majeur ? Et le fait que ce soit Kaï, qui avait toujours été trop impulsif pour mettre au point une stratégie à tiroir, qui le lui fasse remarquer, était le plus humiliant pour le squelette. Pourtant il se rasséréna très vite et visant l’espace avec sa main droite, il ouvrit un vortex pour faire passer son armada à la surface de Pluton.

La petite flotte arriva dans l'atmosphère de Pluton tandis que Lasty se faisait tirer dessus par une multitude de robots tueurs. En effet, dès que ceux-ci avait été décongelés par le jeune garçon, ils l'avaient pris pour cible, obéissant à leur programme. Cependant, le dispositif créé par Mantys empêcha Lasty de succomber à ce déluge de feu. Le presque immortel resta planté là pendant un moment pour démontrer sa non-mortalité puis prit la parole en direction du robot le plus proche de lui.

_ Je ne peux pas mourir, robot. Suis-je un être humain ?

Le robot cessa instantanément de tirer, suivi de prés par tout ses semblables. Sa carcasse en ferraille noire était constellé d'étoile de givre ce qui donnait un reflet presque vivant sur les caméra qui lui servait d'yeux. Il traita l'information en quatre secondes et sept dixièmes.

_ Non. Vous êtes visiblement un être supérieur. S'exprima-t-il avec une voix visiblement électronique mais néanmoins parfaitement humaine.

_ Dorénavant je serai votre commandeur. Je vais vous amener sur Terre pour que vous puissiez mener à terme votre mission. Es-tu d'accord avec ça, robot ?

_ Nous devons mener à bien l'extermination de l'humanité. Si vous pouvez nous permettre cela, je suis d'accord.

_ Bien. Télécharge cette donnée dans tes congénères et préparez-vous à la guerre. Ordonna Lasty. Les vaisseaux qui arrivent viennent pour vous contrer. Il se peut qu'il y ait des personnes semblables à moi, considérez-les comme des ennemis à moins que je ne vous dise le contraire.

_ Bien, commandeur. Répondit le robot en émettant un sifflement aigüe signifiant qu'il était en train d'obéir à l'ordre du disciple d'Apokalyps.

Très vite, un premier régiment de robot s'installait entre Lasty et la position de la flotte des Air-Lines tandis que d'autres robots commençait à décongeler leurs congénères en leur installant des dispositifs chauffant sur la poitrine. Lasty en avait amené vingt milles avec lui dans le vaisseau-planète.

De l'autre côté, Mantys ordonnait à sa flotte de bombarder les robots en force. Il préférait éviter le corps à corps autant que possible. Malheureusement pour lui, les robots avait beau ne pas avoir suivi les évolutions technologiques, ils savaient parfaitement ce qu'étaient des réacteurs, déceler des réserves d'énergies ou encore comment détruire des armements. En peu de temps, de nombreux vaisseaux Air-Lines se crashaient à la surface de Pluton, même si beaucoup de robots avaient été abattus dans la même période. Mantys, Sigma, Kai, Xander ainsi que les Bio-Weapons émergèrent des décombres de leurs vaisseaux en espérant que leur collègues mortels survivraient à ces crashs. Sans se concerter, ils se lancèrent à corps perdus dans la bataille. Plusieurs cristallisés les rejoignirent bientôt mais l'infériorité numérique face à des robots ne connaissant pas la fatigue les mena très bientôt à former le dernier carré. Alors que les robots allait donner l'hallali, Lasty les stoppa.

_ Et bien Maitre Mantys, vous voilà dans une bien vilaine posture. Pérora l'enfant. Votre amour des humains vous a mené à votre perte.

_ C'est Apokalyps que j'entend là, mon cher disciple. Lui répondit avec calme le squelette. Tu crois réellement pouvoir prendre la Terre avec ces carcasses rouillées ?

Lasty fit une moue amusée. Il était sûr de lui, sûr du plan de son maitre.

_ En les amenant dans des points stratégiques... Oui. J'ai bien retenu vos leçons sur la nécessité de toujours prévoir des bifurcations et des tiroirs dans mes plans. Par exemple, utiliser ce joli dispositif que vous m'avez implanté pour être immortel en votre présence, je n'aurais sans doute pas pu mater les robots sans ça.

Kai, toujours aussi impulsif, avait profité de l'échange entre le maitre et l'élève, pour charger un maximum de son énergie pyromantique dans sa main droite, qu'il gardait dissimulé par rapport à Lasty.

_ Ca suffit sale gamin ! Prend-toi ça ! Hurla l'immortel rouquin en sortant du cercle de ses amis.

_ Ne fais pas ça imbécile. Hurla Xander en tentant de l'arrêter.

_ TIDAL VULCAN ! Lança Kai en même temps qu'un déferlement de lave sortait de ses mains en direction de Lasty.

Lasty se recroquevilla pour encaisser l'attaque brûlante tout en tournant une mollette sur la machine recouvrant sa poitrine. Le flot de lave de Kai dura une bonne minute tandis que les cristallisés reprenait la bataille pour abattre les robots qui les encerclaient. Lorsque Kai relâcha la pression, complètement essoufflé par son exploit, plus aucun robot ne les entourait. Seul restait la forme carbonisé de Lasty.

_ Et voilà, j'ai carbonisé tout les robot qui nous visaient. S'enorgueillit le Pyromaniac. Et Lasty va survivre à ça, donc, le sixième sera content.

Xander le frappa très fort à l'arrière de la tête.

_ Espèce de crétin absolu ! Lui cria-t-il dessus. Ca t'arrive parfois de réfléchir ?

_ Mais quoi ? Pleurnicha Kai.

_ Tu as détruit tout les robots devant toi, Kai. Dit Lasty pendant qu'il se régénérait. Mais combien d'entre eux, as-tu libéré de leur prison de glace en la faisant fondre juste derrière moi ?

_ Quoi ? Quoi ? Bégaia l'impulsif.

_ Ces trucs sont capables sont capables de résister à la lave. Lui expliqua Xander. T'aurais pu t'en rappeler.

La majeure partie des vingt mille commença à sortir de la glace, réactivé par la chaleur de l'attaque de Kai. Celui-ci se rappela l'une de ces anciennes vies, quand il vivait sur Terre avec le professeur Koga durant la troisième guerre mondiale. L'homme le plus intelligent de la planète lui avait conseillé de ne jamais se déchainer face à ces robots mais au contraire garder son énergie dans ses mains et les détruire un par un.

_ Je... Suis... Désolé, les amis. Je suis un imbécile. S'excusa Kai.

Lasty venait de finir de guérir et partait dans un grand rire victorieux. Sigma tourna son regard vers ses compagnons pour compter combien ils étaient encore. Quatre immortels qui survivraient non sans douleur, vingt-sept cristallisés qui se battraient jusqu'à l'épuisement total de leurs forces, face à environ vingt milles robots tueurs que quasiment rien ne pouvaient arrêter. Le bilan était en leur défaveur. Sigma ferma les yeux un moment pour tenter de trouver une solution mais rien de ce qu'il pouvait imaginer ne lui semblait viable. Tout absorbé dans sa réflexion qu'il était, il n'entendit pas les bruits de bombardements et les cris de joie de ses amis. Ce fut le hurlement de rage de Lasty qui le ramena à la réalité.

Il n'avait pas fallu longtemps au juge pour prendre sa décision une fois la démonstration de puissance de Rangers terminé. Les Air-Lines s'étaient montrés calme tout au long de l'exercice et Rangers n'avait tué aucun des gardes, tandis que dans l'autre camp, par trois fois, on avait fait preuve de lâcheté et de déloyauté. Les hommes du projet Via Aeris furent acquittés sans délai, y compris les Cristallisés. A la seconde où le marteau du juge eut frappé son troisième coups validant ainsi l'acquittement, Sharks, suivi de près par la totalité de ses hommes, fit sauter ses chaines par la force et partit en courant de la cour de justice. Devant l'incrédulité du public, Faulless reprit la parole.

_ Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas ? S'amusa-t-il. Ces hommes protègent l'humanité. Là-bas, sur Pluton, se trouve une armée de robot tueurs prête à nous attaquer et les Air-Lines, n'écoutant que leur courage, vont aller au devant du danger et se positionner en première ligne. J'ordonne que les lignes aériennes soit nettoyé afin de leur permettre de décoller le plus rapidement possible. Le Black-Bird et le Secret Keeper doivent être évacué immédiatement par les personnes ne faisant pas partie de leur personnel habituel. Les techno-Titans de Mars doivent dès maintenant partir vers Pluton pour prêter main-forte à nos héros ! Les Last Wall sont également mis en état d'alerte mais ne quitteront pas encore la Terre. Faîtes désactiver la ligne de défense de Pluton !

Le temps que le Fédérateur n'ait fini son discours, Sharks arrivait à la sortie du bâtiment fédéral où l'attendait une foule aussi dense que lors de son arrivée. Pourtant, cette fois-ci, il ne fut pas accueilli par une pluie de détritus mais par un tonnerre d'applaudissement. Entièrement voué à son objectif, il trouva quand même le temps de se dire que la foule était incroyablement versatile. Le reste de ses hommes ne traversa pas cette mer d'admirateurs avec autant de dédain et beaucoup firent comme Fifty et levèrent le poing droit en l'air pour répondre à la liesse générale mais une fois entré dans le Black-Bird ou le Secret Keeper, ils étaient redevenus les Air-Lines et remplissait leurs tâches avec un professionnalisme impressionnant.

_ Fifty, combien de temps pour arriver sur Pluton ? Demanda Sharks en s'asseyant dans le fauteuil de commandement.

_ Ben, en vol conventionnel, avec nos moteurs ultra perfectionné... environ une heure, capitaine. Fit semblant de réfléchir Fifty.

_ Et en saut hyperspacial ? Continua avec le même sérieux le capitaine, sachant très bien que la réponse était IMPOSSIBLE.

La salle de commandement se figea un instant pour entendre la réponse de Fifty. Toute personne ayant quelque notions de navigation savait qu'on ne faisait pas de saut hyperspaciaux à l'intérieur d'un système solaire en raison des nombreuses perturbations gravitationnelle causées par les planètes. En plus, Fifty le lui avait rappelé durant le procès. Pourtant, Fifty affichait son sourire habituel.

_ Ben, si quelqu'un me remplace le temps de sortir de l'atmosphère terrienne. Je pense que je peux finir mes calculs d'ici dix minutes, surtout si Dave et Burnz m'aident un peu. C'est bien ce que vous vouliez, capitaine ?

A la seconde où Sharks avait dit qu'il était persuadé que Fifty pourrait réaliser un micro saut pour traverser la ligne de défense de Pluton, le pilote s'était persuadé qu'il devrait effectuer un saut à travers le système solaire. Il avait donc pris l'initiative en commençant à calculer des trajectoires pendant que Rangers faisait son tour de force. La manœuvre restait toutefois suicidaire mais tout le monde savait qu'il n'y avait pas d'autre choix. Sharks prit les commandes depuis son poste. C'était un système de commande simplifié mais il pouvait sans problème piloter le Black-Bird pour toutes les manœuvres standards. Fifty posa sur son écran tout un tas d'équations que Dave Glory et Burnz se mirent à vérifier et corriger. Celles-ci ne comportaient que très peu d'erreurs et étaient surtout dues au fait que Fifty ne disposait pas de capteur lorsqu'il avait établis ses trajectoires durant le procès. Au bout de neuf minutes, les trois étaient suffisamment sûr de leurs équations pour valider le saut.

_ Rangers, si je réussi ce coup là, ton exploit de tout à l'heure va complètement être oublié. Tenta d'ironiser Fifty.

_ Oui mais si tu te plantes, il n'y aura plus de Terrien pour s'en rappeler non plus. Lui répondit Rangers, amusé. Alors dans tout les cas, j'ai perdu.

_ On se calme, les Aquanautes, et on se concentre. Ordonna Sixth qui semblait avoir un peu retrouvé de son aplomb. Nous nous dirigeons vers une zone de guerre. Je veux que vous soyez concentré à cent pour cent.

Fifty se retourna vers son écran et prit une grande inspiration en attrapant la manette de saut.

_ Allez, c'est le moment de prouver ma réputation. Je suis le meilleurs pilote de la Fédération ! Hurla-t-il en poussant la manette pour se convaincre lui-même.

Le saut à travers le système solaire avait été presque parfait. Fifty avait omis de prendre en compte la poussée supplémentaire de compensation car le Secret Keeper était arrimé au Black-Bird. Du coup, les deux vaisseaux s'était retrouvé dans la fine atmosphère de Pluton plutôt que dans son orbite directe. Quelques manœuvres de redressement risquées pour éviter le crash et Sharks ordonnait un bombardement massif de la masse de robots qui avait été repéré par Rangers sur les radars. Le rayon laser 4000mm, même sans interface humain/machine se montrait particulièrement dévastateur. Très vite, ce fut Lasty qui se retrouvait quasiment seul face aux immortels et aux quelques cristallisés, très vite rejoint par Sharks, Sixth, Rangers, Angel, Blood et Fifty. Sharks posa la main sur la poitrine de Sixth et le fusilla du regard. Sans une parole, le capitaine disait à son second de le laisser faire. Sixth se mordit la lèvre inférieure et obtempéra, laissant son supérieur s'avancer vers son fils. Sharks voyant Lasty sur ses gardes, ce trop jeune enfant avec le regard d'un guerrier, eut un flash perturbant : un jeune enfant blessé, pleurant et perdu sur un tas de cadavres ensanglantés. Il chassa cette image dérangeante en regardant Mantys puis se concentra à nouveau sur Lasty.

_ Tes robots sont quasiment tous détruit. Tu es cerné. Nous te surpassons en puissance et en intelligence. Avait-il énuméré sans malice, faisant simplement le constat de la situation dans laquelle se trouvait le jeune garçon. Veux-tu te rendre ?

_ Jamais ! Hurla Lasty en chargeant le soldat.

Sixth esquissa un mouvement mais Rangers et Angel le retinrent, ne sachant pas pour qui le géant interviendrait. Sharks fit un simple geste pour esquiver la charge désespéré et du tranchant de la main, il assomma le fils de Sixth.

_ C'est fini. Se rassura le Fire Warrior. Enfin.

_ Pas exactement. Lui répondit Sharks en attrapant Lasty par les cheveux qui gémit légèrement sous la douleur.

Sharks lança une cristallisation à bout portant dans le visage de l'enfant et comme toujours, il établit une connexion télépathique avec l'inconscient du jeune garçon. Mais tout ce qu'il vit, c'était Apokalyps se tenant debout face à lui dans un grand halo de lumière verte.

_ Je t'attend, Sharks. Dit l'homme parfait en souriant paisiblement.

Sharks finit sa cristallisation et déposa doucement Lasty par terre. Enfin, Sixth avait retrouvé son fils. Ainsi se termina l'affaire de Pluton et le procès des Air-Lines. Quelques heures plus tard, les Techno-Titans arrivèrent enfin sur Pluton et servirent à faire le ménage. Les derniers robots tueurs furent exterminés pour enfin régler ce problème vieux de plusieurs siècles. Pourtant, l'un d'entre eux fut épargné grâce à l'intervention de Mantys. Il avait détecté, dans une carcasse dont il ne restait plus que le torse et un demi visage, quelque chose d'intéressant et voulait fortement essayer de développer son potentiel. Etant donné que le robot ne possédait pas de membre et ne semblait pas pouvoir être un danger, Sharks autorisa Mantys a travailler sur son programme mais pas de lui donner de quoi se mouvoir et à la condition que Nek et d'autres Air-Lines puissent vérifier le code source du robot à chaque instant.

Après l'affaire des robots plutoniens, les Air-Lines furent cantonnés sur Mars pendant une semaine, sous la surveillance des Techno-Titans. Le temps de clarifier certaines obligations administratives. Sharks reçut l'ordre d'écrire un rapport complet concernant toutes leurs activités officieuses depuis le début du projet Via Aeris. Ce rapport confidentiel ne serait lu que par les membres du Sommet et remit à la Commandante Suprême des Fire Warriors qui avait pour ordre de vérifier en fonction des connaissances des archivistes que les Air-Lines ne s'éloignaient pas des intérêts de la Fédération. Le capitaine qui avait pris sur lui de tout consigner dans un rapport secret depuis bien longtemps le remis très vite au Fédérateur Fauless. Ce fut la vérification du Sommet et des Fire Warriors qui prit plusieurs jours durant lesquels les Air-Lines restèrent en alerte, persuadés qu'ils risquaient l'anéantissement prochain.

Enfin, le septième jour d'une attente épuisante psychologiquement, un message des Fire Warriors mit fin à cette torture. Il était signé de la main de Hüter Der elle-même et ne comportait que deux phrases à l'attention du capitaine Sharks : "Les Air-Lines sont innocents et œuvrent pour le bien de la Fédération. Le squelette immortel œuvre pour le bien de l'humanité." Sharks archiva de suite cette missive et attendit le message du Fédérateur Fauless qui allait bientôt suivre. Lorsque le visage parcheminé du vieillard apparut sur l'écran, il arborait un sourire de satisfaction qui le rajeunissait un peu.

_ Sharks, la galaxie attend que sa police se remette en route. Dit-il, désinvolte.

_ A vos ordres, Fédérateur. Acquiesça le jeune soldat avant de se retourner vers ses hommes. Air-Lines ! Nous nous remettons en chasse ! Il y a quelque part dans cette galaxie un immortel que nous devons arrêter !

_ Oui, mon capitaine. Répondirent en cœur tout les Air-Lines présents sur la passerelle du Black-Bird.

Une journée après le départ de Mars, Sharks fut convié à se rendre à bord du Secret Keeper pour assister en tant qu'observateur à une réunion des Immortels. Il était temps que Sixth en apprenne plus sur ce qui était arrivé à...

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