Les deux amis avaient terminé de manger, et étaient ensuite sorti en ville l'après-midi. Ace avait emmené Tyler dans un parc non loin et ils avaient fait le tour, discutant de tout et de rien. D'un point de vue extérieur, nul ne se serait douté que les deux jeunes hommes étaient plus proches qu'ils n'y paraissaient. Ils marchaient côte à côte, dans la fraîcheur d'un mois de février. Même si Tyler mourrait d'envie de prendre la main du brun, il n'en fit rien. Bien qu'Ace se montre parfois plus entreprenant, il savait qu'il n'était pas encore complètement à l'aise. Et cela dépassait le simple statut de couple homosexuel. Il lui en avait parlé, une fois. De caractère discret, il n'aimait pas s'afficher publiquement avec qui que ce soit. Même si cela lui arrivait d'avoir des gestes qui ne trompaient pas envers Tyler, tels qu'une main glissant en bas du dos pour le laisser passer, ou une épaule qui se touche, rien n'était explicites. C'était ainsi, mais Tyler savait qu'Ace ne voulait pas lui faire de mal. Il n'était pas comme ça et Tyler ne pouvait rien y faire. Pour l'instant, il devait attendre.

— Tu veux boire quelque chose ? demanda Ace, lorsqu'ils furent de retour

— je veux bien un chocolat chaud. Tu seras capable de le faire ?

Ace roula des yeux devant la remarque de son ami. Quelques minutes plus tard, une tasse bouillante se déposa devant Tyler, assis sur le canapé. Ace s'était préparé un thé.

Ils sirotèrent leur boisson en bavardant. Tyler était légèrement appuyé contre son ami. Depuis ce matin, l'un comme l'autre n'avait cessé de chercher le contact physique avec l'autre. Un bras, une jambe ou bien une épaule. Comme si ce simple lien laissait passer bien plus de choses qu'ils ne pouvaient pas nommer avec des mots. Qu'ils n'arrivaient pas à exprimer à voix haute.

Tyler posa sa tasse vide sur la petite table et pencha la tête en arrière pour pouvoir regarder son ami. Ace lui rendit son regard avant de l'embrasser. Comme s'il n'attendait que ce signal, Tyler se redressa. Leurs lèvres se touchaient, se frôlaient, tandis que leurs souffles se confondirent. Le blond enjamba alors le corps d'Ace pour se retrouver sur lui. Leurs baisers devinrent plus pressants, plus avides. Les mains redécouvrirent le corps de l'autre. Tyler bougea inconsciemment son bassin, déjà consumé par le désir.

Ace se pencha au creux de l'oreille du blond après un bassin.

— Viens.

Comprenant immédiatement, Tyler s'écarta pour qu'Ace puisse se relever. Sans cesser de s'embrasser, ils rejoignirent la chambre de l'espagnol.

Là, Tyler enleva doucement le t-shirt de son amant. Il repoussa alors le torse musclé d'Ace pour qu'il s'allonge sur le lit. Le brun s'empressa de retirer le pull du blond. Les deux hommes parcoururent alors du bout des doigts la peau de l'autre. Ils lièrent leurs langues, leurs lèvres et leur excitation naissante.

Très vite, tous les barrages de tissus entre leurs deux corps volèrent en éclats. Tyler prit dans sa main le sexe de son amant et entreprit de le réveiller un peu plus tout en inondant de baisers la ligne de sa mâchoire. Ace se laissa faire, entièrement conquis.

Il laissa échapper un soupir quand il sentit la bouche humide de son amant engloutir avidement son sexe. Il laissa ses doigts courir dans la chevelure blonde. Alors, il donna quelques coups de rein, pour enfouir plus profondément son sexe dans la gorge de son amant. Celui-ci le laissa faire, bien trop heureux de pouvoir sentir la virilité de son compagnon en lui.

Ils échangèrent leur place quelques minutes plus tard, et cette fois-ci, ce fut Tyler aux commandes. Le blond fut tout de même plus doux, car Ace n'avait pas l'habitude et il savait que tout le monde n'aimait pas forcément cela.

Lorsque les caresses et les baisers ne suffirent plus pour satisfaire leur désir, Tyler se releva. Il se pencha alors sur Ace, car les deux avaient encore une fois changé de place dans un ballet incessant.

— Prends-moi, murmura-t-il au creux de son oreille.

Ace se pencha alors pour lui répondre de la même façon.

— Et si c'était toi ?

Le blond se redressa, surpris.

— Vraiment ? ne réussit-il qu'à prononcer.

Ace fuit le regard de son compagnon posé sur lui.

— Pourquoi pas. J'ai envie d'essayer.

Il déglutit avant d'enchaîner :

— Je veux tout découvrir avec toi. Comme je t'ai dit, je suis Tylersexuel (ils rirent doucement) et si ce n'est pas avec toi, je ne vois pas qui sera le bon. Autant tester maintenant, pour être fixé. Et puis... Je veux me donner à toi comme tu l'as fait.

Tyler se mordit la lèvre, ému. Il embrassa son amant d'un baiser langoureux.

— Tu es sûr d'être prêt et que tu le fais pas pour me faire plaisir ? Je vais pas te mentir, la première fois est très douloureuse et pas franchement plaisante.

— Je me doute bien. Mais tu dois forcément ressentir un peu de plaisir, sinon tu n'aimerais pas.

— C'est vrai, sourit Tyler.

Puis, il reprit son sérieux.

— Si tu te sens prêt, on peut le tenter. Mais si jamais tu ne le sens plus, ou si tu ne veux plus, dis-le-moi, on arrêtera tout.

— D'accord.

Les deux jeunes hommes s'embrassèrent de nouveau et Tyler refit monter le plaisir chez son amant. Il était important qu'Ace soit détendu mais aussi très excité. Cela faciliterait les choses.

Lorsque Tyler sentit que le moment était venu, il s'approcha des fesses de son amant. Il s'amusa à les palper et à les embrasser. Petit à petit, il s'approcha de son orifice et se mit à le titiller avec le bout de sa langue. Ace soupira de plaisir. Tyler le prévint lorsqu'il remplaça sa langue par son doigt. Lentement, tendrement, il habitua le corps d'Ace à accepter ce corps étranger. Quand ce fut fait, il ajouta un second doigt. Là encore, il refit le même manège. Cela dura plus longtemps mais sous la dextérité et la patience de Tyler, Ace se détendait de mieux en mieux. Il ne cessait de rassurer son compagnon, et de lui chuchoter des mots doux.

Ace avait retenu par réflexe sa respiration en sentant le doigt de Tyler. Il s'était forcé à respirer doucement, et se concentra sur ces nouvelles sensations que Tyler lui procurait. Elles n'étaient pas dérangeantes, loin de là. Juste surprenantes. Il ne pensait pas qu'il aimerait autant. Il commença à gémir lorsque Tyler avait rajouté son autre doigt. Il haletait, se tortillant inconsciemment. Les chuchotements de son amant le calmèrent et il se laissa bientôt faire. Il ne ressentait aucune douleur, simplement un gêne, mais aussi pas mal de plaisir.

— Je pense que c'est bon, souffla Tyler en revenant à la hauteur d'Ace. Si tu le sens toujours...

Ace hocha la tête. Au fond de lui, il n'en menait pas large. Mais il voulait de tout son cœur le faire. Il souhaitait ne faire plus qu'un avec Tyler, le sentir en lui. C'était le seul moyen pour qu'enfin, son désir charnel soit combler.

— Tu as de quoi... ?

— Dans le tiroir de la table de nuit, murmura Ace.

Le blond sourit, avant d'embrasser son amant. Il voulait essayer de faire oublier quelque peu ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Et surtout, à montrer à Ace qu'il pensait à lui et que tout allait bien se passer.

Tyler sortit le nécessaire du tiroir. Après avoir enfilé le préservatif, il enduisit son sexe de lubrifiant. Il s'étonna une seconde qu'Ace y ait pensé.

— Tu es prêt ? demanda une dernière fois Tyler.

— Oui, lui répondit timidement Ace, un pauvre sourire aux lèvres.

Alors, doucement, Tyler pénétra son amant. Dès les premières secondes, Ace ferma les yeux et grimaça. Il serra fortement dans ses poings le drap et lutta contre la douleur naissante. Il souffla comme lui conseilla Tyler. Le blond fit des pauses, pour qu'Ace puisse s'habituer. Il demanda également à de nombreuses reprises si Ace se sentait toujours bien. L'espagnol mettait un peu de temps, mais répondit toujours par l'affirmative. Lorsque Tyler l'eut pénétré entièrement, il ne bougea plus.

Ace transpirait à grosses gouttes. Une larme de douleur perla au coin de son œil. Tyler posa alors sa main sur son bas-ventre et commença à le caresser doucement.

— Respire profondément et essaye de te détendre, murmura-t-il, compatissant.

Sa première fois aussi avait été douloureuse. Il savait ce qu'Ace ressentait, mais son amant n'allait pas tarder à ressentir du plaisir lorsqu'il se sera habitué à la douleur.

— Si tu veux, on arrête tout maintenant.

— Non, non, ça va, répondit Ace à bout de souffle. Je crois que c'est bon.

Le brun ouvrit les yeux, et regarda son compagnon, au-dessus de lui. Tyler lui sourit et commença lentement à bouger son bassin. Ace grimaça, mais très vite, une onde de plaisir le secoua tout entier. Il ouvrit grand les yeux sous l'assaut de cette nouvelle sensation. Il ne s'attendait pas du tout à cela. C'était comme si son plaisir envahissait tout son corps, le shootant à l'ocytocine.

Tyler augmenta la cadence et Ace gémit de plaisir mêlé de douleur. Mais cette dernière était quasiment annihilée. Tyler embrassa son amant, d'un baiser salace et fougueux.

Ace le lui rendit, au comble du bonheur. Tyler le pénétrait. Et il ne s'était jamais senti aussi vivant que maintenant, sous les caresses de son amant et sentant son sexe se frayait un chemin à travers ses chairs. À chaque coup de rein, son corps tressautait, et il frissonna violemment.

— Encore, ordonna-t-il.

Il voulait ressentir cette sensation encore et encore. Tyler obéit et donna des coups de butoir de plus en plus profond, arrachant un petit cri à l'espagnol. Il noua ses doigts avec ceux d'Ace, qu'il releva au-dessus de sa tête.

Ace resserra ses cuisses autour des hanches de son amant, comme s'il voulait le sentir davantage en lui. Il avait chaud et il était couvert de sueur mais plus rien ne comptait plus que Tyler qui était en lui.

Soudain, Ace sentit son cœur exploser. Il ne put taire le cri rauque qui sortir en fond de sa gorge. Tyler sourit.

— Je crois que j'ai atteint l'endroit de ton plaisir, souffla-t-il sous l'effort.

Ace hocha la tête, ne pouvant prononcer un mot. Les vagues incessantes de plaisir le terrassaient.

Tyler prit le sexe de son amant en main et commença de rapides va-et-vient. Il redonna le même coup de rein et Ace tressauta de plaisir. Il ne put ni se retenir ni prévenir son compagnon lorsqu'il jouit. Sa semence dégoulina entre les doigts de Tyler, mais le blond n'en avait cure. Il n'avait d'yeux que pour Ace, son visage figé par l'orgasme. Ses cheveux étaient trempés de sueur, il haletait, en proie au désir que ressentait tout son corps, mais Tyler le trouvait incroyablement beau. Il était magnifique, dans cette position, savourant l'un des orgasmes le plus puissant de sa vie.

Se sentant venir lui aussi, Tyler accéléra la cadence, arrachant des gémissements à Ace. Il se pencha pour embrasser l'espagnol et dans un dernier coup, il jouit dans le préservatif. Il appuya son front contre le torse musclé de son amant, exprimant son désir par des gémissements rauques.

Tyler se retira et s'affala sur Ace, soufflant bruyamment dû à l'effort fourni.

— C'était...

Ace ne termina pas sa phrase, ne trouvant les mots adéquats pour exprimer ce qu'il avait ressenti.

— Je comprends ce que tu veux dire... lui répondit Tyler.

Il se redressa pour embrasser son amant. Puis, il se leva, jeta le préservatif usagé et alla se nettoyer. Lorsqu'il revint dans la chambre, il retrouva son amant dans la même position. Il fixait le plafond, son cerveau encore saturé par les sensations qu'il avait ressenties.

— Il fait chaud ici, se plaint Tyler.

Il alla ouvrir la fenêtre avant se blottir contre Ace. Les deux hommes adoraient ce moment, après le sexe, où ils étaient dans les bras l'un de l'autre, profitant de la chaleur que créaient leurs corps nus. Ils se complaisaient à admirer la silhouette parfaite de l'autre. Tyler avait passé une jambe par dessus celle d'Ace, et était à moitié sur lui. Le brun avait refermé son bras autour de son compagnon, caressant distraitement son épaule du pouce, tandis que le blond jouait sur son ventre.

— Alors, tu as préféré cette fois-ci ou la dernière ? demanda, Tyler, curieux.

— Je ne sais pas trop, hésita Ace. Honnêtement, j'ai une préférence pour la dernière fois, parce que je suis quand même plus à l'aise... Mais j'ai adoré cette fois-ci, c'était incroyable.

Tyler hocha la tête.

— Je comprends. Personnellement, je préfère me faire.. pénétrer. J'adore les sensations que j'ai. Mais je dirais que c'était moitié-moitié, en réalité. Tout dépend de mon envie sur le coup.

— C'est bon à savoir, souffla Ace, mystérieusement.

Tyler eut un petit rire.

— Au fait, le week-end prochain, je rentre chez mon père, lança Ace quelques minutes plus tard.

— C'est bien, tu vas pouvoir passer du temps avec ta famille.

— Oui. Surtout que ça sera mon anniversaire.

Tyler se redressa soudainement pour regarder Ace.

— C'est pas vrai ? Dis-moi que tu ne me l'avais pas dit et que je n'ai pas oublié ! le supplia-t-il.

Ace rit de bon cœur devant le visage affolé de son ami.

— Non, je ne te l'avais pas dit, le rassura-t-il.

Tyler souffla bruyamment, soulagé.

— Mais si je te dis ça, c'est parce que j'aimerais beaucoup que tu viennes...

Cette fois-ci, Tyler se releva carrément, à genoux sur le lit.

— Comment ça, tu souhaites que je vienne ? demanda-t-il, perdu.

— Ça veut dire ce que ça veut dire, rétorqua Ace sans se départir de son sourire. Je veux que tu viennes chez mon père, que tu passes le week-end avec nous et qu'on fête ensemble mes vingt-et-un ans. C'est plus clair comme ça ?

— Tu veux... tu veux que je rencontre ton père et ta sœur ? Pour de vrai ? Je veux dire, officiellement ?

Ace acquiesça en se mordillant la lèvre.

— J'ai déjà un peu parlé de toi à mon père. D'ailleurs, c'est un peu grâce à lui si on est tous les deux aujourd'hui. C'est lui qui m'a convaincu de t'appeler l'autre nuit.

— Mais il sait quoi exactement de nous deux ?

— Pas grand-chose. Mais je sais que ça ne lui posera aucun souci.

Tyler se tut, le temps d'encaisser tout ça. Il n'arrivait pas à croire. Il allait rencontrer la famille d'Ace Cruz, le garçon qui le haïssait de tout son cœur, il y a tout juste quelques mois.

— Ça serait un plaisir de venir, répondit finalement Tyler.

Le léger trémolo dans sa voix n'échappa pas à Ace. L'espagnol sourit de toutes ses dents, heureux que Tyler accepte.

Il se jeta sur le blond et le serra très fort dans ses bras. Tyler enfouit son visage dans le cou de son compagnon.

— Mais je te préviens : je jouerais mon rôle de petit bourge insupportable à la perfection. J'ai une réputation de Mr. Parfait à tenir, moi !

Soudain, il se retrouva allongé sur le dos, avant qu'il ne puisse bouger le moindre muscle. Au-dessus de lui, Ace le fixa d'un regard dur, la bouche légèrement entrouverte dans un rictus menaçant.

— Sauf si j'arrive à te dompter avant...

Tyler sentit son désir réapparaître instantanément. Il eut soudain terriblement chaud, piégé sous le corps bouillonnant de l'espagnol. Ace fondit sur sa proie.