Charnels (-16)

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Ils se regardaient dans le blanc des yeux, leurs visages dégoulinant de sauce tomate. Jusqu'à ce qu'Hedony se redressât. Sa main se plaça dans la nuque du jeune homme et elle vint lécher le rouge sur sa bouche, lentement.

En arrière plan, la télévision diffusait une musique entraînante aux accents rock'n'roll et des images d'autopsie défilaient. Sauf que rien ne comptait excepté la chaleur fiévreuse qui irradiaient des deux jeunes gens. D'instinct, le corps d'Adhara réagit à la demande tacite de la jeune femme. Elle avait écarté les jambes pour lui et il s'allongea sur elle, imprégnant son bassin contre le sien. Ils s'embrassèrent. Calmement, langoureusement, en savourant la direction nouvelle que prenaient leurs ébats enfantins.

Adhara glissa ses mains sur Hedony jusqu'à s'arrêter sur ses fesses qu'il pétrit avec envie. La manière dont elle ondulait sous lui l'échauffait et il la pressa plus fort. Sa position au-dessus d'elle lui permettait d'avoir un certain contrôle, un contrôle qu'il appréciait et dont il voulait profiter. Il désirait prendre son temps, entendre Hedony gémir sous ses caresses, la dénuder minutieusement, la faire patienter, transir et embraser chaque parcelle de son corps jusqu'à la consumer toute entière.

Il l'aida à retirer son pull et son débardeur. Sa bouche alla se poser sur le ventre d'Hedony qu'il couvrit de baiser, remontant la pente douce de son abdomen pour se perdre à la frontière de son soutien-gorge. Elle frissonnait à chacun de ses souffles comme si une nuée de papillons s'envolait dans son bas-ventre. Ses sens s'aiguisaient à force de sentir les lèvres d'Adhara parcourir sa peau et elle s'abandonnait au plaisir en fermant les yeux. Elle se concentrait sur les sensations : la callosité de ses mains brûlantes qui dégrafèrent son sous-vêtement, sa langue humide qui titilla la pointe de ses seins, le rythme effréné de ses propres battements de cœur.

Elle avait un goût d'exotisme et de sucre mêlée à une fraîcheur mentholée. Lorsqu'elle bougeait, Adhara pouvait sentir les effluves de son shampoing, parfum omniprésent après sa douche. Il s'enivrait de cette fragrance, s'en délectait en passant une main dans ses cheveux encore gorgés d'eau alors qu'il venait coller ses lèvres sur les siennes.

Ils se contrôlaient encore, mais sans savoir combien de temps cela durerait. Hedony attrapa l'ourlet du pull du tuahine et le remonta pour le déshabiller. Elle lorgna son torse nu sur lequel se devinait l'entrelacement de sa fine musculature, à peine visible. Elle voulait à son tour le couvrir de baisers mais le jeune homme pesa de tout son poids sur elle, l'empêchant d'échanger leur place. Il savait qu'elle prendrait le dessus sur lui, qu'elle désirait tout autant que lui diriger leurs étreintes, mais pour l'heure, c'était son tour.

Hedony sourit, ses yeux le défièrent avec affront, insidieuse. Il se mordit la lèvre, contemplant la perfection de son corps, les couleurs harmonieuses des dessins encrés sur son épiderme. Il la contemplait comme s'il voulait imprimer sa beauté dans sa tête, avec cette provocation dans le regard. Sa peau opaline semblait luire et lui donnait un air presque angélique sous ses traits malicieux.

Ses doigts fins explorèrent le torse du jeune homme. Ses ongles manucurés y tracèrent un cheminement hasardeux qui descendit jusqu'à son aine. Adhara frémit. Son ventre se contractait sous ces caresses doucereuses. Elle effleura le renflement de son jean avec sa main et il retint sa respiration. À nouveau, elle affichait ce sourire mesquin. Tu ne perds rien pour attendre, se dit Adhara. Sauf qu'elle entreprit de dézipper sa tirette et s'insinua là où il se sentait déjà tellement à l'étroit. Il ne put retenir un râle de plaisir lorsqu'elle le toucha avec d'infinies précautions.

Le tempo s'accéléra. Il aggripa le pantalon de la succube et tira dessus. Elle laissa échapper un cri de surprise, il était finalement le premier à perdre patience. Sa culotte partit avec le reste, la laissant dans son plus simple apparât et Adhara ne tarda pas à la rejoindre. Il l'encercla de ses bras, enfouit sa tête dans le cou de la jeune femme et la mordilla. Son sexe flirtait allègrement contre son entrejambe. Elle gémit d'envie, d'impatience, d'agacement, de le sentir si proche sans qu'il ne franchît la limite, de ce feu ardent qui brûlait en elle. Ses ongles griffèrent le dos d'Adhara et elle se pressa tout contre lui.

En appui sur un bras, il s'attela à caresser le corps de la succube. Il empoigna son sein, suivit la courbe de ses reins, remonta sa jambe pour accentuer la pression de son membre dressé contre son intimité sans jamais cesser d'humer son parfum dans son cou. Il sentait les muscles de Hedony se contracter sous sa main, ses soupirs devenir toujours plus nombreux. Ses sens la trahissaient, répondant à l'appel harmonieux de la passion et des désirs. Contre son sexe érigé, il percevait sa chair tendre ruisseler d'envie. L'excitation à son comble, son emprise sur la succube devenait délicieusement dangereuse. Il n'y avait plus qu'un mouvement à faire pour faire taire leurs supplications, mais il attendit. Encore un peu, rien qu'un peu.

Il la gratifia de baisers, passant sa bouche sur les arrondis de sa poitrine. Le corps d'Hedony se cambrait instinctivement sous lui alors qu'elle tirait la tête en arrière. Le moment opportun pour lui, Adhara se hissa de tout son corps pour entrer sans avertissement dans son intimité, claquant son bassin contre le sien. Elle gémit enfin, le souffle coupé.

Un sourire amusé se lisait sur les lèvres d'Adhara, il avait obtenu un semblant de râle de contentement, mais il en voulait bien plus. Il voulait la baiser sauvagement tout autant qu'il voulait lui faire l'amour docilement, il voulait la faire hurler de plaisir tout autant que s'abandonner tout entier à ses désirs les plus fous, la dominer tout autant que de se soumettre à elle. Tout tester, de toutes les manières possibles et imaginables. Connaître jusqu'au moindre grain de beauté la splendeur de son corps.

Hedony ondoyait des hanches, invitant le tuahine à sombrer avec elle dans les plaisirs charnels. Elle lui entoura la taille de ses jambes et Adhara entreprit de la satisfaire. Il donna des coups de reins tantôt puissants, tantôt lents et sensuels, profonds. Ils s'embrassaient par intermittence, mais Adhara se concentrait principalement sur les va-et-vient indisciplinés de son membre calé entre les jambes fermes et douce de la succube. Cette dernière accompagnait ses mouvements, changeant parfois très légèrement de position, amplifiant alors les sensations provoquées de leur union.

Elle absorbait toute sa virilité, sa vitalité, ébranlant son endurance habituelle. Elle était à peine recouverte d'une fine couche de sueur qu'il avait déjà des gouttes qui perlaient à plusieurs endroits. Il ne tarda pas à donner les derniers coups de reins nécessaires et à jaillir en elle, grondant d'extase, son front posé contre le sien.

Mais ce n'était que le début.

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