Contrôle

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Kael eut du mal à convaincre, cette fois. Il eut beau produire son sourire le plus charmeur – celui qui faisait craquer les employées comme des petits beurres – rien ne se passa en face.

« Euh… hésita le jeune semi-ældien devant le visage réprobateur et fermé de la bureaucrate holographique. Je suis là pour enregistrer le nom de mon vaisseau. On m’avait dit de revenir avant la fermeture. J’ai un rendez-vous, une convocation.

— Vos oreilles, coupa la femme d’un ton revêche.

Kael se pencha en avant.

— Quoi ? » dit-il en passant à nouveau ses cheveux derrière son oreille.

Vos oreilles ! répéta la femme un peu plus fort. Elles sont pointues !

Kael recula, choqué.

— Euh… Et bien, oui, je… Maintenant que vous me le dites !

— Elles sont pointues ! » tonna l’employée à nouveau.

Dans les boxes voisins, plusieurs têtes se tournèrent. Parmi les derniers réclamants qui faisaient la queue, certains se retournèrent, mais la plupart restaient occupés à s’agiter devant les écrans holographiques, en proie à leurs propres problèmes, tout aussi insolubles.

Kael reprit sa contenance.

« Je suis un métisse nekomat, fit-il en dardant un œil félin et qu’il espérait convaincant à la femme. L’un de mes nombreux surnoms est Kael-le-chat. »

Il déroula sa queue et l’agita pour la forme, cette fameuse queue dont il s’était fait la promesse de ne plus avoir honte (Anwë savait que c’était dur).

Une exclamation horrifiée monta dans l’assistance.

« Ce n’est rien, lança-t-il autant pour les badauds que pour lui. J’ai perdu ma fourrure suite à un épisode de stress. Cela nous arrive à nous autres... Mais elle va repousser, je vous assure ! »

Des chuchotements méfiants envahirent la salle. De plus en plus inquiet, Kael vit que la bureaucrate avait appuyé sur un bouton. Derrière elle, une porte s’ouvrit, révélant la silhouette de la créature la plus étrange que Kael n’avait jamais vue.

Elle faisait sa taille, et portait l’uniforme des employés de l’administration républicaine. Ses petites oreilles étaient certes pointues, mais de forme triangulaires, posées sur le dessus de la tête comme deux pyramides korridites sur un monde perdu, et fort poilues. D’ailleurs, à l’exception du museau rond, rasé de près autour des vibrisses, tout le visage l’était, poilu. Un faciès blanc et moelleux, souligné par deux yeux jaunes, qui le fixaient sévèrement. La bouche, elle, formait un sourire permanent, qui contribuait à renforcer la rondeur de ce visage et à adoucir le fielleux regard.

« On a requis un traducteur nekomate ? » miaula la créature, immédiatement traduite en Commun par le convertisseur qu’il portait autour du cou. La voix qui sortait de la machine était étonnamment grave et virile, en inadéquation totale avec l’apparence du locuteur.

« Ce semi-elfe prétend être aussi nekomat, M. Lov. Il en donne pour preuves ses oreilles pointues et son panache pelé, fit la bureaucrate, impitoyable. Mais je me méfie de quelque suggestion mentale de sa part, et comme je vous sais moins sensible que nous à ces petits tours, j’ai préféré vous demander de vérifier.

— Vous avez bien fait. Ce citoyen n’est absolument pas nekomat, souffla le dénommé Lov (un nom qui ne lui allait absolument pas, selon Kael). C’est un ældien patenté. Un semi-elfe.

— C’est bien ce qui me semblait », grogna la femme en ré-appuyant sur le bouton.

Kael jeta un regard furieux au nekomat.

« Hey ! On pourrait se tenir les coudes, en tant qu’exos, non ? Pourquoi vous me dénoncez ?

— Les nekomats ne sont pas exos, répliqua sèchement la créature. Et nous n’oublions pas que vous avez tenté d’envahir notre comptoir, il y a vingt-cinq années solariennes. Vous êtes une race guerrière et hostile, assoiffée de pouvoir et de sang, alors que nous autres nekomats n’aspirons qu’à la paix.

— Mais... »

Le chuintement sec d’une dalle de protection s’abattant sur le box coupa la parole à Kael. En se retournant, il remarqua que c’était le cas de toutes les cabines de connexion. Certains citoyens, furieux d’avoir fait la queue pour rien, se mirent à taper sur la dalle en acier, et certains le firent plus violemment que d’autres.

Attention, attention, fit alors une voix désincarnée par les hauts-parleurs du quartier. Ceci est une intervention gouvernementale. Les Inquisiteurs du SVGARD vont procéder à un contrôle. Veuillez vous aligner contre le mur, mains derrière la nuque, et attendre l’arrivée des forces de l’ordre.

Kael jeta des regards inquiets autour de lui. Les gens pestaient, furieux.

« Merde ! Et une demi-journée de foutue, une !

— Dire que j’avais posé un congé à l’usine juste pour ça !

— C’est qui le connard qui a tenté de forcer le système ?

— Encore un de ces putains d’hérétiques ! »

Kael baissa les yeux. Lorsqu’il les releva, ce fut pour tomber sur ses amis.

« Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit Aedhen en grimaçant. Pourquoi ces bruits stridents ?

— Tu ne revenais pas, alors on est venu voir ce qui se passait », ajouta La Brute.

Kael se tourna vers eux.

« Les Inquisiteurs vont arriver, il faut dégager », souffla-t-il en poussant ses amis.

Les prunelles marron clair de La Brute s’ouvrirent toutes grandes.

« Les Inquisiteurs ? Tu parles du SVGARD ? »

La mère de Kael lui avait parlé de ces agents spéciaux du SVGARD. Les Inquisiteurs… Paraît-il qu’ils alliaient à la fois les qualités (et les moyens) militaires des meilleurs cosmo-légionnaires et celles des psyoniques possédant les pouvoirs les plus dévastateurs dans la République. On les sélectionnait au berceau, dès les premiers signes de pouvoirs psy, et ils étaient envoyés dans des asiles où on les formatait jusqu’à devenir des machines impitoyables, des fanatiques convaincus de leur juste cause.

« Il faut se tirer, confirma La Brute. Tout de suite. On ne peut pas se permettre un contrôle du SVGARD. »

Le jeune mercenaire avait l’air inquiet, son visage affichant une urgence que Kael ne lui avait jamais vu, même sur Rvehk, alors qu’ils étaient cernés de toutes part par les zombies.

« Où est ton frère ? demanda Kael en se tournant vers Aedhen.

— Il n’est pas revenu, répondit l’ældien. Ne vous inquiétez pas pour lui. Mon frère sait se défendre. Il s’adaptera.

— Sauf que là, coupa La Brute avec un ton qui alarma Kael, on ne peut pas se permettre d’attendre. Il faut retourner au navire immédiatement. »

Les yeux effilés de l’ældien rétrécirent.

« Tu veux me faire abandonner mon frère ? » gronda-t-il, tous crocs dehors.

Son attitude menaçante fit peur à Yamfa, qui se serra d’instinct contre Kael. Sans réfléchir, le jeune perædhel la prit sous son bras en un geste protecteur. Et, pensant qu’Omen avait peut être peur elle aussi, il la tira gentiment contre lui, de l’autre côté. Lorsque l’extrémité de sa queue pelée vint s’enrouler dans le dos de la jeune fille, il la vit sourire.

Elle ne voit pas ma queue, se félicita Kael. Elle n’en est pas dégoûtée.

Pendant ce temps-là, La Brute et l’ældien se crêpaient le chignon.

« J’ai rien dit de tel, répliqua le vétéran, véhément. J’ai juste dit qu’il fallait partir et quitter ce secteur au plus vite avant que le SVGARD le fasse boucler et nous rafle tous. T’arrêtes pas de nous traiter de singes, mais tu n’as pas l’air de te rendre compte à quel point la République est devenue puissante, depuis ton dernier séjour dans un monde humain. Ces Inquisiteurs ont le pouvoir de tous nous faire enfermer, et nous faire exécuter sur le champ, sans la moindre forme de procès. Pffft, ni vu ni connu. Et du haut de tes millénaires de vie, tu disparaitra comme nous, tes restes passés au compresseur pour produire du bio-engrais ! »

Kael frissonna. La Brute avait raison. C’était précisément ce qui était arrivé à son grand-père Śimrod et son amante humaine, sa nourrice Isolda. De son vivant, avant qu’il ne plaque tout pour chercher Tyrn-an-nnagh, Śimrod avait été le plus grand guerrier que les cours d’Ultar aient jamais connu, ce qui n’était pas peu dire. Il avait été le général et le maître d’armes d’une puissante monarque d’Ombre et, si ce n’est par le titre, il avait été as sidhe par les faits. La rumeur le disait même plus que ça… Il avait vécu presque le dixième d’un million d’années. Les ballades chantaient ses exploits. Et pourtant, il avait été exécuté comme on se débarrasse d’un moustique, pour rien, plongé dans une cuve de minerai en fusion par des créatures qui ne vivaient même pas ce qui pour lui était le temps d’une respiration, et qu’il aurait pu écraser sans même les toucher.

« J’ai juré, siffla Aedhen. J’ai engagé ma parole… Je sais qu’elle ne vaut rien chez vous autres humains, mais chez nous, c’est de l’or ! Un geas est sur moi. »

Il se tourna vers Kael.

« Ne me force pas à abandonner mon frère, Caël Srsen. Je ne te le pardonnerai jamais. Tenu par le geas, à toi je ne pourrais rien faire, mais si tu me fais commettre une telle ignominie, sois sûr que je poursuivrais tes descendants sur mille générations ! Cela aussi, je le jurerai sous notre arbre-lige. Ne crois pas que je ne le puisse, notre père nous en a donné une branche !

Kael s’empressa de lever les mains en signe de paix.

— Je ne t’ai jamais demandé une telle chose, Aedhen. Et je ne te le demanderai jamais. Je ne suis pas ce genre de capitaine, celui qui abandonne des gens derrière : tu le sais. Et je te rappelle que j’ai des frères et sœurs, moi aussi.

Visiblement peu convaincu, l’ældien ne le lâchait pas du regard.

— Cela vaut mieux… Ne t’avises jamais de faire une telle chose, jamais ! Ou tu connaitra la colère de ceux de Tará. Je m’assurerais que jamais tu ne puisses mettre le pied chez nous ou chez l’un de nos obligés, et on dit notre mémoire longue et dure comme la pierre glacée ! »

Inexorable et froide comme un mur de pierre gelée est la mémoire de Tará. Dure et âpre comme un morceau de chêne est la vindicte de Tará. Liante et acérée comme la plante de mai est la vengeance de Tará. Le rire moqueur de Lathelennil, alors qu’il chantonnait cette comptine de sa voix rauque, sonna aux oreilles du perædhel. Oui. Nul doute qu’Aedhen lui ferait payer le moindre manquement ou trahison, et au centuple.

« Je t’ai dit que je ne le ferais pas, reprit Kael, agacé. Que te faut-il de plus ? Que je me coupe le petit doigt pour te prouver ma bonne foi ? »

Le grand mâle continuait de le fixer, les yeux flamboyants. Pour un peu, on aurait cru que c’était précisément ce qu’il allait exiger, ce petit doigt.

« Assez bavardé, statua La Brute. Il faut retourner au vaisseau ! »

Electrisé par l’attitude du vétéran, Aedhen s’agitait, laissant sa capuche retomber sur sa longue nuque. Puis, n’y tenant plus, il attrapa son canon à anti-matière de sous son piwafwi et le déplia, provoquant une vague de panique dans le bâtiment administratif, autant due à cette arme dévastatrice qu’à son visage cruel, adorné de féroces peintures de guerre. Ce qui restait de citoyens dans le bureau s’empressa de déguerpir. Dehors, Kael les entendit se faire accueillir – et filtrer – par le SVGARD.

Veuillez vous soumettre au contrôle, répétait la voix métallique de l’IA publique. Restez calmes et coopératifs.

« Qu’est-ce qu’on fait ? s’enquit Keita après avoir jeté un regard angoissé à l’ældien sur le sentier de la guerre. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de sortir armé, ou même de rester barricadé ici. On devrait sortir nous aussi, l’air de rien, et se faire contrôler. Tu as un numéro de citoyen et une licence à jour, Kael, tu ne risques rien. Quant à Aedhen, il ne pourrait pas ranger son arsenal et faire une petite configuration ? Ta mère m’a dit que ton père se faisait souvent passer pour humain, dans ce genre de situation.

— Quoi ? rugit le fier ældien. Me transformer en adannath ?

— Il vaudrait mieux ça qu’être estampillé terroriste exo, grogna Keita. Là-dessus et autre chose, La Brute a raison : on a aucune chance contre le SVGARD. Ceci dit, avec tout le respect que je te dois ! »

La Brute, quant à lui, gardait le silence. Lorsqu’il rouvrit la bouche, ce qu’il annonça provoqua un tollé.

« Je ne passerai pas le contrôle, asséna-t-il. Vous, oui. Les ældiens… Peut-être, avec une configuration. Mais moi… Non. Je ne passerai pas. »

Kael tourna son regard, plus vert que jamais sous l’effet de l’inquiétude, vers le vétéran.

« Toi, Anguel ? Mais… pourquoi ?

— Je suis recherché.

— Recherché pour quoi ? » demanda Keita, le visage légèrement tourné de côté.

Encore une fois, La Brute s’abstint de répondre.

« La meilleure lame est une lame cachée, décida Aedhen en citant un précepte dorśari que Kael avait déjà entendu Lathelennil citer. Je vais t’endwoller ! »

Cette seule mention réveilla La Brute.

« M’endwoller ? Jamais de la vie !

— Et alors ? Tu ne veux pas que ces adannath te repèrent, non ? Si je te change en autre chose, ils n’y verront que du feu ! »

Anguel fit mine de se dérober, mais Kael plaça une main rassurante derrière lui.

« Laisse-le faire, plaida-t-il, c’est pour ton bien.

— Laisser un ældien m’endwoller ! protesta Anguel. Pour qu’il me force à travailler à son service pour mille ans, qu’il me change en esclave dansant sur une jambe ou je ne sais quel autre sale tour il peut inventer en guise d’amusement !

— Tu crois donc que je n’ai que cela à faire, endwoller des humains pour de si stupides distractions ? » s’indigna Aedhen en attrapant le vétéran par le col.

Lorsqu’il sortit son sigil, La Brute ferma les yeux, tout à fait inutilement. Et sous le regard effaré de toute l’assistance – à l’exception d’Omen et de lui-même, évidemment – il changea d’apparence.

Aedhen le relâcha avec un grognement. Puis il tourna le dos à l’équipage, rangea son sigil et s’aventura dehors.

Kael et son groupe le suivirent. Toute une escouade d’exécutants du SVGARD était sur les lieux, flanquée d’un Inquisiteur pour chapeauter l’opération, aisément reconnaissable à son uniforme entièrement noir cherchant (vainement) à imiter des vêtements civils. Le jeune perædhel garda un regard prudent sur le grand type, dont les yeux, même cachés derrière un utilitaire cybernétique d’un noir abyssal, scannaient chacun des citoyens massés devant le cordon de contrôle qui ceinturait le quartier. Personne ne pouvait y déroger : pour sortir de cette allée et regagner les docks, il fallait se soumettre au contrôle. Des agents de sécurité civile en armure blindée, stationnés devant des cotres tactiques, collisionneur à particules en bandoulière, étaient là pour s’assurer que personne ne s’échappait. Keita observa en maugréant que les citoyens étaient tellement accoutumés à ce type de contrôle qu’ils patientaient sans trop rechigner, dociles comme des moutons.

« C’est bien Solaris, grogna-t-il entre ses dents. Jamais ceux des colonies n’accepteraient ça. T’imagines un truc pareil sur Pangu ? Ce serait la révolte tout de suite ! »

Kael acquiesça machinalement. Il se sentait nerveux. Lorsque la grande main d’Aedhen s’abattit sur son épaule, il faillit bondir sur place.

« Ne t’en fais pas, lui murmura l’ældien dans leur langue. Tout se passera bien, jeune perædhel. Et si ce n’est pas le cas… Ces humains le regretteront ! »

Il a juré de donner sa vie pour moi, se souvint alors Kael. Si la situation dérape… Il se battra jusqu’à la mort, s’il le faut.

Ne me force pas à abandonner mon frère. En se souvenant du serment qu’il avait arraché à l’ældien, Kael se remémora également ses paroles. Nul doute que si son frère mourrait par sa faute, Aodhann le poursuivrait de sa haine pendant des millénaires.

Le contrôle se passait sans anicroche. Les citoyens étaient scannés par une unité mobile, une machine, l’Inquisiteur n’y prenant pas part. En tant qu’officier de haut-niveau, il se contentait de scruter la foule, cherchant à repérer d’éventuels contrevenants.

On a parlé d’aeldiens déguisés en nekomats, entendit murmurer Kael. Des terroristes, comme ceux qui ont détruit Arkonna, Kybos Prime, Demeria Tri, Nuniel et Jupiter il y a une vingtaine d’années.

Le regard de Kael retomba sur l’Inquisiteur. Devant, ses amis étaient passés. Même Aedhen, qui, le nez sur son épaule, lui jetait un regard nonchalant de ses yeux obliques. Kael était le seul à le voir tel qu’il était : un grand humanoïde au visage aigu et à l’armure teintée de sang, dont le pagne qui pendait entre ses jambes était un morceau de cuir grossièrement tanné, probablement d’origine humaine.

De nouveau, Kael regarda l’Inquisiteur. Bientôt, il passerait devant lui. Il avait un numéro de citoyen, une licence de commerce, même… Mais c’était lui qui était la cause de tout ce remue-ménage. C’était lui qu’on recherchait, en fait.

Le témoin est formel, entendit-il sans savoir si c’était dans sa tête ou une annonce réellement parvenue à ses oreilles. Le semi-aeldien a une chevelure de fantôme et des yeux d’un vert surnaturel. Je répète : une chevelure de fantôme et des yeux d’un vert surnaturel. C’est ce que le témoin a vu. Ce sont ses mots.

Kael frissonna. La « chevelure de fantôme » était loin de constituer une description précise ou même utile. Mais des yeux verts… À part son père et Elarya, Kael n’avait jamais vu personne avec des yeux verts. Pas même un ældien. C’était une couleur rare, qu’on ne trouvait qu’associée à une robe cuivre ou blanche. Même Nínim et Cerin n’avaient pas les yeux verts.

Des yeux verts, entendit-il encore. Arrêtez tous ceux qui ont les iris de cette couleur !

C’était l’Inquisiteur qui avait parlé. Au moment où l’agent du SVGARD allait tourner son austère visage vers lui, Kael se sentit tiré par le bras. Yamfa. Dans le même mouvement, la jeune fille passa ses bras derrière sa nuque, et, tractant dessus, elle força Kael à se baisser, avant de coller sa bouche contre la sienne. Kael se laissa faire, une fois de plus tétanisé. C’était le second baiser qu’on lui donnait, et le second qu’il recevait par surprise.

« Allez, on ne traîne pas, les tourtereaux ! les pressa un agent en les poussant à travers le portique du scanner. C’est pas le moment de se bécoter ! »

Le scanner passa sur leur peau un faisceau stable et continu.

Yamfa Dibate, citoyenne, naute. Kaelurin Srsen, citoyen, naute.

La voix de l’IA annonça leur nom sans que personne ne réagisse. Aucune alarme ne se déclencha. Ils étaient passés.

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