Chapitre 29

5 minutes de lecture

Ecrit en écoutant notamment : S3RL - Rave Boy [UK Hardcore]


— Oh, t’es sûr de toi ? J’ai fini par comprendre qu’il ne faut pas trop te brusquer !

— Ne te fais pas de souci, cette fois, c’est moi qui me mets un coup de pied au cul… pour me prendre une bite dans le cul, terminé-je en m’esclaffant.

Nous retournons ensuite à la maison, alors que j’ai passé mon bras derrière son dos pour montrer que tout va bien. Cette façon de nous tenir ne manque pas d’attendrir nos parents. En effet, mon père est rentré entre temps et affiche un large sourire en nous voyant. Après tout, il a bien raison, que y a-t-il de plus beau dans ce monde que deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années heureux l’un avec l’autre ?

Je me surprends même à penser que le fait que Renan se soit tapé cet autre mec n’est pas forcément une mauvaise chose ; on peut dire que ça va m’aider à me dépasser, ou du moins à paraître un peu plus normal aux yeux de mon petit ami ! Pour éviter de me crisper, j’essaye juste de ne pas trop les imaginer tous les deux ensemble.

Le soir, nous regardons tous les deux un film dans ma chambre, que nous avons choisi pas trop intellectuel, afin de ne pas complètement perdre le fil à chaque fois qu’une irrépressible envie de nous embrasser nous embrase soudainement.

Bien que nous soyons de plus en plus distraits à mesure que le film avance, je lui rappelle que je compte cette fois bien sortir le grand jeu le lendemain, quand nous serons plus tranquilles et pourrons nous lâcher sans craindre de trop faire gémir le lit. Heureusement, c’est cette fois-ci plutôt un sentiment d’excitation qui me tient éveillé un peu plus tard que mon amoureux, mais ce n’est pas grave ; demain, pas besoin d’aller en amphi à huit heures et demie !

Le lendemain, j’ouvre les yeux plus motivé que jamais. Le seul souci, c’est que je tiens évidemment à honorer ma promesse, mais je ne sais pas trop comment lancer les hostilités ; d’habitude c’est plutôt lui qui s’en charge. Faire ça le matin, je trouve ça un peu bizarre, alors je préfère attendre quelques heures, et nous occupons d’abord notre matinée à nous affronter sur quelques matchs de tennis de table sur ma terrasse. Il n’est pas mauvais le bougre ! Il maîtrise les balles coupées à la perfection, ce qui me donne du fil à retordre pour les renvoyer sans qu’elles finissent dans le filet. Nous arrêtons une fois qu’il a gagné trois manches à deux, et décidons ensuite d’aller nous promener dans ma petite ville d’Aubenas, en cherchant par la même occasion un sandwich à emporter dans une épicerie. Il apprécie l’ambiance typiquement provençale des rues, qui transparaît d’ailleurs de plus belle lorsque les touristes sont peu nombreux à arpenter celles-ci.

De retour chez moi, Renan me fait bien comprendre que ce n’est pas l’heure de la sieste, même si nous comptons bien utiliser plus ou moins le même matériel ! Par acquis de conscience, avant que nous nous lancions dans l’action, je lui demande s’il lui reste encore des préservatifs.

— Pas de souci, j’ai prévu large ! me sourit-il de toutes ses dents, sortant le paquet de son sac. Et je n’ai même pas dû les acheter, avec l’asso gay, on en reçoit des colis entiers grâce à tous les partenariats qu’on a !

— Tant mieux !

Je ne sais pas si j’ai réussi à m’auto-persuader que ça se passera bien, mais je me sens encore très à l’aise pour le moment. Sans qu’il s’y attende, je le ceinture et vais le plaquer délicatement sur le canapé du salon, qui est juste à côté. Son expression surprise ne dure pas bien longtemps, avant qu’il ne m’attire face à lui par ma nuque, et m’embrasse comme un mort de faim. Nous ôtons d’abord simplement le haut, et je viens doucement faire pression avec mon torse contre le sien, alors qu’il enserre mes jambes à l’aide des genoux.

Pour l’instant, nous parlons très peu, étant à l’écoute de nos sensations, et nous nous caressons de manière presque instinctive. D’ailleurs, si c’est toujours bien mon instinct qui a décidé que ma main gauche devait aller rendre visite à son entrejambe – laquelle est encore couverte par son pantalon –, c’est que j’ai bien une bonne part d’homosexualité dans ma composition !


Je m’amuse à déboucler sa ceinture à l’aveugle, puis à descendre avec précipitation son pantalon et son boxer à la fois, avant d’éprouver une grande satisfaction quand je me saisis enfin son sexe, bandé plus fort qu’une arbalète grâce à mes soins ! Divers sentiments confus, mais dont le mélange produit un résultat aussi grisant qu’électrisant me font me rendre compte qu’il faut parfois avancer sans réfléchir pour profiter au maximum de l’instant. Lorsque Renan fait de même avec mon sexe, puis qu’il m’ordonne de me mettre sur les genoux avant d’attaquer celui-ci avec les lèvres, je suis malheureusement contraint de l’arrêter après à peine plus d’une minute, tant mon émoi est puissant. Pour faire un peu redescendre la pression de mon côté, je me dégage, puis laissant mes questionnements de côté, j’approche ma bouche de son sexe.

C’est un peu comme lorsqu’on s’apprête à plonger d’un trois mètres pour la première fois, sauf que cette fois, au lieu de prendre son élan et de basculer dans le vide tête la première avant de frapper violemment la surface de l’eau fraîche, il me suffit de combler quelques centimètres pour amarrer doucement mes lèvres sur son sexe brûlant. Je ne sais pas si je me débrouille bien d’un point de vue purement technique, mais Renan semble apprécier, et ajoute, d’une voix entrecoupée de quelques halètements :

— Vas-y aussi simplement avec la langue, de temps en temps…


Naturellement, j’écoute attentivement ses conseils ; il sait très bien ce qui lui fait du bien ! Je les applique du mieux que je peux, bien que je débute encore dans ce sport. Après plusieurs minutes à lui donner du plaisir, je décide de le relever, et, pour faire un peu original, entreprends d’essayer de le porter jusqu’à ma chambre J’abandonne cependant dès les premières marches d’escalier, souhaitant éviter de me casser le dos. Lui rit allègrement de mon initiative, en me rappelant que ça marche mieux lorsque le mec fait quarante kilos de plus que la fille – ou que l’autre mec en l’occurrence –. Je suis un peu plus baraqué que lui, mais pas à ce point-là.

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