9.3 - Tel oncle, tel neveu

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Leur chef avait fait construire plusieurs bâtiments pour les nouveaux arrivants et élever des vaches, des chèvres, des moutons, des poules et encore plus pour aider son groupe à survivre. Près de deux ans s’étaient écoulés lorsque le Conseil avait réalisé que la communauté des rebelles avait été construite.

Les rebelles ne se trouvaient pas sur des terres de la république, donc ils ne couraient aucun danger d’être taxés ou bien dérangés par les brigades. Néanmoins, ils devaient demeurer vigilants, car ils n’étaient pas protégés par des murs, mais des montagnes.

Les seuls soucis qu’ils avaient rencontrés, au fil du temps, avaient été avec quelques pillards qui avaient tenté d’infiltrer leurs rangs, ce qui avait causé quelques divisions dans leur groupe. Les meilleurs combattants de l’alliance s’en étaient chargés et on les avait chassés rapidement. Pour ce qui était des créatures sauvages des montagnes, telles que les trolls, les harpies et les gobelins : ils n’avaient jamais osé s’aventurer près du village. Il était fort connu que les créatures de ce genre évitaient de s’aventurer trop près des populations humaines. Sans s’en rendre compte, il avaient causé la migration de ces créatures sauvages. Ce qui expliquait la présence du troll dans les bois.

— J’ai déjà trouvé une entrée en arrière du palais, elle mène aux cuisines, avait déclaré la guerrière à son mari, lors de leur rencontre. À part ça, je n’ai rien trouvé d’autre. Je n’ai pas encore eu la chance d’accéder aux sous-sols, comme tu le sais déjà. Ils sont interdits à tout le monde sauf les membres du Conseil, les scientifiques et les capitaines de brigades. Je crois qu’il me faudra redoubler de prudence, si jamais j’essaie d’y mettre les pieds. Ils ont l’air de cacher des informations très importantes… Ça pourrait nous servir, qui sait ?

— N’as-tu jamais songé à t’y rendre durant la nuit ?

— C’est plus compliqué que tu ne le crois. Il y a des gardes postés près des escaliers et des ascenseurs. Il y a quelques jours, je me suis égarée et je me suis rendue aux sous-sols par accident, parce que je cherchais les toilettes… On m’a sermonné pendant quinze bonnes minutes qu’il m’était interdit d’y mettre les pieds et que si jamais je décidais d’y retourner, je serais chassée du palais et de la capitale pour de bon…

— Dans ce cas, il faudra que tu redoubles de prudence. Nous avons vraiment besoin de trouver de meilleures entrées pour tracer nos cartes… Daichi compte sur toi, tout le monde compte sur toi… Ta fille aussi, d’ailleurs…

Misaki avait grincé des dents lorsqu’il avait mentionné leur fille. Elle avait eu la petite Sakura, six ans plus tôt, avant de se marier avec lui. Elle représentait tout pour elle. Son enfant était l’une des raisons qui l’avaient poussé à passer à l’action. Ils arrivaient à peine à survivre au village des rebelles. Elle n’avait vraiment plus le choix d’augmenter ses efforts, pour sa famille.

Daichi, leur chef, avait fait en sorte que Sakura soit en sécurité assez longtemps. Il était temps pour Misaki de lui rendre la pareille. Elle n’avait pas revu son enfant depuis plus d’un mois et avait ressenti un pincement au coeur à l’idée qu’elle ne la reverrait pas avant quelque temps. Yosuke avait remarqué la rigidité et la peur de son épouse. Il l’avait alors prise contre lui et l’avait serré dans ses bras. Il lui avait ensuite caressé les côtes, avant d’embrasser sa nuque. Misaki s’était calmée, séduite par l’attention soudaine de son mari.

Enfin un peu d’intimité, s’était-elle dite.

Pendant les minutes qui avaient suivi, ils s’étaient laissé aller dans leurs élans de jeunes mariés, sous les rayons du soleil de l’après-midi. Une heure s’était écoulée pendant qu’ils s’étaient embrassés et qu’ils avaient profité de cette réunion clandestine. Ils étaient même passés à l’étape suivante, soit d’enlever leurs vêtements et s’emboîter sauvagement, comme des fauves. La guerrière n’avait pas vu le temps passer, mais lorsqu’ils avaient eu terminé de faire l’amour, elle s’était relevée et rhabillée en silence. Ensuite, elle avait réalisé qu’il était temps pour elle de le quitter.

Yosuke lui avait alors offert une bise sur la joue, toujours à poils. Il était pratiquement de la même taille qu’elle, bien bâti et recouvert de quelques cicatrices ici et là. Tout comme son épouse, c’était un guerrier endurci qui avait participé à de nombreux combats, mais n’avait pas honte de son corps.

D’ailleurs, après avoir fait l’amour avec Misaki ça lui avait pris un moment avant de remettre ses vêtements. Il en avait profité pour taquiner l’albinos qui n’avait pas pu résister à son torse musclé. Lorsque la jeune femme avait jugé qu’il était temps pour lui de partir, elle lui avait passé une main dans sa longue chevelure noire pour ensuite l’embrasser sur les lèvres.

— Il faut que tu rentres, chéri, avait-elle expliqué. Je te promets que les choses changeront pour nous… Il faut seulement que tu me fasses confiance.

Il lui avait rendu son baiser avant de lui répondre :

— Dans ce cas, fais attention à toi… Tu nous manques. Sakura s’ennuie beaucoup de toi, mais elle sait que tu fais tout ça pour elle.

— Je le sais… et c’est ce qui me tue. Je veux revoir ma fille.

Elle lui avait affiché une expression triste.

— La prochaine fois, peut-être ? lui avait suggéré son mari. Je m’arrangerai avec Daichi pour escorter notre fille, lors de notre prochaine rencontre.

— Tu sais bien qu’il refusera. Il n’aime pas mettre les enfants en danger et je le comprends très bien. Veille sur elle… c’est tout ce que je te demande.

Puis, avec tout le courage que ça lui avait pris de lui tourner le dos, Misaki avait baissé son regard un instant et fait demi-tour à travers les champs de fleurs. Elle en avait profité pour observer les nombreux pommiers qui l’entouraient. Elle s’était dit qu’elle devrait peut-être en ramasser quelques-unes, avant de retourner à la capitale. Elle avait croisé un fermier qui était en train de récolter quelques carottes de son jardin. Ce dernier l’avait observé d’un drôle d’air. Elle s’était retournée une toute dernière fois pour saluer son mari, mais il avait déjà disparu.

Embêtée, elle avait décidé de rejoindre Cassandra au village et de lui faire ses excuses pour avoir été aussi rude envers elle. Mais au moment où elle avait traversé une ruelle, elle avait senti le sol gronder sous ses pieds. Alors qu’elle passait sous une fenêtre ouverte, où un plat chaud avait été déposé afin de refroidir, elle avait reçu l’objet métallique en plein sur la tête.

Ah non… ! pensa-t-elle avant de sombrer dans l’inconscience

Assommée à deux reprises, en moins de vingt-quatre heures. Elle n’avait vraiment pas de chance. Décidément, comment pourrait-elle accomplir sa mission pour le camp des rebelles, si elle n’était même capable de prendre soin de sa tête ?

À son réveil, elle avait réalisé l’ampleur des dégâts.

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