Anaïs
Je me réveillai en sursaut. Les muscles bloqués, une peur inexpliquée. L'impression que quelqu'un me voulait du mal. Il était trois heures. C'était encore une paralysie du sommeil. Je me rendormis rapidement.
Le réveil sonna. Comme tous les jours, je le laissai sonner à nouveau plus d'une fois.
Alors, je me levai. Je servis une tasse de café à Jacques, mon mari, puis à Gaïa, notre chère fille. Enfin, je me préparai un thé à la menthe et posai à chacun deux brioches toastées et tartinées à la confiture de framboise. Elles sortaient tout juste du grille-pain. Entre toutes ces bonnes odeurs et la lumière du jour qui commençait à entrer dans sa chambre, Gaïa ne saurait tarder à se lever.
Hélas, les minutes passèrent, et elle ne se pointa pas.
Je décidai d'aller ouvrir sa porte et de l'appeler. Ce n'était pas de son genre d'ainsi tarder au lit le matin. Je la secouai doucement.
Elle se retourna, suivant le mouvement de ma main. Elle, ou plutôt son corps refroidi dans la nuit.
Je poussai un cri entre l'horreur et le dégoût. Jacques accourut aussitôt, se demandant ce qu'il se passait.
Me voyant fondue en larmes accroupie devant le lit. Le corps froid, inerte de notre unique fille, Gaïa, il comprit. La lettre qu'il avait trouvée plus tôt sur la table de la cuisine était une lettre d'adieu.
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