Chapitre 19

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Ace avait quelques heures devant lui avant de rejoindre ses amis et Andreï pour déjeuner tous ensemble. Il avait donc donné rendez-vous à Vanessa pour une partie de jambes en l'air. Bien que l'attitude de Vanessa l'exaspérait de plus en plus, elle baisait comme une déesse et franchement, c'est tout ce qu'avait besoin Ace en ce moment.

Il entra dans l'hôtel. Il ne s'était jamais rendu dans celui-ci auparavant. Vanessa se débrouillait pour ne jamais réserver dans le même deux fois de suite. Il traversa d'un pas rapide le hall, et appuya sur le bouton de l'ascenseur. Sans même regarder, il savait que ce n'était pas un hôtel quelconque. Vanessa avait des goûts de luxe et Ace soupçonnait que le choix des hôtels ne relevait pas du pur hasard. Jamais elle ne lui avait donné rendez-vous dans un de ces vieux bâtiments décrépis que l'on trouvait parfois près des gares ou dans des quartiers moins aisés. Ainsi, Vanessa montrait tout l'argent qu'elle avait et cela devait être sa façon de séduire Ace. Malheureusement pour elle, Ace se foutait royalement de l'argent. Certes, il ne cracherait pas sur quelques millions de dollars, mais il avait appris à vivre décemment et ce n'est pas ce qu'il recherchait chez les autres. C'est ce qu'il reprochait à Vanessa : elle était beaucoup trop superficielle, croyant que sa richesse lui permettrait de tout avoir. Peut-être que cela marchait avec les autres, mais pas avec lui.

Lorsque l'ascenseur arriva au quatrième étage, les portes s'ouvrirent et Ace rechercha la chambre 428. Lorsqu'il le trouva, il frappa deux coups à la porte et attendit.

Une Vanessa en sous-vêtements rouge lui ouvrit. Elle lui sourit avant de le laisser entrer.

— Je t'ai fait attendre ? demanda Ace pour briser la glace.

— Non, ne t'inquiète pas, j'ai juste eu le temps de me mettre à l'aise, répondit-elle, malicieuse.

Ace enleva sa veste et à peine l'eut-il posé sur une chaise que Vanessa était déjà tout près de lui.

— J'ai cru que tu n'allais plus m'appeler, chuchota-t-elle dans le creux de son oreille avant de l'embrasser langoureusement.

Ace lui rendit son baiser pour éviter d'avoir à lui répondre. Aussitôt, Vanessa colla son corps à celui de son amant et se laissa embrasser le cou. D'un geste rapide, elle se saisit du pull d'Ace et lui fit enlever. Elle parcourut le torse musclé d'Ace de ses mains, tandis que l'espagnol lui agrippa fermement ses hanches. Sentant une bosse contre l'intérieur de sa cuisse, Vanessa s'empressa de déboutonner le pantalon d'Ace et de délivrer son sexe. Puis elle se mit à genoux et le prit immédiatement en bouche. Ace eut un soupir d'excitation et glissa ses mains dans les longs cheveux bruns de Vanessa. Il lui donna la cadence d'une pression sur sa tête, et ferma les yeux, savourant le plaisir que lui procurait la jeune femme. Lorsqu'il sentit que Vanessa cherchait à engloutir entièrement son sexe, Ace donna des coups de rein, jusqu'à ce que des bruits de gorge se firent entendre.

Les deux amants se fréquentaient maintenant depuis plus d'un an, et ils avaient eu le temps de discuter des fantasmes et des envies de l'autre. Sur le plan sexuel, ils se connaissaient comme nul autre. Et c'est pour cela qu'ils savaient exactement ce que l'autre voulait sans forcément devoir prononcer un mot.

Lorsqu'il en eut assez, Ace se saisit de la tête de Vanessa pour la relever et l'embrassa sauvagement à pleine bouche. Puis il la souleva et Vanessa noua ses jambes autour de son amant. Sans rompre le contact entre leurs lèvres, il la porta jusqu'au lit ou il la déposa. Puis il enleva adroitement le reste de ses habits pour se retrouver complètement nu. Il déposa une pluie de baisers sur le cou de sa partenaire avant de remonter mordiller son oreille tout en se saisissant de ses seins et à s'amuser à titiller les tétons à travers son soutien-gorge. Vanessa lâcha un petit gémissement mais se laissa faire, et griffa inconsciemment le dos d'Ace.

Le brun continua de descendre en parsemant de baisers chaque parcelle de peau que ses lèvres rencontraient. Il glissa ses mains dans le dos de Vanessa et d'un jeu de doigts parfaitement rôdé, dégrafa son soutien-gorge. Il releva légèrement sa tête et doucement, fit glisser les bretelles, jusqu'à dévoiler ses seins. Il commença à toucher du bout des doigts le téton, avant de le prendre en bouche et de les sucer tout en palpant l'autre. Puis il fit de même avec l'autre.

Lorsque les deux furent parfaitement durs, il donna un dernier coup de langue avant de descendre en laissant sa langue humidifiée par sa salive se promener sur le ventre de la jeune femme. Lorsqu'il arriva à son entrejambe, il enleva le culotte en dentelle. Il jeta alors un coup d'œil à Vanessa et lorsque leurs regards se croisèrent, Ace se lécha les lèvres en souriant malicieusement. Vanessa eut un petit rire qui s'interrompit brusquement lorsqu'elle sentit la langue d'Ace en elle. Tête penchée en arrière, elle jouait avec les cheveux d'Ace, le pressant silencieusement d'aller plus profondément. De temps en temps, elle donna un petit coup de bassin involontaire. Lorsqu'Ace introduisit un doigt, puis deux tout en embrassant l'intérieur de ses cuisses, elle gémit de plaisir et serra dans ses mains les draps.

N'y tenant plus, elle se redressa emmena Ace sur elle.

— Viens, chuchota-t-elle, sa voix vibrante de désir.

Comprenant immédiatement, Ace se saisit d'une capote, déchira l'enveloppe, et à peine enfilé, il pénétra d'un puissant coup de rein sa partenaire après l'avoir retournée sur le ventre.

— Plus vite, gémit Vanessa et Ace obéissant, accéléra la cadence.

Il embrassa le dos de sa partenaire tandis qu'elle se courbait pour ressentir plus de plaisir.

Ils changèrent de position quelques minutes plus tard, Vanessa de nouveau sur le dos.

Ace glissa ses mains autour de la gorge de Vanessa et grogna de plaisir lorsqu'il donna un coup de rein plus puissant qu'un autre.

— Oh putain, Ace, continue.

Ace redoubla de force et bientôt, ni l'un ni l'autre ne purent s'empêcher d'exprimer leur plaisir par des petits gémissements, tantôt graves, tantôt plus aigus.

— Je vais venir, prévint Ace en tentant de se retenir.

— Moi aussi, vas-y.

Dans un dernier râle de pur plaisir, les deux amants finirent ensemble. Ace donna encore quelques coups de bassin avant de se retirer. Il s'allongea sur le lit et ferma les yeux pour reprendre son souffle. Soudain, il se revit soudainement une semaine plus tôt chez Tyler, allongé à côté de lui sur son lit comme il l'était actuellement. La scène où il s'était chamaillé avec lui se rejoua devant ses yeux. Alors, son visage apparut, son sourire étincelant qui laissait entrevoir ses dents, sa peau blanche sans imperfections, ses cheveux blonds qu'il savait doux au toucher, et surtout, ses yeux bleus où il aimait se perdre dans leur contemplation.

Il se vit au-dessus de Tyler, lorsqu'il l'avait immobilisé et croyait avoir gagné. Il pouvait même ressentir à nouveau la pression que son bras avait exercée contre son genou. La scène continua de se dérouler, et Tyler approcha son visage de celui d'Ace. Cette fois-ci, Ace louchait sur les lèvres de Tyler. Une idée ne faisait que passer en boucle dans sa tête : il voulait goûter leurs saveurs. Oui, juste pour quelques secondes, sentir les lèvres de Tyler sous les siennes. Juste une seconde... Il franchit les quelques millimètres qui les séparaient et soudain, son cerveau l'inonda du souvenir de leur baiser échangé, bien que non-voulu.

— Dis donc, c'est que tu veux un second round ?

La voix de Vanessa retentit aux oreilles d'Ace et le jeune homme se redressa brusquement. Il aspira une grande goulée d'air, se rendant compte qu'il avait retenu sa respiration. Lorsqu'il suivit le regard de Vanessa, il vit qu'il bandait comme un cheval, comme s'il ne venait pas à l'instant de faire l'amour.

Vanessa posa la main sur sa cuisse, déjà prête à repasser à l'action, mais Ace fit un bond et sortit du lit, comme si ce contact physique l'avait brûlé.

— Y'a un problème ?

— Je... Je dois partir, répondit Ace en ramassant ses affaires.

— Mais t'es encore excité, si tu veux je m'en occupe et tu partiras ensuite, proposa Vanessa.

— Non merci, je pars, s'exclama Ace sèchement.

— Je te comprends pas Ace. On aurait pu s'amuser encore un peu, toi et moi.

— Je ne veux plus m'amuser, t'as pas compris ? haussa le ton Ace. Quand je te dis non c'est non, cherche pas plus loin.

— D'accord pas besoin de t'énerver, pardon, s'excusa Vanessa en se levant à son tour.

Elle s'approcha d'Ace et voulut l'embrasser. Mais Ace la repoussa durement. Puis sans un regard, il ouvrit la porte et laissa une Vanessa, nue et désemparée.

Ace appuya frénétiquement sur le bouton d'appel de l'ascenseur et se précipita à l'intérieur quand les portes s'ouvrirent.

— Que coño es esto ? cria-t-il à son reflet que le miroir de l'ascenseur lui renvoyait.

Il devenait fou, il n'y avait pas d'autre explication. Jamais, au grand jamais il n'aurait pensé bander rien qu'en s'imaginant...

— Joder !

Il appuya son front contre la paroi froide. Comment un simple souvenir pouvait... ? Son corps était détraqué, il n'y avait pas d'autre choix. Ou alors les effets de sa partie de jambes en l'air avec Vanessa n'étaient pas encore descendus et son corps a réagi sans vraiment de cause. Pourtant, il n'avait jamais couché avec Vanessa deux fois d'affilée. Il ressentait toujours cette impression de dégoût quand il avait fini, et c'était pour ça qu'il partait le plus vite possible. Ce n'était pas contre elle, ça lui arrivait toujours, peu importe la personne avec qui il couchait.

Alors pourquoi là, il n'avait pas ressenti ce sentiment devenu habituel maintenant ? Et pourquoi son putocerveau avait imaginé ces choses ? Sur le moment, il avait été sûr qu'il aurait pu le baiser... C'était n'importe quoi ! Il avait même eu envie qu'en rouvrant les yeux, ce soit Tyler qui soit à côté de lui dans le lit et non Vanessa. Pourtant, il avait vachement aimé cette baise avec elle. Alors pourquoi avait-il eu une érection quelques minutes plus tard et pourquoi il l'avait eu sans même regarder ou penser à Vanessa, du moins, à son corps. Car elle avait un magnifique corps que nombreux rêverait de baiser.

Il était malade. Son cerveau n'allait pas bien, il devait peut-être songer à aller consulter un médecin, ce n'était pas normal.

Ace regarda le petit écran. Il n'était qu'au deuxième étage ! Son cerveau tournait à plein régime. Bon sang, il en mettait du temps ce foutu ascenseur pour descendre !

L'espagnol tenta alors l'expérience. Il ferma les yeux et se concentra pour visualiser la scène de Tyler et lui. Il fronça les sourcils, revit le visage de Tyler, ses yeux, son torse lorsqu'il était sorti à demi-nu de la salle de bains...

Il ouvrit grand les yeux. Il recommençait à bander ! On pouvait presque apercevoir la bosse caractéristique à travers son pantalon.

— Estoy loco, no puede ser..., murmura-t-il, à deux doigts de tomber dans la folie.

Il courut presque pour sortir de l'hôtel. Le vent glacial de décembre lui fit l'effet d'une gifle. Il frissonna et enfouit ses poings dans sa veste. Toute tension avait quitté son corps et il décida de ne plus penser à toute cette merde, du moins s'il y arrivait. Pour l'heure, il devait rejoindre le petit restaurant où il avait rendez-vous, dont Andreï lui avait transmis l'adresse par message. Il s'enfonça alors dans les rues de New-York, tête baissée et mains dans ses poches pour lutter contre le vent frigorifiant.

XXX

Ace entra dans le restaurant et se dirigea vers le bar. La décoration était industrielle et monochrome, mais il n'en restait pas moins que la salle était chaleureuse et accueillante, où les bavardages clients installés aux tables résonnaient.

Un serveur l'emmena rejoindre la table ou Abby, Matthew et Andreï l'attendaient tout en sirotant leurs boissons.

— Ah voilà celui qu'il manquait, s'écria Abby en l’apercevant.

— Excusez-moi j'ai un peu de retard, c'est dur de marcher dans un froid pareil, s'excusa Ace en s'asseyant à la place restante, à côté d'Andreï.

— On était justement en train de choisir le menu, indiqua Andreï avant de lui passer la carte.

Le serveur arriva au moment et Ace la parcourut rapidement avant de faire son choix.

Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas déjeuné ensemble, fit remarquer Matthew avant de prendre une gorgée de son cocktail.

— C'est bien vrai ! répondit Abby. La dernière fois, c'était la journée de la rentrée en septembre, si mes souvenirs sont bons.

— C'est exact, acquiesça Andreï. Le temps passe vite, quand même.

— Oh arrête de parler comme un vieux, tu vas me faire déprimer, gémit Abby en remuant sa paille dans son verre.

Les amis d'Ace avaient rencontré Andreï quelques semaines après la rentrée en première année à la fac, lorsqu'ils étaient venus chez eux. Les trois compères s'étaient tout de suite parfaitement bien entendus, au grand plaisir d'Ace. Abby avait nourri pendant quelques mois des sentiments envers Andreï – sa gentillesse naturelle et son physique d’Apollon y étant pour quelque chose – mais elle avait fini par préférer garder leur cercle amical intact, au risque de le voir imploser si cela n'avait pas marché entre eux.

Quand Ace remercia le serveur qui lui avait apporté une pinte de bière, il sourit doucement en remarquant les boissons que ses amis avaient choisies. Chacun avait sa petite préférence, son péché mignon. Matthew avait pris comme à son habitude un sex and the beach, Abby un mojito, et Andreï et lui une bière. Bien qu'Ace affectionnait les boissons fruitées également, il avait préféré choisir une valeur sûre pour cette fois-ci.

— Si c'est ce que tu te dis, je te rassure, tu n'as pris qu'une seule ride pendant ces quatre mois, glissa Ace.

Abby le fusilla du regard.

— Mentir est un péché horrible, Ace, proféra-t-elle. Je me suis regardé dans mon miroir avant de venir et je n'en ai pas vu.

Abby était très coquette et attachait une grande importance à son physique. Elle avait ce petit côté superficiel, que l'on pouvait retrouver chez Vanessa. Mais en moins poussé. Elle en parlait toujours sur le ton de l'humour, car comme ses amis, elle savait que c'était un de ses défauts. Mais elle n'y pouvait rien, et vieillir lui faisait peur. Elle répétait toujours que si elle ne trouvait pas le grand amour et qu'elle ne pouvait pas fonder une famille – un de ses plus chers rêves – elle voulait devenir le cliché de la tante riche et célibataire, qui vivait sa meilleure vie au soleil, un verre de vin toujours à la main. Et bien sûr, elle n'osait pas imaginer dépasser les quarante ans.

Tous rigolèrent devant la mine boudeuse d'Abby. Leurs plats arrivèrent et le serveur déposa le hamburger qu'Ace avait commandé devant lui.

— Il est pas mal, vous trouvez pas ? chuchota Abby une fois le serveur parti, en le relookant.

— Abby, je te rappelle que tu es casée ! gronda gentiment Matthew.

La jeune femme souffla bruyamment.

— Si on ne peut même plus rire maintenant ! Et en plus, je suis la seule meuf du groupe, je ne peux même pas demander l'avis à une autre personne du même sexe. Je vous jure, c'est pas facile tous les jours. Tiens, Ace retourne toi discrètement et dis-moi ce que tu en penses, ajouta-t-elle. Je ne demande pas à Matthew et Andreï parce qu'ils n'ont même pas goût.

Il est vrai qu'Abby et Ace semblaient avoir les mêmes goûts en terme de personnes. Abby ne se gênait pas pour mater tout ce qui bougeait, femmes y compris, du moment qu'elle trouvait la personne attirante.

— J'en sais rien, c'est un mec, j'en ai rien à foutre ! rétorqua sèchement Ace.

Les trois se regardèrent sans comprendre pourquoi leur ami se fâchait.

— Ça va ne t’énerve pas, c'est pas parce que tu trouves qu'un gars à du charme que t'es automatiquement homo. Je te demandais juste un avis.

— Ouais, bah j'ai pas d'avis, répondit Ace, toujours sur le même ton.

Abby haussa les sourcils. Andreï préféra changer de sujet, comprenant qu'Ace allait se braquer s'ils continuaient sur ce terrain.

— Mais c'est vrai que tu es en couple dorénavant, Abby. Ace m'a dit qu'il s'appelait Morgan...

Ace grimaça quand Andreï évoqua le nom de Morgan mais personne n'y fit attention. Décidément, ils s'étaient passés le mot aujourd'hui. Il n'allait jamais réussir à sortir Tyler de sa tête.

— C'est l'amour fou entre eux, l'interrompit Matthew. « Morgan par ci, Morgan par là... », il n'y a plus que lui qui compte !

— Oh mais tu ne serais pas jaloux ? insinua Abby, un sourire aux lèvres. Mais si, c'est bien ça, il est jaloux que je m'intéresse à un autre mec que lui.

La jeune femme se pencha et embrassa la joue de son ami assis à côté de lui.

— Caresses de chien donne des puces, souffla Matthew en faisant mine de repousser Abby pour tenter de cacher son embarras à cause de la proximité de la jeune femme.

Abby, faussement vexée, frappa l'épaule de Matthew en réponse.

— Mais c'est exact, ajouta-t-elle à l'intention d'Andreï. Il est brun, assez mince et terriblement hot ! Comme je les aime (Elle fit un clin d'œil, imitant l'attitude d'une croqueuse d'hommes, puis elle reprit son sérieux). C'est le meilleur ami de Tyler, tu sais, le gars avec qui Ace doit écrire son Mémoire.

Andreï réfléchit un instant pour faire le lien.

— Tyler, c'est celui qui est venu chez nous une fois ? Il cherchait Ace et il avait l'air déçu de tomber sur moi. Eh bien, si le meilleur ami est à son image, tu en as de la chance, Abby.

— Tu vois ? s'écria Abby pour Ace. Lui au moins n'a pas peur de dire qu'un garçon est beau.

Ace posa sa fourchette et se mordit la lèvre inférieure dans un geste énervé.

— Abby ?

— Oui, Ace ?

— Tu me saoules.

Abby lui adressa un sourire triompheur.

— C'est ce que tu adores chez moi, ne le nie pas.

Ace allait répondre qu'en son téléphone sonna, signe qu'il avait reçu un message.

DE : Tyler

01h14 pm : Salut Ace, comment vas-tu ? J'ai pensé qu'on devrait se voir pour bosser un peu sur notre Mémoire avant les vacances de Noël. Ça te dit de se voir mercredi prochain dans l'après-midi ? Normalement on n'a tous les deux pas cours. Par contre, mon père rentre ce week-end pour passer les fêtes, du coup ça serait possible de se voir chez toi ?

Le sort s'acharnait sur lui, il n'y avait pas d'autre explication. Le fantôme de Tyler le pourchassait. Il avait décidé de le hanter jusqu'à la fin de ses jours. Ou alors, il l'avait appelé quand il avait pensé à lui plus tôt dans la matinée.

— Tyler ? Que veut-il ? demanda Abby, qui s'était penchée pour voir le message car Ace n'avait rien dit.

Le brun se racla la gorge.

— Il... Il veut qu'on se voie mercredi pour bosser. Par contre, ça serait à l'appart, son père sera chez lui... ajouta-t-il en regardant Andreï.

— Aucun soucis, j'ai cours toute la journée, le rassura le russe. Vous l'aurez pour vous seuls.

Bon sang, ils n'allaient jamais s'arrêter. Ace renvoya un message pour confirmer avant de le verrouiller et de le ranger dans sa poche.

Le déjeuner se termina doucement, chacun évoquant les partiels qui commençaient cette semaine. Chacun était en pleines révisions, la dernière ligne droite avant les vacances. Bien entendu, le sujet des fêtes de fin d'année arrivèrent tout de suite après.

Pour Ace, cela se résumerait à retourner chez son père pour fêter Noël avec sa sa sœur et lui. C'était toujours une période délicate pour eux, car le cancer avait emporté leur mère deux jours après Noël. Depuis, ils n'avaient plus fait aucune fête, ils préféraient se recueillir en famille pour se rappeler le souvenir de la personne qui leur manquait plus que tout au monde.

Les amis finirent par se séparer devant le restaurant, chacun retournant chez eux. Ace et Andreï se dirigèrent vers la bouche de métro quand l'espagnol ne put s'empêcher de poser une question à son meilleur ami.

— Andreï, comment tu sais qu'une personne te plaît ?

La question surprit le russe, mais il évita de montrer le moindre signe pouvant le trahir. Dès qu'Ace les avait rejoints, il avait senti que quelque chose le tracassait et il voulait l'aider.

— Eh bien, quand tu t'entends bien avec cette personne, que tu rigoles avec elle, et qu'elle a les mêmes idées et convictions que toi, je dirais.

— Ce n'était pas vraiment ce qu'Ace voulait insinuer. Il grimaça et tenta de reformuler sa question.

— Je veux dire, comment tu sais que tu es attiré par une personne ?

— Ah ! s'exclama Andreï, comprenant où Ace voulait en venir. Eh bien déjà, ce que j'ai dit peut s'appliquer. Ensuite, je dirais que c'est quand tu veux voir la personne tout le temps, qu'elle te manque quand elle n'est pas là, quand t'es heureux quand elle est là avec toi et que tu sais que c'est réciproque. Quand tu veux tout savoir d'elle, pour la comprendre. Quand tu es capable de l'écouter pendant des heures parler de sujets qui l'intéresse, qu'elle te fait sentir différent. Tu cherches à la séduire, en te présentant sous ton meilleur jour, à paraître parfait à ses yeux. Et puis il faut écouter ton corps qui réagit quand tu la vois arriver. Tu comprends ce que je veux dire ?

Ace hocha la tête. Andreï savait de quoi il parlait parce qu'il était déjà tombé amoureux dans son adolescence. Et pour avoir eu un meilleur ami amoureux, Ace savait qu'il pensait tout ce qu'il lui avait dit. Mais est-ce que tout ça s'appliquer à son cas ? Certes, il avait apprécié la journée passée avec Tyler, mais est-ce qu'il éprouvait tout ça pour lui ? Non, il ne voulait pas le voir tout le temps, il ne cherchait pas non plus à être quelqu'un d'autre en sa présence, à ce que Tyler le voit différemment qu'Abby ou Matthew le voyait. Ni mieux, ni pire, il restait juste lui-même.

Mais pourtant, son corps semblait dire complètement l'inverse. Et ça, c'était un gros, gros problème.

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