Chapitre 4

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Ecrit en écoutant notamment : Kutski - Fly To The Stars [Hardstyle] https://www.youtube.com/watch?v=DywbXezRxxY

Je traverse toute la journée suivante empreint d’une profonde morosité. Entre l’alcool de la veille que j’ai un peu de mal à digérer, et la confiance en mes capacités à séduire Mila qui décline de plus en plus après le revers cuisant de la veille, il m’est difficile de retrouver une humeur décente. Je n’ai même pas voulu accepter les excuses de mon ami, et depuis, nous ne nous sommes pas vraiment reparlé…

La satisfaction avec laquelle je quitte les lieux le soir même est presque à la hauteur des attentes que j’avais placées dans ce week-end… je me suis d’ailleurs installé le plus loin possible de Laszlo dans le bus du retour. Vivement jeudi et la première rencontre avec les actuels et probables nouveaux membres du Nightfader !

Lundi midi, en sortant de l’amphi dans lequel s’est tenu mon premier cours de mécanique des fluides, je suis interpelé par le garçon qui était assis à ma gauche pendant les trois heures précédentes, et qui m’a posé quelques questions pendant le cours, bien que nous nous connaissions pas :

— Tu veux qu’on aille manger ensemble ?

— Euh, ouais, pourquoi pas, marmonné-je à moitié convaincu. De toute façon, je n’ai pas prévu grand-chose d’autre… et puis Laszlo n’est même pas venu en cours, alors tant pis, on essayera de discuter demain… D’ailleurs, moi c’est Émilien. Et toi ?

— Renan !

Nous nous dirigeons vers le restaurant universitaire, en râlant sur la supposée mauvaise qualité du cours duquel nous sortons, dans le but de briser la glace entre nous. Une fois installés avec nos plateaux, et après m’avoir détaillé pendant quelques secondes de ses yeux verts espiègles, il me demande :

— Et sinon, tu t’es inscrit dans quelles associations ?

— Bah pour l’instant, je suis surtout très intéressé pour mixer avec le Nightfader !

— Non ! Vraiment ? Moi aussi, entre autres. C’est cool ! En plus, c’est vraiment une occasion unique de pouvoir faire ça à l’école, avec tout le matériel qu’ils ont l'air d'avoir.

— T’as raison ! Et donc, tu viendras jeudi soir ?

— Ouais, bien sûr !

— T’as déjà eu l’occasion de mixer avant ?

— Non, pas du tout, répond-il d’un ton enjoué, ça va être tout nouveau, mais comme j’adore la musique, je suis sûr que ça va me plaire !

— Ouais, pareil pour moi.

Il semble sympa ce petit mec… Et ça n’a pas l’air d’être le genre de gars qui se fait trop remarquer : je ne suis pas sûr qu’il dépasse le mètre soixante-dix, semble calme bien qu’assez sociable, et est vêtu de manière à la fois simple et élégante. Après que nous nous sommes gentiment chamaillés en vantant chacun les mérites de notre région d’origine - j’ai donc appris qu’il était rennais -, nous nous quittons pour nos cours de l’après-midi, n’ayant pas choisi les mêmes, en nous serrant la main d’une poignée ferme bien virile :

— À jeudi !

Le mardi, je me convaincs finalement d’aller voir Laszlo chez lui à la sortie des cours. Il avait tout de même présenté ses excuses, et ce serait assurément de ma faute si nous nous éloignions définitivement. Déjà tout à l’heure, il ne m’a pas adressé plus qu’un simple regard désinvolte quand nous nous sommes croisés dans les bâtiments de cours…
Je frappe chez lui en espérant qu’il daigne m'accorder un peu de son temps, malgré mon attitude somme toute assez capricieuse. J’attends dix secondes, puis vingt, et au bout de trente, alors que je m’apprêtais à abandonner, la porte s’ouvre lentement et laisse apparaître mon ami, qui se tient théâtralement, les bras croisés, appuyé contre l’encadrement de la porte.

Je pensais qu’il allait commencer à parler, mais au lieu de ça, il se contente de me fixer, depuis maintenant un moment, dans le blanc des yeux. Je prends alors une bonne inspiration :

— Ok, c’est bon, excuse-moi, j’ai pas été très bon sur ce coup, mais ça serait con de ne plus se reparler uniquement pour ça…

Le verdict se fait attendre, mais je comprends rapidement que je suis entièrement acquitté lorsqu’il vient me prendre de ses bras, en s’excusant lui-même de ce qui s’est passé lors de la soirée du week-end d’intégration. Ça n’a pas l’air de le déranger, mais je finis pour ma part par rompre le contact qui commence à durer un peu trop.

— Allez, viens boire une bière, me propose-t-il, ayant lui-même retrouvé une bien meilleure mine que ces deux derniers jours.

Nous mangeons ensemble, puis allons assister à l’évènement du soir de l’association d’audiovisuel de l'école. Environ toutes les trois semaines, les membres de celle-ci préparent un certain nombre de sketchs filmés, d’interviews insolites et parfois graveleuses des élèves sur le campus, ou encore, réalisent des résumés des soirées organisées à l’école. La diffusion de ceux-ci se fait sur les écrans géants dans l’amphi principal de l’école, et il semblerait que ce soit d’ailleurs bien le seul moment ou celui-ci est dignement rempli…


Satisfait d’avoir pris l’initiative de me réconcilier avec mon ami, je vois à peine le mercredi passer, et me lève le jeudi matin avec un grand sourire ornant mon visage. J’ai cours ce matin, mais l’après-midi est réservé pour le sport, en l’occurrence la première séance avec le club auquel on s’est inscrit deux jours plus tôt. Je suis heureux de constater que je suis dans une forme physique remarquable, me situant dans les cinq plus rapides du groupe de course à pied.

À mesure que je fais connaissance avec les autres athlètes, et en particulier un mec qui avait participé aux championnats de France de de mille cinq-cents mètres lorsqu’il était en Terminale, je me dis que j’ai vraiment de la chance d’avoir atterri dans cette école ; c’est tellement facile de rencontrer des gens ! Ça me redonne même confiance en moi-même pour ce soir !

Je rejoins Laszlo après qu’il a fini son premier entraînement de handball, et nous décidons d’aller manger un plat de pâtes chez lui assez tôt, d’une part parce que nous sommes tous les deux morts de faim après nos activités de l’après-midi, mais aussi parce que nous devons chacun nous préparer pour notre soirée. Lui est convié à son entretien de recrutement pour une place au bureau des sports, et moi, j’ai indiqué à Renan de passer chez moi à vingt heures, pour qu’on aille ensuite ensemble à l’apéro de rencontre du Nightfader. J’ai donc une heure et demie pour prendre une douche et bien m’arranger : j’ai envie de faire super bonne impression à Mila !

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