À toi, à cette soirée qui restera gravée à jamais dans mes souvenirs, à cette soirée qui me vaudra des allers-retours au commissariat pendant des mois, je ne te pardonnerai jamais, ma main s'en souvient encore, à l'énorme bleu qui a mis des jours à partir, à mon dos et aux hématomes que tu as tracés à coup de manche à balais en fer, ma pommette droite enflée en quelques secondes à cause de ton coup de poing orné de bagues, mais surtout ma mémoire que tu as meurtrie avec tes insultes. Je ne te souhaite pas le malheur ni même la mort, mais juste que tu ressentes, au moins une fois, la peur que j'ai pu ressentir quand tu t'es jeté sur moi, quand tu as cassé les verres et autres objets qui croisaient ton chemin, quand tu m'as balancée à terre coinçant mon dos avec ton genou au point que je ne pouvais plus respirer; merci aussi pour le fait que tu t'amuses encore aujourd'hui à te vanter de tes exploits auprès de toutes ces personnes qui ont minimisé tes actes. Je te remercie aussi, parce que sans ça, je n'aurais pas vu la personne que tu es vraiment. Et dire qu'il y a quelques mois avant cela, tu me demandais en mariage.