Chapitre 30

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L'astre solaire débuta son inarrêtable course dans le ciel, commencée il y a des millénaires. Timide, il jouait à cache-cache avec les nuages, ne faisant que de très brèves apparitions dans le ciel. Très vite, il prit de l'assurance et finit par chasser les gros nuages, qui se changèrent en cumulus. Ses puissants rayons réchauffèrent l'atmosphère terrestre, faisant disparaître peu à peu la rosée du matin, qui avait profité de la fraîcheur de la nuit pour déposer son voile sur New-York, humidifiant l'herbe grasse.

Rien ne pouvait les arrêter, et ils se reflétèrent dans la fenêtre d'une maison. Là, les rayons glissèrent sur le sol, avant de remonter lentement par les pieds d'un lit. Ils terminèrent alors leur course en se déposant sur une peau couleur caramel.

Ils furent alors témoins du réveil matinal d'un couple.

Allongé dans le lit, la tête reposant sur sa main, un jeune homme blond comme l'étoile à qui appartenait ces rayons, posait un regard amoureux sur son compagnon, profondément endormi. Depuis qu'il s'était réveillé, il y a déjà quelques minutes maintenant, il n'avait cessé de s'émerveiller, un sourire aux lèvres, devant le visage si innocent d'Ace. La bouche légèrement ouverte, laissant passer un petit souffle régulier, il dormait à poings fermés. Il avait passé sa main sous son oreiller, tandis que l'autre était calé tout contre son cou.

La couverture avait été rejetée en arrière, dévoilant tout le dos d'Ace, jusqu'à la chute de ses hanches, cachant sa nudité. De couleur blanche, elle contrastait violemment avec la couleur de son ami, la rendant encore plus irréelle. Seule une jambe était à l'air libre, posée par-dessus le drap.

Tyler laissa ses yeux se promener sur la peau café au lait de son amant. Les rayons du soleil la faisait briller sous leur chaleur, ne révélant aucune imperfection. Çà et là, des nævus parcheminaient sa peau de petits points marrons. Le jeune homme pouvait distinguer les ombres des muscles se profiler sous la peau. Ses cheveux noir de jais camouflaient légèrement ses yeux émeraude dans lesquels Tyler adorait se perdre. Il avait hâte qu'enfin Ace ouvre les yeux pour pouvoir se voir s'y refléter. Mais il se gardait bien de faire le moindre geste trop brusque de peur de le réveiller. On aurait dit dit un ange descendu tout droit du Paradis, tant Ace semblait en paix. Aucune tension ne venait creuser des petites rides de soucis sur son front, aucun muscle de sa mâchoire n'était contracté, aucune veine ne pulsait trop fortement sous sa peau.

Le brun remua dans son sommeil, chassant de sa main une mèche qui plongeait dans son œil. Tyler ne put s'empêcher de sourire un peu plus. Il était amoureux. Incontestablement, indélébilement et irrémédiablement amoureux. Et ce, depuis un moment, déjà.

Il voulait garder ce précieux souvenir en mémoire durant toute sa vie. Alors, il se perdit dans la contemplation de son amant, figeant dans sa mémoire cet instant magique.

XXX

Ace bougea dans le grand lit, et finit par ouvrir les yeux. Il battit des paupières, le temps que ses yeux s'habituent à la luminosité.

— Bonjour, toi, souffla Tyler.

Dès qu'il le vit dans son champ de vision, un grand sourire étira ses lèvres.

— Salut, répondit-il d'une voix rauque.

Au creux de son ventre, Tyler ressentit des petits picotements.

— Bien dormi ?

—Comme un bébé. Toi ? demanda Ace en s'étirant.

Tyler hocha la tête.

— Sauf que... t'as une haleine de chacal, très cher.

Ace le regarda bouche bée, avant de la refermer d'un bruit sec. Soudain, il se redressa et bondit sur Tyler, l'écrasant de tout son poids. Il lui souffla alors au visage, l'inondant de son haleine. Tyler cria en se débattant. Il essaya de repousser la tête de son compagnon mais ses protestations se changèrent en rires, le privant de ses forces. Il parvint à saisir le menton de son assaillant entre ses doigts, l'immobilisant. Leurs yeux se croisèrent, et Tyler vit son reflet dans les deux émeraudes de son ami. Il releva la tête et écrasa ses lèvres contre celles d'Ace, avide de goûter à leurs saveurs sucrées. Il était certain de ne jamais réussir à être rassasié des baisers d'Ace. Pour ne pas s'affaler sur son ami, Ace appuya sa main entre les deux pectoraux du blond. Il la fit alors remonter lentement jusqu'à pouvoir se saisir de son cou. Les baisers devinrent fougueux, presque bestiaux. Instinctivement, Ace resserra ses doigts quand Tyler passa ses mains dans sa tignasse brune. Soudain, Tyler rompit le contact avant de sourire. Ace le regarda et Tyler ne put se retenir de lâcher un petit rire.

— T'es en pleine forme dès le réveil, toi.

Il secoua alors la jambe et Ace baissa les yeux, ses joues s'empourprant. Tyler éclata de rire devant la mine embarrassé de son ami.

— Tu devrais être content, ça veut dire que tu m'excites.

— Ai-je dit que je ne l'étais pas ? Au contraire, je suis flatté, susurra Tyler.

— Cállate, cabrón, rétorqua Ace d'une voix dure.

— Redis-le pour voir, souffla Tyler, une lueur de défi dans les yeux, en posant sa main sur celle de son amant, qui n'avait pas lâché son cou.

Ace haussa le sourcil, devant le regard provocateur et fondit sur les lèvres du blondinet pour le faire taire une bonne fois pour toutes.

Tyler s'abandonna complètement à ce baiser, passant ses bras autour de la nuque de son compagnon. Il cambra alors son dos, se faisant rencontrer leurs sexes. Ace resserra ses jambes sur les hanches de Tyler et fit courir ses doigts sur sa peau blanche. Quand il embrassa son cou, Tyler lui offrit sa gorge dévoilée. Ace s'empressa alors de recouvrir chaque parcelle de peau de baisers, et s'amusa même à la mordiller quelques fois. Ses cheveux vinrent alors chatouiller le visage du blond. Il enfouit son nez dans les mèches folles, respirant à pleins poumons leur odeur : mélange de vanille et de coco, le parfum de son shampooing.

Ace descendit lentement, sans cesser d'embrasser le corps de Tyler. Le blondinet rit doucement lorsque sa langue chatouilla ses petits boutons de chair. Sans cesser de caresser le corps de son ami, Ace descendit encore. Lorsqu'il arriva à la hauteur de son sexe rendu dur par l'excitation, il s'arrêta.

— Tu n'es pas obligé, souffla Tyler.

Il ne voulait pas qu'Ace se sente obligé de lui rendre la pareille, juste pour son plaisir personnel. Il savait combien cela ne pouvait pas être facile pour tout le monde, et il n'avait pas à se forcer à faire quoi que ce soit. Tyler attendrait aussi longtemps qu'il le faille. Et pour lui, ce n'était pas une punition ou une privation, loin de là. Il avait adoré donner du plaisir à Ace, et il pouvait le refaire quand il le souhaitait. C'était comme s'il s'était livré tout entier à lui, comme s'il avait placé son corps entre ses mains. Et pour lui, c'était le plus beau des cadeaux.

— Je t'ai dit de te taire, chuchota Ace d'une voix cependant ferme. Comment veux-tu que j'explore ma sexualité si je ne tente pas de nouvelles expériences ? Et puis, ce n'est pas juste pour toi.

— Je m'en fous, répondit Tyler. Tu n'as pas à te forcer.

— Je te rappelle qu'on a décidé tous les deux de tenter cette relation. Je sais dans quoi je m'engage, et je sais ce que je veux.

Tyler sourit, touché par ses mots.

— Alors, arrête de parler, et guide-moi plutôt.

Tyler hocha la tête. Reportant son attention, sur la virilité de Tyler, il essaya de reproduire ce que Tyler lui avait fait la nuit dernière. Il inspira un bon coup et commença alors à promener sa langue sur toute la longueur. Encouragé par la respiration qui devient plus profonde de son amant, il la prit en bouche.

Tyler était aux anges. Ironiquement, il se souvint de la première fois qu'il avait vu le visage d'Ace. C'était à la bibliothèque universitaire, le premier jour où ils avaient dû travailler ensemble sur leur Mémoire. Qui aurait cru que ce visage si doux mais à la fois si fermé se retrouverait un jour entre ses cuisses ?

Il redirigea ses pensées sur les sensations que lui procurait son amant. Il se laissa aller dans le lit, fermant les yeux pour savourer encore plus ce moment.

— Va moins fort, lui conseilla Tyler lorsqu'il sentit une trop grosse pression sur sa verge.

Ace obéit immédiatement et regarda les expressions faciales du blond. Il voulait essayer de lui rendre au moins un quart du plaisir qu'il avait pris, hier soir. Il ne pensait pas que c'était comme ça. Enfin, forcément, lui ne ressentait pas véritablement de plaisir, mais ce n'était pas non plus dérangeant.

Au fil des minutes, la respiration de Tyler devint plus rapide, plus saccadée. Il se laissa complètement aller, encourageant inconsciemment l'espagnol par ses petits gémissements de plaisir. Ace promenait ses mains le corps de son compagnon partout il le pouvait : il massa le bas-ventre de son ami, joua avec ses testicules, s'amusa à caresser l'aine ou l'intérieur des cuisses. Il fit même de petits va-et-vient sur le sexe dur de son amant tandis que sa langue glissait sur son gland. Il apprenait ainsi à connaître un peu mieux le corps de son ami, à découvrir quelles zones étaient plus érogènes que les autres.

— Ace, arrête, je vais venir, prévint Tyler en se redressant.

L'espagnol le regarda, une lueur de défi dans les yeux, sans cesser pour autant.

— Ace, gémit Tyler.

Le brun posa sa main sur le ventre du blond, comme pour lui signifier qu'il le pouvait. Tyler se mordit la lèvre et n'y tenant plus, il jouit enfin, parcourut de frissons.

Ace s'allongea à ses côtés lorsque Tyler se calma.

— T'étais pas obligé, s'exclama-t-il en regardant Ace dans les yeux.

— Tu vas arrêter de me répéter ça ? Je t'ai dit que je faisais ce que je voulais. Et je le voulais.

Tyler sourit, avant d'embrasser son amant. Lorsqu'il sentit le sexe encore dur d'Ace contre son ventre, il lui fit un clin d'œil.

— Nous n'en avons pas encore terminé.

Ace ferma les yeux lorsqu'il embrassa son cou. Décidément, il n'avait pas fini d'être vidé de son énergie avec Tyler.

XXX

Les deux jeunes hommes restèrent au lit jusqu'à tard. Collés l'un à l'autre, ils se câlinaient tout en bavardant. Quelques fois, ils se chahutèrent lorsque l'un lançait une pique à l'autre. Mais très vite, ils terminaient leur bagarre dans la réconciliation, enlaçant le corps nu de l'autre dans leur bras.

Les protestations du ventre affamé d'Ace fit éclater de rire Tyler.

— C'est pas de tout repos de donner du plaisir, s'esclaffa-t-il.

— Ta gueule.

Ace, faussement vexé, se leva pour aller chercher un caleçon propre. Tyler ne se gêna pas pour admirer son corps nu, mais surtout, ses fesses qu'il savait fermes.

— Ça va, je te dérange pas ? avait lancé Ace lorsqu'il s'était retourné, sentant le regard du blond sur lui.

— Pas du tout. Et encore moins maintenant, rétorqua-t-il en se léchant la lèvre d'un air avide.

Ace lui avait alors jeté le vêtement qu'il avait dans ses mains. Ils s'étaient ensuite préparés à manger, et l'heure de partir pour Ace arriva. Il devait aller travailler à la Journay ce soir.

Ils s'embrassèrent une dizaine de fois, et se prirent dans les bras pour se saluer. Étonnement, ce fut Tyler qui repoussa gentiment Ace, le taquinant sur sa soudaine proximité.

— Je ne te pensais pas aussi tactile et aussi étouffant, se moqua-t-il.

Ace lui adressa un regard noir.

— T'as raison, je me casse. Et la prochaine fois, je te ferais rien du tout.

Tyler l'embrassa.

— Qui t'as dit qu'il y aura une prochaine fois ?

Ace lui fit un geste obscène et s'éloigna sans se retourner. Tyler secoua la tête avant de fermer la porte. Il ne savait pas qu'Ace pouvait être aussi susceptible. Mais étrangement, cela le toucha. Et puis, il n'avait pas rêvé, c'était bien Ace qui voulait le revoir.

À peine la porte s'était refermée sur lui que le brun lui manquait déjà. Tyler s'empressa de retourner dans sa chambre. Là, il enfouit son visage dans les draps, à la recherche de l'odeur de son ami. Il lâcha un soupir de soulagement lorsqu'il la trouva enfin. Cette odeur sucrée, légèrement boisée si particulière de sa peau.

Malheureusement, il ne pouvait pas rester comme ça. Il devait aller déposer leur Mémoire à la faculté pour son évaluation. Grognant de mécontentement, Tyler entreprit de se préparer pour sortir.

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