44.2 - La supercherie de Perséphone

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— Bon sang, pas toi aussi Cassandra ! beugla le colosse qui attrapait l’elfe, alors qu’elle était en train de perdre connaissance.

— On nous a tendu un piège… dit-elle, quelques secondes avant de s’évanouir.

— Quoi ça ?! Qui ça ?!

— C’est Serenity ! lança Windy, entre les mains de sa porteuse. Elle n’est pas des nôtres ! Arrête-la !

— Hein ?!

La crécerelle, entre les mains de Cassandra, prit la forme d’une lumière verdâtre et vola en direction de Gabriel. Elle tenta de synchroniser avec ce dernier, mais au moment même où elle allait toucher la peau du colosse, Perséphone esquissa un sourire, puis l’aspira dans sa direction. Subitement, la fidèle camarade de l’elfe se transforma en un diadème argenté, sur le front de la demoiselle ailée.

— Serenity ?! formula Gabriel, en état de choc. Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi as-tu cet air sur ton visage ?

— Tais-toi… ordonna Perséphone, répugnée par l’homme qui se tenait devant elle.

— Tu n’as pas l’air normal… Qu’est-ce que t’as fait à Windy ?

— Tu vas la fermer, oui ?!

— Réponds-moi maintenant ou je vais être forcé de te faire parler !

Gabriel déposa délicatement Cassandra à ses côtés et toisa la jeune femme ailée. Il empoigna sa hache d’une main puis s’approcha de celle qui venait d’assommer ses compagnons. Serenity n’avait plus cette expression sereine et apaisante, elle n’avait plus le même ton rassurant. Lusso n’avait rien dit depuis leur retour en ville.

— C’est dommage pour moi que je sois forcée de te tuer, tu aurais pu faire un excellent serviteur durant le nouveau règne, dit Perséphone.

— Non… dit Gabriel, qui réalisait ce qu’elle disait. Tu n’es pas l’une des leurs…

— Pourtant c’est le cas… Même que je suis celle que vous devez craindre le plus… Celle qui fait si peur à votre maudite Athéna !

— Mais comment est-ce possible ?! grogna le colosse. Perséphone, vous n’êtes pas censée vous retrouver dans cette dimension avant l’annihilation totale des esprits élémentaires ! Je ne comprends pas…

— Mon serviteur Randell a trouvé une façon de me ramener sans pour autant transporter mon ancien corps dans ce monde, expliqua la déesse renégate. Mon âme est tout ce dont nous avions besoin… Ce corps est fragile pour le moment, mais avec les esprits élémentaires en ma possession et ceux que j’ai tués depuis que je circule parmi vous… Mes pouvoirs sont graduellement revenus. Il ne me reste plus que quelques esprits à convertir avant de pouvoir emmener mon véritable corps dans cette dimension, alors là je pourrai quitter cette coquille !

— Et les démons… ? Les brèches, c’était donc vous ?!

— Les démons et les clones des disciples, y compris les Troyd que vous avez rencontrés, ils ont tous été créés à partir de ma magie et de mon ADN. Je suis capable d’ouvrir de faibles brèches afin de transporter de petites quantités de mon sang dans votre dimension. Randell utilise ces échantillons pour fabriquer ses clones. Quant aux démons, ils passent facilement à travers les brèches, parce que justement, le voile n’est plus aussi puissant qu’avant.

Elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille, puis continua :

— Pas que je veuille me vanter, mais avec les milliers d’années passés à attendre qu’on me libère, il me fallait bien me désennuyer, alors j’ai façonné cette dimension vide à mon image et j’y aie créé mon propre royaume. Cependant, l’endroit d’où je viens était beaucoup trop banal avec ses nombreuses restrictions. J’ai juré un jour que je me vengerai contre ma sœur… Lorsque les esprits élémentaires périront, je compte tuer votre bonne vieille Athéna ! Ce sera la fin de son règne et mon heure de gloire !

Furieux, le colosse haussa sa hache dans les airs et fonça en direction de la déesse. Il cria à pleins poumons :

— JE VAIS T’EN EMPÊCHER !

— Hors de ma vue, gros lard ! dit simplement la déesse.

Elle utilisa un sort télékinétique sur le colosse. Avec toute la puissance de son esprit, la demoiselle ailée souleva Gabriel dans les airs et l’envoya tel un boulet de canon, à l’extérieur de la ville.

Les maléfices ne fonctionnent pas contre lui, mais les sorts offensifs sont toujours efficaces, se dit-elle. Voilà qui est intéressant !

Elle observa alors l’énorme guerrier qui s’éloignait dans les airs. Lorsqu’il ne fut plus qu’un point noir dans le ciel, Perséphone se félicita de s’être débarrassée de ce porc, puis se dirigea en direction des marches du palais. Elle avait un dragon à tuer et rien ne l’arrêterait, maintenant qu’elle avait capturée l’esprit du vent.

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