Chapitre 21

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Ecrit en écoutant notamment : Hadone - Hope Reminds Me Of Her [Techno]

La salle se remplit progressivement, tandis que la température augmente et que les basses deviennent de plus en plus puissantes. Ah tiens, mais je le reconnais, ce morceau ! Hadone - Hope Reminds Me Of Her, puissant mais chargé d'émotions ! Cette ambiance me plaît plutôt bien, et maintenant que je connais les bases du mix, je prends plaisir à écouter la qualité des enchaînements des différents DJs qui se succèdent. Par contre, comme je m’y attendais, au bout de même pas une heure, Calixte a déjà disparu, sûrement déjà parti à la chasse. Finalement, mon intuition était bonne, il n’a pas trop de vues sur moi… je semble peut-être un peu trop gentil pour lui… Peut-être qu'il préfère aborder des inconnus pour plus de challenge...

Je suis soudain surpris par un danseur qui me colle un peu trop à mon goût dans mon dos. Je me retourne et fais face à un jeune mec qui doit tout juste être majeur. Il est relativement mignon, avec des cheveux blonds en bataille et son t-shirt qui lui colle au torse, mais malgré la pénombre ambiante, je vois à ses yeux qu’il est bien moins frais que moi. Je le dévisage alors bizarrement et recule d’un pas lorsqu’il essaye de passer son bras derrière mon dos. Surpris, il trébuche en avant et je suis donc forcé de le rattraper sous les bras; ce qui ne m’empêche pas de le repousser rapidement, avant que sa sueur n’imprègne de trop mon t-shirt. Je consulte ensuite mon téléphone : trois heures moins le quart, je crois que ça va bientôt être bon pour ce soir, j’ai suffisamment profité, d’ailleurs mes oreilles sont aussi en train de me rappeler à l’ordre…

Je me faufile à travers la foule vers la sortie, et suis à peine sorti, respirant l’air frais de la nuit, que je revois le mec d’il y a quelques minutes me courir après. N’allant pas non plus m’enfuir en courant, je le laisse me rattraper.

— Eh mec ! Tu sais que t’es trop beau ?

— Euh… merci, dis-donc, toi t’es cash quand tu viens draguer au moins… mais là… je ne suis pas trop intéressé.

— Ah, mais en temps normal, tu pourrais ? T’aimes les mecs ?

— Non, tu te trompes mon gars, tenté-je afin d’écourter ce moment.

— Raah… dommage… mais du coup, on peut quand même faire quelques mètres ensemble...

Bon, tant pis, il est un peu collant, mais c’est toujours plus sympa de ne pas rentrer seul... Et il y a peut-être moyen de s’amuser un peu : en tant que gay, c’est classique de passer pour un hétéro avec d’autres hétéros, mais avec un autre gay, c’est tout de suite plus marrant. Comme il rejoint la banlieue sud comme moi, on en a au moins pour une bonne demi-heure ensemble.

Il est effectivement plutôt jeune puisqu’il a dix-huit ans et étudie en première année de fac à Orsay, à seulement quelques kilomètres de mon campus. J’avais par contre complètement oublié qu’il n’y a plus de bus à cette heure-ci, ce qui fait que nous en avons pour une bonne heure et demie de marche à partir de la gare de Massy. Au bout d’une demi-heure, nous sommes déjà complètement congelés à cause de nos vêtements imbibés de sueur qui prennent le vent frais. Malgré moi, nous décidons d’un commun accord de nous arrêter d’abord chez lui pour que je me réchauffe un peu. Même si la soirée ne se déroule absolument pas comme prévu, la situation est néanmoins tout à fait excitante. Je dois dire que ça rompt un peu de la monotonie qui a tendance à s’installer avec Émilien. Révisions puis câlins, c’était sympa – je suis d'ailleurs toujours très content d’aller chez lui la semaine prochaine – mais il y a quand même un moment où il faut se faire plaisir, pourquoi pas avec ce mec, dont je ne connais même pas encore le prénom, et que je risque en toute vraisemblance de ne pas revoir ? Qu’à cela ne tienne, ce soir, je m'autorise à être un peu moins sage. Alors que nous arrivons près de sa résidence universitaire, je ne peux m’empêcher de sonder le terrain d’un ton feignant la plus pure innocence :

— Alors toi, plutôt actif, passif, ou les deux ? C’est comment qu’on dit déjà, versatile ?

Vu la manière dont il a commencé à me draguer tout à l’heure, ce ne doit pas être le genre de questions qui doivent le choquer outre-mesure !

— Eh mais tu t’y connais ! Tu ne serais pas quand même un minimum bi, par hasard ? Pour te répondre, je préfère largement passif.

— Ah tiens ! Intéressant !

— Intéressant ?

J’attire son visage encore assez juvénile vers moi et dépose mes lèvres froides sur les siennes. Je susurre ensuite doucement à son oreille :

— J’ai envie de te démonter comme personne ne te l’a jamais fait. Juste comme ça, rien de plus.

Je me recule pour observer ses yeux, lesquels reflètent une grande excitation. Il change néanmoins rapidement d’expression et se dégage violemment de mes bras :

— C’est bon, arrête de me prendre pour un demeuré, c’est bon, tu t’es bien amusé ?

— Hmm, laisse-toi faire, et tu vas voir si je me moque de toi ! répliqué-je de mon plus beau sourire.

— Mais oui… bien sûr… Prends-moi encore plus pour un con !

— On parie quoi que je te fais la totale ?

Semblant enfin se prendre au jeu, il sourit brièvement, et me conduit jusqu’à chez lui. Il se laisse tomber sur son lit, se met en boxer, et prend une posture exposant son torse délicatement musclé qui me ravit. Ah, il attaque fort ! Il va voir de quoi je suis capable moi aussi !

Je me désape à la vitesse de l’éclair et accomplis un plongeon digne d’un gardien de Ligue 1 pour me jeter sur lui. Je me mets à quatre pattes au-dessus de ma prise en lui massant le haut du torse d’une bonne poigne. Il me sourit :

— Bon je crois que t’as gagné !

— Voilà quelque chose que j’aime entendre ! réponds-je en levant les bras en signe de victoire. Mais est-ce que ça nous empêche de terminer ce qu’on est en train de commencer ?

— Ah sûrement pas, je suis déjà beaucoup trop chaud là ! Je la sens bien cette petite scène twink vs twink !

J’enlève son boxer et me mets à effectuer des allers-retours sur son sexe, qui doit faire une bonne quinzaine de centimètres. Amusé, il me demande :

— Putain, mais ça fait combien de temps que t’as pas baisé ?

— Ouf, plus de deux ans que j’ai rien fait de très sérieux…

— Eh bah ça se voit, tu traînes pas ! Par contre je te préviens, avec moi, au revoir les sentiments !

— T’inquiètes pas, c’est juste ce qu’il me faut en ce moment ! Tu vois, ça me dérange même pas de pas savoir comment tu t’appelles.


— Parfait, je sens qu’on va bien s’amuser !

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