113.2 - La réunion des sœurs

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— Pas nécessairement, répliqua son frère. N’oublie pas que cet endroit n’est qu’une simulation et rien de plus. Nous n’avons qu’à retourner au laboratoire et mettre un terme à cette folie. Là-bas, ils ne pourront nuire à personne.

Il marque un point, fit Wyatt. Cette plaisanterie a assez duré.

Flint allait s’adresser à Luna et Wyatt, quand soudain, il ressentit une douleur dans le ventre. Perséphone avait repris connaissance rapidement. Elle était si en colère qu’elle dégageait une aura maléfique rougeâtre. Cela faisait souffrir ses adversaires. Ils se recroquevillèrent tous et gémirent de douleur. Celle-ci s’esclaffa.

Mais c’est quoi ce pouvoir !? râla Wyatt, depuis la salle des machines.

Merde ! répondit Hypnos. Persie, arrête-moi ça tout de suite !

La dame au chignon noir s’était agenouillée et observa le ciel d’un sourire malicieux.

— Alors, c’est donc toi qui es derrière tout ça ? J’aurais dû m’en douter que tu nous trahirais lorsque l’occasion se présenterait…

Ce désir de vengeance t’aveugle, mon amie ! rétorqua le Dieu du Sommeil. Tu t’en prends aux mauvais bourreaux ! Les véritables assassins d’Hadès sont les gens du Conclave et tu le sais ! S’il te plaît, écoute-moi !

— Tu mens ! Zeus a tué mon chéri ! brailla Perséphone, de rage.

Ses gardes l’ont tué, pas lui !

— Peu importe ! C’étaient ses hommes !

La déesse reçut aussitôt une gifle au visage. Son aura maléfique s’estompa et elle tourna son visage en direction de celle qui avait été son employée modèle, pendant quelque temps. Abasourdie, elle cligna des yeux.

— Persie, je t’en prie, ressaisis-toi… dit Athéna, qui se tenait devant elle. Cette folie a assez duré. Papa n’a jamais voulu que ton mari soit tué ; il voulait juste l’arrêter avant qu’il ne soit banni du Saint Royaume. Je t’en supplie, petite sœur, ressaisis-toi…

Flint leva sa tête vers sa mère et cligna des yeux. Avait-il halluciné tout cela ?

— Comment ça, petite sœur ?! demanda-t-il, étourdi.

Perséphone est la fille biologique d’Hélios et de Dame Héra, répondit Hypnos à travers leurs pensées. Puisqu’Athéna a été adoptée par eux, ça fait donc d’elle sa…

Le Dieu du Sommeil n’avait pas besoin de terminer cette phrase. Perséphone se mit à taper de la tête dans les bras de la déesse à la chevelure blonde et pleura à chaudes larmes avant de tomber à genoux, enlacée par cette dernière. Puis, Flint se souvint qu’il avait autrefois lu un passage de la bible, qui disait qu’effectivement, elles étaient sœurs. Comment avait-il pu oublier tout ça ?

Plus de dix minutes s’étaient écoulés depuis les retrouvailles d’Athéna et de Perséphone. La Déesse des Enfers pleurait toujours à chaudes larmes dans les bras de sa sœur aînée, née bien avant elle. Au fil des années, elle était rapidement tombée amoureuse d’un jeune homme qui deviendrait bientôt le nouvel Hadès et s’était mariée avec lui. Malheureusement, ils s’étaient impliqués dans une rébellion envers les membres du Conclave qui refusaient toujours à ce jour de comprendre que leur système était en train de causer leur génocide.

Durant tout ce temps, la Dame de la Nuit, tel qu’on l’avait surnommé, avait maudit son père et renié l’existence de sa fratrie. Elle s’était sentie si seule durant tout ce temps, que l’affection de la divinité blonde avait brisé sa colère, pour remplir son cœur d’une profonde tristesse. Elle pleura tellement que cela lui causa une migraine.

Athéna expliqua toute cette histoire aux membres de la Septième Brigade qui les observaient en silence. Artael se trouvait à leurs côtés et réfléchissait à tout ce qu’elle avait dit. Ce dernier avait déjà été mis au courant, bien des jours avant les autres. Il avait dû garder ce détail pour lui, car cette dernière ne voulait pas déranger tout le monde avec cette affaire de famille. La Déesse d’Aeglys avait dû prendre ses distances et la traiter comme une étrangère, mais jamais elle n’avait oublié que Perséphone avait un jour été sa petite sœur.

Eh bah… soupira Luna, depuis la salle des ordinateurs. Je me disais bien qu’il manquait beaucoup de détails dans la bible… On savait que vous étiez de la même fratrie mais pas qu’elle était ta plus jeune sœur… Pffft… Et pourquoi n’en avais-tu pas parlé dans tes messages audios ? On n’en serait pas là si on avait su que tu voulais la protéger.

— Je suis désolée, dit Athéna. J’avais reçu l’ordre de tenir mes distances, mais puisque nous ne sommes plus affiliés au Saint Royaume, je n’ai plus aucune raison de leur obéir. Mon père aurait fait la même chose.

— Tonton Nash était-il au courant ? demanda Flint, qui cligna des yeux.

En l’espace d’un instant, Athéna eut un flash dans son esprit. Elle se souvenait que quelques années plus tôt, son père avait perdu la foi envers leur coalition. Ce fut pour cette raison qu’il avait recommencé à faire confiance au Conclave… jusqu’au jour où Nash et Derek entrèrent dans sa vie. Il avait compris qu’il ne pourrait plus laisser sa fille à son triste sort. Alors, il avait pris d’aider Athéna de son mieux, dans sa lutte contre leur système. Zeus n’avait pas été un allié modèle pour sa fille, mais lors des dernières années de sa vie, il s’était racheté…

— Non, répondit la déesse à son fils. Normalement, les souvenirs de mon père adoptif auraient dû se manifester, mais il n’a vraiment hérité que de ses pouvoirs. Je comptais le mettre au courant, mais le Conclave a décidé de détruire Aeglys bien avant que je puisse lui dire tout ça. Et ce n’est pas parce que je n’ai pas essayé de lui raconter cette histoire… il y a eu tellement d’imprévus… Aussi, n’oubliez pas que nous étions surveillés là-bas. Je ne voulais pas éveiller davantage de soupçons. J’ai eu tort, finalement. Notre faction a été détruite par mes nombreuses maladresses. Je vous demande pardon à tous.

Le capitaine de la Septième Brigade soupira et secoua la tête.

— T’as vraiment le don de nous mettre dans des situations impossibles, grogna-t-il. J’espère que tu t’en rends compte… Et c’était quoi cette idée de faire de nous des divinités ?

Athéna se mit à rire nerveusement, alors qu’elle sentit le regard foudroyant de son fils se poser sur le sien. Ce dernier s’inquiétait toutefois pour Sarah Markios, qui n’avait pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. Il s’adressa à Hypnos.

— Eh toi ! Le mec louche qui nous a tous réunis, commenta-t-il.

Mm… ? fit le Dieu du Sommeil. Qu’est-ce qu’il y a, Flint ?

— Peux-tu me dire où se trouve ma sœur ?

Mademoiselle Markios ? Un instant…

Ils entendirent tous des cliquetis, alors qu’Hypnos écrivait quelque chose sur un clavier. Le blond l’entendit déglutir.

J’ai une horrible nouvelle à vous apprendre, soupira-t-il. Son âme ne se trouve plus sur le serveur… et elle n’est pas la seule…

Mais comment est-ce possible ?! répondit Luna. Ne me dis pas que nous avons été piratés ! Oh misère… plus de dix pourcents des âmes ont disparu !

— Ce maudit Conclave, grogna Athéna entre ses dents. Ils nous ont repérés.

— Cela expliquerait donc pourquoi elle n’est plus avec nous, ajouta Artael.

Le patriarche de la famille Markios se frotta le bout du menton.

— Hélas, si elle a retrouvé la mémoire, nous sommes dans de beaux draps, expliqua-t-il. La révélation de l’identité de sa véritable mère l’a transformée en déchue.

— Et Kyran, dans tout ça ? ajouta Flint, dans le vide.

Il fait partie des disparus, expliqua Luna. Oh merde ! D’autres âmes sont en train de disparaître ! Il faut faire quelque chose, les gars !

Nous devons mettre fin à la simulation, tout de suite, déclara Wyatt.

Désolé tout le monde, cela va nous prendre quelques minutes, formula l’albinos.

Rapidement, les membres de la Septième Brigade remarquèrent des déchirures étranges dans l’atmosphère. Les trois mages étaient en train de fermer le serveur, mais étant donné que ce dernier était très grand, il leur fallait réveiller plusieurs âmes en même temps. Pendant ce temps, Thanatos et Gabriel arrivèrent près de Baldt Street.

Le Dieu de la Mort avait rebroussé chemin pour ramasser le colosse qu’il avait transporté dans ses bras. Les démons étaient devenus incontrôlables et avaient commencé à attaquer la divinité. Cette dimension était en train de devenir de plus en plus dangereuse. Une fois le gros guerrier posé près de son mari, le grand type à la chevelure noire se laissa tomber par terre, à bout de souffle. Ce dernier ne s’était pas attendu à ce que l’ex-golem soit si lourd.

— Mon bébé ! s’exclama Flint qui bondit dans les bras de son mari. J’ai eu peur pour toi ! Bon sang ! Mais t’es aussi beau que dans mes souvenirs !

Le gros bonhomme rougit timidement avant de jeter un coup d’œil vers le pauvre Thanatos. L’homme qui l’avait transporté dans les airs, jusque-là, était dans les vapes.

— Je m’inquiète surtout pour notre nouveau collaborateur, dit Gabriel.

— T’aurais pu prendre ton apparence svelte, non ? interrogea son époux.

— Je n’avais plus de mana…

L’imposant guerrier rougit timidement avant de poser son regard sur Athéna et Perséphone. Il ne ressentit aucune hostilité, de leur côté et fit une moue.

— J’en déduis que les choses se sont bien passées, entre elles ? fit celui-ci.

Avant même de pouvoir répondre à son mari ; Estelle, Kylie et Scottie bondirent en direction de l’ex-golem et le renversèrent sous l’impact. Le pauvre Flint s’était tassé juste à temps. Gabriel pouffa de rire alors qu’il retrouva sa fille et les jumeaux dont il s’était beaucoup attaché. La pauvre petite blonde pleurait de joie en revoyant son père qu’elle n’avait pas revu depuis presque une semaine.

— Trop content de te revoir, vieux ! dit Kylie qui donna une tape amicale sur l’épaule de son beau-père. Flint nous a tout raconté pour ton accident ! Bordel, tu nous as fait une sacrée frousse !

— Je ne suis pas parti longtemps, pouffa Gabriel. Allons, je vais bien, je vous assure…

— Mon papounet est de retour… couina Estelle, à chaudes larmes.

— Oh… ne t’en fais pas, je ne mourrais pas aussi facilement !

Le gros barbu donna une bise sur le front de sa fille. À sa grande surprise, Scottie les enlaça tous deux. Il souriait timidement, mais était heureux de retrouver son héros culinaire. Le colosse roula des yeux, mais reçu une autre paire de bras sur lui. Cette fois, c’était Shayne qui était venu se serrer contre lui.

— Vous êtes en train de m’étouffer ! bouda l’ex-golem.

— Oh tais-toi, bouboule, fit le basané. Rabat-joie.

Ils pouffèrent tous de rire en même temps. Gabriel s’avoua vaincu.

— J’apprécierais vraiment que vous n’étouffiez pas mon mari, mentionna Flint Markios, qui recouvrit son visage, exaspéré.

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