17.2 - Les préparations

5 minutes de lecture

Luna s’était réveillée avec un mal de gorge et une migraine vers neuf heures du matin. De son côté, Nash avait demandé à toute la brigade de se rassembler dans la salle des rencontres. Luna ignorait jusque-là qu’il y avait eu un meurtre au rez-de-chaussée durant la veille et éternuait toutes les trois minutes.

Après un bain chaud, elle s’habilla rapidement avec une robe de chambre, mit ses pantoufles puis sortit de son appartement confortable. Elle bailla et prit l’ascenseur jusqu’au rez-de-chaussée pour se rendre à l’infirmerie où elle demanda une bouillotte chaude pour ses grelottements, du sirop pour son mal de gorge et sa toux, et enfin : des comprimés pour diminuer son mal de tête… un vrai cocktail médical.

Une fois arrivée à la salle de réunions, elle constata qu’elle était la dernière à s’être manifesté. Le capitaine la regarda avec un drôle d’air, puis soupira.

— Ma pauvre, va te recoucher ! dit celui-ci. Tu as congé pour aujourd’hui.

— Mais je peux toujours a… a… atchoum ! Assister à cette rencontre…

Cependant, Nash lui montra la porte :

— Tu es malade. S’il te plaît, va te reposer.

Déçue, l’adolescente renifla un bon coup avant de se moucher dans son papier-mouchoir qu’elle jeta dans la corbeille à papiers. Elle ignorait que son capitaine comptait quitter la ville d’ici peu avec la brigade. Elle s’arrêta donc au réfectoire, commanda une tasse de thé bouillante, puis attendit patiemment au comptoir d’être servie par le chef cuisinier. Elle somnolait presque. Dans un état second, il lui semblait planer dans les airs à cause des effets secondaires du cocktail médical.

Le cuisinier lui remit la tasse de thé, puis elle alla s’asseoir à table, pour ensuite placer sa bouillotte d’eau chaude sur la tête. Elle avait froid et grelottait depuis son réveil, même une fois sortit du bain. Elle détestait être malade et se dit qu’elle avait attrapé cette fichue grippe quand elle avait traqué Misaki, hier. Bizarrement, elle avait l’impression d’avoir oublié un détail important. Elle secoua la tête, elle s’en souviendrait plus tard ou un autre jour, lorsqu’elle serait reposée.

Après avoir bu son thé, elle déposa sa tasse vide au comptoir, puis décida de se promener un peu afin de vérifier l’horaire à la bibliothèque. Il n’y avait personne. Aujourd’hui, elle devait normalement travailler avec les autres brigadiers mais comme elle était malade, elle aurait bien souhaité passer un peu de temps à lire quelques bouquins, avant de retourner dans sa chambre pour faire une sieste.

Déçue que la bibliothèque soit fermée, elle traversa le grand couloir, munie de sa robe de chambre qui secouait ses cruchons de pilules à chacun de ses pas. Elle éternua à quelques reprises avant de prendre la direction de l’ascenseur. Elle ignora aussi le tapage de certaines servantes qui passaient l’aspirateur dans certaines pièces ou bien faisaient la vaisselle au réfectoire. Elle n’entendit même pas quelques passants qui discutaient du meurtre de Marcus Doyle ; la grippe semblait l’assourdir un peu.

Elle remonta au premier étage et retourna dans sa chambre où elle s’allongea au lit, dans la position qu’elle avait prise durant la veille. Peut-être serait-il mieux pour elle de dormir pour le reste de la journée ? De toute façon, elle était suffisamment droguée pour assommer un éléphant. Elle ne voulait pas que les gens la voient dans cet état non plus. Sur ces pensées, elle s’enfonça dans un profond sommeil où elle rêva qu’elle cueillait des champignons dans la forêt... jusqu’à ce qu’elle tombe par terre et se cogne la tête contre la commode pour essayer de se relever. Elle lâcha quelques jurons, avant de se rasseoir sur son lit, passa la couverture autour de son corps, puis se rendormit bien au chaud. Cette fois, elle rêva d’un étrange oiseau enflammé qui volait à travers le ciel, au-dessus de sa tête. Il lui semblait entendre son prénom…

Vers neuf heures et quart, la session en cours dans la salle des rencontres put reprendre lorsque Luna avait quitté la pièce. Nash leur expliqua la situation à Xu Fahn, ce qui rendit Shayne perplexe. Ensuite, il demanda à Misaki de leur parler de son histoire et pourquoi elle avait agi de la sorte. Cette dernière leur raconta aussi que le meurtre du Conseiller Doyle était également lié à la rébellion. Les seuls membres du groupe à réagir négativement aux paroles de l’albinos furent Flint et Cassandra.

— Pourquoi ne l’avez-vous pas jetée aux cachots ?! aboya le blond. Qui nous dit qu’elle ne se retournera pas contre nous ?!

Ce que Nash ne savait pas, c’était que Flint bluffait. Artael lui avait déjà tout dit en plus de lui fait une requête qu’il n’avait pas le droit d’ébruiter.

— Du calme, Flint ! lui ordonna son oncle. Elle ne compte pas nous faire de mal ; elle veut simplement faire en sorte qu’on évite une guerre civile. C’est pourquoi ton père est en train de planifier une rencontre avec leur chef. Il souhaite négocier.

— Et moi, je ne comprends pas pourquoi elle nous a caché qu’elle avait une famille qui l’attendait en dehors de la capitale, dit Cassandra, soucieuse.

— Je suis là, vous savez ? déclara Misaki. Je vous entends et je suis capable de répondre par moi-même. Pas besoin de me traiter comme un objet !

Flint la dévisageait, furieux qu’elle s’en soit sortie si facilement. En vérité, il détestait l’idée de la mettre en prison. Il ne faisait que jouer le rôle que son père lui avait donné. Le jeune homme savait à quel point cela pouvait être terrifiant pour tous ceux et celles qui étaient jugés par le Conseil. Il décida de s’adoucir, pour calmer l’atmosphère.

C’est bon, se dit le blond. Personne ne se doute que tu joues la comédie. Papa a intérêt de savoir ce qu’il fait, parce que ce que je risque de faire aujourd’hui va achever la santé mentale déjà fragile de mon oncle… Pourquoi ai-je haussé le ton avec elle… ?

Cassandra tortillait une mèche de ses cheveux autour d’un doigt, alors qu’elle baillait en silence dans l’une de ses mains. Avec tout ce que le capitaine venait de leur révéler, ainsi que les recherches du coroner, ces informations seraient suffisantes pour clore l’enquête sur la mort de Marcus. Il faudrait maintenant déclarer cela à la famille, maintenant qu’on pouvait relâcher le corps.

— Si ça ne vous dérange pas, capitaine, je crois que je préférerai rester à la capitale pour m’occuper des funérailles de Monsieur Doyle avec sa famille, lui dit-elle. J’ai à peine dormi la nuit dernière et je serai un fardeau pour cette mission.

— De toute manière, je ne crois pas qu’il serait prudent pour nous de circuler en grand nombre, dit Nash. Je suggère que nous formions une équipe de trois ou de quatre personnes. Les autres resteront à la capitale pour reprendre des forces.

— Je souhaite m’y rendre, formula Shayne. J’ai une amie qui vit à Xu Fahn…

— Très bien, ça sera donc Shayne et moi pour le moment.

Annotations

Vous aimez lire TeddieSage ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0