CHAPITRE 99 : « Complexe De Bierne » « Florian »

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CHAPITRE 99 : « Complexe De Bierne » « Florian »

Raphaël fait vite le décompte dans sa tête avant de faire sa remarque.

- Mais… ils viennent juste de partir ?
- Mon absence pourrait prendre plus de temps encore.
- Ça ne tient pas debout !! Dis-nous plutôt quel est le réel motif pour rester.

Raphaël se tourne vers Yuan qui vient de prendre la parole, curieux de connaître sa façon de voir les choses pour insinuer que Florian leur aurait menti.

- Tu peux nous expliquer ?
- Vous savez tous qu’il peut revenir à la seconde même où il est parti, il s’en est vanté lui-même la dernière fois rappelle-toi,.
- Tiens oui au fait, ce n’est pas faux !!

Éric fixait le visage de Florian et sourit en le voyant détourner le regard en fixant ingénument le plafond, comprenant alors la motivation d’un tel mensonge.

- Ce ne serait pas plutôt pour rester un peu seul avec Alexandre quand il l’aura retrouvé ?

L’air faussement innocent du petit rouquin ne trompe personne et surtout pas ceux qui le connaissent aussi bien que son trio d’amant Terrien, aussi personne n’insiste, conscient que le plus urgent étant qu’il parte au plus vite retrouver leur ami disparu.

Une fois dans la minuscule chambre qu’a occupée le père Antoine durant la plus longue période de sa vie, Florian a une pensée émue pour le vieil homme avant d’aller s’allonger sur son lit.

Son esprit s’échappe alors à la recherche des traces du jeune homme disparu, revenant en arrière dans le temps jusqu’à ce qu’il lui apparaisse marchant paisiblement dans l’allée du parc servant de raccourci pour rejoindre la clinique vétérinaire.

Florian accélère le temps jusqu’au moment où Alexandre disparaît comme par enchantement, il ressent une nouvelle fois la légère distorsion spatio-temporelle et élargit son champ de perception jusqu’à pouvoir visualiser et suivre l’infime trace de déplacement des molécules constituant le corps de son tout nouveau et mystérieux ami.

Il s’attend à ressentir l’angoisse inévitable du vide spatial absolu, convaincu qu’il est dû à l’un ou plutôt devrait-il penser « aux cinq » commanditaires de ce kidnapping.

Imaginons son étonnement quand il se retrouve sur une autre planète, avec la vision du grand blond cherchant visiblement à comprendre ce qui lui arrive.

Le spectre astral lui donne tout de suite la réponse à la question qu’il n’a pas encore mentalement formulée, reconnaissant le système artificiel qu’il a créé au commencement des temps pour ensemencer les galaxies de cet univers naissant.

« Pourquoi l’ont-ils envoyé sur « PENN ? » étant la première pensée qu’il lui vient ensuite à l’esprit, son aura prend alors l’espace pour faire le point de la nouvelle position afin de vérifier qu’il ne s’est pas induit en erreur quant à sa destination finale.

Une fois la confirmation qu’il avait vu juste, il calcule le temps qu’il lui reste avant que le système tout entier sorte de l’univers connu pour traverser le no man’s land immense le séparant sans doute d'un autre univers.

Un constat lui vient alors qui commence à le mettre dans une colère noire, ce dernier étant l’impossibilité qu’il reste qui que ce soit en vie après cette traversée dans le vide absolu qui videra « PENN » de toute son énergie vitale bien avant d’en sortir.

Bien sûr il n’avait pas l’intention de rester sans ne rien faire pour remettre les choses en ordre, seulement il lui paraît impossible que les « cinq » ne sachent pas ce qu’il serait inexorablement advenu aux divers peuples vivant ici.

« Vous me le paierez cher, c’est certain que je ne vous laisserai pas aller jusqu’au bout de vos intentions criminelles. »

Florian ronge son frein en réintégrant son corps bien plus tôt que prévu, laissant un message mental à ses trois amis toujours dans la pièce d’à côté.

- Ne me cherchez pas, là où je vais j’ai besoin de mon corps. Rassurez-vous, Alexandre va bien, je vais juste le rejoindre pour comprendre ce qui lui est réellement arrivé.

***/***

« Quelque temps plus tôt. »

Alexandre marche d’un pas rapide pour rejoindre son lieu de travail en traversant comme à son habitude le petit parc du complexe pour gagner du temps, quand une étrange sensation le prend comme si tout autour de lui venait de disparaître.

Un bref instant de pure panique le prend, avant de se retrouver avec l’estomac retourné sous une chaleur intense qui lui fait fermer les yeux par simple réflexe de protection.

Son cœur reprend bientôt un rythme normal tandis que ses deux mains viennent faire de l’ombre à son visage pour qu’il puisse ouvrir les yeux, ce qu’il voit alors le déstabilise encore plus.

Du sable tout autour de lui comme en plein désert alors que quelques secondes plus tôt il était entouré d’une humidité verdoyante, le contraste saisissant le laisse un instant l’esprit entièrement vide et incapable d’aligner deux pensées cohérentes d’affilée.

Une étrange impression lui fait lever la tête, une espèce de sixième sens qui le préviendrait que quelque chose ou plutôt quelqu’un serait là à l’observer.

Pourtant un tour sur lui-même lui donne la preuve qu’il n’en est rien, jusqu’à ce qu’un léger crissement dans le sable le fasse se retourner une deuxième fois et soupirer de soulagement devant la bouille grêlée qui le fixe avec attention.

- Florian !!

L’air étonné qu'il arbore alors accentue le sourire du petit rouquin, lui faisant faire le geste de montrer l’horizon autour de lui.

- C’est toi qui m’as envoyé ici ? J’ai eu la peur de ma vie tu sais !! Ne recommence jamais un tour comme ça avec-moi si tu veux que l’on reste ami !!

Florian dirige une main vers lui en signe d’apaisement.

- Holà !! Ne commence pas à faire les questions et les réponses, je ne suis pour rien dans tout ce cirque.
- Alors que fais-tu là ?
- Nos amis m’ont alerté de ta disparition et je suis venu pour te porter secours, j’avoue toutefois que je ne m’attendais pas à nous retrouver ici.
- Tu en parles comme si tu y étais déjà venu ?
- Pour tout te dire et jusqu’à preuve du contraire j’y suis né !!
- De quoi !! En plein désert ?? Nous sommes où d’abord ? En Égypte ?
- Loin de la Terre si tu veux tout savoir.

Florian voit bien qu’il ne va pas se sortir de toutes les questions qui viendront à l’esprit de son nouveau chéri s’il se contente de lui répondre de cette façon, il l’entraîne alors vers une grotte qu’il sait y exister non loin d’où ils sont apparus.

Une fois hors des feux du soleil de « PENN », il illumine la grotte qui visiblement a été un temps habitée et renseigne Alexandre avant qu’il ne prenne la parole.

- C’est l’endroit où mon père se met en « grand sommeil », je te raconterai tout mais pour l’instant je dois plutôt chercher à comprendre qui t’a amené jusqu’ici et surtout pourquoi, plus j’y pense et moins cela a de sens.
- J’ai eu très peur tu sais ?

Le ton de voix mi plaintif, mi cajoleur, donne le frisson à Florian qui comprend qu’il devra attendre encore un peu avant de réfléchir sur sa dernière question, son ami ayant visiblement des envies plus pressantes qui n'attendent de lui qu'un remède efficace.

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