Chapitre 1 (2/2)

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Le soleil était encore haut dans le ciel quand Ace prit le chemin de la salle. À l'arrivée, Ace salua d'un signe le gérant avant de se diriger vers les vestiaires pour se changer.

Quand il eut fini, il partit à la recherche d'Andreï. Il le trouva rapidement, le russe s'entraînait sur une machine et grimaçait sous l'effort.

— Hey, salua Ace après avoir posé une main sur l'épaule de son ami.

Andreï se contenta de sourire pendant qu'il soulevait les poids.

Les deux amis n'aimaient pas parler lorsqu'ils s’entraînaient, c'était leur exécutoire personnel. La présence de l'autre suffisait. Ils suaient à grosses gouttes pour évacuer le stress des études et se vider la tête de leurs problèmes respectifs. Tels des robots, leur but était de faire souffrir leur corps. Ils n'échangeaient de rares paroles que pour demander conseil sur les charges à porter ou pour céder la place sur une machine d'exercice.

Lorsque leur séance de sport fut terminée, Ace et Andreï rejoignirent les douches du complexe afin de relaxer leurs muscles douloureux et d'enlever la sueur qui collait leurs vêtements à leurs peaux.

Ils se glissèrent dans les cabines individuelles et entreprirent de se détendre.

— Comment s'est passée ta journée ? demanda Ace à son ami.

A contrario, Ace et Andreï avaient l'habitude de parler de leur journée lorsqu'ils se douchaient.

— Pas mal, répondit le Russe. Tu te rappelles que je t'avais dit que cette année, nous aurions une œuvre à présenter avant la fin du semestre ?

— Si je me souviens bien, il faut que tu la termines avant le début des vacances de printemps...

— C'est ça, acquiesça-t-il. J'ai déjà quelques idées de peintures, mais il me faudrait un regard extérieur.

— Aucun problème, accepta Ace, tu pourras me les montrer quand tu le voudras.

Andreï était en faculté d'Art, il avait un magnifique coup de pinceau et souhaitait en faire son métier. Depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours aimé peindre et dessiner et adorait se perdre parmi les œuvres d'art des musées.

— Tu as revu la fille de l'autre fois ? changea brusquement de sujet Ace.

— La blonde ? Non, mais on se voit demain, s'exclama Andreï.

L'Espagnol sentit dans la voix de son ami qu'il souriait.

— Si tu veux, je peux aller chez elle.

— Non, non, elle peut venir à l'appart. Demain soir, je bosse.

— Super ! s'exclama Andreï. On s'amuse bien tous les deux, et en dehors de son physique à tomber, elle est vraiment sympa. Tu sais, ce n'est pas une de ses filles superficielles qui ne pense qu'au sexe. Même si on ne se voit que le temps d'une soirée, je peux discuter de tout et de rien avec elle.

Ace sourit. Son meilleur ami tomberait-il amoureux ? Il savait bien que c'était qu'un plan cul mais il était content qu'il profite ainsi.

De retour à leur appartement, Andreï commanda des pizzas. Ils les engloutirent rapidement – un petit plaisir de temps en temps ne ferait pas de mal à leurs corps – et s'enfermèrent dans leurs chambres pour étudier.

Ace luttait contre le sommeil depuis plusieurs minutes déjà quand il s'avoua vaincu. Il éteignit son ordinateur et marcha d'un pas traînant jusqu'à la chambre de son ami pour lui souhaiter la bonne nuit.

— Je vais me coucher, je tombe de fatigue.

— Сладких снов, souffla Andreï, un sourire aux lèvres.

— Gracias, buenas noches.

Exténué par sa journée, Ace ne tarda pas à fermer les yeux et à plonger dans les bras de Morphée.


XXX


Le lendemain soir, Ace se préparait à aller travailler. Trois nuits par semaine, il endossait la tenue de serveur dans une boîte de nuit du Queens, la Jouvay Night Club. Même s'il n'appréciait pas énormément son travail, le gérant, James, était un homme bon et sympathique, toujours à l'écoute de ses employés.

La Jouvay était une vaste discothèque, séparée en deux endroits distincts : le rez-de-chaussée était réservé à la clientèle lambda où s'étalait une vaste piste de danse ainsi qu'un long bar et de quelques tables isolées de chaque côté de la piste. En revanche à l’étage, se trouvait le salon VIP, avec son lot de canapés en cuir rouge, ses immenses baies vitrées qui donnait une vue d'ensemble sur la piste en contrebas ainsi que son bar privatif.

Son patron discutait au bar avec Jordan, un des collègues de travail, une bière à la main. Il s'approcha d'eux et James leva les yeux vers lui.

— Ace, on attendait plus que toi ! Nous n'allons pas tarder à ouvrir.

James était un homme en pleine force de l'âge. Avec ses cheveux auburn, ses yeux verts et sa forte musculature, il devait avoir encore beaucoup de succès auprès des femmes.

— Ce soir, je t'ai mis en bas. Tu t'occupes de servir, Dean est au bar, et Jordan au carré VIP.

— Pas de problème, boss, lança Ace.

Ace était en forme aujourd’hui et se sentait prêt à affronter la foule de clients. Et puis, travailler avec Dean le soulageait : il n'appréciait pas vraiment Jordan. Le garçon rondouillard était très amical et toujours souriant, comparé au jeune homme blond qui discutait avec son patron. Depuis le début, Ace et Jordan n'avait qu'une relation purement professionnelle. Il y avait quelque chose chez lui qui dérangeait Ace, peut-être son air un peu trop hautain ou sûr de lui.

Il s'éloigna en direction du vestiaire réservé aux employés et retrouva Dean qui finissait de se changer.

— Salut Dean, s'exclama Ace en posant ses affaires sur le banc à côté de son collègue.

Dean était le genre de personnes toujours serviables, et présentes pour les autres. Ace savait que ce travail de barman/serveur n'était pas un rêve, encore moins pour Dean qui complexait un peu de son poids.

Malgré son insociabilité évidente, il s'était pris d'affection pour le garçon rondouillard aux cheveux châtains qui lui tombaient parfois devant les yeux. À cela se rajoutait ses joues rebondies qui lui donnait un air encore enfantin, malgré ses vingt ans.

Les yeux du jeune homme brillèrent de joie en voyant Ace, et un large sourire fendit ses lèvres. Il était heureux qu'Ace soit en bas avec lui, il n'allait pas devoir supporter le regard moqueur de Jordan toute la soirée.

— Bonsoir, Ace. En forme aujourd'hui ?

— Vu que Jordan nous tapera pas sur le système, on peut dire que tout va bien, répondit-il en toute franchise.

Dean rit de bon cœur et Ace enleva sa chemise et son pantalon.

— Franchement Ace, j'aimerais tellement avoir ton corps. Regarde-moi ces abdominaux ! se moqua Dean.

— Tu sais, c'est beaucoup de compromis, lui expliqua Ace. Il faut dire adieu aux hamburgers et aux glaces à la pistache...

Dan ouvrit grand les yeux.

— Seigneur, Tu as raison, ce n'est pas pour moi ! s'écria-t-il horrifié, ce qui arracha un éclat de rire à son ami.

Dean raffolait des glaces à la pistache et pour lui, c'était tout bonnement impossible de vivre dans un monde où il n'existait pas ce parfum de glace. Et même si Ace n'aimait pas du tout la pistache, la réaction de Dean l'amusa beaucoup.

— Et je suis sûr que beaucoup de filles aiment les hommes où il y a de la viande à croquer, ajouta Ace en lui faisant un clin d’œil.

Dan s'empourpra et baissa les yeux timidement.

— Peut-être...

Ace sourit pour rassurer Dean et sortit de son casier sa tenue de travail : chemise et chaussures blanches, nœud papillon et jean noirs.

Dean posa une dernière fois les yeux sur le corps basané de son ami avant de se lever.

— Bon ben, je vais te laisser te préparer, à toute à l'heure... lança-t-il avant de s’éclipser rapidement, sans attendre la réponse d'Ace.

Ace se changea et après avoir rangé ses propres affaires à la place, il partit rejoindre ses collègues.

L'heure d’ouverture était proche et il y avait déjà une petite file d'attente devant la porte d'entrée. James se rendit à son bureau à l'étage, il ne descendait que rarement en bas. De temps en temps, il allait dans le carré VIP. Les personnes qui avaient la chance de connaître le patron se voyait offrir une réduction sur la location de l'espace privé.

Durant les premières heures, Ace aidait le plus souvent Dean à servir boissons et cocktails en tout genre car peu de personnes occupaient les petits canapés, préférant se déhancher au rythme de la forte musique du moment.

Ace ne comptait plus les verres de mojito, de whisky et les bouteilles d'alcool qu'il ouvrit au cours de la soirée. Il transportait également à travers la salle bon nombre de plateaux remplis de verres au dessus de sa tête pour éviter de les renverser et frôlait des corps qui ne se préoccupaient pas de lui. Quand l'heure de fermeture arriva, Ace était exténué mais il devait encore tout ranger et préparer la réouverture de la discothèque le lendemain. Lorsque James les libéra enfin, Il ne se fit pas prier et se dépêcha de rentrer chez lui. Il ne rêvait que d'une chose : poser sa tête sur son oreiller moelleux.

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