29.3 - Les manigances de la secte

5 minutes de lecture

À leur tête, l’ancien ministre des recherches et Conseiller Randell Tabris avait été nommé maire de la ville et celui-ci avait choisi Troyd comme son garde du corps personnel. Ils s’étaient installés tous deux au fond du village dans le grand bâtiment où créchait autrefois Daichi Hatsuki et ses acolytes. Le jumeau d’Artael avait envoyé une note à la capitale par l’un de ses représentants. Il avait comme plan d’attirer quelques brigades en ces lieux. L’armée de Randell était plus petite contrairement aux brigades, mais elle avait un avantage de taille qui n’allait pas passer inaperçu lorsque viendrait le grand moment.

L’homme à la cape rouge était assis au fond de la plus grande pièce du bâtiment où étaient rassemblés plusieurs des membres de leur groupe, cette matinée-là. Le maire de leur village, ainsi que leur chef, passait à la stratégie d’attaque pour les gens qui allaient venir bientôt à leur ville. Troyd était installé de façon décontractée sur sa chaise et écoutait en silence le discours de Randell.

— Vous savez tous, comme moi, que cette invasion à Baldt est un crime envers nos lois et nos traditions d’antan, dit le vieux mage. Cette trahison nous a causé la perte de notre président et de nos terres. Nous sommes tous rassemblés ici pour planifier notre vengeance. Bientôt, plusieurs représentants de leurs brigades vont venir nous chasser de ces terres, il est de notre devoir de les défendre et de protéger ceux et celles qui se sont sentis trahis par le nouveau régime. Nous aurons au moins quatre-vingts hommes et femmes postés à l’extérieur de notre ville, tous capables de repousser l’envahisseur. Nous serons peu nombreux, mais sachez que nous aurons avec nous le titanesque et invulnérable Troyd Markios qui se chargera personnellement d’éliminer un maximum de leurs soldats. Nous avons aussi une surprise de taille qui les attend, vous devrez donc nous faire confiance et espérer que notre plan soit mis à exécution.

Tout le monde dans cette grande pièce comprenait exactement où le maire voulait en venir. On avait compris que d’ici quelques heures, le sang coulerait à flot. Mais ces gens comprenaient-ils vraiment que Troyd et Randell avaient d’autres idées derrière la tête ? Non, ils ignoraient tout de cela. Ils buvaient leurs paroles avec enthousiasme.

— Nous vous demanderons de faire en sorte que les civils soient cachés et barricadés à l’intérieur de leurs demeures. Ils ne devront en aucun cas sortir de chez eux, même s’ils entendent des cris à l’extérieur, dit le maire. Nous ne comptons pas perdre ce combat, alors ne vous en faites pas, si vous avez des membres importants de votre famille qui ne sont pas en mesure de combattre, ils seront protégés.

Le discours continua machinalement, Randell expliquait les procédures à suivre aux hommes et femmes présents dans cette pièce, alors que Troyd bayait aux corneilles. Il trouvait cette réunion des plus ennuyeuses et avait hâte d’en finir. Il remarqua dans le groupe la jolie demoiselle, Meredith, qui assistait Randell depuis maintenant plusieurs mois dans sa nouvelle vie. Elle était de taille moyenne, à la poitrine moyenne, avait de longs cheveux blonds qu’elle attachait en chignon avec ses yeux d’un vert perçant, et portait aussi des lunettes argentées. Elle avait une simple chemise blanche avec une petite jupe noire. À ses mains, on retrouvait souvent un calepin et un stylo dans un porte-papier. Elle était apparemment l’une des anciennes conseillères qui avait pris la fuite à la mort du président.

Troyd la trouvait… exquise. Chaque fois qu’il l’observait, il se délectait de ses jolies formes et avait très envie de la mettre dans son lit. Sauf qu’il ne pourrait gagner son cœur, car elle n’avait d’yeux que pour Randell. Tant pis pour elle, se dit-il, mais au moins un jour il comptait bien avoir raison d’elle et jouer avec son corps. Le démon qu’il était n’avait aucune honte à s’imaginer en train de baiser n’importe quelle femme qu’il voyait, toutes des putes, à ses yeux. Il n’avait d’estime qu’envers les hommes de son ancienne brigade, ainsi que Randell.

La réunion terminée, les quelques représentants de la ville sortirent de la grande pièce, ce qui laissa le maire, son garde du corps, Meredith et Narcissa seuls pendant un moment. La servante avait quitté la capitale au même moment que Troyd et Randell. Elle était en vérité la seconde fille de Randell, créée quelque temps après l’invention de Gabriel. Elle était beaucoup plus serviable et compétente que son grand frère et avait été construite à base de l’ADN de Randell et de celui de Meredith.

Pour Randell, l’infertilité n’était plus un sujet tabou. Il avait découvert une façon révolutionnaire de créer des enfants. Certes, ses méthodes étaient peu conventionnelles, mais ce brillant scientifique aurait pu faire progresser les choses à la capitale, s’il était demeuré loyal au nouveau président. Bien qu’il ait entretenu une relation platonique avec Meredith, Narcissa les considéraient tous deux comme ses véritables parents. Elle n’avait pas grandi de la même façon que Gabriel. Elle était née sous l’apparence d’un bébé et vers l’adolescence, elle fut engagée au palais présidentiel en tant que femme de ménage. Randell s’était assuré qu’elle serait en tout temps près de lui ou bien de sa mère, car il souhaitait passer quelques tests sur elle, à l’époque. Au fil des années, il avait interprété qu’elle était pratiquement pareille à tout être humain, à l’exception que les gènes de mutations de son père avait fait en sorte qu’elle développe ses propres pouvoirs toute jeune.

Narcissa était capable de faire apparaître des lianes empoisonnées du bout de ses doigts pour entourer ses adversaires, tels des serpents et ensuite les étouffer avec celles-ci. Si ses adversaires ne mourraient pas de suffocations, ils mourraient de l’empoisonnement des épines qui pénétrait à l’intérieur de leur peau, au contact des lianes épineuses. L’organisme de Narcissa semblait s’être adapté au poison, à un tel point qu’il lui était impossible d’être empoisonnée ou paralysée par un quelconque produit. Son propre corps produisait n’importe quelle forme de venin qu’elle pouvait appliquer sur ses armes, glissé dans des boissons ou même sur des objets inédits. Elle pouvait contrôler le niveau de toxines dans chacune de ses attaques, pouvant soit paralyser, empoisonner ou faire fondre les ligaments de ses adversaires. Bref, elle était un danger pour quiconque s’en approchait. Voilà pourquoi elle avait fait en sorte de toujours rester loin des gens toute sa vie et qu’elle avait lavé tout objet auquel sa salive avait pu prendre contact par le passé, d’où son désir à devenir femme de ménage très jeune. Une idée qui l’avait menée jusqu’ici, avec ses parents.

— Es-tu certain que ce soit une bonne idée de déclarer la guerre au nouveau président ? demanda Meredith qui s’approcha du maire de la ville. Je ne pense pas que nous soyons prêts.

— Nous avons déjà un sérieux avantage sur eux, tu verras, Mer', dit Troyd. Lorsque nous avons quitté la capitale, nous avons eu la chance de leur laisser un petit cadeau. Nous en avons même apporté ici lors des transferts. Ils risquent de passer un mauvais quart d’heure grâce à l’ingéniosité de Randell.

— Tu veux dire… Que ces choses sont ici ?

— Oui, puis là-bas. J’en déduis qu’ils vont envoyer une bonne partie de leurs troupes par ici dans l’espoir de nous emprisonner, mais avec notre surprise, ils risquent d’en voir de toutes les couleurs.

Annotations

Vous aimez lire TeddieSage ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0