La dernière réunion

13 minutes de lecture

Kael ne tarda pas à éloigner le vaisseau des parages de Naxis. Une planète qu’il préférait oublier, et qu’il peinait désormais à se figurer comme l’escale merveilleuse où, selon ses dires, Rika Srsen avait commencé à se rendre compte qu’elle était amoureuse d’Ar-waën Elaig Silivren, le terrible « exo » échappé d’un labo.

Depuis leur escale sur la planète rouge, Cerin restait silencieuse, le visage sombre et austère. Kael décida d’aller la voir et de jouer cartes sur table.

— Cela fait longtemps, qu’il te poursuit ainsi ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.

La jeune elleth tourna un visage morose vers lui.

— Depuis cette soirée, sur Pangu, avoua-t-elle. Mais cela faisait longtemps que je n’avais pas reçu ses messages. Deux dans une même journée, en plus.

Kael serra les poings.

— Qu’est-ce qu’il veut, à la fin ?

De nouveau, sa sœur posa son regard transparent sur lui. Il avait l’air mort, et, dans un frisson glacé, Kael songea qu’il partageait un air de ressemblance avec celui d’Omen, réduite à l’état de coquille vide par le désir des mâles.

— Lorsque tu auras rempli ta quête, Caëlurín, dit Cerin de sa belle voix grave, il faudra que tu me reconduise sur le Mebd. En être tenue éloignée trop longtemps blesse mon cœur, me ramenant à des souvenirs fâcheux. Et là bas, sous la protection de maître Arahael, je suis hors de sa portée.

— C’est bien ce que j’avais l’intention de faire, lui assura Kael.

— Tout est bien, alors.

Et sur ces dernières paroles, elle disparut dans les couloirs, le voile arachnéen de son piwafwi trainant derrière elle, comme une aile de papillon brisée.


La facilité avec laquelle le monstrueux trou noir fut finalement franchi déconcerta Kael. Nul besoin de navigation savante ou de pilotage expert : il suffisait tout simplement de se laisser porter par le champ gravitationnel et de laisser la force d’attraction travailler. En elle-même, Sibalba n’était pas si effrayante en elle-même. Plutôt que la bouche grimaçante d’une entité cosmique à la volonté d’annihilation totale, le trou noir apparut à Kael pour ce qu’il était : un soleil inversé, un astre effondré sur lui-même. Un soleil noir.

Pour le rationnel Kael, formé à l’astrophysique et à la science de la navigation par Rika Srsen, elle-même fille d’un éminent scientifique, le phénomène qui avait anéanti la civilisation de son père n’avait rien de surnaturel. Bien sûr, aucun ældien n’utilisait ce mot, mais pour eux, chaque élément de la vie et de l’existence était décrit par les grands principes incarnés par la sældarín, et une catastrophe comme celle qu’avait connu Ultar n’échappait pas à la règle. Au bout de plusieurs millions d’années, l’un des astres qui éclairait Ultar, probablement celui qu’on appelait le « Grand Soleil », avait terminé sa vie d’étoile et avait entamé le cycle destructeur d’une étoile mourante. Il avait d’abord grossi jusqu’à devenir une géante rouge, engloutissant toutes les géo-formations autour, puis s’était rétracté jusqu’à devenir une naine blanche. Le plus étrange était qu’aucun des hiérarques à la sagesse multi-millénaire de son peuple n’aie rien fait pour se prémunir de ce phénomène avant qu’il n’arrive. Pour une raison obscure, ils avaient attendu le dernier moment, laissait leur soleil grossir jusqu’à devenir énorme, puis s’étaient laissés engloutir dans son champ d’attraction brûlant. Pour Kael, il s’agissait là de l’inconnue dans l’équation. Depuis des éons, son peuple, nommément la plus ancienne race sapiens de la galaxie, faisait et défaisait les mondes. Ils connaissaient parfaitement le cycle de vie et de mort d’une étoile : de nombreuses fois, les terraformeurs ældiens s'étaient trouvés contraints d'abandonner des mondes colonisés pour des raisons similaires. En dépit de sa situation idéale et du nombre important de portails stellaires y étant installés, le système solaire avait été délaissé pour des raisons extérieures à la volonté ældienne. Lorsque l’expansion des humains, ces « petits frères sales et bruyants » comme aimait à les appeler plus ou moins affectueusement Edegil Arahael, avait menacé leurs ressources et leur équilibre en détruisant méthodiquement leurs territoires, les colons ældiens n'avaient pas cherché à lutter : ils étaient partis. Pourquoi n'avaient-ils pas fait la même chose avec Ultar ? Pour quelle raison s'étaient-ils acharnés jusqu'à l'engloutissement de leur monde ?

Lorsqu'il discutait de cela avec ces frères et sœurs, censément plus au fait que lui de l'histoire ældienne, Kael se heurtait à un obstacle majeur : leur mépris des humains. Pour Nínim et Cerin, la gestion humaine de la galaxie était incompatible avec la leur.

Les humains doivent s’intégrer dans notre civilisation et laisser les ædhil les guider, lui avait expliqué sa sœur. Le contraire est impossible, car les humains sont nocifs pour nous. Les poisons qu’ils distillent dans l’univers et les matériaux qu’ils utilisent pour bâtir leurs navires et leurs cités nous empoisonnent et amoindrissent nos pouvoirs. Pour l’instant, nous vivons chacun d’un côté de la Voie : aux humains la réalité basique, aux ædhil les couloirs labyrinthiques de l’Ethereal. Mais cela ne pourra pas durer. Pour l’instant, humains et ældiens sont occupés à faire la guerre aux contaminés et aux forces du Néant qui nous assaillent de tous côtés, alors nous nous côtoyons, bon gré mal gré. Cependant un jour, ce sera la guerre. La guerre finale. C’est inévitable, Kael. C’est pour cela que tu devras choisir ton camp. Notre mère, Nínim et moi, nous avons déjà choisi le nôtre. Mais toi ?

Pour Kael, le problème n’était pas si aussi simple. Son ambition – de moins en moins secrète – était de réconcilier humains et ældiens, d’en faire une équipe qui se lance la balle et se tient la main, ainsi qu’ils étaient à l’aube du monde sapiens. Les humains avaient, certes, beaucoup à apprendre des ældiens, dont la technologie était indubitablement supérieure, et qui, au final, étaient bien à l’origine du développement et de l’expansion des cultures humaines. Mais là où son avis différait de celui de la plupart de ses frères de race, c’est qu’il estimait que les ældiens avaient également intérêt, pour certaines choses, à s’inspirer des humains. Les humains étaient rationnels et déterminés, prêts à tout pour laisser leur trace dans la galaxie. Kael restait persuadé que jamais les humains ne se seraient laissés engloutir par la Nuit comme les ældiens l’avaient été. En dépit de leur technologie merveilleuse et de leur savoir supérieur, les siens avaient baissé les bras. Ils s’étaient laissé bouter hors du système solaire. Puis ils avaient laissé un trou noir les engloutir sans vraiment se battre. N’importe quel colonie humaine des bordures de la Voie se bagarrait bec et ongles lorsque la catastrophe de l’anéantissement menaçait. Les siens, eux, s’étaient contentés de couvrir leur visage de leur piwafwi et de détourner le regard en s’enfonçant dans l’ombre de l’Ethereal.

Moi, je leur redonnerai leur fierté, se dit Kael. Avec l’aide de Ciann et de mes frères et sœurs, je guiderai les miens, puis je conclurai des accords avec la République. Sous ma direction, la nouvelle alliance de la Voie sera invincible, et une ère de paix universelle s’ouvrira, dans laquelle enfants humains et ældiens joueront dans de verts et abondants jardins, sans la moindre menace planant au-dessus d’eux.

Mais pour l’instant, il devait gagner l’estime et la sympathie de son peuple en accomplissant de haut-faits. D’abord, faire son cair sur Æriban. Puis mettre à l’abri un maximum de cristaux-cœurs.

Et tout cela passait par la bouche de Sibalba, qu’il venait présentement de franchir sans le moindre problème.

La voix de Yamfa le tira de ces grands projets.

— Nous sommes dans la Trame, mon capitaine.

Pour s’adresser à lui, la jeune femme avait pris un ton proche de celui des IA navigatrices. Kael savait que quelque chose s’était irrémédiablement brisé entre eux. Et pour l’instant, il n’avait pas trouvé le moyen – ni l’envie, d’ailleurs – de le réparer.

— Ici, l’espace intersidéral est d’un pourpre sombre, observa Ciann, qui n’était jamais bien loin de Yamfa. C’est presque comme à Urdaban.

Kael se tourna vers son frère. Ce dernier, qui avait rarement quitté sa cabine depuis leur départ de le Mebd, était venu assister au passage de Sibalba, comme presque tout l’équipage. Seul Aradryan s’était porté volontaire pour rester en bas avec Omen, assister la psyonique en état de méditation intense.

— De quel couleur est le ciel à Urdaban ? s’enquit Keita, curieux.

— Il est rouge, répondit Aedhen à la place de Ciann. Rouge comme le sang. L’écarlate est la couleur héraldique d’Urdaban.

Kael observa tour à tour Aedhen et Ciann. De tous les royaumes ældiens, Urdaban était probablement celui qui l’intriguait le plus. Un territoire peuplé quasiment que de femelles, et gouverné d’une main de fer par elles. Un endroit où le sang coulait à flot sur le sable brûlant des arènes. Urdaban, depuis toujours, marchait main dans la main avec Dorśa, fournissant hétaïres et guerrières assoiffées de tueries à ses monarques. Les deux étaient complémentaires.

— Ça n’a pas du être bien rigolo d’être élevé là-bas, observa Anguel, sortant de sa réserve habituelle.

Ciann ne répondit rien à cela.

Kael le regarda. Non loin derrière son frère qui arborait toujours son demi-sourire lointain, à demi-dissimulée par l’obscurité du fond du cockpit, se tenait la fynasí, prête à intervenir à tout moment. Cette créature sinistre et silencieuse suivait son frère comme son ombre. Elle faisait froid dans le dos à tout l’équipage, et Kael se demandait à qui elle rendait des comptes. Mais il n’avait pas osé revenir en parler à son frère. Le rire qu’avait eu ce dernier en le mettant dehors, Yamfa sous le bras, le hantait encore.

Je sais pas ce que t’en penses, mais j’ai l’impression qu’elle est de plus en plus maigre, avait souligné Keita à ses amis le matin même. On ne voit pas grand-chose sous ses voiles noirs, mais je parle de ses mains… Elle avaient l’air moins osseuses il y a quelques jours.

C’est sans doute une impression, lui avait répondu Kael. Mais, à présent qu’il l’observait, il ne pouvait manquer de la trouver encore plus filiforme qu’elle ne l’était déjà. Yamfa avait dit – sans le regarder, bien sûr – qu’on aurait dit un être unidimensionnel. C’est peut-être le cas, se dit Kael. Après tout, d’où venaient les fynasí ? Il se l’était toujours demandé, et jamais personne n’avait réussi à répondre à sa question, même pas Oncle Lathé.

Surtout Oncle Lathé, probablement, songea le jeune perædhel en tournant son regard vers sa sœur, assise, à la fois décontractée et bien droite, dans un fauteuil, une combinaison noire sur son corps svelte.

Kael avait beaucoup repensé à ce qu’elle lui avait confié. Songer qu’elle avait failli être violée par ce Ialiel Niśven, quasiment sous les yeux de Lathelennil, le rendait malade. Cerin lui avait avoué avoir été tant traumatisée par les avances agressives du dorśari qu’elle s’était jetée corps et âme dans l’étude des configurations, entraînant son jumeau à sa suite. Finalement, c’était à cause de Ialiel Niśven que sa sœur et son frère étaient condamnés à être malheureux, sans aucune chance de rencontrer leur âme-sœur de toute leur longue vie. Et maintenant, il continuait à la harceler… Sans compter qu’il menaçait désormais Ciann ! Kael aurait voulu être capable de le tuer de ses propres mains.

Lorsque j’aurai un cair et que je serai devenu plus fort, se dit-il, je défierai ce Ialiel Niśven en combat singulier.

Le regard transparent de sa sœur croisa le sien. Kael la regarda un instant, contemplant la longue tresse blanche qui, lovée sur une épaule, descendait tel un gros serpent scintillant jusqu’au creux marqué de sa taille. Sa sœur était vraiment devenue une elleth magnifique. Nulle surprise que les mâles la convoitent.

Les yeux observateurs du perædhel passèrent ensuite, en toute logique, à Aodhann. Kael craignait que le farouche ældien chanteur de quatrains ne s’amourache de sa sœur. À l’instar d’Aradryan, il possédait encore son panache, une fourrure brune et dense qui appelait les mains. Et chez les mâles de sa race, les perædhellith comme Cerin passaient pour particulièrement désirables. Se pourrait-il que le féroce Aodhann, après avoir violé et dévoré Indis, projette de s’attaquer désormais à sa sœur ?

Pire qu’une meute de loups affamés, songea Kael en regardant le mâle au panache sombre. Voilà comment étaient les siens, surtout les dorśari. Il fallait sans cesse les surveiller, ainsi qu’un transporteur le ferait de bêtes sauvages embarquées dans sa cale.

— Que regardes-tu ainsi, Caël-le-perædhel ? gronda Aodhann en releva son regard rubis sur lui. Et à quoi penses-tu en me regardant de ces yeux hantés ?

— À rien du tout, se défendit le susnommé.

— À voir tes sourcils froncés, on dirait bien que tu songes à quelque chose de funeste !

L’ældien le regardait par en dessous, le dos courbé, le panache enroulé sur son épaule et les oreilles basses. Il ne semblait ni agressif ni particulièrement amical. Face à ces signaux contradictoires, Kael ne sut comment réagir.

— Je me demandais si tu avais déjà eu une amante humaine, lui lança Kael en ældarin.

Surpris par la question, Aodhann regarda rapidement autour de lui, avant d’afficher un sourire ironique.

— Pourquoi me demandes-tu cela ? Tu veux que je t’apprenne à t’occuper de cette prophète qui te plaît tant ? Je ne sais rien des humaines et de leurs lubies bizarres ! Occupe-toi plutôt de nous amener sur Æriban. Mon frère et moi devons trouver un wyrm et faire notre cair.

Kael sentit le poids du regard glacial de sa sœur sur son dos. Cerin désapprouvait probablement son attirance pour Omen : ayant choisi d’être ældienne, elle n’allait pas encourager son petit frère à s’unir avec une mortelle.

Si l’on comptait part elle et Ciann – qui, de toute façon, ne semblait se troubler de rien – personne n’avait compris le sens du petit échange qu’il avait eu avec Aodhann. Kael se tourna de nouveau sur la baie et sa console de navigation.

— On ne voit rien, dans ce ciel violet, murmura Anguel, par dessus son épaule.

On ne voyait rien, en effet. Nul astre ni géo-formation, pas même le plus petit astéroïde. Tout était de pourpre sombre, et d’améthyste. Comment trouver un portail, dans ce néant ?

— Mon père a pris ce chemin pour se rendre sur Æriban, murmura Kael. Ainsi que ma sœur Angraema. Si eux l’ont fait, pourquoi pas moi ?

Aedhen, qui se tenait debout derrière lui, les bras croisés, eut un fin sourire.

— Si c’était si facile, alors les cír ne seraient pas considérés comme une chose aussi rare de nos jours, Caëlurín.

Ce dernier releva un regard rapide sur l’ældien. C’était bien la première fois qu’il l’appelait de son nom entier, sans les épithètes plus ou moins insultants qu’il lui adjoignait la plupart du temps.

Kael quitta son fauteuil, et il alla se positionner devant la baie virtuelle. Il sentit une présence tranquille et apaisante derrière lui : c’était Aradryan qui lui ramenait Omen.

Kael baissa les yeux vers elle, puis, se rappelant qu’elle ne pouvait pas le voir, il lui prit la main. La jeune femme replia ses petits doigts dedans, comme un escargot qui se détend dans sa coquille. Le perædhel eut une envie subite de la serrer fort dans ses bras, mais il se retint, se contentant de lui envoyer toute la chaleur de son amour.

— Je vois la porte d’Æriban, capitaine Kael, lui dit la jeune fille. Elle est juste devant nous.

— Tu peux nous y guider ?

La jeune femme hocha la tête. Derrière lui, Kael sentait le regard de tout l’équipage, et, notamment, ceux de Ciann et Yamfa.

— Je peux faire mieux, lui répondit Omen. Je peux vous montrer.

Et soudain, la porte fut devant lui. Elle apparut comme un halo pourpre, pulsant sur les nimbées améthystes de l’Ethereal.

Kael se retourna avec un grand sourire, mais il n’y avait plus personne autour de lui : seulement trois petites flammes bleues, et cinq grandes. L’une d’elles était immense, et menaçait d’engloutir toutes les autres.

Aedhen, pensa d’abord Kael qui se figurait que l’ældien, en sa qualité d’aîné, était le plus puissant de tous.

Kael comprit qu’il était probablement le seul à voir la porte d’Æriban. Cerin aussi, peut-être. Il se dépêcha d’inscrire l’emplacement de la porte sur son navigateur, et dirigea le navire droit dessus.

Mais il y avait une anomalie devant la faille. Deux flammes rouges, immenses, très rapprochées. Elles défendaient l’accès à la porte, comme les deux yeux fiévreux d’un fantôme devant la tombe d’un roi antique.

Kael relâcha la main de sa psyonique, et il retrouva sa vision habituelle. Ce qu’il aperçut d’abord, ce fut les visages blafards et catastrophés de son équipage. Puis, les lignes agressives d’un cair de guerre recouvert de symboles barbares.

— Les unseelie ! murmura Anguel.

Kael vit Aodhann et Aedhen se précipiter dans le sas.

— On va t’aider à franchir leur ligne de barrage, lui lança Aedhen en attrapant son masque. Dirige-toi vers ce portail, quoiqu’il arrive.

— Et vous ? l’interpella Anguel.

— Ne vous occupez pas de nous. Occupez-vous seulement de sauver votre peau, et de franchir ce portail. Il s’est ouvert pour vous, mais il ne le restera pas longtemps. Æriban refuse ceux qui ont déjà passé l’Initiation !

Aedhen jeta un dernier regard à Kael, puis passa son masque. Pour la première fois, les lignes agressives de ce faciès d’acier et de lames, lui parurent plus tragiques qu’horrifiques.

— Que les odes qui président à la guerre te soient favorables, Caëlurín Rilynurden, lui dit Aedhen Uathna avant d’emboîter le pas à son frère.

Le perædhel eut l’intuition soudaine que c’était la dernière fois qu’il les voyait.

Annotations

Vous aimez lire Maxence Sardane ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0