32.2 - La bravoure de Misaki

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C’était un matin tout ce qu’il y avait de plus normal, mis à part le ciel gris. Les gens se promenaient le long du couloir de l’étage des dortoirs, Gabriel verrouilla sa porte derrière lui puis se dirigea d’un pas vif vers les appartements des Megumi. Après les emplettes, il pensait rendre visite au président avec Estelle. Probablement que ça serait l’heure du dîner. Il n’avait pas vraiment fait attention de vérifier l’heure en sortant. Il avait toujours eu du souci à lire les aiguilles sur les horloges. À vrai dire, il se fiait surtout à son estomac pour calculer les heures de la journée.

Il cogna une fois à la porte de Misaki. Aucune réponse.

— Allô ? lança Gabriel. Y'a quelqu’un ? Vous êtes là ?

Après vingt secondes d’attente, il toqua encore une fois, puis une troisième fois. Personne ne vint. Il fronça des sourcils et souffla des narines. Il vérifia instinctivement si la poignée de porte était déverrouillée. Elle l’était. Pris d’une crise de panique, il ouvrit la porte en coup de vent et remarqua avec horreur que l’appartement des Megumi avait été saccagé. Il y avait des traces de lames tranchantes dans le lit du couple, des objets cassés ici et là. Aucune trace de sang à l’horizon. La porte-fenêtre de la pièce était grande ouverte, un vent froid pénétrait dans la chambre. Il n’y avait personne. La vitre n’avait pas été brisée, mais le colosse remarqua que quelqu’un avait tracé un cercle à travers de celle-ci afin de déverrouiller la porte.

Quelqu’un s’est infiltré dans cette chambre, songea-t-il.

Il sentit son sang bouillir.

Des draps avaient été attachés à l’atrium ; Misaki s’était probablement enfui durant la nuit avec les enfants. Elle n’avait même pas ramassé son bâton qui avait été cassé et jeté sur le lit désorganisé.

— Mais que s’est-il passé ?! tonna le gros barbu.

Il s’aventura plus loin dans la pièce et espéra y trouver quelques indices. Deux brigadiers qui sortaient de leurs chambres respectives, se déplacèrent devant la porte des Megumi. Ils se parlaient entre eux et disaient avoir entendu un bruit lourd dans la pièce, durant la nuit, mais personne n’était venu voir de quoi il s’agissait. Le colosse vit que la lampe de chevet était tombée par terre et que le bulbe de lumière s’était cassé.

— Alertez le président ! ordonna Gabriel. Il s’agit d’une invasion à domicile ! Faites patrouiller la ville pour la disparition de Misaki Megumi, de Sakura Megumi et de ma fille Estelle Markios !

— Mais vous n’êtes pas capitaine, dit l’un des brigadiers à la porte.

— JE ME FICHE DE MON TITRE ! MA FILLE EST PEUT-ÊTRE EN DANGER ! MAINTENANT GROUILLEZ VOS GROS CULS ET ALLEZ DIRE AU PRÉSIDENT QU’UN INTRUS S’EN EST PRIS À MA FAMILLE ! JE VOUS PRÉVIENS QUE JE VAIS VOUS BOTTER LES FESSES SI VOUS NE ME PRENEZ PAS AU SÉRIEUX !

— T… t… tout de suite Monsieur Tabris ! répondit le second brigadier.

— C’EST MARKIOS ! corrigea le colosse, vexé qu’il ne prenne pas son mariage au sérieux. COMBIEN DE FOIS VA-T-IL FALLOIR QUE JE LE RÉPÈTE !? Pffft…

Les brigadiers à la porte s’écartèrent et laissèrent passer Gabriel en coup de vent, qui se dirigea vers l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Son premier instinct était de retrouver Flint, lui saurait probablement l’aider davantage. Il était encore étonné d’avoir monté la voix vers les gardes à la porte de Misaki. Cependant, il n’y avait pas une minute à perdre. La vie de sa fille était en danger. Il pressa donc le pas.

Lorsqu’il arriva à l’étage d’en bas, il tomba nez à nez avec Flint qui tenait Sakura dans l’un de ses bras, puis Estelle d’une main. Il avait entendu son mari hurler d’en bas.

— Comment… comment est-ce possible… commenta Gabriel, essoufflé. Où est Misaki ?!

— Je l’ignore, mentionna le blond, ébahi. Au moment de descendre, l’infirmière est venue me voir avec ces deux-là ! Elle prétend que Misaki les avait laissées à l’église cette nuit avant de disparaître. Sakura ne semble au courant de rien, mais Estelle…

— Quoi ?! Que sais-tu, chérie ? demanda Gabriel, anxieux.

— Quelqu’un est venu dans notre chambre cette nuit, dit la petite. Il a essayé de tuer Tante Misaki et Sakura, mais elle l’a assommé solidement avec son bâton avant de nous évacuer par la grande fenêtre. Après, elle nous a laissé chez Tante Sarah, puis est partie en nous promettant de revenir nous chercher…

— Il n’y avait personne dans la chambre lorsque j’ai ouvert la porte, la personne vous a suivi… dit Gabriel. Athéna soit louée ! Vous êtes vivantes ! J’ai eu si peur pour toi… mon bébé…

Le golem prit Estelle dans ses bras et la serra contre lui ; il pleurait à chaudes larmes. La petite blonde sourit maladroitement et essaya de rassurer son père qui était beaucoup stressé qu’elle ne l’avait été. Sakura était trop petite pour comprendre que sa mère était probablement morte… Coup de chance pour elle et son amie qu’elles aient été déposées à la maison de prières. Le pouls du golem ralentit alors que son mari lui mit une main compatissante sur l’épaule. Ni l’un ni l’autre ne comprenait ce qui s’était produit cette nuit-là.

À trois heures du matin, avant que tout ceci ne se produise, Misaki n’arrivait pas à dormir. Elle avait passé la dernière heure à circuler dans les couloirs, avec espoir que personne ne viendrait troubler le sommeil de sa fille et de la petite Estelle qui s’étaient beaucoup amusées durant la soirée. Elle s’était arrêtée un moment, un peu plus tôt, devant la porte de Flint et de son mari ; elle avait entendu des gloussements de l’autre côté de la porte. Encore une fois, ces deux-là faisaient des trucs sexuels.

Pffft, je me demande comment ils font pour avoir autant d’énergie au lit, ces deux-là, pensa-t-elle après avoir entendu l’un deux, crier de plaisir. Faudrait qu’ils me montrent ce qu’ils prennent. Peut-être que je pourrai m’en servir avec Yosuke…

Puisqu’il n’allait rien se passer pour ce soir, elle s’étira, puis se dirigea vers sa chambre. Elle referma donc la porte derrière elle et entendit un bruit sec. Un morceau de vitre était tombé par terre. La lueur de la lune éclairait partiellement la pièce. Misaki remarqua une ombre de l’autre côté de la porte-fenêtre. On essayait de rentrer chez elle par infraction. L’individu entra discrètement, sans remarquer l’albinos qui était dressée près de l’entrée de la chambre, son arme en main. Au moment où la porte en vitre s’ouvrit, Misaki bondit vers l’avant et frappa le mystérieux personnage au crâne. L’inconnu fut assommé sur le coup. À la volée, son arme se cassa et fit tomber une lampe de chevet. Les filles se réveillèrent à cause du bruit.

Misaki leur fit signe de garder silence, un index sur ses lèvres, puis leur indiqua de la suivre discrètement vers la porte d’entrée, après avoir jeté les restes de son bâton cassé sur le lit. Toutefois, lorsqu’elle ouvrit celle-ci, elle remarqua que les lumières du couloir avaient été éteintes. Rapidement, elle barricada l’ouverture de sa chambre, et posa n’importe quel objet lourd qu’elle put trouver à proximité de celle-ci. Ensuite, elle ordonna aux filles d’enlever les draps du lit et de les mettre vers l’atrium.

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