48.4 - La riposte du vampire

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Il approuva et empoigna fermement son épée, qui se mit à briller. Aussitôt, la douleur commença à s’estomper. L’ange se concentra ensuite à détruire ce mur invisible. Il regarda de chaque côté du piège étrange et vit deux dispositifs de forme circulaires déposés, l’un en face de l’autre. Le jeune homme prit un risque et envoya deux ondes tranchantes dans chacun des objets. Le mur invisible se désintégra comme s’il venait de briser du verre. Il fonça une seconde fois en direction des démons et des civils, et espérait cette fois de ne pas tomber dans un piège. Cependant, il fut accueilli par des ronces épineuses qui sortaient des mains de la servante. Narcissa esquissa un petit sourire moqueur avant de se tourner vers lui.

— Enfin un peu d’action ! déclara-t-elle d’un ton acerbe. Je commençai à me lasser à force de me tourner les pouces. Et si on s’amusait un peu ? Il parait que tu sais traiter les golems comme il se doit… Je te préviens que je suis la version améliorée de Gabriel, alors tu risques d’en baver !

— Je crois que ton père et toi avez perdu le privilège de considérer mon mari comme un être de votre sang ! Il ne vous appartient plus ! Vous l’avez abandonné alors qu’il n’était qu’un nouveau-né !

— Un prototype défectueux aussi laid ne mérite pas d’exister, de toute façon… Je suis la vision parfaite de ce que père désirait à l’époque.

— Un pantin qui agit au doigt et à l’œil, bien sûr ! répliqua le blond, sidéré. Une esclave qui fait tout ce qu’on lui demande !

— C’EST FAUX ! Oui, je m’habille en servante et je suis loyale à mon père, mais je sers cette cause de mon propre gré !

— Parce que c’est tout ce que tu connais ! Tu n’as pas choisi de servir Perséphone, tu as été créée dans le but d’obéir !

— Tu ne connais rien de moi, tais-toi !

Narcissa fit apparaître une autre ronce épineuse de sa main libre et balança cette dernière en direction de Flint, dans l’espoir de l’étrangler. Le jeune homme observa avec attention les deux étranges plantes qui sortaient des manches de sa chemise et réalisa qu’elles bougeaient selon ses désirs. Le moindre faux-mouvement de sa part lui vaudrait sa vie, s’il ne faisait pas attention. Elle tenta de l’attraper au cou une seconde fois, ce qui égratigna la peau de son visage avec l’une des ronces. Flint réussit à trancher l’une d’entre elles qui se désintégra au contact du sol ; une autre ronce poussa pour remplacer celle qui venait d’être coupée.

— Je ne connais peut-être pas ta vie, mais tu ne sais rien de la mienne ni de celle de ton frère, déclara l’ange. Tu as passé ton existence à servir et à obéir sans jamais te poser de questions, parce que tu n’étais qu’une esclave à leurs yeux ! Je te connais mieux que tu le crois ! Si tu avais osé remettre en question les œuvres de ton père, tu n’en serais pas là aujourd’hui.

— Je t’ai dit de la fermer !

— Tu as renié ton propre frère, né du même sang que votre père ! Vous auriez pu être proches si tu lui en avais laissé la chance. Au lieu de cela, tu l’as négligé comme Randell !

— Je n’ai pas de leçon à recevoir d’un fidèle d’Athéna ! cracha-t-elle au sol. Cette maudite déesse n’a pas cessé de gâcher nos plans, depuis que je suis de ce monde ! Toujours à se mêler de ce qui ne la regarde pas ! Mais je t’assure que je me suis fait un plaisir de tuer une multitude d’esprits élémentaires, pour aider mon père !

Flint soupira, embêté. Ce n’était pas dans sa nature de vouloir tuer qui que ce soit, mais là, elle commençait sérieusement à l’énerver.

— Eh bien… Ça ne sert plus à rien à parler. Il est temps d’en finir.

— Bonne idée, répondit son interlocutrice.

La servante bondit aussitôt en direction de l’ange et tournoya sur elle-même. Les ronces épineuses saccagèrent les murs autour d’elle, bien que son objectif fût de frapper Flint dans son élan. Elle atteint la manche du chandail que Gabriel lui avait passé et déchira celle-ci. Il saignait de l’épaule. Il commençait à se sentir étourdit.

— T’as mis quoi dans tes plantes ? demanda le blond, qui commençait à ressentir une étrange nausée.

— Du poison, tout simplement, dit-elle en ricanant. Je suis née avec ces pouvoirs. Tu en veux encore, mon mignon ?

— Mmpf…

Le blond se dit qu’il l’avait sous-estimée. Elle était très dangereuse et il risquait de périr à cause de sa maladresse.

— Flint, concentre-toi, dit la louve sous la forme d’épée. Je vais faire de mon mieux pour ralentir le poison.

L’épée se mit à briller, ce qui attira l’attention de Narcissa.

— Ah, je vois, un deuxième esprit élémentaire à tuer ?! Quel immense privilège ! dit-elle avant de planter les ronces au sol. Prépare-toi à une jolie petite surprise, baiseur de golems !

Aussitôt cette remarque faite, plusieurs ronces de tailles démesurées sortirent d’en dessous des pieds de l’ange et entourèrent ce dernier pour l’empoigner par les chevilles, par les poignets et aussi par la taille. Si ses ronces étaient assez puissantes pour broyer la céramique à ses pieds et creuser la terre par la même occasion, Flint n’osait pas imaginer ce que la servante pouvait faire avec celles-ci.

Il cligna des yeux avant de répondre :

— Vraiment ? C’est tout ce que tu sais faire ? Gabriel a de meilleurs jeux à me proposer. Tu fais pâle figure à côté de lui.

— Ne me provoque pas ! répliqua son adversaire avant de serrer les ronces.

— Voilà qui me désole, je m’attendais à mieux de la part de celle qui aurait pu être la sœur de mon mari. D’ailleurs, il est beaucoup plus intéressant que toi au lit.

Narcissa comprit aussitôt qu’il était en train de faire allusion à leurs parties de jambes en l’air. Elle était si dégoûtée par cette remarque qu’elle figea sur place un instant. Elle secoua la tête et hurla :

— Mais tu vas te taire, oui ?!

Les ronces prirent feu. Le jeune homme venait d’utiliser un faible sort qu’il avait appris, plusieurs mois plus tôt, à force de s’entraîner avec Luna. Le flamme se propagea à une vitesse hallucinante, jusqu’aux mains gantées de la demoiselle qui reçut l’attaque de plein fouet.

Narcissa se recroquevilla de douleur et pressa ses mains contre son torse, alors que le reste des ronces tomba entre le jeune homme et elle.

En larmes, Narcissa cracha ce qui semblait être de l’acide en direction de l’ange, qui l’évita de justesse. Le liquide s’éparpilla au sol et fit fondre le carrelage. Narcissa profita de cette distraction pour sortir, d’une pochette de sa chemise, un filtre qu’elle déboucha, à travers ses larmes. Elle but rapidement son contenu. Aussitôt, elle devint invisible et prit la fuite.

Lorsque Flint leva sa tête en direction de la servante, elle avait disparu.

— Elle s’est barrée ! grogna la louve.

— J’ai remarqué, répliqua son porteur, mollement.

— Tant pis pour elle, nous devons aider les autres !

L’ange hocha la tête, puis fonça en direction des démons en face de lui.

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