Chapitre 23 : Dans une impasse.

6 minutes de lecture

Un moment s’est écoulé à présent depuis l’infiltration de Stharvos.

Allongé sur un toit, Shizza souffle un instant. Il a réussi à semer ses poursuivants et se retrouve à présent au cœur de la cité : l’ancien quartier.

Il en profite pour scruter les alentours. La ville est en plein ébullition. Les gardes du palais ont rejoint les soldats thessaloniens. Les rues fourmillent d’ennemies.

- À première vue, ça va être assez compliqué de me rendre au temple. Toutes les voies sont bloquées, déplore-t-il.

Il a beau réfléchir, il ne voit pas comment se faufiler jusqu’à l’objectif sans se faire repérer. Le temps presse. Il ne reste que quelques minutes avant le lever du soleil.

Lorsque tout à coup une explosion survient. Shizza dirige immédiatement son regard vers l’origine du bruit :

- Ce n’est pas vrai ! Qu’a-t-il fait encore ? s’écrie-t-il en se relevant hâtivement.

Non loin de lui, son frère se fait courser par une troupe entière. Un homme assez grand aux grandes boucles blondes tel une perruque se dénote des soldats :

- Rend moi la lettre, sale voleur ! hurle le valet.

- Je ne sais pas de quoi tu parles ! lui cries Rui.

À peine ont-ils échangés, qu’une dizaine de soldats tendent leur bras vers lui. Leurs auras se matérialise au creux de leur paume sous la forme de sphères avant de s’envoler en direction du jeune homme. Une autre explosion retentit dans tout le quartier.

Shizza prend peur en voyant le filet de fumer :

- Rui ! hurle-t-il.

Les soldats, éparpillés dans le quartier, commence à affluer de toute part, alertés par le bruit et l'émantion de la déflagration. Lorsqu’une ombre perce le filet de fumée tout en toussant :

- Argh ! J’ai eu chaud ! s’exclame Rui.

Son frère cadet souffle de soulagement en l’apercevant au loin, contrairement à ses poursuivants : Il faut que je trouve un moyen de le sortir de là ! Ça va être compliqué… il utilise de la magie ?

Les trois frères, bien qu’ayant étaient depuis plus de quatre ans sous la tutelle d’Ajax Casque de Fer n’avaient aucune notion sur l’aura. Le vétéran de guerre leur avait appris à se défendre, à chasser, ainsi qu’à manier les armes mais pour une certaine raison, il omit de leur instruire le maniement de l’aura. Munt étant un village reculé, ils n’avaient que trop rarement vu ce genre de chose. Face au refus d’explication de la part du vieil homme et des villageois, ils apparentaient tout cela à de la magie, quelque chose qui ne s’explique pas.

Mais magie ou pas, Shizza se doit d’intervenir. Il commence par analyser la zone à la recherche du moindre indice pouvant le mettre sur une piste. Extirper son frère de cette situation tout en semant les gardes semble encore plus difficile que l’exploit qu’il a réalisé tout à l’heure dans la ruelle.

Une goutte de sueur perle sur son front. Un couinement vient le tirer sa réflexion. Dirigeant son regard vers l’origine du bruit il aperçoit des rats disparaître dans la pénombre d’une allée.

Il prend une grande inspiration avant d’expirer lentement. Le regard plus calme, il se décide à descendre de son perchoir.

Pendant ce temps, Rui est de plus en plus acculé. Les soldats débarquent de tous les coins :

- Prenez-le en tenaille ! ordonne l’un.

- Mon unité va le prendre à revers au sud !

- Nous nous allons le cueillir à l’ouest !

- Nous, on se place à l’est alors.

Tandis que chaque groupe se met en position, le jeune homme courant toujours droit devant lui, se voit barrer la route. Il ne tergiverse pas et se lance à sa gauche avant de tomber quelques dizaines de mètres plus tard sur une troupe ennemie.

- C’est pas vrai ! Ils sont partout ! s’écrie Rui.

Tendu, le jeune homme s’irrite de plus en plus. Il emprunte le chemin de droite cette fois, mais là encore, il obtient le même résultat.

- Je te l’avais dit que j’allais te rattraper ! vocifère Alberan

Rui chercher autour de lui une solution mais c’est en vain, il est encerclé. Alors que les soldats approchent, il se faufile dans la première ruelle, mais déchante très vite. Accélérant le pas, un bruit métallique irrégulier résonne sous ses pieds sans qu’il n’y prête attention. Il arrive droit à une impasse.

- Pas de quartier ! hurle l’un des soldats

Les autres suivent le mouvement et emboîtent le pas en direction de l’impasse, quand une voix vient les interrompre :

- Attendez ! vocifère Alberan.

Le valet fait signe aux soldats derrière lui. Ces derniers s’avancent et tendent le bras vers la ruelle.

Parqué au fond de l’allé, Rui voit au loin des lueurs. Il comprend ce qu’il se trame. Agité, il fixe le mur face à lui d’un regard empli de détresse. Il se met subitement à frapper sur la surface en brique mais rien n’y fait. Les poings ensanglantés, il change de plan et essais de grimper. Mais là aussi, il échoue face à la façade trop lisse. Tout à coup il aperçoit une ombre sur le mur. Il se retourne brusquement avant de tomber sur une grosse boule de feu fonçant à tout allure sur lui.

Une explosion retentit de nouveau au sein de l’ancien quartier. Alberan, trépignant d’impatience, se précipite directement dans la ruelle, dès que la fumée se dissipe.

Plus rien en vue. Il ne restait plus que des cendres du mur lui-même.

J’ai réussis ! Ça m’aurait bien embêté que ce soit un soldat thessalonien qui mette la main sur le gamin en premier et qu’il tombe sur le message ! Il s’est volatilisé et notre problème avec… se réjouit le valet.

- Qu’as-tu à regarder le ciel ? demande un garde du palais à l’un des soldats théssalonien.

- Eh bien… c’est que tout à l’heure l’autre gamin nous a jouer un tour alors qu’on l’avait encerclé, rétorque-t-il soucieux.

- Hahaha, détend-toi ! Même s’il pouvait s’envoler il n’aurait pas pu y rechaper, l’explosion était trop grande, et combien même il aurait sauté le mur il aurait été soufflé par l’impact et il serait grièvement blessé ! assure un autre.

- Je vous rappelle que ce n’est qu’un gamin après tout… les soldats thessaloniens sont-ils tous aussi peureux ?

- Hé ! Je ne te permets pas ! rétorque un des soldats de l’armée étrangère.

Tandis que l’ambiance s’alourdis quelque peu et les esprits s’échauffent, ils ne se doutent pas de ce qu’il se passe sous leurs pieds.

En effet lors de l’attaque, alors que Rui ne savait plus que faire, une plaque métallique s’ouvre à ses pieds, lui offrant une porte de sortie inespérée.

- Shizza ! C’était moins une, tu m’as sauvé sur ce coup ! se réjouit Rui.

- Tu m’as fait une grosse frayeur ! rétorque son frère cadet.

- On a eu de la chance que tu passais par-là, Hihihi !

- C’est grâce aux rats. En les voyant tout à l’heure je me suis dit qu’il devait y avoir des égouts dans la ville, vu que le canal s’arrête au nouveau quartier, explique-t-il avant de demander une précision : Dit moi, tu avais l’air de sortir du palais, non ?

- C’est une longue histoire, répond Rui tout sourire.

- Je t’avais pourtant dit que c’était l’endroit à éviter ! soupire-t-il.

- Shizza… on n’a pas de temps à perdre, Ren est en danger ! déclare-t-il d’un temps plus sérieux.

Le jeune homme se relève et semble prêt à repartir lorsqu’il est à nouveau interpellé par son frère cadet :

- Tu écoutes ce que je te dis ? Hé !

- Bien sûr ! rétorque-t-il.

- Ah… Laisse tomber ! Tu as raison il n’y a pas de temps à perdre, suit moi, lui intime Shizza.

Plongés dans l’obscurité, Shizza avait tâtonné en se basant sur le plan visuel qu’il avait retenu depuis sa hauteur pour arriver jusqu’à son frère. Les deux frères ne discernaient pas grand-chose, mais il suffisait de revenir sur les pas du plus jeune pour retrouver l’entrée.

Au bout de quelques instants, ils parviennent à regagner la première plaque d’égout et à se hisser hors de celle-ci :

- On dirait que la voie est libre, ils ne sont pas encore revenus à leurs postes, constate Shizza.

- Il ne reste plus beaucoup de temps avant l’aube, regarde ! indique Rui en pointant du doigt la lune qui parait de moins en moins visible.

Tandis que les gardes ithaquiens et thessaloniens se disputent encore, les deux frères ne perdent pas de temps. Ils arpentent les rues en prenant soin de contourner les quelques gardes restés en position. Au bout de quelques minutes, ils arrivent au pieds du mont Panargias et empruntent le sentier menant au temple d’Athéna :

- Ren… tiens bon nous serons bientôt là, espère Shizza.

- On va te sortir de là ! se promet Rui.

Il ne reste désormais que peu de temps avant le lever du soleil.

Annotations

Vous aimez lire Alsensei ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0