Suprême intelligence

2 minutes de lecture

le temps était poussé vers l'avant jusqu'à en éclater la vie avançait avec une régularité mécanique. [p.248]

Dans son roman, L'Inassouvissement, Stanislas Ignacy Witkiewicz, [Witkacy pour les intimes] — à l'instar de ces romans-mondes que sont L'Homme sans qualité de Musil, La Recherche du Temps-Perdu de Proust, liste non exhaustive — aborde de multiples sujets dont celui de la guerre. La description des forces en présence est assez méticuleuse et fourmille d'introspections, de digressions, pour qu'enfin, le combat final tant attendu — parce que l'esprit humain est ainsi fait qu'il désire des solutions et des résultats probants, sur un mode binaire oui/non, bien/mal, beau/laid, grand/petit (un esprit non éduqué, cela va sans dire... car le véritable esprit — du domaine du spirituel (comme son nom l'indique) entreverrait une troisième voie, voire une quatrième...) — n'ait pas lieu. Pour le lecteur attentif et pugnace — parce qu'il faut vraiment prendre le temps de lire ces quelques cinq cent pages, tout de même — c'est un combat, une lutte qui n'aura eu de présence que dans son imagination, dans ses tripes — s'il lui en reste encore —, dans toutes ses prospectives et frustrations personnelles...

C'est le souvenir que j'ai de cette lecture, un point de vue avec des prémices alzeimérisantes, qui ne vaut que par la mémoire de ma propre subjectivité.

Hors, donc, demain (samedi 8 décembre 2018), chers Gilets Jaunes, après tout ce tintouin, après tous ces appels à l'attaque, à l'abordage du Château Elyséen, la kafkaeutique Nushabienne (c'est de votre serviteur ! inventée juste à l'instant : pour de nouvelles idées, faut de nouveau concept (n'est pas disciple de Deleuze qui le désire !), n'est-ce pas ?) concocte une proposition Witkacienne [de l'auteur précédemment cité] de non-conflictualité, de non-bombance agressive, de non-violence (telle que nous l'ont prodiguée Lanza Del Vasto, Gandhi et Martin Luther King...) Aujourd'hui Tich Nhat Hanh [https://www.youtube.com/watch?v=Is-TX8A3mW8]

J'ai une image du film Pancho Villa, avec Marlon Brando, imprégnée dans mon occiput, avec tous ces peons, vêtus de blanc, marchant à côté du condamné. Un raz de marrée bientôt d'une myriade de visages entourent le cheval et les gardes. Sans rien dire, par la suffisance du nombre, aucun sang n'a coulé. Il est temps de réformer cette arrogante Marseillaise. Je suis un partisan de Théodore Monod, pour cela. Mais, la paix semble-t-elle demander une énergie improbable... (?)

Alors demain, piétons de Panâme, désertez la cité, laissez ces chars, ces policiers, ces perruques, et laissez-les vous attendre en vain ! Allez pic-niquer en forêt, embrassez les arbres, chantez avec les oiseaux, vous promener main dans la main, etc. prenez du plaisir à respirer... L'action n'a que peu d'intérêt quand le combat est déjà gagné : la peur a changé de camp : victoire ! Révélez à tous et à vous-mêmes la suprême intelligence de ne pas s'abaisser à la violence stérile.

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