7/ Cueillette

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  Malgati prit soin de ne pas couper par la clairière, de peur que les arbres qui la séparait du reste de la forêt ne prennent de nouveau vie dès qu'il y mettrait les pieds.

  Tandis qu'il la contournait, il observa le Colosse de bois et se demanda si la clairière existait à cause de lui, ou s'il s'était installait ici grâce à elle. Le soldat ne se posa pas davantage de questions et courut délivrer son ami. Une cacophonie de métal entrechoqué s'éleva dès lors. Il redouta que le bruit de son armure ne le fasse repérer, alors il préféra marcher. La clairière dépassée, il lui fut aisé, malgré l'obscurité, de suivre les monstres. Les traces de pas qu'ils avaient laissé derrière eux étaient profondes et nombreuses. De plus, des poudroiements étincelants semblaient suivre le convoi, révélant leur position de loin.

  Puis, les traces se séparèrent. Le peuple des bois s'était installé à proximité. Désormais, Malgati pouvait observer plusieurs sources de lumière émanant d'endroits différents. Quinquati devait être à côté de l'une d'elle.

  Malgati redoubla alors de vigilance, avançant à pas feutrés. À des centaines de mètres, quelques constructions étaient visibles au travers des feuillages. C'est alors qu'une femme à la peau sombre descendit d'un arbre, non loin du soldat. Elle ne semblait pas l'avoir remarqué, et elle ramassa quelques plantes aux alentours. L'héroïque soldat s'approcha, du plus discrètement qu'il puisse. Malgré tous ses efforts, le son métallique de sa cuirasse ne pouvait être réduit à zéro. La femme, l'ayant entendu, se retourna dans sa direction. Malgati enfila son casque. À travers la fente pour ses yeux, il détecta la surprise sur le visage de la cueilleuse.

 — Halte ! ordonna-t-elle.

  Malgati n'obéit pas. Tandis qu'il s'avançait vers elle, il sortit son épée de son fourreau.

 — Un intrus ! s'écria alors la femme, détectant ses intentions hostiles. Alerte ! Un étranger !

 — Ils ne t'entendront pas, affirma le valeureux soldat. Tu es trop loin !

  La cueilleuse laissa tomber ses fleurs et ses plantes puis se saisit d'un poignard rangé dans son dos. Malgati marchait toujours à la même allure. La femme, sur ses gardes, montra les crocs. Elle n’impressionna nullement le vaillant soldat, la lueur dans ses yeux trahissant sa peur.

  Lorsque moins de trois mètres les séparèrent, elle se jeta sur lui. Malgati ne lui laissa aucune chance. Son épée décrivit un mouvement circulaire, qui trancha la femme en deux. Il enjamba son cadavre et poursuivit son chemin, sans changer le rythme de sa marche.

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