Chapitre 17

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Ecrit en écoutant notamment : Infected Mushroom - Ani Mevushal [Psytrance]

Heureusement, pour me mettre à l’aise, nous nous aventurons d’abord en terrain connu, nous prodiguant avec délicatesse de délicieux baisers sur son lit. Nous retirons rapidement le haut, laissant apparaître notre torse, et j’espère le surprendre en le couchant d'un mouvement sur le dos, puis en m’allongeant sur lui, alors que c’est plutôt le contraire habituellement.

Au bout d’un moment, il se saisit de ma main gauche et la place sur le bas de son torse. Il lance, avec un sourire malicieux :

— Alors, prêt pour le grand frisson ?

— Bah… c’est parti, hein !

Il me guide et dépose la paume de ma main sur la bosse située sous sa ceinture. Comme pour mon premier baiser avec lui, je prends mon temps pour apprécier la situation. Je suis surpris de la chaleur qui irradie à travers les fibres de son jean, mais m’habitue doucement à la situation, puis vais l’embrasser, tout en appuyant un peu plus fort sur son sexe en érection, ce qui lui fait pincer les lèvres de plaisir – en me mordant la langue au passage –.

Je reprends, en haussant les épaules, à la fois désabusé mais curieux :

— Bon, si ça a l’air de faire autant de bien, je crois que je vais me laisser tenter…

— C’est vrai ? me lance Renan, allant visiblement de bonne en meilleure surprise.

J’acquiesce, et ferme les yeux en prenant une bonne inspiration. Il pose délicatement sa main, avec une douceur infinie, et entreprend de tracer les contours de mon sexe à travers le pantalon. C’est quand même plus agréable quand c’est fait avec cette tendresse-là ! Je ne m’étais pas trompé non plus la dernière fois, le plaisir physique est bien là, mais c’est carrément autre chose avec les sentiments !

Nous abandonnons cependant ces méthodes de rapprochement peu académiques, au profit de câlins plus habituels et maîtrisés, Renan frottant maintenant son entrejambe sur le mien avec bien moins de retenue qu’auparavant.
Étapes par étapes, je dois dire que cette méthode me convient très bien ! Il sera peut-être un peu moins partant quand je le prendrai pour de bon, enfin quoique… je ne lui ai jamais demandé ce qu’il avait vraiment déjà fait avec son premier copain, lorsqu'il n’avait que dix-sept ans… C’est une question délicate, mais dont il serait assez judicieux d’avoir la réponse.

Je n’ai pas spécialement envie de briser nos ardeurs du soir, alors pour l’instant, je me tais, ce qui ne m’empêche pas de continuer à penser un peu trop. Je me rends compte que j’aimerais être le premier à lui faire l’amour, peut-être bien purement par orgueil, mais si au moins, on pouvait être à égalité à au moins un niveau, ce ne serait pas de refus. C’est peut-être bête, mais même si je l’aime beaucoup et qu’il s’occupe très bien de moi, j’ai parfois l’impression d’être un peu à la traîne, comme quand on court avec quelqu’un de beaucoup plus aguerri que soi, et qui doit nous attendre tous les deux kilomètres…

En rentrant chez moi à une heure avancée, croisant du coup quelques étudiants imbibés qui ont tendance à hurler des conneries de leur voix rauque, je ne peux pas m’empêcher de me branler furieusement, ne faisant pas de détours pour arriver à l’orgasme en pensant au corps de mon amoureux, lequel doit probablement faire de même à l’heure actuelle.
Bon, la prochaine fois, je vais le laisser me faire ça, même si ça risque de durer encore moins longtemps que trois minutes. Sur ces bonnes résolutions, je m’endors comme une masse sans demander mon reste.

Ce jeudi midi, alors que j’attends mon Renan, qui doit arriver d’une minute à l’autre, dans la file du restaurant universitaire, je vois arriver une grappe d’étudiants vêtus d’un pull noir immédiatement identifiable : Mila, et ses deux amis du Nightfader, Lucas et Samuel. Ils s’empressent de venir me saluer, juste avant que Renan nous rejoigne, en me claquant un baiser furtif auquel je n’étais carrément pas préparé. Samuel s’écrie :

— Ah bah ce n’était pas qu’une rumeur, c’est l’amour fou entre nos deux DJs !

Lucas renchérit :

— On comprend mieux pourquoi vous avez aussi bien géré la soirée que vous deviez organiser !

Renan lui répond immédiatement :

— Si tu savais, ce n’était pas gagné à l’époque !

— Ah bon ? reprend Lucas en m’interrogeant à mon tour de son regard taquin.

— Bon, on ne va pas vous révéler tous nos petits secrets, hein ! dis-je en riant.

— Ah, mais moi, ça m’intéresse ! lance Mila. Je m’en fous si c’est cliché, mais j’adore les couples gays !

Renan me regarde un instant, comme s’il cherchait mon consentement à propos de… je ne sais pas quoi, puis répond à Mila :

— Tu veux savoir combien elle mesure, sa bite ?

— Non, mais comment tu peux savoir, t’as jamais vu… rétorque-je, néanmoins gêné par mon amoureux.

Je me rends compte trop tard que j’aurais mieux fait de me taire, car Lucas et Samuel s’en donnent maintenant à cœur joie pour me chambrer amicalement. Et même Renan s’y met, même s’il conserve une certaine retenue pour ne pas me vexer.

Lucas et Samuel s’excusent de devoir rapidement partir à la fin du repas, ayant des affaires personnelles à régler, et nous laissent donc, Renan et moi, en compagnie de Mila. Celle-ci nous parle d’un projet qu’elle a pour l’association à la fin de l’année. Elle souhaite participer à un festival étudiant qui se tiendra fin mai en banlieue parisienne, non loin d’ici, et nous explique qu’il serait judicieux de s’associer à une association d’une autre école qui y avait déjà participé. Cela devrait augmenter nos chances de pouvoir aller mixer à ce fameux évènement, dont on sent clairement qu’il représente presque le Graal pour elle. Tous les deux forcément enthousiasmés par la passion qu’elle y met, nous en discutons pendant encore près d’une heure, avant de devoir retourner en cours.

Le hasard fait que je me retrouve seul avec Mila pour aller au mien. Pendant que nous marchons sans entrain vers nos salles respectives, elle me dit à voix basse :

— Je suis vraiment super contente pour toi, avec ton Renan. T’as vraiment de la chance !

— Merci... et toi t’as quelqu’un ?

— Non, personne pour l’instant… mais… maintenant je comprends pourquoi tu n’as jamais fait le premier pas avec moi malgré mes signes ! C’est dommage pour nous qu’un aussi beau mec soit gay !

Oh mais… merde, de merde alors ! Je n’arrive pas à croire que j’avais ma chance ! Merde, encore une fois ! Non mais il y a Renan maintenant ! On se calme.

— Ah… merci… merci pour le compliment.

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