14.4 - Le subterfuge de l'albinos

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Puis, le vaillant jeune homme reprit son chemin vers la ferme, alors que Gretta et Misha continuaient à servir leurs clients à leur table. Misaki passa tout près d’elles, épuisée et affamée. La guerrière acheta quelques pommes avant d’aller s’asseoir au bord de la fontaine. Elle avait vu la scène avec Artael et son frère. Elle avait bien ri. Cependant, elle s’en voulait de ne pas avoir trouvé d’autres salles dont elle aurait pu se servir pour les plans de la rébellion. L’albinos se dit qu’elle n’avait pas assez cherché, mais elle était trop fatiguée pour ce soir. Les sous-sols étaient remplis de portes, qui menaient à d’autres salles. Si elle n’avait pas eu peur de se faire coincer par les gardes, elle aurait continué ses recherches. Elle comptait reprendre tout ça, le jour suivant mais plus tard dans la soirée.

Misaki avait aussi croisé Shayne qui entraînait Gabriel à se battre, un peu plus tôt. Elle avait vu Flint qui les observait. Elle avait discuté un peu avec eux, afin de leur faire croire qu’elle s’amusait bien aux festivités. Mais elle avait pu lire le doute sur le visage de Flint qui n’était pas facile à convaincre.

Elle se devait d’améliorer ses mensonges, car plus le temps avançait, plus elle se sentait en danger avec les membres de sa brigade. Elle était consciente qu’elle ne faisait pas assez d’efforts pour discuter avec eux et cela lui nuirait tôt ou tard. Toutefois, elle aimait bien la présence de Shayne, car il lui rappelait beaucoup son grand-père d’adoption : l’homme qui lui avait tout appris en ce qui concerne les arts martiaux. Elle commençait à s’ennuyer de sa vie d’avant.

Comme le vieil homme qui était resté sur son île, Shayne était strict, autoritaire et sage. Aussi, il en savait beaucoup sur les armes et l’art de combattre ses adversaires. Si Shayne ne travaillait pas pour le Conseil en ce moment, elle se dit qu’il aurait très bien pu rejoindre l’alliance des rebelles pour une jolie somme d’argents. Daichi possédait des fonds assez élevés pour recruter des mercenaires dans leurs rangs. Elle se dit qu’il serait probablement une bonne idée de ne pas se mettre cet homme à dos. Il faudrait donc qu’elle redouble de prudence, si elle voulait préserver sa place dans la brigade et s’assurer que les plans de son organisation puissent avancer.

Elle n’avait pas remarqué la présence de Luna Kelly, lorsque cette dernière l’avait suivie un peu plus tôt. Pourtant, elle avait entendu un miaulement de chat depuis les buissons, dont la voix lui avait semblé familière. Soit il s’agissait d’un véritable chat, soit quelqu’un l’avait suivie durant ses recherches. Elle n’avait pas été assez prudente.

Lorsqu’elle eut terminé de manger sa deuxième pomme, elle choisit de garder les autres pour une autre fois. Elle prit donc son panier, alla jeter ce qui lui restait des trognons et se dirigea vers l’auberge, où elle s’était payée une chambre pour quelque temps. Misaki avait eu la chance de faire quelques arrangements avec l’aubergiste, afin de lui laisser quelques versements tous les mois. Elle pourrait garder cette chambre aussi longtemps qu’elle remplirait sa part du marché.

Quand elle entra dans l’auberge, elle croisa l’une des servantes qui travaillaient au palais, tous les jours. La petite demoiselle aux allures d’une poupée en porcelaine lui sourit, puis descendit les marches de l’escalier avant d’aller rejoindre la foule de gens qui fêtaient toujours harmonieusement. Elle avait de courts cheveux noirs relevés en arrière, avec une épingle et une coiffe coquette en dentelles qui lui servait de couvre-chef. Sa robe de travail noire et blanche était faite de soie. La petite dame ne fêtait pas, contrairement aux autres. Elle avait d’autres tâches à accomplir avant d’aller se coucher. Elle croisa le regard de Kyran Markios. Elle lui sourit, puis se dirigea au palais tout en chantonnant un petit air.

— Narcissa, ne devriez-vous pas vous reposer un peu ? lança Kyran. Ça fait maintenant depuis sept heures, ce matin, que vous travaillez sans relâche. Je vous en prie, allez dormir un peu. Demain nous vous donnerons congé.

Il s’approcha de la servante, inquiet.

— Oh, ne vous en faites pas pour moi, Monsieur Markios ! s’exclama-t-elle, avant de se retourner. Je n’ai pas sommeil et j’adore rendre service aux gens du palais.

— J’insiste. Je ne voudrais pas que vous vous surmeniez.

— Merci beaucoup de votre délicate attention. J’essaierai de prendre quelques pauses avant d’aller me coucher. J’ai encore des vêtements à laver pour les servantes et le plancher du rez-de-chaussée à laver.

— Laissez ces tâches à d’autres domestiques ! Vous avez terminé votre chiffre de travail depuis l’heure du souper…

— Oh, mais je fais tout ça bénévolement, vous savez ?

— Je sais, mais… Bon, ça va, vous avez gagné. Faites quand même attention à votre santé, je vous prie. Vous êtes l’une de nos meilleures femmes de ménage après tout. Nous ne voudrions pas vous perdre.

— Vous êtes trop bon pour moi, Monsieur Markios.

Elle lui sourit, cligna de ses yeux dorés, puis repris la route vers le palais tout en sans arrêter de chanter son petit air. Kyran retourna auprès de son oncle, inquiet pour la servante. Narcissa ne détourna même pas son attention à l’entraînement robuste de Shayne et Gabriel – le gros barbu criait, horrifié alors que le vampire critiquait chaque mouvement de son adversaire poltron. Elle semblait vivre dans son petit monde, alors qu’elle montait les marches du palais, une par une.

Une fois à l’intérieur du bâtiment, la domestique se rendit à la salle des serviteurs et prépara un seau d’eau et une serpillière. Il lui manquait du savon, alors elle décida d’aller en chercher dans le placard à balai. Mais lorsqu’elle ouvrit la portière, un cadavre dégoulinant de sang s’écroula à ses pieds. Ça lui prit un instant avant de reconnaître le corps inanimé de Marcus Doyle. Il avait un couteau planté dans le dos.

— OH ATHÉNA ! À L’AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIDE !

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