134.4 - Le combat tant attendu

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Le capitaine laissa son mari tranquille et s’éloigna de quelques pas afin de lui laisser un peu d’air. Toutefois, plusieurs soldats coururent dans leur direction avec l’intention de venir féliciter le colosse pour ses puissants crochets du droit. Le barbu avec l’impression qu’il n’en aurait pas fini d’en parler, pour les prochaines semaines.

À sa grande surprise, Flint fut tiré un peu à l’écart par sa mère. Elle souhaitait réunir ses enfants, car elle voulait tous les serrer dans ses bras. Le blond se dit qu’il pourrait au moins lui accorder cette requête, puisqu’elle souhaitait simplement célébrer leur triomphe. Toutefois, il ressentait toujours un profond malaise en sa présence.

Elle se tourna brièvement vers lui, et lui montra son plus beau sourire. Cependant, son sourire s’effaça, lorsqu’il y décela de l’horreur dans son visage.

Le capitaine écarquilla des yeux quand il sentit sa mère le jeter au sol et prendre sa place. Pour quelle raison ? Il réalisa trop tard que la Princesse de l’Olympe venait de se prendre pour lui, un rayon ténébreux à plein fouet. Tout tourna au ralenti pour Flint. Encore une fois, il entendit un bourdonnement dans ses oreilles, mais ça n’avait rien à voir avec le bang supersonique de Satan. Non, c’était tout autre chose. Il leva son regard vers une dame vêtue de noir.

— F… Flint… pleura Athéna, près de lui.

Le blond se ressaisit, quand il réalisa qu’il n’était pas le seul à se trouver à proximité de la déesse. Plusieurs d’entre eux pointaient du doigt la responsable. Perséphone.

Elle gloussait d’un petit rire qui leur glaça le sang, la Reine des Enfers était de retour et elle était très en colère. La mort de Thanatos lui avait fait perdre la raison. Celle-ci s’était réveillée d’un sommeil magique dans lequel Hypnos l’avait plongé, un peu plus tôt. Ensuite, elle avait tué les gardes qui avaient veillé sur elle. Elle toisait les Markios, souriait et se craquait les jointures de doigts.

— Vous allez payer pour la mort de mon mari ! hurla-t-elle.

— Persie, mais qu’as-tu fais !? hurla Hypnos, parmi les anges qui étaient venus féliciter Gabriel. Ils ne sont pas responsables pour la mort de Thane, voyons !

— M… mensonge ! grogna-t-elle. Tout ça c’est la faute de cette maudite Athéna ! Elle et ses chiens de fidèles ! Ils ont gâché ma vie depuis des milliers d’années ! Et ça… maintenant… TROP, C’EST TROP ! SON DERNIER PLAN A TUÉ MON THANE !

Avant même qu’il ne puisse répliquer quoi que ce soit Perséphone mit tellement de rage et de puissance dans un sortilège ténébreux qu’elle transperça le ventre de Hypnos. Le Dieu du Sommeil s’effondra, sous les regards horrifiés de Luna et Wyatt. Kyran se couvrit la bouche et essaya de ne pas lâcher de mots grossiers.

Artael emprisonna alors la Reine des Enfers dans un sortilège d’entraves, celui des chaînes dorées. Toutefois, il en rajouta plusieurs couches pour qu’il ne puisse rester rien d’autre que la tête de la Déesse Maléfique. Cette dernière caqueta dans sa folie, et oublia tout le reste du monde autour d’elle. Le patriarche de la famille Markios n’eut pas d’autre choix que d’exécuter la sœur d’Athéna. Il ne le fit pas avec joie, mais il le fallait. Il força les chaînes à se resserrer contre elle, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle en perde le souffle. Finalement, Perséphone rendit l’âme, comme elle avait enlevé celles de ses proches.

Cassandra sanglota, devant tant d’horreurs. Elle enfouit son visage dans le torse de son bien-aimé, le Général Wolfe qui s’était posé près d’elle. La pauvre guérisseuse ne pouvait même pas venir en aide à Athéna qui avait de la difficulté à respirer.

— F… Flint… répéta la princesse, la main de son fils dans la sienne.

— Maman… ? répondit le blond, confus. Mais… mais pourquoi ?

— Tu… tu ne pensais pas… que j’allais… la laisser… te tuer… n’est-ce pas ?

Elle rit faiblement. Pour la toute première fois depuis des mois, il se sentait connecté à sa mère. Flint n’en revenait pas qu’elle avait fait l’ultime sacrifice pour lui, le fils ingrat qui lui avait causé tant de peine. Il baissa son regard, honteux de ses actions passées. Il déglutit. Athéna leva son autre main et caressa la joue de celui-ci.

— Je t’aime, mon beau grand garçon… dit-elle, tout simplement.

Elle lui offrit encore une fois, son plus beau sourire. Chaleureux, bienveillant.

— Maman, je…

Plus rien.

La Princesse de l’Olympe n’était plus. Ses doigts étaient déjà en train de devenir froids, au contact de la peau de son fils. Flint oublia tout, autour de lui. Il n’y avait plus que lui et le corps de sa mère. La femme qu’il avait tantôt détestée, tantôt aimé. Tant de sentiments confus s’entremêlaient dans sa tête. Et à cet instant, elle était morte parce qu’il n’avait pas su détecter une attaque venir.

Il ferma doucement les yeux d’Athéna, avant de rapprocher les mains de celle-ci contre son torse, comme si elle priait les cieux pour un repos bien mérité.

Flint ressentait un profond vide de l’intérieur. Était-ce de la colère ? De la peine ? Il ne s’en était pas rendu compte, mais ses yeux éjectaient des larmes. Il pleurait. Il pleurait de rage, de désespoir, de mépris envers lui-même pour ne pas avoir été en mesure de sauver sa mère. Il pleurait, car il venait de la perdre et aussi parce qu’il n’avait jamais eu le courage de lui demander pardon. Il pleurait, parce que ça lui faisait du bien.

Le vide fut rapidement remplacé par des mots à ses oreilles, et des gens qui venaient le consoler, l’enlacer ou bien l’embrasser sur la tête. Il ne comprenait pas qui étaient ces gens, encore moins pourquoi tout cela était en train de lui arriver, mais il voyait toujours le corps de la déesse, allongé devant lui.

Finalement, il ressentit une main puissante levé son visage. Il se tourna vers Gabriel, qui avait aussi les yeux bouffis, à force de sangloter. Flint n’avait pas oublié la relation platonique qu’entretenait sa mère et son mari, depuis toujours.

— Elle est morte… et c’est de ma faute, formula Flint.

Le colosse secoua la tête et se contenta de le serrer contre lui, afin de le réconforter. Il n’y croyait pas une seconde. Ensemble, ils restèrent ainsi pendant plus d’une heure.

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