Chapitre 20

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La semaine défila à une vitesse folle, au grand dam d'Ace. Avec les partiels qui s'étaient enchaînés, Ace n'avait pas le temps de souffler. Il passait son temps à réviser, enfermer dans sa chambre ou à l'université. Heureusement, la période d'examen s'était terminé hier, et franchement, il en était soulagé.

Objectivement, Ace pensait avoir réussi ses examens. Il n'avait pas rencontré de difficultés importantes et il devait avoir la moyenne partout, selon ses suppositions, qui s'avéraient très souvent correctes. Il allait pouvoir profiter des vacances en compagnie de sa famille, du moins, ce que « profiter » signifier dans le vocabulaire familial.

Mais avant de partir, il devait faire face à un obstacle de taille : Tyler. Il n'avait aucune idée de comment allait se passer l'après-midi, et encore moins comment il allait réagir. Et cela le stressait bien plus que des examens auxquels il avait eu le temps de se préparer et qui ne reposait que sur des connaissances. Là, on touchait à un domaine qu'Ace maîtrisait très mal : les relations humaines.

Quand elles étaient strictement encadrées, dans un contexte par exemple de serveur/client, ou professeur/étudiant, il n'y avait aucun problème. Mais là, on parlait de Tyler et de son caractère imprévisible, tout autant que le sien, à vrai dire.

Il avait très mal dormi cette nuit, se réveillant plusieurs fois, mais il ne savait pas si cela était dû au stress, ou à l'excitation. Et Ace ne voulait pas s'avouer que c'était un mélange des deux.

Dès qu'il avait entendu la porte d'entrée se refermer, signe qu'Andreï était parti pour la fac, il avait sauté de son lit, ne tenant déjà plus en place, alors qu'il aurait pu faire la grasse matinée.

Il déjeunait devant la télévision lorsque dans un geste brusque pour se saisir de la télécommande, il renversa son café sur la table basse.

Joder, jura-t-il en enlevant toutes les affaires posées sur la table pour ne pas les tacher de café.

La journée commençait mal. Et il sentait que ce n'était encore que le début. Il commença à s'énerver lorsqu'il peina à éponger le café renversé. Et il s'énerva encore un peu plus lorsqu'il se cogna le genou contre l'îlot central de la cuisine en se dépêchant pour aller essorer son éponge imbibée de café.

Il décida d'aller prendre une douche pour calmer ses nerfs à vif. Bien que celle-ci fut la bienvenue, il n'en ressortit pas moins apaisé. Il se regarda dans le miroir et souffla doucement. Il était une vraie boule de nerf et cela l'agaçait encore plus.

Il changea alors complètement de plan et s'habilla rapidement en tenue de sport. Puis il se saisit de ses écouteurs et des clés de l'appartement avant de descendre les escaliers. Une fois dans la rue, il se dirigea vers le petit parc non loin en courant. Un peu de sport lui permettrait de se calmer, et tant pis pour la douche qu'il venait de prendre.

Deux heures plus tard, et après avoir fait trois fois le tour du parc, il comprit qu'il n'allait pas réussir à se détendre et à évacuer la tension qui habitait son corps. Il se résigna à rentrer et à passer la journée aussi chargée qu'une pile électrique.

Une fois de retour chez lui, il reprit une douche rapide, enfila un t-shirt et un short – il faisait chaud dans l'appartement, Ace et Andreï n'aimant tous les deux pas le froid – et s'affala sur le canapé, une fois son déjeuner préparé. Il se mit une série, en attendant l'heure fatidique où Tyler devait arriver.

XXX

Lorsqu'il reçut un message du blond indiquant qu'il partait, Ace éteignit la télé et commença à ranger succinctement l'appartement. Il fit son lit, nettoya son bureau et la petite table à manger. Puis, il passa à la cuisine et au salon. Quand il n'y eut plus aucune affaire traînant, il dut se résoudre à patienter. Et cela l'agaçait encore un peu plus.

Enfin, Tyler arriva. La sonnette retentit. Ace se maudit en voyant sa main trembler quand il ouvrit la porte.

— Salut ! s'exclama Tyler, tout sourire, comme à son habitude.

— Hey, répondit Ace en se forçant à sourire, sa nervosité atteignant son paroxysme.

— Je nous ai apportés de quoi grignoter pendant qu'on bossera.

Il tendit à Ace un paquet de biscuits, des petits cookies.

— Merci, c'est gentil, répondit Ace en s'en saisissant. Pasa, por favor.

Tyler, légèrement surpris, entra.

— Gracias.

—Tu parles espagnol ? s'étonna tandis que le blondinet se déchausser, en voyant Ace pieds nus.

— J'ai quelques notions, j'ai pris espagnol en seconde langue au lycée et français en première langue. Ça a toujours été les deux langues étrangères qui m'ont attirées, je les trouve très belles, expliqua Tyler. Mais c'est la première fois que je t'entends parler espagnol.

Ace sourit légèrement.

— Ce sont mes grand-parents qui m'ont appris l'espagnol à ma sœur et moi depuis que nous sommes petits. Et mes parents se sont chargés de nous parler anglais. L'espagnol reprend le dessus quand je suis en proie à des émotions fortes.

— Des émotions fortes ? Ça veut dire qu'en ce moment, tu en as ? tiqua Tyler.

Ace eut envie de se gifler.

— On va dire que c'est lorsque je suis heureux ou encore énervé, tenta-t-il de se rattraper.

Tyler hocha la tête tout en s'avançant pour ne pas rester dans l'entrée. Comme il était derrière lui, Ace ne pouvait pas voir sa tête et il ne savait pas ce que pensait le blond.

— J'aime bien quand tu parles espagnol. Tu devrais le faire plus souvent, finit par dire Tyler.

— No hay problema. ¿Quieres que te quite el abrigo ?

— Sí, por favor.

Les deux amis échangèrent un sourire. Tyler tendit sa veste à Ace et en profita pour enlever également son pull. Il avait bien fait de prévoir un t-shirt.

— Tu veux boire quelque chose ? J'ai du soda, une bière, un verre de lait si tu veux, proposa Ace en parfait hôte.

— Je veux bien une bière.

— Ça marche.

Heureusement, Ace avait pensé à mettre deux bières au frigo. Il les ouvrit et en tendit une à Tyler.

— Tu préfères qu'on aille dans ma chambre ou qu'on reste ici ? J'ai toutes mes affaires sur mon bureau et on serait peut-être mieux pour travailler sur mon lit, souligna Ace.

— Si tu veux, allons-y.

Seigneur, que la discussion était plate et impersonnelle ! On se croirait dans les vieilles séries étrangères mal doublées. Mais Ace ne savait pas comment mettre à l'aise, étant donné qu'il ne l'était pas lui-même alors qu'ils étaient chez lui.

Tyler s'assit en tailleur sur le lit tandis qu'Ace sélectionnait sur la petite étagère au-dessus de son bureau tous les bouquins qu'ils avaient sélectionnés à la bibliothèque universitaire. Le blond s'était retourné pour contempler le tableau sur le mur adjacent au lit.

— J'aime vraiment ce tableau, il a quelque chose de très apaisant, je trouve.

— Merci. C'est vrai qu'on aurait envie parfois d'être à la place du loup, seul dans les montagnes.

— Il y a des moments où tu aimerais l'être ? Je veux dire, au calme, seul sans personne pour te déranger.

— Ouais ça m'arrive, avoua Ace en s'asseyant sur le lit. Honnêtement, les gens peuvent vite me saouler et je peux passer des jours à être renfermé sur moi-même. Comme si j'avais besoin de recharger mes batteries, tu vois ?

— Oui, je comprends. Moi, je ne pourrais pas. La solitude me fait peur. Dès que je suis seul une journée au deux chez moi par exemple, je vais toujours trouver un moyen pour sortir, voir du monde ou mes amis.

— À la mort de ma mère, je suis resté enfermé dans ma chambre des jours entiers, ajouta Ace, le regard vide, perdu dans ses pensées. Je ne sortais que pour aller aux toilettes, je ne mangeais pas, ne prenais même pas de douche (il eut un petit rire incontrôlé). Je devais faire peine à voir, j'imagine. Alors tu vois, depuis ce temps, la solitude est devenue ma meilleure compagne et il m'arrive de vouloir la chercher. Car je sais qu'elle ne peut pas me juger, critiquer mes actes. Il n'y a que le silence entre elle et moi.

Ace sentit la main de Tyler serrer doucement son épaule. Simple geste qui se voulait réconforter.

— Je suis désolé, je ne savais pas que...

C'était la énième fois que quelqu'un le regardait comme cela lorsqu'il évoquait le souvenir de sa mère. La première fois avait été le médecin qui leur avait annoncé le décès de sa mère, à Cassie, son père et lui, un soir à l'hôpital. Un regard dégoulinant de pitié et de fausse tristesse, qui pourtant, se voulait rassurant et qui semblait dire qu'on comprenait leur douleur, qu'on se mettait à leur place. Mais quiconque n'ayant pas perdu un être cher, ne pouvait pas comprendre cette douleur immense qui ravage votre corps sous l'effet de quelques mots. Ace ne voulait pas de leur compassion, qu'on le regarde différemment, qu'on le rabaisse seulement à un enfant qui a perdu sa mère. Il n'y a qu'à lui qu'il s'autorisait de se voir comme ça. En somme, tout ce qu'Ace abhorrait.

— Je sais. Et je ne te demandais pas de le savoir. Je ne veux pas de ta pitié ni de tes larmes, lança Ace d'une voix dure. Et surtout, ne me dis pas que tu comprends, ricana-t-il, sarcastique.

— Je suis d'accord avec toi, je ne peux pas comprendre, je n'ai jamais la vécu la perte d'un proche. Mais je sais ce que ça fait d'avoir des parents absents, qui préfèrent te confier à une nourrice plutôt qu'avoir à s'occuper de toi, et qui préfèrent leur travail à leur enfant unique. Et crois-moi, c'est déjà très dur d'avoir vécu ça, alors je n'ose imaginer ce que tu as dû traverser.

Ace ne sut que répondre. Il n'avait jamais envisagé que Tyler avait souffert de l'absence de ses parents. Il n'avait pas compris que l'argent avait remplacé l'attention et le réconfort qu'un parent et censé apporter à son enfant. Il se braqua un peu plus, croyant que Tyler voulait minimiser sa souffrance.

— Alors si tu sais ce que ça fait, cesse de me regarder avec ce regard !

Tyler ne comprit pas pourquoi Ace haussa le ton.

— Avec quel regard ? Je suis désolé, Ace, d'être touché par ce que tu viens de me dire, comme tout humain normalement constitué. Tu préfères peut-être que je te regarde dédaigneusement ?

— Je veux juste pas que ton regard change, que tu me voies comme le petit garçon apeuré qui a perdu sa maman. Tu sais quoi, laissons tomber et mettons-nous au travail, lâcha Ace en se levant pour aller chercher son ordinateur.

Tyler n'ajouta rien et commença à défaire les affaires qu'il avait emmenées dans un sac.

Les garçons travaillèrent dans une atmosphère pesante, ne se parlant que pour leur sujet de Mémoire. Au bout de deux heures, Tyler en eut marre et voulut faire une pause.

Il fit de la place dans le lit, alla chercher le petit paquet de biscuits et en proposa un à Ace, qu'il refusa, le nez dans son téléphone.

— Ace, je suis désolé si je t'ai blessé tout à l'heure... tenta Tyler.

Ace ne répondit pas. Tyler s'exaspéra, perdant peu à peu son calme. Il n'y avait pas qu'Ace qui avait passé des examens et qui était exténué.

— Pourquoi tu n'arrives pas à concevoir que quelqu'un veuille juste t'aider ?

— Je n'ai pas besoin de ton aide, rétorqua Ace, acide.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire, rectifia Tyler. Écoute, il faut que t'arrêtes de croire que tout le monde est contre toi, qu'on te juge en permanence, ou qu'on a pitié de toi, ou pire, qu'on te veut du mal.

Ace se leva du lit, et fixa Tyler.

— Tu comptes me faire une leçon de morale, là ? Si je voulais parler à quelqu'un, j'aurais été voir un psy, je n'ai pas besoin de tes pseudo-conseils, cracha-t-il.

Tyler se leva à son tour, la colère d'Ace le contaminait peu à peu.

— Tu te sens toujours obligé de tout faire foirer comme ça ? Tu peux pas accepter l'idée que les gens qui t'entourent veulent juste t'apporter leur soutien, leur amour ? Mais non, Monsieur Ace Cruz n'a besoin de personne, il est fort et les autres sont tous des faibles.

Ace n'en croyait pas ses oreilles. Qui était-il pour lui parler comme ça ? En deux pas, il fit face à Tyler, l'écrasant de toute sa stature.

— Tu te prends pour qui ? rugit Ace. Si t'es pas content, personne te retient, je te signale que c'est toi qui voulais qu'on devienne amis. Moi, je n'ai rien demandé, et je me portais beaucoup mieux avant de te connaître. Tu arrives sur tes grands chevaux, avec ton argent et tes airs supérieurs et tu te permets d'émettre ton jugement sur les gens qui t'entourent.

Le blond ne broncha pas, plantant son regard azur dans celui émeraude d'Ace.

— Tu sais quoi, Ace ? Va te faire voir. Tu ne changeras jamais et je n'ai pas envie de perdre mon temps à essayer. Va retrouver ta chère amie la solitude, toi qui l'aimes tant. Quand tu comprendras tout le mal que tu fais autour de toi, ça sera trop tard et tu finiras seul le reste de tes jours.

Dans un accès de colère, Ace poussa Tyler qui tomba à la renverse sur le lit, et le surplomba. Tyler eut le souffle coupé et durant une seconde, ils se regardèrent intensément.

— Tu vas faire quoi ? Me frapper ? le provoqua Tyler, une lueur de défi dans les yeux.

Ace serra les dents. En cet instant, il le haïssait plus que tout. Il détestait son air insolent qu'il affichait en permanence, sa confiance en lui, se croyant au-dessus de tout le monde. Comment pouvait-il être aussi insolent et beau à la fois ? Il devait faire taire ce petit merdeux, une bonne fois pour toutes, avec sa gueule d'ange, ses cheveux blonds comme le blé, ses yeux bleus qui changeaient de nuance en fonction de la lumière et ses lèvres d'où s'échappaient tous ces mots blessants. Alors il fit ce qu'il rêvait de faire depuis bien longtemps en réalité.

Ace fondit sur les lèvres de Tyler dans un geste rageur. Et ce fut une explosion de saveurs et de sensations, chez l'un comme chez l'autre.

Il crut que son cœur allait exploser. Tout son corps frissonna de plaisir quand Tyler lui rendit son baiser. Leurs lèvres restèrent liées quelques secondes, puis commencèrent à bouger lentement, hésitantes, de peur de rompre leur contact. Elles se séparèrent pour se toucher de nouveau comme si elles ne voulaient plus se séparer. Finalement, elles se quittèrent presque à contre-cœur, les deux jeunes hommes étant à bout de souffle.

Alors on peut dire que c'est le vrai premier baiser ? chuchota Tyler dans un souffle, encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer.

« Putain, Ace l'avait embrassé. » Cette phrase tournait en boucle dans sa tête.

Ace renoua le contact dans un second baiser pour éviter de répondre. Il ne voulait pas penser à ce qu'il était en train de faire. Il voulait juste revivre encore et encore les sensations que son corps lui transmettait. Le goût des lèvres de Tyler, leur douceur, leur chaleur. Il n'aurait jamais pensé que les lèvres d'un homme soient aussi douces.

Cette fois-ci, leurs lèvres entamèrent une danse, où chacune s'amusait à se séparer puis à fondre de nouveau.

En quelques secondes, la température grimpa encore. Leur baiser sensuel se transforma en un baiser plus intense, plus osé aussi. Leurs lèvres s'entrouvrirent, leurs langues se frôlèrent timidement au début, puis plus confiantes au fur et à mesure. Des mains couleur caramel s'approchèrent d'un cou de neige, tandis qu'une main se faufila sous un t-shirt, et glissa sur une peau plus chaude que la normale.

Ace s'affala légèrement sur Tyler inconsciemment et leurs corps se touchèrent. Soudain, il sentit une bosse anormale au niveau de son entrejambe. Non, plutôt deux bosses en réalité.

En une fraction de seconde, Ace réalisa ce qu'il était en train de faire. Il sursauta comme si la foudre elle-même l'avait touchée et rompit tout contact, alla jusqu'à se coller au mur opposé du lit.

Tyler se releva et lorsqu'il vit le regard hagard d'Ace, il comprit les circonstances que leur geste allait avoir. Pour Ace bien sûr, car lui avait déjà connu ça. La première fois où on se rend compte que quelque chose cloche chez nous. Qu'on est attiré par quelque chose que la majorité des personnes ne le sont pas. On réalise alors qu'on est différent des autres, enfin, c'est comme cela qu'on se voit. On se croit malade, pas normal, qu'on devient fous et qu'on se ment à nous-mêmes. Que ce n'est pas possible, que ce n'est pas réellement ce qu'on croit.

Puis vient la première fois où on goûte au « péché interdit ». La première fois qu'on est plus proche avec quelqu'un du même sexe qu'on le devrait. La première fois qu'on embrasse un garçon, avec toujours cette sensation d'être dans l'interdit.

Ace devait affronter tout cela en même temps. Et si Tyler avait eu du mal à assumer sa bisexualité au début, il avait appris à s'accepter comme il l'était, pas à pas, chaque nouvelle expérience après chaque nouvelle expérience. Là, Ace devait encaisser tout en même temps.

— Ace... appela Tyler en s'approchant doucement du jeune espagnol. Ace, regarde-moi.

L'espagnol était perdu. Il regardait droit devant lui, sans voir Tyler. Son regard était le reflet de ce qu'il se passait dans son crâne en ce moment.

Ace, appela plus fortement Tyler.

Il cligna des yeux et vit enfin Tyler devant lui. Il l'avait embrassé. Son cerveau était encore submergé par les sensations des lèvres de Tyler sur les siennes, de sa main sur sa hanche, à la fois glaçante et bouillante, il ne savait plus trop.

— Tu vas bien ?

Ace voyait la bouche de Tyler bougeait avant que les sons n'en sortent.

— Va-t-en.

— Pardon ? demanda Tyler, croyant halluciner.

— Va-t-en, répéta Ace d'une voix robotique. Prends tes affaires et pars. Maintenant.

— Tu ne voudrais pas qu'on discute avant ? Je...

— Qu'est-ce que tu comprends pas ? le coupa Ace d'une voix plus forte. Je t'ai dit de partir.

Il poussa Tyler d'un coup d'épaule et sortit de la chambre. Il commença à faire les cent pas, à marcher de long en large dans le petit salon.

— Ace, parle-moi, dis-moi ce que tu ressens. Je sais que ça peut être dur...

— ¡ Dejame en paz ! hurla-t-il.

Tyler recula d'un pas sous l'effet de la fureur d'Ace. C'était la même colère que le soir où il l'avait embrassé la première fois. Il avait cru qu'Ace allait le tuer, littéralement. Il comprit alors qu'il n'y avait rien à faire pour calmer Ace. C'était un de ces moments où il devait s'enfermer dans sa solitude, au risque d'exploser pour de bon, et de devenir violent. Il devait encaisser le choc, et cela pouvait lui faire très mal.

— Alors le blond se dépêcha de rassembler ses affaires. Ace ne lui prêtait plus attention, il regardait par la fenêtre, aussi immobile qu'une statue. Seuls ses poings qui s'ouvraient et se refermer, comme s'ils serraient quelque chose trahissaient les émotions qui faisaient rage dans son cerveau.

Avant de refermer la porte, Tyler se retourna une dernière fois :

— Je serais toujours là pour toi, Ace.

Puis la porte se referma sur lui, camouflant à son ami la larme qui perla au coin de son œil.

Au même moment, Ace s'assit à même le sol, ses jambes ne le portaient plus. Il avait embrassé Tyler. Et il avait adoré.

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