Après quelques brefs échanges, il ordonna au groupe de disposer.

— Cette équipe risque d’être très intéressante, se dit-il, un sourire aux lèvres.

Une fois le dernier dans la pièce, Nash se leva afin de sortir et ressentit quelque chose de dur le frapper sur la cuisse. Il n’avait pas remarqué jusque-là, mais durant la rencontre, il avait trainé un flacon de whisky dans sa poche de pantalon. Il pensait qu’il s’en était débarrassé, quelques jours plus tôt. Après ce qu’il venait de vivre avec Flint et les autres, il aurait pu tout simplement l’ouvrir et la boire cul sec… mais au lieu de cela, il s’était dit qu’il ne retomberait pas dans ce piège. Il ne pouvait plus se permettre de sombrer dans cette vieille dépendance. Il regarda la bouteille un instant, prit une grande inspiration, puis décida d’aller dans la salle des toilettes pour hommes la plus près. Personne ne devait savoir, dans sa brigade, qu’il était un alcoolique en rémission. Surtout pas son neveu...

Nerveusement, il se rendit dans la pièce en question. Il n’y avait personne. Il aurait pu jurer avoir vidé toutes ses bouteilles, une semaine plus tôt. Nash devrait en parler à son frère ou du moins à son autre mentor, le Père Shalom. Eux sauraient l’aider à lutter contre sa dépendance. Il avait déjà envie de noyer son stress à travers quelques gouttes de ce whisky quand il entra dans l’un des compartiments. Il ouvrit le flacon et huma son odeur. Il se mordilla la lèvre inférieure et se maudit intérieurement de vouloir en boire un coup.

Puis, quelqu’un entra dans la salle. Il respira lourdement et vida le contenu dans la cuvette qui se trouvait devant lui. Lorsqu’il eut terminé, il sortit de sa case et jeta la bouteille vide dans la poubelle, tandis qu’il vit du coin de l’œil un soldat à l’urinoir. Nash avait besoin de se changer les idées, alors il se lava les mains, prétendant avoir besoin de le faire.

— Pourvu que personne n’associe cette bouteille vide à moi, pensa-t-il. Je devrais peut-être la jeter ailleurs, si ça se trouve ? Non… Je viens de me laver les mains. Tant pis.

Le soldat remonta son pantalon, attacha sa ceinture et sortit de la pièce, sans même se laver les mains. Nash grimaça de dédain, sachant que celui-ci ne se souciait pas de son hygiène personnelle. Il soupira. Il décida qu’il avait envie de voir le père Shalom… ne serait-ce que pour lui parler de Flint et de ses soucis personnels. Après tout, le vieux prêtre de l’église savait toujours lui remonter le moral.

Nash s’éloigna donc des toilettes et se dirigea vers la grande sortie du palais présidentiel. Il se demandait comment les autres brigadiers allaient faire pour apprendre à se connaître, durant les heures qui suivraient leur toute première rencontre. Cependant, il espérait de tout cœur que son neveu ne ferait pas de bêtises…