La mort

de Image de profil de NeelaArwanNeelaArwan

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Quand elle est venue dans votre chambre, à maman et toi, je n'étais pas là. Clouée au fauteuil de ce train qui me ramenait de la capitale, je priais avec mes larmes afin de pouvoir te voir, juste une dernière fois. Le soleil se couchait à croire qu'il annonçait le crépuscule de ta vie. Je voulais être auprès de toi, mais c'est elle qui est arrivée en premier, te murmurer à l'oreille que ton âme devait la suivre. Pour t'emmener où ? Dieu seul le sait.

Le temps n'a rien fait. Trop occupé à poursuivre son chemin comme le lapin d'Alice clamant de son silence qu'il est en retard. A nous bercer d'illusion quant à l'issue de ce voyage.

Quelle cruauté. Quelle égoïsme. Tu l'as préférée. Pourquoi ? La beauté de son apparence ? Sa voix peut-être ? Un musicien sait reconnaitre le talent d'une sirène quand il entend son chant, n'est ce pas ? Et toi papa, tu es cet artiste. Dans tes mains les notes me parlaient, me racontaient des histoires, parfois bien tristes, parfois plus gaies. Je me rappelle de quelques moments précieux, rien qu'à nous. Ceux où le héros devient un homme et partage avec les siens la douceur de la vie.

Notre vie.

Mais c'est elle que tu as choisi, la belle dame, l'allégorie. Ta tête reposée sur son sein, embaumant les fleurs flétries. Je pourrais la haïr, la détester. A quoi bon, elle fait partie du cercle de la vie.

Une seconde, j'ai préféré l'espoir. Il m'a déçu. Sa traitrise nous a faits bien plus de mal que la faux aiguisée de l'infâme. Sur l'autoroute de l'enfer sans état d'âme.

Puis le temps nous a prévenus que la dame attendait sur le seuil de ta porte. Pas de réponse à nos appels insistants. L'espoir avait fui dans la nuit sombre aussi vite que le vent.

Tapis dans l'ombre, elle t'observait, avide arachnide. Dans sa toile, ton papillon battait de ses ailes écorchées. Tu as vu son visage et tu t’es en allé.

Trop tard, bien trop tard, le moteur encore essoufflé de sa course, nous avons couru pour la retenir de t’emmener. Les cris, les larmes, rien n’y a fait. Tu l’as suivie et j’en souffre. Ma main n’a pas pu t’attraper.

Nous nous reverrons, madame, car un jour, tu viendras me chercher. Tu prendras aussi mon âme dans tes filets et me donneras la carte que tu as gardé pour retrouver le héros que j’ai tant aimé.

A mon père….

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Table des matières

En réponse au défi

T’abouches ton tabou avec ta griffe ?

Lancé par MISTER

Nous avons tous au moins un tabou qui s’attache en boulet aux pieds de notre muse. Or le meilleur moyen de soulager son expression littéraire est de monter ce boulet sur le devant de la scène.

Écrivez sur l’un des tabous qui vous paraissent les plus dérangeants.

Toutes les formes d’expression peuvent être utilisées, du moment qu’elles constituent une œuvre écrite. N’hésitez pas à utiliser les métaphores, les allégories, les jeux de mots, les personnifications d’objets, toute astuce qui permette de parler d’une horreur sans la nommer.

Le but du jeu est de libérer votre écriture, pas d’assommer les futurs lecteurs ;)

Vous pouvez recycler d’anciens textes si le cœur vous en dit, mais dites-vous que le courage d’abattre de vieux démons sera toujours payant ;)

Au plaisir de vous lire !

PS : n'oubliez pas qu'il existe la mention "contenu sensible" à apposer aux oeuvres dont le contenu... est "sensible" !

20/05/2018

Commentaires & Discussions

17 Décembre 2017Chapitre3 messages | 3 ans

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