Gaïa
Anaïs trouva alors, posée sur la petite table de la cuisine, une lettre. Elle avait été écrite à la main. Elle en reconnut directement la calligraphie : c'était celle de sa fille. Elle la prit dans sa main tremblante.
« Maman, si tu trouves cette lettre dans tes mains aujourd'hui, c'est que je suis partie. Et, non, je n'ai pas fugué. Je n'ai pas fait ça pour vous faire du mal, mais c'était trop. C'est moi, qui avais trop mal. »
Elle la reposa, doucement, non pas délicatement, car elle tremblait, fondue en larmes.
— C'est tout ? cria-t-elle à son mari qui essayait tant bien que mal de la contenir, lui tenant fermement l'épaule.
Elle avait beau retourner la feuille, c'était tout.
Aucune explication, aucune preuve, aucune trace. Aucun signe d'amour, même. Rien. Cette page était blanche, tout comme le corps qu'étaient en train d'emporter avec eux les pompiers volontaires, appelés directement après avoir découvert le corps inerte de Gaïa.
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