21­.4 - Le siège de Xu Fahn

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— C’est pourtant ce qui s’est passé il y a trois ans, répliqua la cheffe. Nous vivions une existence tranquille près de bordures des montagnes… Et quand ils sont venus, ils ont demandé la taxe… Et quand ils se sont rendu compte que nous ne pouvions rien payer, ils ont tout détruit, lui et ses soldats…

— Comment se fait-il que nous n’ayons pas été mis au courant ?! hurla Nash pour lui-même, qui essayait de garder son calme, mais n’y réussissait pas.

Le capitaine ne pouvait supporter de voir ce sang, il s’était défendu, mais regrettait déjà d’avoir blessé la demoiselle.

Je peux refermer sa plaie, mes pouvoirs ne sont pas que destructeurs, exprima Dia dans sa tête. N’oublie pas que je suis aussi une guérisseuse…

Nash passa l’arme près de la plaie de la dame, l’objet se mit à briller.

— Qu’est-ce que vous faites ?! demanda la jeune femme. Mais… Ma blessure… Elle se referme ?! C’est quoi cette mauvaise plaisanterie ?!

Les rebelles s’impatientaient. Le piège terrestre de Nash ne résisterait pas longtemps. Certains avaient déjà commencé à creuser la terre à leurs pieds avec leurs armes. Une fois la blessure de la dame refermée, Nash rapprocha son arme près de lui. Elle ne périrait pas, mais avait quand même perdu assez de sang pour être déstabilisée.

— Je ne suis pas mon frère. Je ne tue pas par plaisir, déclara Nash. Maintenant que j’y pense, ce que vous dites a du sens. Troyd n’a jamais respecté les lois de la république et a toujours désiré semer le chaos peu importe où il passe. Je ne devrais pas être surpris qu’il soit responsable de plusieurs raids et qu’il soit aussi celui qui a détruit votre village, pourtant je le suis. Cependant, vous nous accusez tous d’être comme lui et vous avez voulu me tuer, je n’avais pas le choix de vous montrer que je ne me laisserai pas faire. Je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui.

— Mensonges… MENSONGES ! grogna la jeune femme aux dagues. Les brigadiers sont des monstres ! Ils ont tué plusieurs de mes frères et la majorité de notre village ! Arrêtez de me mentir !

— Je ne vous demande pas de me croire, simplement de comprendre que nous ne sommes pas tous comme lui. Cela va de même pour la réputation de notre président qui ferme les yeux sur tous les problèmes de son peuple lorsque cela ne fait pas son affaire !

— Vous êtes aveugle… vous êtes tous les mêmes… formula la demoiselle. Monstre !

Nash secoua sa tête. Il allait perdre patience encore une fois. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais lorsqu’il était question de Troyd Markios, il perdait souvent sa contenance. Il se pencha afin de ramasser la dame par un bras. Ensuite, il l’aida à se relever même si elle se débattait. Elle avait lâché l’une de ses dagues, cette dernière était au milieu d’une flaque de sang. La rebelle se sentait outrée et confuse, elle disait le détester, mais son cœur semblait indiquer le contraire. Il y avait quelque chose en lui qui la rendait perplexe, admirative mais aussi terrifiée.

— Comment se fait-il que vous ne faites rien pour l’arrêter, dans ce cas ? dit-elle à l’attention de Troyd.

— Croyez-moi si je vous dis que mon autre frère et moi, nous avons tout essayé pour le ramener sur le droit chemin et que nous l’avons emprisonné. Notre père ne nous laissera jamais le punir et nous traite comme des moins que rien. Nous avons souvent songé à quitter la capitale pour cette raison, mais j’ai mon devoir à accomplir, celui de protéger les gens de la ville. J’en ai fait le serment et lui est l’un des conseillers de Baldt.

— Mais… Mais comment faites-vous pour dormir la nuit, sachant que vous vivez sous un régime de merde ?! aboya la demoiselle.

— Je le fais, c’est tout. Nous n’avons pas le choix des fois de vivre avec ces idioties, sinon le monde serait à présent un champ de bataille. Les compromis sont nécessaires parfois si l’on veut vivre heureux.

— Dans ce cas vous ne valez pas mieux que votre frère… Vous êtes un lâche ! Tous les brigadiers sont des ordures qui défendent leurs propres intérêts. Votre système pue la merde, que vous le vouliez ou non. C’est ce que nous pensons de vous !

Elle cracha à ses pieds avec une telle colère que même Flint en ressenti des frissons.

Ces mots eurent l’effet d’une gifle au capitaine. Il essayait vraiment de se mettre à la place de celle-ci, mais se sentait soudainement pris de doutes. Il avait envie de se prendre la tête, de hurler à plein poumons que c’était faux, qu’elle avait tort. Il avait surtout envie de boire un verre et de la traiter de tous les noms. Un lâche ? Lui ? Un lâche qui ne pensait qu’à défendre ses semblables ? Non…

— Malgré tout, nous avons le devoir de protéger les gens de la capitale et les membres du Conseil, dit Nash qui n’avait pas perdu sa garde pour autant. C’est notre devoir et nous devons le respecter.

— Vous ne voyez que ce que vous voulez voir, vous n’entendez ce que vous désirez entendre ! Vous vous bercez d’illusions, mon pauvre ! Et nous, nous subissons votre connerie depuis des années ! C’est vous les ordures dans cette histoire !

— Ce n’est pas en mon pouvoir de vous aider. Je ne suis pas diplomate et je ne suis pas politicien. Je ne suis qu’un soldat et j’obéis aux ordres !

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