CHAPITRE 82 : « Centre hospitalier De Bierne » « Alan »

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CHAPITRE 82 : « Centre hospitalier De Bierne » « Alan »

- Comment ça dommage ??

Alan observe Éric qui à l’évidence éprouve lui aussi quelque chose de fort envers Antonin, se souvenant ensuite qu’ils ont eu une aventure à une certaine époque et que ça a dû le marquer, suffisamment en tous les cas pour qu’il en reste encore une forte attirance qui semble réciproque et qui l’étonne au plus haut point venant d’Antonin.

- Je comprends mais la vie ne va pas toujours dans le sens qu’on le souhaite, ce serait trop beau sinon.

Antonin a très bien entendu la remarque de regret venant d’Éric, de son côté il le regarde avec un intérêt certain et finit par en comprendre le pourquoi, en effet son ami devant lui n’a rien perdu de son charme.

Un moment de flou que tous remarquent et qui aurait pu occasionner une certaine gêne, si quelqu’un n’était pas entré dans la salle de repos à ce moment précis.

Quand Alexandre se présente devant eux, ils sont loin de penser à ce qui va suivre et alors que les sourires commencent à se former sur les lèvres, il tend une enveloppe à Éric qui la lui prend des mains en jetant juste un œil sur l’entête.

La surprise est très vite remplacée par ce qui se rapproche fort à de la panique à voir comment ses traits se décomposent alors qu’il arrive à peine à balbutier quelques mots.

- Qu’est-ce que ça veut dire ??

Alexandre a le cœur qui se serre d’avoir eu à prendre une telle décision et encore plus de voir comment cela rend celui qu’il aime également très fort, pourtant il a eu beau tourner la question dans tous les sens, c’est la seule solution qu’il a trouvée pour stopper cette atmosphère bizarre qui règne au complexe depuis son retour.

Alan tout comme Antonin et Mickaël, restent plantés là à chercher à comprendre ce qui se passe.

- Un souci ?

S’adressant directement à Alexandre, comprenant bien que le grand brun est trop dépassé par les évènements pour avoir une conversation compréhensible pour tous.

- Qu’est-ce que c’est ??

- Ma lettre de démission !!

- Hein !! Tu peux répéter ??

- Je…

Alexandre craque et éclate en sanglots, comment donner une explication alors que lui-même n’en a pas et que ce qui l’a poussé à écrire cette lettre, n’est rien d’autre que tous ces regards de plus en plus ouvertement grivois pour ne pas dire autrement posés sur lui.

Il y a aussi toutes ces choses qui lui arrivent depuis ces derniers jours, sa compréhension du langage animal, cette espèce de télépathie qui lui fait lire dans la tête des gens et cette dernière découverte qui a été ce matin la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, quand il s’est entaillé la main profondément avec un scalpel lors du nettoyage du matériel opératoire et que le temps de se rendre aux urgences, l'entaille n’était plus qu’un souvenir, le laissant devant l’entrée à fixer sa main où plus aucune trace n’apparaissait.

Autour de lui tous voient bien qu’il cherche ses mots et que rien ne semble vouloir sortir, c’est Alan toujours lui qui semble avoir gardé la tête sur les épaules et qui du coup s’approche du jeune homme pour le secouer gentiment histoire de lui remettre les idées suffisamment en place pour qu’il puisse reprendre la parole.

- Calme-toi et dis-nous quel est le problème, pourquoi cette lettre de…

Il penche la tête vers cette dernière pour en lire le mot écrit en gros sur l’enveloppe qu’Éric tient toujours d’une main tremblante.

- … démission ??

- Je… je suis un… monstre…

- De quoi ??

L’exclamation d’Alan semble remettre quelque peu les idées en place à Alexandre qui reprend la parole cette fois avec une certaine volubilité.

- Je suis un monstre, j’entends des…

Il débite alors tout ce qu’il a sur le cœur jusqu’à cette dernière découverte qui l’a effrayé le matin même, plus sans doute que de raison mais qui cumulée au reste avait de quoi le mettre dans cet état d’esprit à vouloir s’éloigner de tous ceux qui comptent pour lui avant qu’ils ne le rejettent comme un anormal qu’il est.

Tous l’écoutent sans l’interrompre, comprenant bien qu’il n’y aura que de cette façon qu’il arrivera à prendre sur lui et peut-être revenir à la raison, ce qu’Antonin s’empresse de lui dire dès que le staccato de paroles s’épuise enfin, en laissant Alexandre à bout de souffle et en larmes.

- Allons tout va bien aller, tu n’es pas un monstre mais quelqu’un de bien qui a peur de ce qu’il découvre sur ses réelles capacités, Florian était comme toi à une époque et lui aussi a connu cette panique que tu viens de connaître.

- Florian ??

- Eh bien oui qu’est-ce que tu crois, qu’il a accepté ses pouvoirs comme un don du ciel ? Qui n’aurait pas peur en découvrant sans crier gare que son corps peut se guérir tout seul, qu’il entend ce que les autres personnes pensent et qu’il peut communiquer avec les animaux ? Je te le demande un peu !! De plus si tu es ce que j’imagine que tu es, tu n’as pas fini d’en découvrir sur toi et dis-toi que ce que je viens de citer est sans doute le plus facile à accepter, prépare-toi plutôt à la prochaine étape et…

Il prend la lettre des mains d’Éric pour la déchirer devant eux tous sans même l’ouvrir pour la lire, revenant ensuite à croiser son regard dans celui du beau blond.

- ... Surtout garde précieusement tes amis, tu en auras besoin pour te construire sans entrer dans la folie.

Alexandre semble complètement perdu quand il fait le tour de ses amis et de ce jeune inconnu qui lui fait la leçon comme s’il était parfaitement au courant de qui il est.

Les hochements de tête de ces derniers montrant bien que non seulement ils sont parfaitement en accord avec les paroles du petit blond, mais qu’en plus ils ne semblent pas plus que ça perturbés par ces révélations, comme s’ils en étaient tous parfaitement au courant.

Éric sent que c’est le moment pour lui de montrer sa détermination à le garder à ses côtés s’il ne veut pas risquer de le perdre pour toujours, aussi c’est sans plus réfléchir qu’il fait les deux pas qui l’amènent à pouvoir le prendre dans ses bras alors que ses lèvres viennent se poser en douceur sur les siennes.

Antonin sourit devant ce tableau qui une fois encore démontre combien peuvent être beaux des sentiments aussi purs que ceux qu’il a sous les yeux.

Alan et Mickaël s’étreignent à leur tour, comme pris dans l’ambiance érotico-sentimentale du moment où seul Antonin reste seul, fortement troublé malgré tout de n’avoir pas au moins l’un de ses chéris avec lui.

Une sorte de flou lui brouille soudainement la vue quand il se sent partir, revenant l’esprit clair dans un lieu encore inconnu pour lui qui ressemble étrangement aux dortoirs du temps de ses études universitaires.

C’est en tournant la tête que son cœur fait un bond furieux en reconnaissant celui pour qui il donnerait sa vie et qui semble troublé par sa présence, ne se doutant pas qu’il a suivi une grande partie de la conversation précédente.

- Que… où est-on ??

- Dans ma chambre d’étudiant.

- Ah !!

Devant le regard scrutateur de Florian à son encontre, Antonin commence à pâlir violemment comme quelqu’un pris en faute alors qu’il n’était pas attendu.

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