Chapitre 36

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Comme prévu, Andreï partit très tôt dans la matinée du samedi. Il allait passer le week-end chez ses parents, ne rentrant que lundi. Il laissa donc l'appartement à son meilleur ami, ainsi que la peinture qu'il avait faite d'eux. Il l'avait terminée, et elle devait maintenant sécher avant de pouvoir être transportée jusqu'à la fac.

Ace profita d'être seul pour avancer dans ses cours. Tyler n'arrivait que dimanche matin et passerait la nuit ici, avant de se rendre à la fac ensemble le lundi. Il révisa donc ses cours, fit ses entraînements obligatoires ainsi que quelques-uns facultatifs. Il profitait de son lendemain, en n'ayant pas à s'inquiéter de la charge de travail qui s'accumulerait. Mais même si maintenant, Tyler était entré dans sa vie, Ace n'en était pas moins débordé. De toute façon, ils se voyaient le plus souvent à l’université, et au maximum, une journée ensemble dans la semaine. Les deux amis savaient que leurs études étaient importantes, et ni l'un ni l'autre ne voulaient empiéter sur leurs plannings fixés.

Ainsi, il ne vit pas réellement le temps passer. Il s'arrêta à l'heure du déjeuner pour prendre une pause bien méritée avant de se replonger dans le droit. Il continua également jusqu'au repas du soir, et ne souffla que lorsqu'il referma son cours de droit civil, ayant terminé de le relire et de l'annoter. Il se coucha, exténué mais ne parvint pas à trouver le sommeil facilement : il était impatient d'être à demain.

XXX

On frappa à la porte de l'appartement. Ace se dépêcha d'enfiler son t-shirt et replaça correctement des mèches folles. Le jeune homme avait fait un effort, cette fois-ci. Il avait enfilé des vêtements normaux, au lieu de ses sempiternels débardeur et short qu'il portait lorsqu'il était chez lui. Il avait pris sa douche, s'était parfumé et coiffé correctement. Il avait même fait son lit.

— Bonjour, s'exclama Tyler quand Ace lui ouvrit.

— Buenas.

Ace sourit avant d'embrasser son amant. Tyler le lui rendit, plus longtemps que la normale.

— Entre, vas-y.

Le blond enleva manteau et chaussures.

— Andreï est bien arrivé chez ses parents ? Demanda-t-il.

— Oui, il a fait bon voyage. Il est arrivé pour l'heure du déjeuner.

Tyler haussa la tête.

— Tu as faim ? On peut manger tout de suite, si tu veux, proposa Ace.

Son ami était arrivé en fin de matinée et bien qu'il était encore assez tôt, le brun s'était levé tôt. Il était allé à la salle de sport, ayant négligé un tant soit peu son corps ces temps-ci. Puis il était rentré pour se préparer.

— Pourquoi, toi, tu as faim ?

Ace grimaça.

— Un peu, je t'avoue. Je suis allé à la salle et j'ai pas énormément mangé au petit-déjeuner.

Le blond rit de bon cœur devant la mimique de son ami.

— C'est d'accord. J'ai hâte de voir ce que tu vas nous mijoter.

Ace se mordit la lèvre, une nouvelle fois embarrassé.

— J'avais prévu de commander quelque chose à la place. Je suis pas très doué en cuisine, tu le sais, plaida-t-il devant l'air outré de son ami.

— Je vois. Tu m'invites chez toi pour la vraie première fois (il mima grossièrement des guillemets avec sa main et Ace comprit l'allusion), et tu ne me prépares même pas un repas digne de ce nom. J'ai vraiment choisi le bon mec, moi.

Ace saisit alors Tyler par les hanches, et colla son bassin au sien.

— Primo, je ne suis pas ton mec., alors calme-toi. Deuxio, peut-être ne suis-je pas doué pour ça, mais mes atouts sont autre part...

Tyler écarquilla les yeux, et l'interrompit aussitôt.

— Pardon ? s'écria Tyler. Ace Cruz, il faudra redescendre sur Terre et très vite.

Il chercha à se libérer de l'emprise du brun, sans succès.

— J'ai pas fini, susurra Ace, enjôleur. Tertio, je cuisinerais ce soir, mais seulement si t'es sage.

— T'as perdu la boule, souffla Tyler en haussant les sourcils.

Mais il n'arrivait pas à cacher entièrement son sourire. Ace l'embrassa alors, réduisant à néant les efforts du blond pour se libérer de son étreinte.

Soudain, Ace rompit le contact et lâcha Tyler pour prendre son portable. Il avait réussit à séduire son compagnon.

— Fast-food ? demanda-t-il d'une voix légère.

— T'es vraiment un cabrón, répondit Tyler.

— Il n'y a que moi qui aie le droit de te dire ça.

— Tu préfères quoi, alors ? Maricón ? Tu me diras, ça te correspond bien.

Ace se retourna, bouche bée. Tyler fier de lui, lui adressa un sourire étincelant.

— Petit insolent... souffla-t-il.

Il s'approcha, une lueur dans les yeux. Le blond leva les bras, prêt à se défendre. Mais Ace lui saisit les poignets et le força à reculer. Tyler bascula dans un petit cri sur le canapé, entraînant dans sa chute son ami. Écrasé sous le poids d'Ace, il ne pouvait plus bouger.

— Dégage, maricón, le provoqua-t-il.

— Tu veux jouer à ça ?

Ace s'assit littéralement sur le ventre de Tyler, qui se débattait. Il plaqua ses poignets qu'il gardait toujours en main au-dessus de sa tête, de sorte que Tyler ne puisse plus se défendre. Le blond abandonna toute lutte vaine.

— Je ne dis que la vérité, lâcha Tyler en fixant Ace dans les yeux, un air sérieux gravé sur le visage.

— C'est faux. Je suis seulement Tylersexuel.

Son ami cligna des yeux plusieurs fois, avant d'éclater de rire. Ace le rejoignit dans son fou rire. Tyler n'arrivait plus à se calmer, et bientôt, ses abdominaux lui firent mal.

— C'est.. c'est n'importe quoi, hoqueta-t-il lorsqu'il parvint à se calmer.

Ace sourit et Tyler repartit de plus belle.

— C'est la vérité, n'empêche.

Il le regarda et vit qu'Ace était sérieux. Il fit une petite moue.

— C'est vrai que si tu n'as jamais ressenti ça auparavant en regardant un autre gars... Mais peut-être que c'est juste parce que tu viens de découvrir ta bisexualité et qu'avant, tu ne t'étais juste pas posé la question.

— Possible, répondit Ace, toujours au-dessus de son ami. Mais je préfère penser qu'il n'y a que toi qui me provoques ces sensations.

Tyler fixa son ami, et sourit doucement. Il était touché, bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Entendre son compagnon dire qu'il n'éprouvait ça que pour lui, était plus que flatteur. Il se releva pour embrasser son amant.

Ace s'abandonna à ce baiser, s'affalant un peu plus sur Tyler lorsque leurs lèvres se lièrent. Il finit par lâcher ses poignets pour glisser ses mains sur son corps envoûtant. Elles terminèrent leur course sous le petit pull. Lorsque Ace s'allongea entièrement, en faisant attention de ne pas écraser Tyler, le blond se décida à stopper.

— Et si on mangeait avant ? Tu m'as dit que tu mourrais de faim.

— Je peux aussi me nourrir de toi.

Tyler resta coi, une fois de plus. Il ne savait pas ce que son ami avait aujourd'hui, mais il ne l'avait jamais connu aussi direct. Comparé à l'Ace qui l'avait appelé un soir, apeuré par les nouveaux sentiments naissants, il avait bien changé.

Ace le regardait toujours, de ses yeux émeraude où commençait à apparaître une pointe de désir. Lui-même se rendait compte de son attitude. Mais il n'y pouvait rien, Tyler le rendait de plus en plus fou. Il ne s'était jamais senti aussi bien dans les bras de quelqu'un qu'avec lui. Lorsqu'il n'était pas là, il se languissait de son contact, de son corps chaud contre le sien et de ses caresses. Il ne cessait de penser à lui toute la journée, attendant avec impatience le moment où ils pourraient être réunis. Il voyait bien que son monde commençait à graviter autour d'une tête blonde comme le soleil. De temps en temps, cela lui faisait peur. Il se sentait dépassé par les événements. Il ne contrôlait pas cette partie de sa vie. Mais pour une fois dans sa vie, il avait envie de faire confiance en l'autre.

— Nous avons tout le temps pour ça. Et j'ai pas envie que ton ventre se mette à grogner dans deux heures et que tu me reproches de ne pas avoir manger, s'exclama Tyler.

Ace grogna de mécontentement mais obéit lorsque Tyler le poussa gentiment pour s'extirper du canapé. Ils finirent par commander quelque chose.

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