57.3

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Nolwenn

Dolorès est belle. J'aime comme sa peau pâle, ses habits noirs, ses cheveux noirs et ses yeux noirs ressortent sur le collage coloré des maisons de la butte. Nous descendons la butte. Main dans la main, maintenant, les doigts entremêlés. Nos phalanges deviennent moites. J'ignore si c'est la gêne ou bien l'humidité de la saison des pluies. Les nuages menacent, là-bas, au-dessus de la jungle immense de l'Île aux Fleurs. Mais ils sont encore loin. On a encore bien le temps.

J'ai eu trop d'idées dans la tête ces derniers jours. J'imagine qu'elle aussi, ça la travaillait depuis un petit moment. Je ne me lance pas des fleurs : elle a su me montrer comme elle tenait à moi. Tout est encore nouveau et sûrement maladroit, mais la confusion a disparu. La peur s'est envolée, et aussi cette espèce de colère qui nous empêchait de nous parler franchement. Nos pas sont soulagés. J'aime son allure, tranquille mais assurée, sa présence rassurante et le genre de douceur qui tremblote sur ses lèvres quand elle est avec moi – parce qu'elle est avec moi.

De temps en temps nos yeux se croisent et on sourit bêtement, mais sans les détourner. Il n'y a rien à masquer. Nous suivons les rues presque au hasard. Moi, j'ai envie de voir où le chemin mènera, sans me poser de questions. Je suppose qu'elle aussi. Et les ruelles nous mènent jusqu'au centre de la ville, sur le marché de Nuanxi. Je raconte à Dolly tout ce que j'ai dégoté, d'autres fois, sur ces étals. Mon beau bateau en bois qui dévale les torrents que je creuse, les jours de pluie. J'assure que je lui montrerai bientôt, à la villa. De vieux casse-têtes chinois qui m'ont toujours fichu en rogne avant que j'arrive à les résoudre, mais je les trouve jolis sur le bord de la fenêtre. Un pot-pourri qui pue dans une jolie boîte. Une belle tirelire en forme de crâne, tellement pleine de détails que je me demande parfois si ce n'est pas un vrai. Je n'ai pas de sous dedans, juste les tickets de transports de toute une vie : le tramway solaire d'Elthior, l'hydrotrain jusqu'à Doryan, les petits wagonnets qui font le tour d'Itapo. Les tickets ont presque tous disparu, avec les cellulaires, les implants ou les puces, mais je les aime trop pour les jeter et j'en achète dès que je trouve un vieux distributeur d'avant la Grande Guerre. Dolorès s'en amuse et demande :

— Qu'est-ce que tu leur trouves, à ces vieux bouts de papier ?

— J'en sais rien, je divague en haussant les épaules. Ils me rappellent que j'étais ici ou là et, quand je les retrouve, ça me fait chaud au cœur.

— On devrait garder quelque chose alors, pour se rappeler plus tard à quel point aujourd'hui, c'était une belle journée. Ça te dit ?

Je me doute qu'il lui arrive de me trouver bizarre, de ne pas vraiment saisir toutes mes petites manies que même moi je n'explique pas. Ce que j'aime plus que tout, c'est sa façon de toujours aller au-devant, d'essayer au moins de rentrer dans mon jeu, de comprendre, voire carrément d'adopter certains tics. J'aime comme elle encourage tout ce qui fait que les autres me regardent de travers.

On fait le tour du marché et plusieurs fois je me dis que j'aimerais lui offrir un collier, pour qu'elle retire la plaque autour de son cou, pour qu'elle pense à moi en serrant son pendentif et pas à la guerre qui détraque ses rêves. Mais aucun des bijoux que l'on croise ne me paraît taillé pour elle, alors je ne donne pas l'idée. On continue de zigzaguer entre les tables des marchands qui crient pour qu'on se retourne sur leurs babioles en tout genre. Puis nous sortons de la foule. On s'arrête pour manger trop épicé sous une petite tonnelle. Dolly se moque de moi car j'ai la gorge en feu mais c'est elle finalement qui rougit le plus. Un peu à cause de la marinade relevée, un peu à cause de moi qui la fixe sans relâche. Pour soulager nos gorges, elle nous achète deux cornets de glace, alors que nous arrivons près du port. Elle café, moi caramel. On s'installe sur le quai, pas très loin du bateau. Sans même me demander, elle donne un coup de langue gourmand sur ma boule. Je déglutis. La glace fondue dégouline et me coule sur le pouce.

— J'ai abusé ? s'inquiète-t-elle.

J'ai trop honte pour avouer à quel point je voulais déguster toute ma glace. Donc je secoue la tête et, à titre de vengeance, je croque dans la sienne. Je déteste le café. Ma grimace écœurée la fait pouffer de rire. Elle avance ses lèvres pour se faire pardonner mais, sans savoir dire pourquoi, je recule. Alors, elle remarque la crème qui me dégouline sur les doigts et m'embrasse la main, encore et encore, jusqu'à la rendre propre. Après coup, elle dégaine un tissu qu'elle garde à la ceinture, juste à côté de sa dague, et m'essuie proprement. Mon cornet englouti, je plonge la main dans mon sac-pastèque et fourre discrètement un Pik'heur dans ma bouche. Pas assez discrètement pour échapper au regard affûté de Dolorès.

— T'en veux un ?

J'essaye de ne pas trop crisper les lèvres à cause de la menthe qui me picote déjà les papilles. Dolly fait non de la tête.

— Y a un message caché ?

C'est moi qui me sens idiote. Je dois me hisser sur la pointe des pieds pour atteindre sa bouche. Les deux mains cramponnées dans son dos, cette fois, c'est moi qui l'embrasse. Pas tellement pour dissiper le malentendu, mais surtout parce que je n'y tiens plus. L'arrière-goût du café passe mieux sur ses lèvres. Même nos nez s'embrassent : son aile froide contre le museau que j'essaye de retenir.

Quand je redescends à ma hauteur normale, je découvre le visage de Dolorès bizarrement partagé, entre un sourire satisfait et un regard fuyant. Des curieux ont ralenti en nous voyant. Je n'en ai rien à faire, et je les salue vivement pour le leur faire savoir. Alors Dolly me saisit par la taille et me presse fort contre elle. Mon menton prisonnier de sa poitrine moelleuse, son front rabattu tendrement sur mon crâne.

— Je t'aime, Nolwenn Iunger. Et je t'admire aussi, plus que n'importe qui.

Je souris et me cale pour écouter son cœur tambouriner un solo. Rien que pour moi.

Quand on retrouve Leahonia, elle a les yeux rougis et le visage tordu. Elle a pleuré longtemps. Pourtant, quelque part, elle paraît rassurée de nous revoir, presque autant que Dolly qu'elle n'ait pas mis les voiles. Moi je n'en doutais pas.

Pendant notre absence, l'orpheline a empaqueté ses affaires dans trois gros sacs. En tout cas, celles qu'elle voulait emporter et que pourra supporter notre petite embarcation. Elle a aussi pris un semblant de repas : un menu déshydraté dont les emballages traînent sur la table poussiéreuse. À quelques exceptions près, tous les vieux meubles de la grande maison sont recouverts de draps. Je me demande qui les a mis et pourquoi. Pour ne pas que le mobilier prenne la poussière. Mais quand même, draper les meubles des morts, ça les transforment eux aussi en fantômes. Peut-être que les spectres trouvent ça plus à leur goût. Peut-être que les parents de Lea habitent toujours ici.

Depuis l'entrée, la petite montre une pièce au bout du long couloir. Des draps voilent les portraits aux murs. Des générations de fantômes.

— C'est le bureau de mon père, dit-elle. La porte est fermée à clé. J'ai pas la clé.

— Je peux la défoncer, hasarde Dolorès en s'avançant, les mains dans les poches de son jeans.

— Je veux bien.

On s'enfonce toutes les trois dans le couloir. Dolly abat la porte d'un simple coup de pied. Elle n'a même pas forcé. Leahonia se précipite la première. Nous deux, on reste à l'écart dans l’entrebâillement. La pièce sent le renfermé, le bois salé, le vieux papier. D'épais rideaux empêchent le jour d'entrer. Leahonia les tire. Alors le bureau apparaît enfin, avec ses grandes bibliothèques vitrées, le gros écritoire vernis et un énorme planisphère en bois. La petite donne fièrement un coup de pouce pour faire tourner le globe.

— C'est mon arrière-arrière grand-père qui les sculptait !

Il y a un truc avec les cartes. Plein de cartes en tout genre placardées sur les murs : des petites à pattes de mouches, des grandes pleines de coordonnées confusément précises, de vieilles cartes dessinées et sûrement fantasmées, des cartes-patchwork formées de pleins de morceaux collés, une carte militaire dans un cadre numérique, et même une holocarte sur le bord du bureau. Leahonia l'actionne et l'archipel pixélisée déborde dans la pièce. Les îles se cognent au coin des murs, Itapo à moitié gobée par une étagère. Les doigts de la petite caressent les lignes qui sursautent autour de nous. La carte défile. Elle zoome. Gros plan sur la maison où nous nous trouvons en ce moment. Je suis frappée par les détails de la ville, jusque dans les textures des murs et des toitures.

— J'ai jamais vu autant de cartes de toute ma vie...

— Famille d'explorateurs ! clame fièrement Leahonia. Mais vous avez pas tout vu. Le vrai trésor des Melendez, c'est ça !

Elle ouvre un tiroir du bureau. Le grincement me hérisse le poil et je manque de sortir les griffes. Elle brandit un énorme vieux manuscrit. Les pages sont jaunies et la reliure plus d'une fois rafistolée.

— C'est la Bible ? je demande.

Toutes les deux explosent de rire. Immédiatement, la main de Dolorès cherche la mienne pour demander pardon, mais je serre les bras et je fais la moue.

— Beh non, andouille ! C'est le grimoire des Melendez ! Le guide des explorateurs !

— Oh ! je m'exclame sans trop savoir pourquoi. Et y a quoi dedans ?

— Plein de trucs sur l'Archipel, depuis... genre très longtemps.

Je sens bien qu'elle est embêtée, mais la cause du tracas me dépasse. Je réfléchis et, comme toujours quand je me concentre, je sors la langue, la mords un peu, et surtout je baisse ma garde. Dolorès en profite pour me voler ma main en y glissant ses doigts.

— C'est en langue commune hein ? devine-t-elle.

— Sur la fin, oui... Dis, Nolwenn, tu crois que tu pourrais me le traduire ?

La petite fait un pas pour me tendre le grimoire et lève les yeux sur nous, tout entortillées. Dolly me tient contre elle, avec ses yeux taquins. Et moi je me débats, juste assez pour en donner l'allure et qu'elle ne me lâche pas.

— Il se passe quoi là ? demande Leahonia d'un ton accusateur.

On se lâche, mais pas trop. Dolorès fixe le plancher. Je lève les yeux au ciel.

— Vous vous êtes embrassées ?

Je manque de m'étouffer. Je fouille dans tous les coins de ma tête, à la recherche d'une question sur le vieux manuscrit. N'importe quelle bêtise qui ferait diversion. Si ça fait rire, tant mieux. Pourtant, à ma surprise, Dolorès soupire et reprend calmement ma main dans la sienne.

— C'est un secret, Lea. Alors garde ça pour toi.

— Quoi, c'est vrai ?

— Oui, c'est vrai. Nolwenn est ma petite amie.

L'enfant écarquille de grands yeux. Des yeux qui jubilent. Des yeux qui disent « Je le savais ! Je le savais depuis le début ! ». Des yeux aussi un peu crâneurs, soit pour avoir vu juste, soit pour avoir l'honneur d'être dans la confidence. Ça, je ne saurais pas dire.

— Mais alors, lâche-t-elle tout à coup, si vous êtes pas meilleures amies, Nolwenn peut être ma meilleure amie à moi !

— T'as pas plutôt des amis de ton âge ? la rembarre Dolorès. Et puis d'ailleurs, tant qu'on est là, t'as pas d'anciens copains et copines à aller saluer ?

Dolly regrette vite d'avoir posé la question. Je le devine tout de suite, rien qu'à voir son regard vague et ses lèvres pincées. Sans comprendre comment, on se retrouve étalées sur le drap terreux qui couvre un vieux sofa, à écouter les histoires d'écolière de Lea. De toute façon, il est trop tard pour penser à reprendre la mer : le vent s'est levé et la mer est mauvaise. Je ne naviguerais pas avec une houle pareille. Moi, j'écoute les ragots de la petite avec entrain, au début. Je file de temps en temps un coup de coude à Dolly pour qu'elle donne un peu l'air de s'y intéresser.

À l'école de Yùzhǎo, la petite Leahonia avait trois meilleurs copains : Ross, son meilleur meilleur copain ; Tavio, le copain des jours de pluie où Ross préférait lire dans son lit ; et puis Susana. Lea ne l'aimait pas vraiment, parce que Ross avait le béguin pour Susie et que, du coup, il passait plus de temps à prendre le thé qu'à patauger dans les canaux avec ses deux acolytes. Alors Leahonia s'est félicitée d'avoir gardé Tavio et a même envisagé de changer de meilleur meilleur ami. Sauf qu'un jour, le petit Tavio a été percuté par la motomarine d'un gangster local. Un accident comme il en arrive tous les trois jours à Anakar. Personne n'a cherché de coupable. On a pleuré Tavio, tous les membres du gang impliqué ont versé une plaque symbolique à la famille, et ça a été tout.

Ensuite, Ross et son grand-frère ont été agressés par un gars à qui ils devaient quelque chose. De la drogue, de l'argent, ou peut-être même pire. Il les a descendus. On a retrouvé Ross accroché par les bretelles à la grille de l'école, un sourire rouge dans le cou.

Alors, Leahonia n'a plus eu d'autre choix que d'être amie avec Susana. Un mort en commun, à ce qu'on dit, ça rapproche. Elles sont devenues bonnes copines et Lea a même commencé à bien aimer le thé. Et puis un jour, pour un défi bidon, Susana est partie rencontrer la sorcière qui vit tout au fond du marais. Elle n'est jamais revenue. Les adultes du coin racontent qu'elle s'est noyée dans la mangrove : Lea pense que la sorcière a dû la faire bouillir pour la manger au soir. Tout ce qu'on sait, c'est qu'on n'a jamais retrouvé le corps de la fillette.

À la troisième histoire, Dolly se redresse d'un coup.

— Il y a vraiment une sorcière dans le marais ?

Lea fait oui de la tête. Elle nous sort une carte de l'un de ses ancêtres et nous montre l'emplacement présumé de la cabane maudite, à la pointe Est de l'île. Dolorès lui demande ce que fait la sorcière. De la soupe de sang, lui répond Leahonia, des filtres d'amour et des poisons mortels, et même des poupées qui jettent des sorts à ceux qu'on veut faire souffrir.

Le soir commence à tomber, mais le temps est plus doux. Dolorès suggère que l'on aille dans le marais pour trouver la sorcière. Des ennemis à maudire, dit-elle, elle en a un paquet. Quelques poupées ensorcelées ne seraient pas de trop, comme précaution. L'idée m'amuse beaucoup mais ça me surprend d'elle. Leahonia a peur ; je le vois à ses petits doigts qui se tortillent. Pourtant, en mémoire de Susana, elle insiste pour venir.

C'est comme ça que nous sortons dans le soleil couchant. On mange un bout sur le port, à une vieille cahute qui vend des chaussons fourrés au poisson. Puis Leahonia nous conduit sur les quais est, là d'où partent les pêcheurs et les cueilleurs de sel qui parcourent la mangrove. Dolorès négocie la traversée avec un batelier ivre et, parce qu'elle tâte avec insistance la dague à sa ceinture, l'homme se met à suer et accepte qu'on embarque pour deux plaques au lieu de six. Je suis fière que Dolly soit douée en affaires. Papa disait toujours que la négoce, c'était le b-a-ba des relations sociales. Je ne suis pas certaine que ce soit vrai pour elle. J'ai plutôt l'impression que ça réveille le soldat, inflexible et un brin menaçant, qu'elle cache le reste du temps sous son air détaché. Je ne peux pas l'expliquer mais, son côté farouche, ça me fait quelque chose.

La barque glisse longtemps sur les méandres vaseux. Leahonia a comme la gorge nouée et Dolorès surveille attentivement le batelier. Lui rame sans oser nous adresser ni un mot ni un regard. Le paysage défile. La jungle nous avale. Le soleil qui se noie au bout de l'horizon projette des flammes orange derrière les silhouettes courbées des vieux arbres difformes. Je devine leurs visages, avant que la nuit tombe. Mais très vite je les oublie, absorbée par une autre figure, de chair et d'os cette fois. Le profil de Dolorès se lève fièrement dans cette atmosphère glauque. J'aime comme les grands becs verts des feuilles picorent son visage. Comme le ciel sanguin jette dans ses cheveux défaits de petits reflets rouges, des bancs de longs poissons qui dévalent ses mèches noires. Si je savais dessiner, j'arrêterai le temps là pour peindre son portrait. Mais je n'ai aucun talent, ni avec les couleurs, ni avec les pinceaux. Tout ce que je pourrais faire, c'est la mettre en musique. Est-ce que c'est possible, ça, de composer quelqu'un, seulement avec des notes ? Je range cette idée-là dans un coin de ma tête où je les garde toutes. Où souvent je les oublie.

Je ne sais pas combien de temps a passé, quand nous arrivons déjà dans le fond sombre du marais. Peut-être que c'est la nuit, et elle seule, qui est sombre. On ne saurait pas dire. Le batelier a planté sa rame dans le fond boueux de l'eau. Il refuse d'aller plus loin à cause de la sorcière, baragouine-t-il dans un mélange bizarre de mandarin et de vieux castillan. Dolly le traite de pleutre, mais il ne comprend pas. Alors je lui traduis, en trois mots de chinois, que nous prenons la barque et qu'il doit nous attendre. L'homme pétrifié de surprise se retrouve planté sur la rive, plus raide que tous les arbres de la mangrove. Dolorès entreprend de ramer à sa place.

— Combien de langues tu parles, au juste, Wennie ?

— J'ai jamais compté, tiens... Ça m'amuse d'en apprendre. J'aime bien comme les langues sonnent, elles sont toutes différentes.

— Et la mienne, elle sonne comment ?

Je réfléchis bêtement, je bredouille et, après trente secondes seulement, je percute à l'allusion. Mon visage rougit à m'en gonfler les joues. Un rire d'abrutie grince dans la gorge de Dolorès pendant que Leahonia fait mine de se boucher les oreilles. Je me détends et souris :

— Je t'imaginais pas avec ce genre d'humour.

— Je suis pleine de surprise, triomphe Dolorès.

Moi aussi, à vrai dire. Je ne lui ai jamais dit que parfois j'étais un chat, et je ne vois pas comment, même s'il le faudra. Il le faudra bientôt, parce qu'avec l'heure qui tourne et la nuit qui nous gobe, mes yeux de félin n'arrêtent pas de jaillir pour observer les bois. Mes moustaches, mes oreilles, mon museau et ma queue me démangent. Tout menace de sortir. Et j'angoisse à l'idée de ne pas me contrôler jusqu'à ce qu'on soit rentrées.

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