CHAPITRE 31 : « Centre hospitalier De Bierne » « Annie »

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CHAPITRE 31 : « Centre hospitalier De Bierne » « Annie »

« Bureau de direction au sommet de la tour administrative du complexe, tôt ce matin-là. »

Annie comme chaque matin à la prise de travail, actionne l’ouverture des stores immenses qui lui dévoilent le spectacle toujours aussi grandiose de la jungle environnante derrière la barrière des baies vitrées.

Cette vision accompagnée du chant de la cafetière, lui amène cette sérénité qu’elle apprécie tant et reste un long moment debout en contemplation avant d’aller se servir et de mettre en route son ordinateur.

À peine la première gorgée avalée que déjà quelqu’un frappe à la porte, lui amenant un regard de surprise vers cette dernière.

- Oui… Entrez !!

Un sourire vient vite remplacer toute autre expression, quand le visage de sa petite fille lui apparaît dans l’encadrement.

- Entre ma chérie, qu’est ce qui me vaut une visite aussi matinale ?

Mélanie passe la porte mais revient en arrière pour passer la tête côté couloir, faisant se retenir de rire Annie qui se doute bien de la raison d’une telle attitude.

Elle la voit tendre le bras pour ensuite tirer assez rudement vers elle et faire apparaître un garçon au visage visiblement encore endormi.

Le regard d’Annie devient encore plus tendre à la vue de son petit-fils, Mathieu lui rappelant trop son père aussi bien dans son physique que dans son comportement de tous les jours.

Elle sait bien pourtant que derrière cette éternelle nonchalance héritée d’Aurélien, il y a un garçon intelligent et d’une gentillesse reconnue par tous.

- Entrez les enfants !!

Mélanie vient embrasser sa grand-mère tandis que son cousin reste à fixer la vue extérieure, le corps statufié d’intérêt devant cette myriade de couleurs que lui révèle la jungle au lever du jour.

Un regard rapide vers lui, lui amène le sourire avant de redevenir sérieuse en fixant cette fois-ci sa grand-mère.

- On va être tranquille un moment comme c’est parti ! Hi ! Hi !
- Qu’est-ce qui vous amène à une heure si matinale ?
- Tu es au courant pour « oncle Math » ?
- Au courant de quoi donc ?
- Qu’il a été envoyé rejoindre tonton « Dami » sur « PENN »
- Hein !!! Qu’est-ce que tu me chantes là ?? Quand est-ce arrivé ??
- Hier alors que nous discutions au bar du village, nous…

Mélanie raconte tout à sa grand-mère qui l’écoute sans l’interrompre une seule fois, tout juste jette-t-elle un coup d’œil rapide de surprise vers son petit-fils au moment où elle comprend son implication.

- … quand on a voulu lui parler, il avait disparu !!
- Eh bien ça alors !! Celle-là, tu me la copieras !!

Annie se tourne vers Mathieu, toujours statique à admirer la vue extérieure le nez collé à la baie vitrée.

- Tu as vraiment été jusque-là avec Florian ?? Oh !! Mon grand !! Je te parle !!

Le garçon semble sortir de léthargie quand il se tourne vers elle, un sourire resplendissant venant accentuer sa beauté naturelle.

Il vient alors s’asseoir sur les genoux de sa grand-mère en faisant toutefois attention de ne pas y mettre tout son poids, l’embrassant ensuite avec tendresse avant de lui retourner sa question.

- Tu disais mamie ?
- Je te demandais si tu avais réellement été aussi incisif avec ton « oncle » Florian ?
- « Incisif » est bien trop faible comme terme, plutôt « canine » je dirais tellement j’avais envie de le mordre à ce moment-là ! Hi ! Hi !

Mélanie en rajoute alors.

- Je t’assure que je ne l’avais jamais vu comme ça grand-mère !! Déjà il nous avait surpris avec « Marie Jo » dans l’après-midi alors que nous étions partis tous ensemble faire les boutiques.

Mathieu accentue son sourire en se mettant face au regard de sa grand-mère.

- Tu savais mamie que j’étais le type de garçon qui plaît à « Mél » ??
- Hein !!
- Demande à « Marie-Jo » si tu ne me crois pas, elles n’ont pas arrêté de parler garçons de tout le trajet.

Annie se tourne cette fois vers sa petite fille qui fusille son cousin du regard, tendant à prouver l’exactitude de ses dires s’il en était besoin.

Bien sûr Mélanie s’en aperçoit et commence à sentir son visage prendre feu, ne sachant plus où se mettre sous le regard inquisiteur de sa grand-mère.

- Je t’assure qu’il n’a rien compris à notre conversation, ce n’est pas ce que tu crois.
- Quoi donc crois-tu que je croie ??
- Que je m’intéresse à « Math » autrement que comme mon meilleur ami.

Mathieu se fait encore plus câlin sur les genoux d’Annie, l’amusement qu’il éprouve à la situation dans laquelle il a mis sa cousine peut se lire à livre ouvert sur son visage.

- Je t’assure mamie qu’elles parlaient toutes les deux de moi, c’en était même gênant et ce même si je connais parfaitement mon charme inné auprès des filles.
- Mais arrête enfin !! Tu veux me faire passer pour quoi ??

Mélanie percute seulement sur ces dernières paroles.

- De quel charme inné parles-tu donc ?? Je n’ai jamais vu une seule fille te tourner autour et je suis bien placée pour le savoir, puisque nous sommes toujours ensemble.
- Tu vois mamie, elle vient d’avouer.

Annie écoute et observe, ce qu’elle en retient n’est absolument pas nouveau pour elle et a déjà été l’objet maintes fois de discussion avec son mari, ses fils et ses brus, l’attirance qu’ont ses deux petits-enfants l’un envers l’autre n’étant pas une réelle découverte en soi.

Juste que maintenant ils semblent s’en être rendus compte, sans doute à mettre en cause cette augmentation récente de libido qu’elle a pu remarquer depuis ces derniers jours.

- Allons, allons, on se calme !! Le fait que tu plaises à ta cousine n’est pas un scoop.
- Tu crois qu’elle va vouloir me violer mamie ??
- Ne dis donc pas de sottises tu veux bien ?
- Pourtant je t’assure que leur façon qu’elles ont eue de me regarder… waouh !! C’était flippant !!
- Ne l’écoute pas grand-mère, tu vois bien qu’il le fait exprès pour me charrier. Et toi grand dadais, ça suffit maintenant ou alors tu veux que je me fâche vraiment !!

Un lourd silence se fait alors, c’est Annie qui le rompt en faisant se relever Mathieu de sur ses genoux.

- Lève-toi mon grand, tu commences à peser !! Je sais bien qu’il règne une étrange atmosphère sur le campus et sans doute y êtes-vous pris dedans, sachez juste qu’il n’y a pas de fumée sans feu et qu’il va vous falloir y réfléchir à tête reposée, sachez néanmoins que nous n’y sommes pas opposés si c’est réellement le choix que vous faites de vous mettre ensemble. Les risques de consanguinité liés aux relations de cousinages n’ont pas lieu d’être pour vous et donc il ne reste plus que le tabou des habitudes à vaincre, n’hésitez pas à le faire si c’est la seule raison qui vous retient de vous aimer.

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