Je consomme l'espoir sans modération. Putain d'accroc, toujours en manque.

Je prends toutes sortes d'espoirs. L'intraveineuse, une grosse piqûre de grandes espérances ; un aller simple pour le bad trip de la désillusion.

Un rail de poudre, de la poussière d'attentes dérisoires ; les espoirs prémâchés et dénués de logique qu'on inhale en rampant pour panser les brûlures des rêves nucléaires, explosés dans nos cœurs, et les coupures saignantes laissées par les éclats de nos projets, brisés par le coup de poing de la réalité.

L'espoir en sachet, une dosette pour débutants blindée d'aspirations idiotes ; juste de quoi garder la confiance et ne pas se flinguer.

N'importe quel espoir, pourvu que j'aie ma dose quotidienne. Pourvu que je plane assez haut pour avoir le temps d'ouvrir mon parachute.

À chaque descente sa gerbe. Le vomi a le goût du désespoir, encore, et les rêves toujours s'empêtrent au fond de la cuvette.