7.2 - Le secret du mercenaire

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— À la capitale, il existe quelques personnes qui ont bénéficié de modifications corporelles, afin de connaître des changements dans leur style de vie, expliqua ensuite Flint. C’était une forme d’évolution humaine pour certains, une malédiction pour d’autres. Les recherches des esprits élémentaires ont permis aux humains d’approfondir leurs connaissances et c’est la raison pour laquelle l’électricité est désormais possible à Baldt. Mon père n’était pas d’accord sur la façon dont nous nous sommes procuré tout ça, ni ce que les scientifiques ont fait à ces créatures magiques… Malgré tout, ces recherches nous ont aidés à faire progresser notre nation et il est dit que plusieurs hommes d’affaires convoitent nos secrets. Il faut absolument pas que cela tombe dans les mauvaises oreilles…

La panthère noire se fit hostile envers Flint et Gabriel. Ce qu’elle venait d’entendre allait contre toutes ses valeurs.

— Comment avez-vous pu oser souiller les esprits élémentaires ! rugit Nox.

— Holà, je ne suis en aucun cas responsable de leurs tortures, répliqua Flint, après avoir réalisé qu’il avait offensé Nox. Ce blâme revient à l’équipe de recherches. Ce n’est pas de la faute à Gabriel s’il existe aujourd’hui, c’est celle de son créateur. Si vous avez une personne à punir pour ce genre de chose, c’est Randell Tabris. Cet homme travaille toujours aux services du Conseil de Baldt… et j’ignore pourquoi.

— Je ne veux pas en entendre plus… Je suis dégoûté, dit l’animal.

— Moi de même, répliqua Shayne, déconcerté.

— Vous n’êtes pas les seuls, vous savez ? Depuis qu’il a appris que son supérieur jouait avec l’ADN d’esprits élémentaires, mon père a tout fait pour faire fermer les laboratoires. Il a fait relâcher les créatures qu’ils tenaient prisonnières et on n’en a plus entendu parler depuis une vingtaine d’années, je crois.

— Comment se fait-il que cette histoire ne se soit pas ébruitée ? demanda le mercenaire. Si le peuple en avait entendu parler, l’église s’en serait mêlée…

— Justement, répliqua calmement Flint. L’église ne devait pas en entendre parler sinon on aurait eu une révolte et notre capitale aurait été renversée sens dessus dessous. Puis… Gabriel aurait sûrement été tué par les croyants d’Athéna… J’aurais perdu mon plus grand allié et je n’aurais jamais connu l’amour de ma vie…

Un silence de mort régna dans la grange pendant un instant. Shayne et la panthère toisaient Flint et Gabriel, comme s’ils étaient des monstres, même si ces derniers se tenaient la main. Cela attendrit un peu Nox, même s’il était répugné.

— C’est bien beau tout ça, mais on fait quoi maintenant ? fit le colosse. On ne va quand même pas rester ici toute la journée à nous lamenter de ma création…

— Il a raison, répliqua la panthère, résignée. Partons d’ici. Il vaut mieux que nous rejoignons les autres. Notre secret a assez duré.

— En es-tu certain, Nox ? demanda Shayne. On risque de le regretter.

— Je crois que nous pouvons leur faire confiance, dit son ami félin. Nash va sûrement nous poser plusieurs questions à propos de nos origines et comment tu m’as trouvé… Je tâcherai de lui répondre de mon mieux.

— Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, soupira le mercenaire.

— Allons, Shayne… Ça fait maintenant des années que tu vis seul. Il te faut maintenant des amis pour éviter de sombrer dans la dépression.

Le vampire hésita un moment, avant de formuler :

— Je ne suis pas seul. Je t’ai toi, mon meilleur ami. Je peux très bien renoncer à cet emploi et partir avec toi. Nous pourrions vivre tous les deux, loin des autres…

— Arrête de dire des conneries, mon frère, répondit Nox. Tu le sais mieux que moi que ma tâche est plus importante que tout le reste. Nous devons retrouver mes frères et sœurs, puis mettre fin à cette folie…

Gabriel regarda son fiancé, un sourcil haussé. Puis, il observa la panthère vers qui il se pencha un peu, afin d’être un peu plus à son niveau.

— De quoi parlez-vous ? demanda-t-il. Pourquoi devez-vous retrouver les autres élémentaires ? Quelque chose se prépare ?

— Ça serait trop long à expliquer, dit la créature.

— Nous avons tous notre temps, insista Gabriel. Je ne risque pas de mourir de vieillesse comme le commun des mortels… Alors, vous pouvez très bien passer une éternité à me raconter ce qui vous tracasse… Je ne bougerai pas d’un poil tant que vous ne m’aurez pas tout dit.

— Dans ce cas, préparez-vous à une longue discussion, soupira l’esprit.

Voilà qui risque d’être intéressant, pensa Flint qui se croisa les bras.

Misaki avait laissé Cassandra un moment et afin d’aller faire un tour dans une boutique de vêtements. Elle souhaitait remplacer son pantalon qu’elle avait troué la veille, lors de la confrontation avec le troll. L’elfe avait profité de cet instant de solitude pour explorer quelques étals de Kritz. Elle s’était acheté une pomme qu’elle avait dégustée en silence, tout en rôdant autour du village. Cela lui avait rappelé vaguement sa rencontre avec la guerrière albinos.

Dès qu’elles furent réunies, Cassandra et Misaki ont essayé de communiquer, mais en vain. Elles n’avaient pas pu se mettre d’accord sur les procédures à suivre, pour leurs récoltes d’informations. Il fallait absolument qu’elles trouvent un terrain d’entente.

Misaki était plutôt directe, franche et aimait faire les choses rapidement. C’était une femme d’action. Cassandra de son côté était plutôt calme, réfléchie et n’aimait pas forcer les gens à faire quoi que ce soit. Par conséquent, lorsqu’elles avaient cogné à quelques portes, un peu plus tôt, l’albinos s’était montrée impolie et impatiente, alors Cassandra avait sermonné cette dernière d’être trop brusque et arrogante.

Plus tôt, la première citoyenne leur avait claqué la porte au nez. Le second villageois n’avait même pas osé leur laisser le temps de parler. Il les avait prises pour des vendeuses de produits à domicile et n’avait pas voulu discuter avec elles.

En cet instant, à la troisième maison, Misaki décida de ne rien dire et laissa Cassandra s’adresser à la vieille dame qui y vivait. La pauvre souffrait de surdité d’une oreille et entendait très mal ce que l’elfe lui disait.

Misaki perdit patience et se mit à crier pour essayer de faire comprendre à la femme ce qu’elles essayaient de lui dire. La campagnarde ne comprit rien et recula d’un pas, apeurée. Indignée, l’elfe, prit la main de sa collègue de travail et l’éloigna loin de la maison, alors que la vieille dame referma la porte derrière elles, vexée.

Misaki ôta son bras rapidement de l’emprise de l’elfe et la toisa.

— C’était quoi ça ?! grogna Cassandra.

— On perd notre temps ! Personne dans ce trou à rats ne veut coopérer avec nous. On ferait mieux d’abandonner !

— Dans ce cas, casse-toi et laisse-moi régler les choses toute seule !

Pour toute réponse, la guerrière souffla de l’air chaud de ses narines et partit, les mains dans ses poches.

Cassandra soupira, puis continua sa récolte d’informations par elle-même. À la quatrième demeure qu’elle trouva, située à quelques mètres du cimetière, elle monta les marches de l’escalier jusqu’au balcon et cogna à la porte. Il n’y avait personne. Déçue, elle décida de s’asseoir sur les marches, pendant un instant.

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